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XVII. A messieurs Pradon et Bonnecorse, qui firent en même temps

paraître contre moi chacun un volume d'injures. 2

VENEZ, Pradon et Bonnecorse,
Grands écrivains de même force,
De vos vers recevoir le prix;
Venez prendre dans mes écrits 3

3

La place que vos noms demandent :
Linière et Perrin vous attendent. *

5

XVIII. A la fontaine de Bourbon, 5 où l'auteur était allé prendre les eaux, et où il trouva un poète médiocre qui lui montra des vers de sa façon, (il s'adresse à la fontaine).

Oui, vous pouvez chasser l'humeur apoplectique,
Rendre le mouvement au corps paralytique,

Et guérir tous les maux les plus invétérés;
Mais quand je lis ces vers par votre onde inspirés,
Il me paraît, admirable fontaine,

Que vous n'eûtes jamais la vertu d'Hippocrène.

XIX. Sur la manière de réciter du poète S*** (Santeul).'
QUAND j'aperçois sous ce portique

Ce moine, au regard fanatique,

1 Br., no 4; S.-M., n° 6, E; S.-S., II, 497

5

2 Les Nouvelles remarques (1684) et le Lutrigot (1686), cités au tome 1, Notice bibl., § 2,

n°3

21 à 23.

5 P. C. O. D'après Bussy (lett. du 7 février 1686, tome VI, p. 164). Allez tenir en mes écrits.

4 P. C. O. ( même lettre ) Pinchesne et Cotin.

Vers 1 à 6. C'est riposter bien faiblement à deux volumes d'injures. Le

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5 Br., no 16; S.-M., no 38, E; S.-S., 542.

6 P. C. O. D'après le manuscrit, rendre sain le paralytique.

7 Br., no 15; S. M., no 28, E; S.-S., 533. V. E. Il faut écrire Santeul

Lisant ses vers audacieux

Faits pour les habitans des cieux,
Ouvrir une bouche effroyable,
S'agiter, se tordre les mains;

Il me semble en lui voir le diable,
Que Dieu force à louer les saints.

XX. Imitée de celle de Martial qui commence par Nuper

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PAUL, ce grand médecin, l'effroi de son quartier,
Qui causa plus de maux que la peste et la guerre,

5

(voy. tome IV, Pièce just. 204), et non pas Santeuil comme on l'a fait dans plus de quarante éditions.

1 Il a fait des hymnes latines à la louange des saints. Boil., 1713. Hymne est féminin quand il désigne les chants d'église, et masculin quand il s'agit des chants des anciens en l'honneur de leurs dieux. Féraud. mot est aujourd'hui le plus souvent masculin. M. Daunou.

Ce

2 Cette épigramme fut d'abord faite impromptu en présence de Louis XIV, et de Santeul que le roi avait admis à lui réciter un de ses opuscules. Tel est le récit assez peu vraisemblable de Brossette (Louis XIV ne savait pas le latin ). Quoi qu'il en soit, voici l'impromptu d'après le même Brossette :

A voir de quel air effroyable

Roulant les yeux, tordant les mains,
Santeul nous lit ses hymnes vains,
Dirait-on pas que c'est le diable

Que Dieu force à louer les saints?

P. C. O. Boursault ( Lettres, II, 277) rapporte ainsi l'épigramme, sans en désigner l'auteur :

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Qui ne dirait à voir sa grimace effroyable,

Et ses contorsions et des pieds et des mains,
Que c'est Dieu qui force le diable

A faire l'éloge des saints?

Br., no 11; S.-M., no 32, E.; S.-S., II, 535.

V. E. Texte de 1713 et du manuscrit. Quelques éditeurs ont substitué à

Est curé maintenant, et met les gens en terre :

Il n'a point changé de métier. 1

XXI.2 Sur ce qu'on avait lu à l'Académie des vers contre Homère et contre Virgile.

5

CLIO vint, l'autre jour, se plaindre au dieu des vers
Qu'en certain lieu de l'univers,

On traitait d'auteurs froids, de poètes stériles
Les Homères et les Virgiles.

Cela ne saurait être; on s'est moqué de vous,

Reprit Apollon en courroux :

Où peut-on avoir dit une telle infamie ? 4

5.

Est-ce chez les Hurons, chez les Topinamboux? -C'est à Paris.-C'est donc dans l'hôpital des fous? -Non, c'est au Louvre, en pleine académie. 5 10

ces trois mots latins, toute l'épigramme (c'est la 48° du livre I ). La voici : Nuper erat medicus, nunc est vespillo Diaulus :

Quod vespillo facit, fecerat et medicus.

1 On verra dans les notes de l'épigramme xxxi qu'on a prétendu que leau n'était pas l'auteur de celle-ci.

2 Br., no 18; S.-M.. no 13, E.; S.-S., II, 507 ; D., 24, É.

Boi

D'après les raisons données page 451, nous sommes forcés d'abandonner, pour les épigrammes xxx à xxvii, l'ordre suivi par M. Daunou dans l'édition duquel elles ont les nos 24, 25, 27, 22, 23, 26 et 21. Nous indiquons les vraies dates de ces pièces dans le tome I, Tableau chronologique, années 1687 à 1693.

3 Le poème intitulé: Le siècle de Louis-le-Grand, par Charles Perrault, lu à l'Académie française, le 27 janvier 1687.

Marc.

Le mot infamie est employé ici d'une manière très impropre. Saint

5 Bien des gens regardent cette épigramme comme la meilleure de Boileau. Bross. (voyez les notes des épigrammes Ix et XXII). L'épigramme xxI fut faite en 1687 (Même Tableau chronol. ). Boileau crut que les égards dus à l'Académie dont il était membre, s'opposaient à ce qu'il la publiàt dans l'é

XXII. Sur le même sujet. 1

J'AI traité de Topinamboux

1

Tous ces beaux censeurs, je l'avoue,

Qui, de l'antiquité si follement jaloux,

Aiment tout ce qu'on hait, blâment tout ce qu'on loue;2

Et l'académie, entre nous,

Souffrant chez soi3 de si grands fous,

Me semble un peu Topinamboue. 4

XXIII. Sur le même sujet. 5

NE blâmez pas Perrault de condamner Homère,
Virgile, Aristote, Platon.

Il a pour lui, monsieur son frère,
G...., N...., Lavau, Caligula, Néron,
Et le gros Charpentier, dit-on.

XXIV. A monsieur P**7 sur les livres qu'il a faits contre les anciens.

Pour quelque vain discours, sottement avancé
Contre Homère, Platon, Cicéron ou Virgile,

5

5

dition suivante de ses œuvres qui parut en 1694 (tome IV, lett. à Maucroix, du 29 avril 1695); mais il oublia ceci dans l'édition de 1701.

1 Br., no 19; S.-M., no 43, E.; S.-S., II, 508; D., no 25, E. - Elle fut communiquée, sous le secret, à Maucroix ( même lettre) et publiée dans la suite par Brossette.

2 Ceci est furieusement hyperbolique. Saint-Marc.

5 Quant à ce pronom, voy. tome I, Disc. au roi, note du vers 23.

4 Ces épigrammes (les xxi et xx11o) n'étaient pas assez bonnes pour indisposer l'Académie; on en a fait depuis de meilleures contre elle, sans qu'elle changeât rien à son allure. Le Brun.

5 Br., no 20; S.-M., no 44, E.; S.-S., 552; D., 11o 27, E.

6 On ne sait qui est désigné par G.; on croit que N. est le duc de Nevers; Lavau est un membre inconnu, et Charpentier un membre fort peu connu de l'Académie.

7 Br., no 21; S.-M., no 10, E.; S.-S., 501; D., no 24, E.

1

Caligula partout fut traité d'insensé, 1
Néron de furieux, 2 Adrien d'imbécille.

Vous donc qui, dans la même erreur,
Avec plus d'ignorance, et non moins de fureur,
Attaquez ces héros de la Grèce et de Rome,
3 fussiez-vous empereur,

P**,

Comment voulez-vous qu'on vous nomme? *

XXV. Sur le même sujet. 5

D'ou vient que Cicéron, Platon, Virgile, Homère,
Et tous ces grands auteurs que l'univers révère, 6
Traduits dans vos écrits nous paraissent si sots?
P**, 7 c'est qu'en prêtant à ces esprits sublimes
Vos façons de parler, vos bassesses, vos rimes,
Vous les faites tous des P**.

XXVI. A M. P**. 8

Le bruit court que Bacchus, Junon, Jupiter, Mars,
Apollon, le dieu des beaux arts,

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· Dumonteil (1718)

V. E. Texte de 1694 à 1713. - Brossette met P.... est le premier qui ait nommé Perrault, dit M. de S.-S.; c'est une erreur : ce nom est tout au long, à 1697, 1701, 1702, 1707, 1708 et 1713, A ; et à 1713, Br.

1 Épigr. xxII à XXIV... Supprimées au Boil. classique,

2 On ne lit rien de pareil sur Néron dans Suétone. Saint-Marc.

3 V. E. Même observation qu'à la note ci-dessus du tire.

4 Après fussiez-vous, il aurait fallu, pour parler dans les règles de la grammaire, et comme on s'exprime ordinairement, dire, comment voudriezvous qu'on vous nommát? Rosel, p. 18.

5 Br., n. 22; S.-M., n. 11, E.; S.-S., 502; D., n. 23, E.

6 Vers très dur. Saint-Marc.

7 V. E. Vers 4 et 6. Même observation qu'à la même note du titre.

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8 Br., n. 24; S.-M., n. 33, E.; S.-S., 536; D., n. 26, E. Texte de

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