Lettres de Madame de Sévigné à sa fille et à ses amis: nouv. éd, Volume 3

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Bassonage, Masson et Besson, 1806
 

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Popular passages

Page 131 - Ses deux neveux étaient à cette pompe, dans l'état que vous pouvez penser. M. de Roye tout blessé s'y fit porter ; car cette messe ne fut dite que quand ils eurent repassé le Rhin. Je pense que le pauvre chevalier (de Grignan) était bien abîmé de douleur. Quand ce corps a quitté son armée , c'a été...
Page 131 - On couvre le corps d'un manteau, on le porte dans une haie, on le garde à petit bruit. Un carrosse vient , on l'emporte dans sa tente : ce fut là où
Page 71 - ... sa lettre et l'envoie à deux heures. Il va sur cette petite colline avec huit ou dix personnes : on tire de loin à l'aventure un malheureux coup de canon , qui le coupe par le milieu du corps , et vous pouvez penser les cris et les pleurs de cette armée : le courrier part à l'instant, il arriva lundi, comme je vous ai dit; de sorte qu'à une heure l'une de l'autre, le roi eut une lettre de M. deTurenne, et la nouvelle de sa mort. Il est arrivé depuis un gentilhomme de M.
Page 251 - Les mutins de Rennes se sont sauvés il ya longtemps ; ainsi les bons pâtiront pour les méchants ; mais je trouve tout fort bon, pourvu que les quatre mille hommes de guerre qui sont à Rennes, sous MM.
Page 89 - Au reste , vous êtes un très-bon almanach : vous avez prévu en homme; du métier tout ce qui est arrivé du côté de l'Allemagne; mais vous n'avez pas vu la mort de M. de Turenne, ni ce coup de canon tiré au hasard , qui le prend seul entre dix ou douze. Pour moi, qui vois en tout la Providence, je vois ce canon chargé de toute éternité '. Je vois que tout y conduit M. de Turenne, et je n'y trouve rien de funeste pour lui , en supposant sa conscience en bon état.
Page 396 - J'admire comment j'eus le courage de vous y mettre ; la pensée de vous voir souvent et de vous en retirer me fit résoudre à cette barbarie , qui étoit trouvée alors une bonne conduite et une chose nécessaire à votre éducation.
Page 130 - ... penché le nez sur l'arçon. Dans ce moment le cheval s'arrête, le héros tombe entre les bras de ses gens ; il ouvre deux fois de grands yeux et la bouche, et demeure tranquille pour jamais.
Page 132 - ... à cinq mille francs, parce qu'ils reconduisirent le corps jusqu'à la première ville, et voulurent défrayer tout le train. Que dites-vous de ces marques naturelles d'une affection fondée sur un mérite extraordinaire?
Page 415 - Il est venu des demoiselles du pays avec une flûte, qui ont dansé la bourrée dans la perfection. C'est ici où les Bohémiennes poussent leurs agréments ; elles font des dégognades, où les curés trouvent un peu à redire ; mais enfin, à cinq heures, on va se promener dans des pays délicieux ; à sept heures, on soupe légèrement, on se couche à dix. Vous en savez présentement autant que moi.
Page 249 - Je m'amuse les soirs à lire l'histoire de la prison et de la liberté de M. le prince : on y parle sans cesse de notre cardinal. Il me semble que je n'ai que dix-huit ans : je me souviens de tout ; cela divertit fort.