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roit trop lire le chapitre Ix, où le mystère de Jésus-Christ est révélé. L'obscurité d'Osée n'empêchera pas qu'on n'en profite beaucoup, si, en laissant les mystères plus obscurs, on s'attache uniquement à ce qui regarde les mœurs, et la vive répréhension que Dieu fait des vices. On en peut dire autant à proportion des autres Prophètes.

Pour découvrir le fil de l'histoire sainte, on peut se servir utilement du Discours sur l'Histoire universelle. Le petit récit de la suite du peuple de Dieu, au commencement du second Catéchisme de Meaux, sera aussi fort utile; aussi bien que le Catéchisme historique de M. l'abbé Fleury. Il faut être persuadé que les plus grandes difficultés qu'on trouve dans l'Ancien Testament, viennent des mœurs et des coutumes particulières de l'ancien peuple.

On trouvera, en quelques endroits de l'Ecriture, certains récits et certaines expressions, auxquels il n'est pas nécessaire que tout le monde s'attache. Le Saint-Esprit a eu ses desseins en les insérant dans les saints Livres; et ces sortes d'expressions tendent toutes, ou à inculquer quelques vérités, ou à inspirer l'horreur des grands crimes. Mais comme elles peuvent faire d'autres effets dans les ames foibles, il faut passer par-dessus légèrement, et prendre bien garde surtout à ne s'y arrêter pas par curiosité : car Dieu frapperoit terriblement ceux qui abuseroient jusqu'à cet excès de sa parole, et qui feroient servir de matière à leurs mauvaises pensées, un livre qui est fait pour les extirper.

Si l'on trouve dans les saints Livres quelque chose qui ressente quelque vice ou quelque péché, comme le mensonge, il faut croire, ou que c'est un mystère que tout le monde n'est pas capable de pénétrer, ou en tout cas, que cela ne doit servir ni de règle ni d'excuse; puisque, par un effet terrible de l'infirmité humaine, les saints peuvent avoir fait quelques fautes au milieu de leurs plus belles actions; et que nous ne devons suivre de toutes leurs vies que ce qui est conforme à la loi de Dieu. La plus utile observation qu'il y ait à faire sur la lecture de l'Ecriture, est de s'attacher à profiter de ce qui est clair, et de passer ce qui est obscur, en l'adorant, et soumettant toutes ses pensées au jugement de

l'Eglise. Par ce moyen, on tire autant de profit de ce qu'on n'entend pas que de ce qu'on entend; parce qu'on se nourrit de l'un, et on s'humilie de l'autre.

La traduction de l'Ancien Testament, attribuée à M. de Sacy, est fort approuvée; et les notes dont elle est accompagnée fournissent beaucoup de quoi nourrir la piété.

On peut permettre aux religieuses, et autres ames fidèles, la lecture des livres de l'Ecriture, à peu près dans l'ordre qu'ils sont rapportés dans cette instruction; afin que chacun prenant cette divine nourriture selon sa disposition, elle profite à l'accroissement spirituel de tous ceux qui la recevront.

A l'égard des autres livres de piété, ceux qui traitent des choses de science, ou qui ont donné matière à de grandes contentions, ne sont guère propres à des religieuses, ni au commun des fideles; quand il n'y auroit autre chose que parce qu'on les lit ordinairement plutôt par curiosité que pour l'édification. Les autres livres, qui paroissent avec les marques de l'approbation publique, peuvent être lus sans scrupule, selon qu'on voit qu'on en profite. Je n'entre point dans le détail, qui seroit infini; et je me contente de dire ce qu'il faut penser des livres que je trouve dans chaque communauté, sans vouloir exclure les autres qui auront une pareille approbation.

EPISTOLA

ILLUSTRISSIMI

MELDENSIS EPISCOPI.

JACOBUS BENIGNUS BOSSUET, EPISCOPUS MELDENSIS: venerabilibus atque amplissimis viris ac dilectissimis fratribus Decano et Canonicis sanctæ Meldensis Ecclesiæ: Ecclesiarum Pastoribus, religiosis Cœtibus, universoque Clero Meldensi salutem in Domino.

Afferimus ad vos, dilectissimi fratres, nostras in Psalmorum librum pii vestri studii adjutrices notas ut qui tanto decore, tantâque diligentiâ Deo psallitis, datâ explanatione, psallere sapienter, eruditè scilicet atque intelligenter, magis magisque ediscatis. Pertinet ad commendationem exigui licet operis, quòd in eo accurando adjutores nacti sumus viros egregios, hebraicè, græcè, Jatinè doctissimos, quorum pars ad meliorem præcessêre vitam; pars adhuc superstites, summâ cum pietatis ac doctrinæ opinione, etiam in episcopali sede aliisque amplissimis muneribus collocati degunt. Nam dum in aulà versamur, alii aliis de causis; ego, quod notum est, Ludovici Delphini augustissimi ac fortissimi principis adolescentiæ ac spei à magno Rege admotus; omnes quidem paribus florentes studiis, integrà amicitiæ gratiâ ac fide: communibus curis cœpimus evolvere Scripturas, blanda inter et aspera, quæ multa in eam vitam incidunt, solatio et consilio; quotidianæ verò nostræ consuetudini, ac familiaribus colloquiis, summo oblectamento atque emolumento futuras. Itaque iis exponendis multa perlegimus, pauca selegimus. Hinc Psalmi nostri prodeunt, imò verò vestri, quando et ego vester: Omnia enim ves

tra sunt, sive Paulus, sive Apollo, sive Cephas...; omnia enim vestra sunt: vos autem Christi : Christus autem Dei. (I Corinth. III, 22, 23). Quare, dilectissimi, benevolis animis vestra hæc accipite : hæc, inquam, non abstrusa et recondita, hoc est plerùmque vana; sed apta atque accommodata ad simplicem litteralemque intelligentiam, atque omnino, utiliora quàm ornatiora aut ambitiosiora, æqui bonique consulite: nos enim pro eo famulatu quem in Ecclesiâ Dei geri nus, non modò validioribus inter vos, verùm etiam infirmioribus servire oportebat. Sit ista testificatio publica, quanti ego vos faciam : quanti pietatem industriamque vestram, ac labores vestros nostris sociatos. Sic denique intelligent, quàm suaviter in domo Domini versemur unanimes. Sequentur autem posteà, nusquam interruptis operis, nostra in Prophetas ac totum Testamentum Vetus: per hæc si vita, si mens bona adfuerit, Deo auctore ac duce, deveniemus ad Novum. Certè in his consenescere, his immori, summa votorum est : id pium, id beatum: fateri enim libet, id omni ambitu expetendum ducimus id vestris quoque precibus impetrandum, si qua est nostrî charitas, et speramus et poscimus. Valete. Datum Meldis, iv nonas junii, anno м. DC. XC.

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DE PSALMIS.

Anteaquam singulos Psalmos aggredimur; ut nostra expeditior, neque ullis interrupta quæstionibus fluat explanatio, hæc quæ intelligentiæ aperirent viam totoque passim opere suborturas difficultates solverent, attento ac pio lectori universim proponi oportere duximus.

CAPUT I. De Psalmorum ratione et instituto.

CAPUT II. De grandiloquentiâ et suavitate Psalmorum.

CAPUT III. De variis Psalmorum generibus.

CAPUT IV. De profunditate et obscuritate Psalmorum.

CAPUT V. De textu ac versionibus.

CAPUT VI. De titulis aliisque notis: ac de argumentis, auctoribus et ordine Psalmorum, deque choreis et piâ saltatione, ac metrorum ratione.

CAPUT VII. De ratione legendi et intelligendi Psalmos.

CAPUT VIII. De usu Psalmorum in quocumque vitæ statu.

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I.

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CAPUT I.

De Psalmorum ratione et instituto.

Carminum vis, Psalmi in piorum cœtibus decantati.

Omnis quidem Scriptura divinitùs inspirata est, easque habet dotes quas Paulus commemorat; ut sit utilis ad docendum, ad arguendum, ad corripiendum, ad erudiendum in justitiâ, ut perfectus sit homo Dei ad omne opus bonum instructus1; cæterùm Psalmorum liber cùm hæc universa complectitur, tum obtinet imprimis singularem mirificamque vim, quà humanos affectus omnes in Deum transferat; ut quandoquidem animus corporea 1II Tim., III, 16, 17.

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