Page 52. 1. Nunc satis est dixisse. Au lieu de nunc, quelques éditions disent nec. Des deux manières, l'intention satirique est parfaitement sensible. Nunc est dans les meilleurs manuscrits. Page 54.1. Ut, qui conducti plorant in funere. Allusion à cet usage antique, bien connu, d'avoir aux funérailles des pleureurs àgages (conducti). Cet usage a disparu en France, mais il s'y était maintenu jusque dans les dernières années. Page 56.1. Quintilio si quid recitares. Quintilius Varus, poëte distingué, en l'honneur de qui a été composée l'ode XX du livre 1er : — 2. Et male formatos incudi reddere versus. Sidoine Apollinaire, au ve siècle, a lu formatos, et non pas tornatos: « Horatiana incude « formatos asclepiadeos, » dit-il, épit. IX, 13. Ainsi ont lu évidemment Acron et Porphyrion, les plus anciens commentateurs d'HoFerramentum male ductum redditur incudi, et bene ibi for« matur.» (ACRON.) -« Ferramentum male formatum redditur incudi, ut ibi formetur. » (PORPHYRION.) race: On le voit donc, le mot formare est l'expression technique et usuelle pour dire forger le fer sur l'enclume. Bien que la leçon formatos ne soit pas donnée par les manuscrits, nous l'avons préférée à tornatos, qui en diffère bien peu matériellement, et qui nous semble un peu barbare. Nous ajouterons que dix-sept éditeurs ou critiques ont adopté cette leçon nouvelle, entre autres, Guyet, Cuningham, Sanadon, Poinsinet de Sivry, Ménage et Daru. -3. Vir bonus et prudens, etc. On fera bien de comparer ce portrait d'un ami prudent et éclairé à celui du critique impartial tracé par le poëte dans l'Epître à Florus (la seconde du livre II), vers 109 à 125. Nous rapprocherons surtout les traits suivants : Audebit, quæcumque parum splendoris habebunt, Et sine pondere erunt, et honore indigna ferentur, Lævabit cultu; virtute carentia tollet.... On sait que Boileau a réuni en un seul tableau ces deux portraits si habilement indiqués par Horace. C'est peut-être le cas d'exposer ici l'opinion, encore peu débattue, et partant assez neuve, que les deux premières Epîtres du second livre forment, avec l'Épitre aux Pisons, un Art poétique assez complet dans l'ensemble, quoique composé de trois éléments bien distincts. L'analyse succincte de ces deux épîtres adressées, la première, à Auguste, et la seconde, à Jules Florus, prouvera ce que nous avançons. Dans l'Epître à Auguste, laquelle peut, relativement à la question qui nous occupe, se diviser en trois parties, le poëte établit d'abord une comparaison entre les auteurs anciens et les modernes ; ensuite, il montre que la : il nouveauté est mère des beaux-arts, des belles-lettres, et surtout de Nec magis expressi vultus per ahenea signa, (Vers 248 et suivants.) Dans l'Épître à Florus, beaucoup plus familière, et entremêlée d'historiettes racontées comme raconte Horace, le poëte nous déclare, en vers charmants, qu'il ne veut plus faire de vers, et qu'il est fatigué du métier de poëte, à cause de la vanité, des intrigues mesquines et de l'incapacité de ses confrères. A cette boutade satirique et mordante, qui rappelle assez les derniers vers de l'Art poétique, Horace ajoute, en passant, et sans avoir l'air d'y toucher, comme nous dirions, quelques préceptes d'une haute raison. Cette question qu'il a traitée plus d'une fois, la difficulté de bien écrire, lui a inspiré les vers que nous citons plus haut, et qui ont, avec le passage de l'Art poétique, objet de cette note, une analogie frappante, incontestable. On sait, d'ailleurs, que l'Épttre aux Pisons est postérieure aux deux précédentes. Ainsi, il est naturel, il est permis, au moins, de penser que le poëte, en composant cette fameuse épître, la plus longue de celles qu'il a laissées, songeait à réunir et à compléter ce qu'il avait déjà dit antérieurement sur l'Art d'écrire. On remarquera facilement que, dans aucune de ces trois pièces, Horace n'a voulu astreindre à un plan systématique sa muse vagabonde, son style familier, son allure pleine de liberté et de caprice. Mais, dans toutes les trois aussi, nous retrouvons, avec M. Walckenaër, la même idée élevée du vrai poëte, le même sentiment de la haute utilité et de la noble mission de la poésie : tout cela, exposé sans prétention par un homme de goût qui cause avec entraînement, avec verve, mais qui n'a garde de se donner l'attitude imposante d'un professeur qui enseigne, ou d'un législateur qui régente. Concluons. Si l'Epitre aux Pisons, considérée dès son apparition comme une œuvre part, et citée deux fois déjà par Quintilien sous le nom d'Art poétique, est un morceau plus sérieux, plus spécial, plus didactique, en un mot, que l'Epître à Auguste, et, surtout, que l'Epître à Florus; si, contre la manière habituelle d'Horace, elle renferme plus de principes de l'art considéré en lui-même que de maximes de moralité; si, enfin, parmi tant d'allusions malignes dirigées contre les anciens, et tant de traits satiriques à l'adresse des poëtes ridicules de son temps, il n'a pas dit un seul mot sur sa personne, sur ses antécédents, sur sa jeunesse, comme il le fait avec tant de grâce dans l'Épître à Florus: il n'en demeure pas moins établi que ces trois épîtres sont intimement liées entre elles, d'abord par l'identité du sujet, par la ressemblance souvent frappante des détails; et, ensuite, qu'elles concourent au même but, qu'elles se commentent, s'éclairent et se complètent l'une par l'autre. Cette préméditation de la part d'Horace, si fortement préoccupé (dit M. Walckenaër) des mêmes pensées, qu'il éprouvait le vif besoin de les exprimer, cette préméditation nous semble donc suffisamment démontrée. Nous aurions pu exposer cette opinion dans les notes des deux épîtres à Auguste et à Florus; mais nous avons préféré la traiter ici complétement, à propos de l'Épitre aux Pisons, dont les deux précédentes ne sont en réalité que des parties accessoires, bien qu'elles soient, l'une et l'autre, d'une date antérieure. L'Epître à Florus est de 743, l'Epître à Auguste de 744, enfin l'Épitre aux Pisons, de 745. Ainsi que nous l'avons dit, Horace avait cinquante-quatre ans, quand il écrivait la première; cinquantecinq ans, lors de la seconde, et cinquante-six ans à l'époque de la troisième. Peut-être même celle-ci ne fut-elle pas achevée par le poëte : du moins, on croit généralement qu'elle ne fut publiée qu'après sa mort. Page 58.-1. Morbus regius. Ce n'est pas l'épilepsie, mais la jaunisse. On l'appelait morbus regius, d'après Celse, parce qu'on ordonnait au malade de ne s'occuper que de choses agréables, de se livrer à toute sorte de distractions, de voyager ou de voir beaucoup de monde. - 2. Hic dum, sublimis, versus ructatur. J'aime mieux lire sublimis se rapportant au poëte, que sublimes se rapportant à versus; l'image est bien plus vive, et rappelle plus naturellement l'idée qui suit si veluti merulis intentus decidit auceps. 3. Qui scis an prudens huc se projecerit? Il est évident qu'il y a ici une négation sous-entendue : c'est la négation incluse dans le verbe nolit du vers suivant (atque servari nolit), qui réagit sur la première partie de la proposition. Page 60. 1. An triste bidental moverit incestus. Bidental est la place même où la foudre était tombée : on y élevait un petit autel expiatoire, sur lequel on immolait des brebis (bidentes), d'où le mot bidental. LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET C', LES AUTEURS LATINS EXPLIQUÉS D'APRÈS UNE METHODE NOUVELLE PAR DEUX TRADUCTIONS FRANÇAISES, L'une littérale et juxtalinéaire, présentant le mot à mot français en regard des mots latins correspondants; l'autre correcte et précédée du texte latin, avec des Sommaires et des Notes en français, par une Société de Professeurs et de Latinistes. Format in-12. Cette collection comprendra les principaux auteurs qu'on explique dans les classes. EN VENTE: CÉSAR: Guerre des Gaules, par M. Sommer, 2 volumes..... ........... CICERON Catilinaires (les quatre), par M. J. Thibault.. Dialogue sur l'Amitié, par M. Legouëz, professeur au lycée Bonaparte.... 1 25 · Dialogue sur la Vieillesse, par MM. Paret et Legouëz.. Discours contre Verrès sur les Statues, par M. J. Thibault, de l'ancienne Discours contre Verrès sur les Supplices, par M. O. Dupont. Discours pour la loi Manilia, par M. Lesage... Discours pour Ligarius, par M. Materne........... - Plaidoyer pour le poète Archias, par M. 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