Page images
PDF
EPUB

,, tôt les, incrédules, de leur grande ca"pacité.

وو

59

وو

[ocr errors]

Je remarque enfin, que la plupart de leurs Avertiffemens conviennent dans cette Expreffion, je veux dire, ,, qu'avec la bénédiction de Dieu, ils gué. ,,riffent tels & tels Maux. L'Expreffion eft fans doute propre & emphatique, ,, puis qu'ils ne peuvent compter fur aucune autre chofe. En effet, s'ils traitent jamais un Malade, ils ne fauroient avoir plus de part à fa Guérifon, que le JAPIS de VIRGILE en eut à celle d'ENÉE: il étoit affidu à penfer la plaie, il mit en œuvre tout ce qu'il favoit; & ce furent, à la verité, les "" feuls moïens vifibles qui rétablirent le Heros: mais, le Poëte nous affûre, ,, que le fecours tout particulier d'une "Divinité en fut l'unique Cause.

[ocr errors]
[ocr errors]

وو

[ocr errors]
[ocr errors]

*Eneid XII. 391, &C..

X. DIS

X. DISCOURS.

Caftigata remordent.
Juv. Sat. II. 35.

Plus elles fouffrent de leur mauvaise Conduite, plus elles y retombent.

A Lettre, que j'ai publiée fur la Coterie des Veuves, m'en a attiré plufieurs autres, & une en particulier de Madame la Préfidente, dont je vais régaler ici mes Lecteurs.

[ocr errors]

VEUVE ""

qui avoit,,

eu fix

Maris

[ocr errors]

MONSIEUR le Satirique,

Vous vous êtes bien épanoui là rate à ce que vous croïez, à nous ,, draper nous autres Veuves, fur ce Apologie ,, que nous penfons à nous confoler fi d'une vite après la mort de nos chers Epoux, & que nous en voulons même tâter de ,, plufieurs; mais, vous ne faites aucu,, he attention aux foibles des Maris ,, que nous avons enterrez, ni au peu de chagrin que leur perte devoit ́naturellement nous caufer. Pour moi qu'il vous plait d'appeller Madame la Préfidente, un de mes Oncles, qui étoit mon Tuteur, me donna, à l'â,, ge de quatorze ans, ou plûtôt me vendit, comme je le découvris dans la fuite, à un Homme qui m'accepta avec le tiers de ma Dot. Cet Ef tafier me traita d'abord en petite En

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

39

fant

وو

[ocr errors]

وو

[ocr errors]
[ocr errors]

رو

[ocr errors]

,, fant, & s'imagina qu'il pouvoit m'élever à fa manière. S'il baifoit ma Femme de Chambre en ma préfen,, ce, il me crofoit affez ignorante » pour n'y trouver pas le moindre mal. Lors qu'il revenoit au Logis à cinq " heures du matin, foù comme une Gri,, ve, je ne devois rien dire: c'étoit ,, l'ufage de tous les Hommes qui ai,,ment la Société. L'argent m'étoit inconnu; & qu'eft-ce que j'en aurois fait moi pauvre Innocente? je ne favois pas le difpenfer. D'ailleurs, il ,, prit dans la Maifon une de fes Coufi,, nes, qui étoit fort jolie, fous prétexte qu'elle auroit foin du Ménage & de gouverner mes Domeftiques, dont j'étois moi-même incapable: &, pendant qu'elle avoit à fa difcrétion tout ,, l'argent qu'elle vouloit, ce qui étoit bien jufte, eu égard à la peine qu'el le fe donnoit pour me rendre fervice, je ne devois pas être affez médifante pour blamer la famillarité qu'il ,, y avoit entre deux perfonnes fi pro,,ches. J'avois trop peu de courage pour difputer; mais, je n'étois pas fi ,, novice, pour m'en laiffer impofer de la forte. Je fus fenfible à fon mépris de la manière que je le devois, & ,, autant que la plupart des pauvres Femmes obéiffantes & aveuglées le font en tel cas; jufqu'à ce qu'il plut ,, au Ciel de me délivrer de mon Ty,, ran, qui me laiffa maîtreffe abfolue

وو

[ocr errors]
[ocr errors]

دو

دو

وو

دو

دو

39

,, de mon Bien & d'un gros Douaire. ,, Jeune & riche, je ne pouvois man ,, quer de Soupirans. Il y en eût même , plufieurs, qui tachérent de s'infinuer ,, dans mes bonnnes graces pendant la derniére maladie de mon Epoux. Mr. CONSTANTIN, averti par une de ,, fes Coufines, mon Amie intime, qui ,, favoit jufques à un fou tout le Bien ,, que je poffédois, fut un des prémiers ,, qui m'en conta. C'est un 'Homme fort agréable, & que tout le monde eftimeroit, fi l'on ne s'appercevoit ,, qu'il eft impoffible de le furpaffer à cet égard, & qu'il eft uniquement occupé de fa chére perfonne. Il ne dou,, toit pas, qu'il ne vint à bout de m'é,, poufer dans cinq ou fix mois; & il ,, m'attaqua d'abord d'un air fi dégagé, ,, que mon orgueil en foufirit de ne pas ,, le renvoïer fur le champ: mais, par ,, un principe de malice, j'écoutai fa

[ocr errors]

وو

وو

[ocr errors]

وو

[ocr errors]

وو

[ocr errors]

prémiére Déclaration avec tant de ,, fimplicité & de furprife; j'en rougis ,, fi joliment, qu'il en eut le cœur pe,, nétré, & qu'il me regarda comme la plus innoncete Créature qu'il y eut au Monde. Lors qu'un Homme fe fait cette idée d'une Femme, il a plus d'Amitié pour elle qu'il ne s'imagine. ,, Charmée de me vanger de lui, fur ,, ce qu'il n'en vouloit qu'à mon Bien, & perfuadée qu'il étoit en mon pouvoir de lui caufer de l'inquiétude, je réfolus d'achever ma conquête, &

[ocr errors]

دو

[ocr errors]

j'en

وو

وو

وو

رو

[ocr errors]
[ocr errors]

j'entretins divers autres Soupirans. Mon air fimple & naïf avoit fait une fi gran de impreffion fur fon cerveau, qu'il attribuoit les pourfuites de mes Amans à la force inévitable de mes charmes; & qu'à la vie du rouge ,, quime montoit quelquefois au vifa,,ge, ou de certains petits coups d'ail ,, que je lui donnois, il fe croïoit le ,, feul Favori. Lors-même que je le traitois comme un Chien, pour me divertir, il s'imaginoit que la crainte & ,, la prudence y avoient plus de part ,, que toute autre chofe.

[ocr errors]
[ocr errors]

وو

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

دو

وو

Ce n'eft pas tout, lors que j'épou fai le Chevalier D'AMUSON, âgé de foixante ans, il eut pitié de la violence que je me faifois pour complai re à mes proches. Vous favez, Mon fieur, le Cas de Madame NEFLIER, & vous ne voudriez pas fans doute ,, que je me fuffe défefpérée pour la mort d'un tel Epoux. Je verfai affez de larmes de me voir Veuve une femaine après mon Mariage. Auffi, dès ,, que le Chevalier fut mis dans fon tombeau, je crus pouvoir compter ,, qu'il étoit mort depuis deux années, & je me mariai, au bout de trois femaines, avec fon Héritier Mr. DE ROBUTSEL. J'avois eu à la vérité quelque penfée d'admettre Mr. CONSTANTIN; mais, fur ce que je vis "qu'il pouvoit attendre, & qu'il croïoit même indécent de me demander a

[ocr errors]

د,

[ocr errors]

وو

[ocr errors]
[ocr errors][ocr errors][merged small][merged small]
« PreviousContinue »