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,,roit exprimer le trifte fort d'une Cré,, ature, qui n'eft fenfible à l'existence. ,, de fon Créateur que par ce qu'elle ,,en fouffre! Il eft auffi effentiellement ,, préfent dans l'Enfer que dans le Ciel, ,, quoi que les Habitans de ce Lieu maudit ne le voient que dans fa colere & qu'ils tâchent de fe dérober " à fes yeux au milieu des flammes qui ,, les confument. L'Imagination ne fauroit concevoir les terribles Effets de la Toute-Puiffance irritée. Mais, pour ,, n'avoir égard qu'à la peine qu'un Etre ,, intelligent peut fouffrir dès cette vie ; lors qu'il a encouru la difgrace de celui qui eft toûjours uni avec lui d'une maniere inféparable, il eft cer,,tain, que ce Monarque fuprême de l'Univers peut jetter le trouble & l'é,, pouvante dans l'Ame, & bouleverfer toutes fes facultez. Il peut rendre infipides les plus grands plaifirs de la 99 Vie, donner de l'amertume aux moin. 99 dres inconveniens. Qui pourroit donc foutenir la penfée d'être privé de fa ,, Préfence, je veux dire de fes confolations; ou de n'être fenfible qu'à la terreur qu'il caufe? Lors que la patience de Joв fut mife à l'épreuve, & qu'il fe regardoit_comme plongé dans ce malheureux Etat, avec quelle force ne s'en plaint-il pas à Dieu! * Pourquoi, dit-il, m'as-tu mis pour t'é

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Chap. VII. 20.

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tre en bute, & dans une fituation o je fuis à charge à moi-même?

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En troifième lieu quel bonheur n'eft-ce pas, pour un Etre intelligent, de fentir la Toute-Préfence de fon Créateur, par les doux Effets qu'il ,, reçoit de fon amour & de fa mifericorde! Les Bienheureux dans le Ciel le voient face à face, c'eft-àdire qu'ils font auffi touchez de fa ,, Préfence, que nous le fommes à la vue de quelque Perfonne qui eft devant nos yeux. Il n'y a nul doute, que les Efprits n'aient une Faculté, par ,, laquelle ils fe conçoivent les uns les ,, autres, de même que nos Sens nous aident à nous former une idée des Objets materiels. On ne fauroit douter ,, non plus, que nos Ames, feparées du Corps, ou revêtues de Corps glorifiez, ne jouiffent de la même Faculté, ,, & qu'elles ne foient toujours fenfibles à la Préfence divine dans quelque ,, endroit de l'Efpace qu'elles refident. Mais, pendant que le voile de notre chair nous cache le Monde intellectuel, il nous doit fuffire de connoitre, ,, que l'Esprit de Dieu nous environne, ,, par les Effets qu'il produit fur nous. ,, Quoi que nos Sens exterieurs foient ,, trop groffiers pour l'appercevoir

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nous pouvons avec tout cela goûter ,, & fentir, qu'il eft bienfaifant & mifé, ricordieux, par fes bénignes influen,, ces fur nos Efprits, par les bonnes

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,, penfées qu'il y excite, par les con,, folations qu'il y verfe, par les tranf ,, ports de joie & d'allegreffe, dont il ,,nous honnore, lorfque nous avons foin ,, de lui obéir. Il est uni avec nôtre. ,, Effence même, & il devient, pour ,, ainfi dire, l'Ame de nôtre Ame, pour éclairer fon Entendement, rectifier fa ,, Volonté, purifier fes Paffions, & ani,, mer toutes fes Puiffances. Oh, que ,, cet Etre intelligent eft donc bienheu,, reux, qui, par la Prière & la Médi,,tation, par la pratique de la Vertu & "" des bonnes Oeuvres, établit un tel ,, commerce entre Dieu & fon Ame! ,, Quand tout l'Univers le regarderoit de mauvais œil, & que toute la Na,,ture fe couvriroit de nuages autour de lui, il n'en feroit pas effraié: il a, dans le fond de fon Ame, une Lu,, miére & un Appui, capables de l'éclairer, de l'égarer, & de le foutenir au milieu de toutes les horreurs qui l'environnent. Il fait que fon Défenfeur eftà fa main droite & qu'il est toûjours plus près de fa perfonne qu'aucune autre chofe, capable de lui nuire ou de l'effraïer, ne le fauroit être. Malgré la calomnie & le ,, mépris qu'il effure dans le Monde, il a recours à un Supérieur qui le rem,, plit de joie, * qui eft fon protecteur, fa gloire, & fon foutien. Dans la ›› plus

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,, plus profonde folitude où il fe puiffe voir, il fait qu'il eft accompagné du ,, plus grand de tous les Etres; & il a des fenfations fi vives de fa préfence, ,, qu'il les trouve plus agréables que tous les plaifirs qui lui peuvent revenir du commerce de fes Créatures. A l'heure même de la mort, il compte que les ,, angoiffes qui l'accablent ne tendent ,, qu'à le faire fortir de cette maifon d'ar,, gile, qui le fépare de fon Bienfaiteur, ,, qui eft toûjours préfent à fon Ame, & ,, fur le point de fe manifester à lui & ,,de le combler de joie.

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Si nous voulons jouir de cet heu,, reux état, & fentir la présence de notre Créateur, par les doux effets de fa mifericorde & de fa bonté dans ,, nos Ames, il faut que nous réglions fi bien toutes nos penfées, que fon ame, ,, pour me fervir des termes de l'Ecri,, ture, puiffe prendre plaifir en nous. Nous devons mettre tout en œuvre ,, pour ne pas contrifter fon faint Ef,, prit, & faire en forte que les médita,, tions de nos cœurs lui foient agréa,,bles, afin qu'il y habite à jamais. SE, NEQUE, conduit par les feules lumiéres de la Nature, a entrevu cette Vérité, lors qu'il a dit, dans la XLI. de fes Epitres, Sacer intra nos Spiritus fedet, malorum bonorumque Obfervator & Cuftos; bic prout à nobis tractatus eft, ità nos ipfe tractat: c'eft à-dire,,, Il y a un Efprit faint qui réfide en nous, qui

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eft le Gardien & l'Obfervateur des bons & des méchans, & qui en ufe envers nous de la même maniére que nous en ufons envers lui. Mais, je finirai ce DISCOURS par ces paroles plus emphatiques de nôtre Sau,, veur:* Si quelqu'un m'aime, dit-il, il ob,, fervera ma doctrine, & mon Pere l'aime. ,, ra; nous viendrons auprès de lui, & nous ,, ferons notre démeure chez lui.

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IX. DISCOURS.

Promittunt Medici:

Quod Medicorum eft

HOR. L. II. Epist. I. 115.

Les Médecins ne fe mêlent que de la Médecine.

ES Feuilles volantes, que je donne

au Public, me caufent d'autant plus de fatisfaction, qu'elles m'ont procuré d'habiles Correfpondans, Gens d'efprit & de favoir. Je reçus hier de l'un d'eux ce nouvel Effai contre les Charlatans, dont je vais règaler ici mes Lecteurs, après avoir demandé pardon, à celui qui l'a écrit, pour les petites Additions que j'y ai faites, & le peu que j'en ai retranché.

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Sur les

LE défir de la vie eft une paffion fi ,, naturelle & fi forte, que je ne m'é- CHARtonne plus, depuis long-tems, de voir LATANS, qui pré

›› que

#S. JEAN, XIV, 23.

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