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6. Hellanicus vero ait, quosdam ex gente Epiorum, quæ pars est Ætoliæ, ducentos explere annos; eique subscribit Damastes, hoc amplius affirmans, Lictorium quemdam ex his maximarum virium, staturæque præcipuæ, trecentesimum annum cumulasse.

7. Alexander vero in eo volumine, quod de illyrico tractu composuit, affirmat, Danthona quemdam ad quingentesimum usque annum nulla ex parte senescentem processisse. Sed multo liberalius Xenophon, cujus Tερi

λous legitur is enim Latmiorum regem octingentis vitæ annis donavit; ac, ne pater ejus parum benigne acceptus videretur, ei quoque sexcentos assignavit annos.

CAPUT XIV.

DE CUPIDITATE GLORIÆ.

De cupiditate Gloria in Romanis.

GLORIA Vero, aut unde oriatur, aut cujus sit habitus, aut qua ratione debeat comparari, et an melius a virtute, veluti non necessaria, negligatur, viderint ii, quorum in contemplandis hujusmodi rebus cura teritur ; quibusque illa, quæ prudenter animadverterunt, facunde contigit eloqui ego, in hoc opere factis auctores et auctoribus facta sua reddere contentus, quanta cupiditas ejus esse soleat, propriis exemplis demonstrare conabor.

:

6. S'il en faut croire Hellanicus, on voit chez les Épiens, peuple d'Etolie, des hommes qui vivent deux cents ans; et Damastès, en appuyant ce témoignage, assure de plus, qu'un d'entre eux, nommé Lictorius, homme d'une force étonnante et d'une taille extraordinaire, compta trois cents ans révolus.

7. Alexandre, dans son traité sur les contrées d'Illyrie, affirme qu'un certain Danthon parvint jusqu'à la cinq centième année sans ressentir en rien les infirmités de la vieillesse. Mais Xénophon est bien plus libéral encore dans son livre intitulé Périple (voyage maritime): il donne au roi des Latmiens huit cents ans, et, de peur le père de ce prince ne parût traité avec peu de bienveillance, il lui en accorde, à son tour, six cents.

que

CHAPITRE XIV.

DE L'AMOUR DE LA GLOIRE.

De l'amour de la Gloire chez les Romains.

Il s'agit maintenant de la gloire. Quelle en est la source, quelle en est la nature? en est la nature? par quelle voie doit-on y parvenir? ou, ne convient-il pas mieux à la vertu de la dédaigner comme inutile? Je laisse ces questions à ceux qui se livrent particulièrement à ces sortes de méditations, et qui ont le talent d'exprimer avec éloquence ce qu'ils ont sagement pensé. Je ne prétends rien de pareil : satisfait d'attacher, dans cet ouvrage, le souvenir des actions à celui de leurs auteurs, et le nom des auteurs

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1. Superior Africanus Ennii poetæ effigiem in m mentis Corneliæ gentis collocari voluit, quod ing ejus opera sua illustrata judicaret : non quidem igna quandiu romanum imperium floreret, et Africa It pedibus esset subjecta, totiusque terrarum orbis s mum columen arx capitolina possideret, eorum exs gui memoriam non posse; si tamen litterarum quo lumen illis accessisset, magni æstimans, vir Homeri quam rudi atque impolito præconio, dignior.

2. Similiter honoratus animus erga poëtam Acci D. Bruti, suis temporibus clari ducis, exstitit : cujus miliari cultu et prompta laudatione delectatus, ejus v sibus templorum aditus, quæ ex manubiis consecraver adornavit.

3. Ne Pompeius quidem magnus ab hoc affectu g riæ aversus, qui Theophanem mitylenæum, scriptor rerum suarum, in concione militum civitate donavit, neficium per se amplum accurata etiam et testata or tione prosecutus. Quo effectum est, ut ne quis dubitar quin referret potius gratiam, quam inchoaret.

au souvenir de leurs actions, je m'efforcerai de montrer par des exemples appropriés au sujet, jusqu'où va ordinairement la passion de la gloire.

1. Le premier Scipion l'Africain voulut qu'on plaçât, parmi les monumens de la famille Cornelia, la statue du poète Ennius, dont le génie lui paraissait avoir donné du lustre à ses exploits. Il n'ignorait pas, sans doute, que tant que l'empire romain serait florissant, tant que l'Afrique tremblerait devant l'Italie comme un esclave aux pieds de son maître, et que le Capitole étendrait sa domination sur tout l'univers, le souvenir de ses actions ne pourrait s'éteindre; mais il regardait comme un rare bonheur, que la lumière des lettres vînt encore en augmenter l'éclat héros digne d'un Homère, et qui n'eut pour chantre qu'un génie rustique et grossier.

2. Nous voyons les mêmes sentimens dans un autre général, l'un des plus illustres de son siècle : D. Brutus se fit honneur de sa bienveillance pour le poète Accius; flatté de son amitié et des louanges empressées qu'il en recevait, il orna de ses vers les portiques des temples qu'il avait consacrés du produit des dépouilles ennemies. (An de R. 621.)

3. Le grand Pompée même ne fut pas insensible à cette sorte de gloire. Il donna le titre de citoyen romain, en présence de toute son armée, à Théophane de Mitylène, qui écrivait son histoire: honneur magnifique par lui-même et rehaussé encore par un discours public où le général prit soin de le justifier. Ainsi personne ne put douter que ce ne fût un témoignage de reconnais

4. L. autem Sylla, etsi ad neminem scriptorem animum direxit, tamen Jugurtha a Boccho rege ad Marium perducti totam sibi laudem tam cupide asseruit, ut annulo, quo signatorio utebatur, insculptam illam traditionem haberet ; et (quantus postea!) ne minimum quidem gloriæ vestigium contempsit.

5. Atque, ut imperatoribus gloriosum militis spiritum subnectam, Scipionem dona militaria iis, qui strenuam operam ediderant, dividentem, T. Labienus, ut forti equiti aureas armillas tribueret, admonuit; eoque negante, se id facturum, ne castrensis honos in eo, qui paulo ante servisset, violaretur, ipse ex præda gallica aurum equiti largitus est. Nec tacite id Scipio tulit; nam equiti, Habebis, inquit, donum viri divitis. Quod ubi ille accepit, projecto ante pedes Labieni auro, vultum demisit. Idem, ut audiit Scipionem dicentem, Imperator te argenteis armillis donat, alacer gaudio abiit. Nulla est ergo tanta humilitas, quæ dulcedine gloriæ non tangatur.

6. Illa vero etiam a claris viris interdum ex humillimis rebus petita est. Nam quid sibi voluit C. Fabius nobilissimus civis? qui quum in æde Salutis, quam C. Ju

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