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vantiamque dilexit. Fuit hic multorum illi laborum socius aliquando: est fortasse nunc nonnullorum particeps commodorum. Quæ quidem si huic obfuerint apud vos, non intelligo, quod bonum cuiquam sit apud tales viros profuturum. Sed, quoniam C. Cæsar abest longissime, atque in iis est nunc locis, quæ regione orbem terrarum, rebus illius gestis imperium populi romani definiunt nolite, per deos immortales! judices, hunc illi acerbum nuntium velle perferri, ut suum præfectum fabrum, ut hominem sibi carissimum et familiarissimum, non ob ipsius aliquod delictum, sed ob suam familiaritatem vestris oppressum sententiis audiat. Miseremini ejus, qui non de suo peccato, sed de hujus summi et clarissimi viri facto; non de aliquo crimine, sed periculo suo de publico jure disceptat. Quod jus si Cn. Pompeius ignoravit, si M. Crassus, si Q. Metellus, si Cn. Pompeius pater, si L. Sulla, L. Crassus, si C. Marius, si senatus, si populus romanus, si, qui de re simili judicarunt, si fœderati populi, si socii, si illi antiqui Latini : videte, ne utilius vobis et honestius sit, illis ducibus errare, quam hoc magistro erudiri. Sed, si de certo, de perspicuo, de utili, de probato, de judicato vobis jure esse constituendum videtis: nolite committere, ut in re tam inveterata quidquam novi sentiatis. Simul et illa, judices, omnia ante oculos vestros proponite : primum, esse omnes etiam post mortem reos, clarissimos illos viros, quæ fœderatos civitate donarunt; deinde senatum, qui persæpe hoc judicavit; populum,

si

participe-t-il maintenant à quelques uns de ses avantages. S'ils doivent lui nuire auprès de vous, je ne vois pas ce qui pourra être utile auprès de tels juges. Mais puisque César est si loin de Rome, puisqu'il est à présent dans des contrées qui par leur position bornent l'univers, et qui, par les conquêtes d'un grand capitaine, terminent notre empire, ne souffrez pas, Romains, au nom des dieux, qu'on lui porte cette triste nouvelle, qu'un de ses officiers principaux, un homme qui lui est cher, son meilleur ami, dont tout le crime est l'amitié de son général, a succombé sous le poids de votre sentence. Soyez touchés du sort de celui qui se voit appelé en justice non pour un délit personnel, mais pour le bienfait d'un grand homme; non pour détruire un grief, mais pour discuter à ses périls un point de droit. Si le père de Cn. Pompée, si Pompée lui-même, si Lucius et Marcus Crassus, si Métellus, Sylla, Marius, si le sénat et le peuple romain, si les juges qui ont prononcé dans une circonstance pareille, si nos alliés, si les peuples fédérés, si les anciens Latins l'ont ignoré, ce point de droit, n'est-il pas plus utile pour vous et plus honorable de vous tromper avec de tels guides que de recevoir les leçons d'un maître tel que notre accusateur? Mais si vous avez à juger d'un droit certain, d'un droit manifeste, d'un droit utile, d'un droit approuvé et confirmé par un jugement, prenez garde de rien statuer de nouveau sur ce que nos lois ont consacré. Figurez-vous en même temps que vous voyez paraître ici comme accusés d'illustres morts par qui des habitants de villes fédérées ont été gratifiés du droit de cité romaine, le sénat qui a souvent prononcé en notre faveur, le peuple qui a ordonné, les juges qui ont confirmé. Songez-y bien : Balbus vit et a vécu de manière que, dans une ville

qui jussit; judices, qui approbarunt. Tum etiam illud cogitatote : sic vivere, ac vixisse Cornelium, ut, quum omnium peccatorum quæstiones sint, non de vitiorum suorum pœna, sed de virtutis præmio in judicium vocetur. Accedat etiam illud, ut statuatis hoc judicio, utrum posthac amicitias clarorum virorum calamitati hominibus, an ornamento esse malitis. Postremo illud, judices, fixuin in animis vestris tenetote, vos in hac causa non de maleficio L. Cornelii, sed de beneficio Cn. Pompeii judicaturos.

où il y a des tribunaux pour tous les délits, on le traduit devant les juges, non pour lui faire subir la peine d'un crime, mais pour lui disputer le prix de sa vertu. Souvenez-vous aussi que vous allez décider dans ce jugement, lequel vous aimez mieux, ou que l'amitié des hommes illustres fasse la gloire de ceux qui l'obtiennent, ou qu'elle entraîne leur ruine. Enfin, ne l'oubliez pas, Romains, vous prononcerez dans cette cause non sur une faute de L. Cornélius, mais sur une faveur dont il est redevable à Pompée.

NOTES

SUR LE PLAIDOYER

POUR L. CORN. BALBUS.

cus,

1.- II. Q. MÉTELLUS PIUS, fils de Métellus Numidifaisait la guerre en Espagne contre Sertorius: on lui envoya, pour le seconder, Pompée avec l'autorité proconsulaire; or, un proconsul pouvait avoir un ques

teur.

2.- Ibid. Nous adoptons la leçon Turiensi pour Duriensi. Il ne s'agit pas ici du fleuve nommé Durius, le Douero ou Douro, en Portugal, mais de celui que les anciens appellent Turius ou Turia (Sallust., Fragm. 3; Plin., III, 3, etc.), aujourd'hui le Guadalaviar, petite rivière qui arrose l'ancienne Tarragonaise, et se jette, ainsi que le Sucron ou Xucar, dans la Méditerranée, non loin de Valence. On croit que c'est le Turulis de Ptolémée. J. V. L.

3. III. Voici donc la différence entre licet et oportet. Non licet, cela n'est pas permis par la loi positive. Non oportet, cela n'est pas permis par les règles de la morale, par les préceptes de la loi naturelle, de cette loi antérieure et supérieure à toute loi positive.

4.- - V. Cet homme était le philosophe Xénocrate, qui était réellement tel que Cicéron le représente. Il rapporte encore le même fait, ad Att., I, 16. On le trouve aussi dans Valère Maxime, II, 10, ext. 2, et dans Diogène Laerce, au commencement du Livre IV: "Hy ♪ καὶ ἀξιόπιστος σφόδρα, ὥστε, μὴ ἐξὸν ἀνώμοτον μαρτυρεῖν, τέτῳ μόνῳ συνεχώρεν Αθηναῖοι

5. VI. Cet endroit ne peut être corrigé sans nouveaux manuscrits. Nous traduisons comme si on lisait, causa dicta est Pompeii magis, quam hujus: in quo ego

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