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blice accipiant: Apronio lucrum dent. Si maguo emerat, quoniam tu es, qui diligentissime pretium exquisisti; qui, ut ais, magno vendidisti: quare putabas emptori lucrum addi oportere? Esto: putabas: quamobrem imperabas, ut adderent? Quid est aliud, capere et conciliare pecunias, in quo te lex tenet, si hoc non est, vi atque imperio cogere invitos lucrum dare alteri, boc est, pecuniam dare? Age, quid tum? si Apronio, deliciis prætoris, lucelli aliquid jussi sunt dare, putate Apronio datum, si Apronianum lucellum ac non prætoria præda vobis videbitur. Imperas, ut decumas accipiant : Apronio dent locrum, tritici medimnum xxxIII. Quid est hoc? una civitas ex uno agro plebei romanæ prope menstrua cibaria prætoris imperio donare Apronio cogitur: tu magno decumas vendidisti, cum tantum lucri decumano sit datum? Profecto, si pretium exquisisses diligenter, tum, cum vendebas, x medimna potius addidissent, quam H-S 10c postea. Magna præda videtur: audite reliqua, et diligenter attendite, quo minus miremini, Siculos, re necessaria coactos, auxilium a patronis, a consulibus, a senatu, a legibus, a judiciis petivisse. Ut probaret Apronius hoc triticum, imperat Agyrinensibus Verres, ut in medimna singula dentur Apronio H-S 11.

XXXI. Quid est hoc? tanto numero frumenti lucri nomine, imperato et expresso, nummi præterea exigentur, ut probetur frumentum ? an poterat non

1 XXX1 millia. 2 Plebi.

celui-ci avait un bail de dîmes porté fort haut, vous, Verrès, qui étiez si exact sur l'adjudication des dîmes, qui, comme vous dites, l'avez haussée, pourquoi pensiez-vous qu'on devait donner un pot - de - vin à l'adjudicataire? Soit; vous le pensiez. Pourquoi exigiez-vous qu'on le lui donnât? N'est-ce pas prendre et se faire donner de l'argent, ce qui est défendu par la loi, que de contraindre des peuples, par force et par autorité, de se charger de l'acquisition d'un autre et de lui donner un pot-de-vin, c'est-à-dire, de lui donner de 3 l'argent? Mais enfin si les Agyriens ont reçu ordre de donner un modique pot-de-vin à Apronius, les délices du préteur, croyez, Romains, que c'est à Apronius qu'il a été donné, si vous trouvez que c'était vraiment un modique pot-de-vin pour le décimateur, et non un immense butin pour le préteur. Vous ordonnez, Verrès, aux Agyriens de prendre les dîmes, et de donner à Apronius trente-trois mille médimnes de blé. Comment! Une seule ville, un seul territoire, est obligé, par ordre du préteur, de donner à Apronius ce qui suffirait presque pour la provision du peuple de Rome pendant un mois! Et vous dites avoir haussé l'adjudication des dîmes, lorsque vous avez fait donner un pareil surcroît à un décimateur ! Assurément, si vous eussiez été si exact pour l'adjudication des dîmes, les Agyriens, lorsque vous affermiez les dîmes auraient plutôt enchéri de dix mille médimnes que de donner ensuite six cent mille sesterces 32.

XXXI. Voilà un butin assez considérable : écoutez le reste avec attention, et vous serez moins surpris que les Siciliens, forcés par la nécessité, aient imploré le secours de leurs protecteurs, des consuls, du sénat, des lois et des tribunaux.

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modo Apronius, sed quivis, exercitui si metiundum esset, improbare siculum frumentum, quod isti ex si vellet, admetiri licebat? Frumenti tantus numerus imperio tuo datur, et cogitur : non est satis: nummi præterea imperantur: dantur: parum est. Pró decumis hordei alia pecunia cogitur : jubes H-S xxx lucri dari. Ita ab una civitate, vi, minis, imperio, injuriaque prætoris eripiuntur tritici medimnum XXXIII, et præterea H-S LX. An hæc obscura sunt? aut, si omnes homines velint, obscura esse possunt, quæ tu palam egisti, in conventu imperasti, omnibus inspectantibus coegisti? qua de re agyrinenses magistratus, et quinque-primi, quos tu tui quæstus causa evocasti, acta et imperia tua domum ad senatum suum renuntiaverunt: quorum renuntiatio, legibus illorum, litteris publicis mandata est: quorum legati, homines nobilissimi, Romæ sunt, qui hoc idem pro testimonio dixerunt. Cognoscite Agyrinensium publicas litteras: deinde testimonium publicum civitatis. Recita litteras publicas: LITTERE PUBLice. Recita testimonium publicum: TESTIMONIUM PUBLICUM. Animadvertistis in hoc testimonio, judices, Apollodorum, cui Pyragro cognomen est, principem suæ civitatis, lacrymantem testari ac dicere, numquam post populi romani nomen ab Siculis auditum et cognitum, Agyrinenses contra quemquam infimum civem romanum dixisse, aut fecisse quippiam; qui nunc contra prætorem populi romani

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Pour l'examen du blé 33 qui serait donné à Apronius, Verrès commande aux Agyriens de lui compter trois sesterces par médimne. Comment! après les avoir forcés de donner une si grande quantité de blé à titre de pot-de-vin, on exigera encore de l'argent pour l'examen du blé ? Quand il aurait fallu en mesurer pour l'armée, Apronius, ou tout autre, pouvait-il refuser le blé de Sicile, puisqu'il pouvait le mesurer dans l'aire même, s'il le voulait? Une si grande quantité de blé est exigée et donnée par votre ordre. Ce n'est point assez. On exige en outre de l'argent; il est donné. C'est peu de chose. On force de donner d'autre argent pour les dîmes de l'orge. Vous faites donner, Verrès, trente mille sesterces * à titre de pot-de-vin. Ainsi la violence, les menaces, l'autorité, l'injustice du préteur, enlèvent à une seule ville trente-trois mille médimnes de blé, et en outre soixante mille sesterces 34. Ces faits sont-ils obscurs, ou peuvent-ils l'être quand tout le monde le voudrait? N'avez-vous pas traité la chose publiquement? N'avez-vous pas donné vos ordres en pleine assemblée ? N'avez-vous pas exigé le blé et l'argent en présence de tout le monde? Les magistrats d'Agyrone et les cinq premiers citoyens que vous aviez mandés pour votre intérêt, ont fait chez eux à leur sénat le rapport de tous vos actes tyranniques. Le rapport, conformément à leurs lois, a été porté sur les registres de la ville. Les députés, personnages des plus qualifiés, sont à Rome ; ils ont confirmé ce que je dis par leur déposition. Ecoutez, Romains, les registres d'Agyrone, et ensuite la déposition de ses députés. Greffier, lisez les registres:

REGISTRES DE LA VILLE D'AGYRONE.

Lisez la déposition des députés.

* 3750 liv.

magnis injuriis, et magno dolore publice testimonium dicere cogerentur. Uni, mehercule, huic civitati, Verres, obsistere tua defensione non potes: tanta auctoritas est in eorum hominum fidelitate tantus dolor in injuria, tanta religio in testimonio. Verum non una te tantum, sed universa, similibus afflictæ incommodis, legationibus ac testimoniis publicis persequuntur.

XXXII. Etenim deinceps videamus, Herbitensis civitas, honesta, et antea copiosa, quemadmodum spoliata ab isto ac vexata sit. At quorum hominum? summorum aratorum, remotissimorum a foro, judiciis, controversiis: quibus parcere et consulere, homo impurissime, et quod genus hominum studiosissime conservare debuisti. Primo anno venierunt ejus agri decumæ tritici medimnum XVIII. Atidius, istius item minister in decumis, cum emisset, et præfecti nomine cum venisset Herbitam cum Vene

! Persequentur.

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