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Si l'idée d'une Elevation graduelle ,, parmi les Etres, depuis le plus bas ,, jufques au plus haut, n'eft pas chi,, mérique, il eft affez probable, qu'un ,, Ange regarde un Homme à peu-près de la même maniére qu'un Homme. ,,regarde une Créature qui approche le plus de celle qui eft douée de Raison. Par la même Régle, s'il m'eft permis de donner carriére à mon Ima gination fur cet Article, une Bête d'un Ordre fupérieur regarde avec une espèce de mépris celle qui lui eft inférieure. Si elles étoient capables de refléchir, à juger des Penfées de quelques-unes par leurs actions, nous pourrions conjecturer, ,, qu'elles croient être les Souveraines du Monde, & que toutes chofes ont ,, été faites pour elles. Cette Pensée dans les Bêtes brutes ne feroit pas plus abfurde, que celle de certains Hommes, qui s'imaginent que toutes les Etoiles du Firmament ont été ,, créées pour plaire à leurs Yeux & ,, divertir leur Efprit. MR. DRYDEN, dans fa Fable du Coq & du Renard, ,, fait, pour le Coq fon Héros, un ,, petit Difcours qui ne quadre pas mal avec ce que je viens d'avancer:

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Faifant un Caracol, il dit à fa Compagne, Voi, ma Chére, l'Email de toute la Campa

gne;

La

La Nature pour nous prodigue à pleines

mains

L'Herbe, le Blé, les Fruits, la Rofe, & les Jasmins.

Les Oiseaux font pour nous entendre leur Ramage.

L'Homme auffi nous imite; &, pour paroitre

fage,

Perché fur fes deux Piés, il trote comme

nous,

Peut fe tenir debout, ou fe mettre à genoux.

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Je conclus fur le tout, que nous ne devons nous eftimer, que pour ces chofes que des Etres fupérieurs ,, croient dignes d'être eftimées; puif,, que c'eft le feul moïen de ne perdre ,, jamais la bonne opinion que nous ,, avons de nous-même.

L. DIS

La VERTU fait

la vèrita- " ble Gran

deur de l'Homme.

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L. DISCOURS.

Quid purè tranquillet, Honos, an dulce Lu
cullum,

An fecretum Iter, & fallentis Semita Vitæ.
HOR. Lib. I. Epist. XVIII. 132.

Appliquez vous à connoître file Repos de l'Ame, qui produit une Satisfaction pure, fe trouve dans les Honneurs ou dans les Ricbeffes, ou plutôt dans une Vie obfcure, qui nous dérobe à la Connoiffance des Hommes.

MR. LE SPECTATEUR,

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VOUS avez obfervé dans qu'el cun de vos DISCOURS * que la véritable Grandeur ne fe trouve pas au milieu de la Pompe & du Bruit où la plupart des Hommes la cherchent. Vous y ajoutez, que la Vertu cachée dans l'Obfcurité paroit fouvent plus illuftre aux yeux des Etres fupérieurs, que tout ce qui paffe ,, pour grand & magnifique dans l'efprit du monde.

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Lorfque nous lifons l'Hiftoire de ,, ceux qui ont porté les glorieux Titres de Rois, de Miniftres d'Etat, ou de

C'eft le XL.

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Généraux, ils nous paroiffent dé,, pouillez de tous ces ornemens exté. rieurs, qui éblouiffoient les yeux de leurs Contemporains; & nous les ,, trouvons grands ou petits, dignes ou indignes de notre eftime, à pro,, portion de la Nobleffe de leurs Vertus, ou de l'Enormité de leurs Vices. ,, Les fages Maximes, les beaux Sentimens, & la Conduite dèsintéreffée d'un Philofophe, au milieu d'une Fortune très-modique, l'élevent plus haut dans notre eftime, 'que les plus grands Potentats de la Terre, forfque nous les confidérons, lui & les ,, autres, à travers un éloignement de ,, plufieurs Siècles. Si les Mémoires d'un Homme, qui a vécu dans l'obfcurité, mais auffi d'une maniére di,, gne de fa. Raifon & conforme aux ,, Règles de la Vertu, étoient expofez. à nos yeux, nous ne trouverions rien dans ce Caractère qui ne le pût met,, tre à niveau des Perfonnes les plus élevées. L'Extrait fuivant des Papiers manufcrits d'un honnête Gentilhomme de la Campagne donneront un nouveau Jour à ma Théfe. Peut-être que vos Lecteurs fe formeront une Idée plus avantageufe de lui à caufe de ces Actions faites en

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"" fecret & fans témoin, que de ceux ,,qui fe font attiré l'Admiration de la Multitude.

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MEMOIRE.

A l'Age de 22 ans, je fentis un e ,, violente paffion pour la Femme de ,,mon Coufin CHARLES; & peut-être ,, que j'aurois eu le malheur de réüfir, ,, fi, à caufe de cela même, je n'avois ,, entrepris d'aller voir les Païs étran ››gers.

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Peu de tems après mon retour en ,, Angleterre, j'eus une entrevue avec mon Oncle François

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qui

vouloit me donner tout fon Bien; ,, mais, je le refufai, & j'obtins de lui ,, qu'il ne désheriteroit pas fon Fils Edouard.

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N. B. Il faut fe fouvenir de ne di. ,, re jamais cette particularité à mon ,, Coufin Edouard, de peur qu'il n'eut ,, mauvaise opinion de feu fon Pere quoi qu'il parle toûjours mal de moi à cette occafion.

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Afin de prévenir un Procès fcandaleux entre mon Néveu Henri *** & fa Mere, j'aloue à celle-ci, foust ,, main, & de mon propre argent, la Somme annuelle, qui caufoit leur ,, Dispute.

,, J'ai procuré un Bénéfice à un ,, jeune Homme, parce qu'il étoi Neveu de mon honnête Précepteur, qui eft mort depuis une vingtaine d'années.

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,, Donné dix Livres Sterlin à la ,, pau

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