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» Rien ne reste sacré ; — dans ces jours de terreur,
» Se rompent les liens de la sainte pudeur,
>> Aux méchants furieux le bon cède la place,
>> Le vice en liberté s'étale avec audace!...
>> Oh ! c'est un grand péril d'éveiller le lion ;
>> Le tigre est furieux quand la faim le dévore;
» Mais l'homme, quand domine en lui la passion,
>> Cent fois, dans son délire, est plus terrible encore !
>> Malheur ! quand tombe aux mains de l'Aveugle éternel
>> Le flambeau des clartés que nous prête le ciel !
» Il ne l'éclaire point, mais il brûle, ravage

» Et dévaste, en passant, la ville et le village! >>>

Nous terminerons par une des strophes qui forment le couronnement de l'œuvre.

<< Venez tous, compagnons; en cercle qu'on s'approche,
» Et donnons, à l'instant, le baptême à la cloche;
>> CONCORDE ! que ce nom lui reste à tout jamais!
>> Qu'à l'union des cœurs sa voix toujours appelle
>> De la communauté la peuplade fidèle!
» Que l'art, en la créant, ait fait œuvre de paix !
>> Bientôt se balançant au-dessus de la terre,
» Sous l'éclat du soleil et dans l'azur des cieux,
» Elle s'en va planer, voisine du tonnerre,

>> Voisine aussi de vous, astres si radieux !

>> Son chant viendra d'en haut, comme votre harmonie
>> Qui proclame aux humains de Dieu, leur créateur,
>> La puissance sans borne et la gloire infinie.

>> Et leur marque des ans le cours et la longueur. »

M. Demesmay, dont le cœur s'est toujours ému en présence des nobles choses, a dû profondément sentir, et

s'est montré digne de nous faire goûter les beautés de ce poëme. Félicitons-nous de ce qu'au milieu des arides travaux auxquels il a pris tant de part dans les nombreuses législatures où l'ont porté les suffrages de ses concitoyens, il n'a pas perdu le goût des études littéraires et spécialement de la poésie. Sa récente communication nous fait regretter d'autant plus vivement de le savoir retenu loin de nous par une douloureuse maladie, qui du moins (nous sommes heureux de vous l'annoncer), a perdu de sa gravité depuis quelques jours. Rien ne manquerait au charme de cette séance, si, jouissant du plaisir de le voir assis à côté de son illustre collègue (1), que nous sommes fiers de compter dans nos rangs, nous pouvions lui témoigner de vive voix combien nous sont chers sa santé, sa muse et son souvenir.

(1) M. le comte de Montalembert.

CH. VIANCIN.

PROGRAMME DES PRIX

A DÉCERNER EN 1854.

L'Académie, dans sa séance publique du 24 août 1854, décernera les prix suivants :

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PRIX D'HISTOire. Médaille d'or de 300 francs.Mémoire historique sur une Famille illustre, un Chateau, une Abbaye, un Chapitre ou une Eglise de la province. Sont exceptées : Les villes de Dole, Gray, Montbéliard, Poligny, Pontarlier, Salins, Vesoul, les maisons de Joux et de Montfaucon, les abbayes de Baume-les-Dames, Cherlieu, Faverney, Lure, Luxeuil, Montbenoit et Saint-Claude, sur lesquelles l'Académie a des renseignements suffisants.

Les biographies sont également exclues de ce con

cours.

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PRIX D'ELOQUENCE. Médaille de 300 francs. L'Académie remet au concours l'éloge de Boyvin, président du parlement de Dole, auteur de l'histoire de cette ville en 1636, l'un des hommes les plus distingués que notre province ait produits, comme magistrat, comme écrivain et comme citoyen.

PRIX DE PHILOSOPHIE MORALE.

Médaille de

300 francs. L'Académie remet au concours la question: De l'influence des fêtes et des divertissements publics sur les mœurs des populations.

Les concurrents ne signeront point leurs Mémoires; ils y attacheront seulement une sentence ou devise,

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qu'ils répéteront au dos d'un billet cacheté, contenant leur véritable nom et leur adresse.

Ces mémoires seront adressés francs de port au Secrétaire perpétuel de l'Académie, avant le 1er juin.

Les manuscrits, plans et dessins envoyés au concours, restent dans les archives de l'Académie, et ne peuvent être déplacés sous aucun prétexte; seulement les auteurs, en se faisant connaître, seront autorisés à les faire transcrire.

Le Secrétaire perpétuel,
J.-B. PERENNÈS.

ÉLECTIONS.

A l'issue de la séance publique du 24 août, l'Académie, procédant au renouvellement de son bureau, a élu :

Président annuel,

M. Ed. CLERC, président à la cour impériale.

Vice-président,

M. GUENARD, conservateur-adjoint de la bibliothèque publique.

Ont été élus membres associés résidants,

MM. Just VUILLERET, juge au tribunal de première instance, et Alexandre de SAINT-JUAN.

Associés correspondants,

Dans l'ordre des associés nés dans la province,

M. Jules VIEILLE, maître de conférence à l'école normale supérieure.

Dans l'ordre des associés nés hors de la province,

M. FORSTER, membre de l'Institut.

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TABLE DES MATIÈRES.

Discours de M. le Président

Rapport sur le concours de philosophie morale, par
M. Blanc

Rapport du Secrétaire perpétuel sur l'élection du

nouveau pensionnaire Suard

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Rapport sur le concours de poésie, par M. Viancin

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Le Chant de la cloche, d'après Schiller

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Rapport sur le Chant de la cloche, d'après Schiller,

lu à l'Académie dans sa séance du 11 août 1853 . 100

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Besançon, imprimerie de DoDIVERS et C, Graude-Rue, 42.

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