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roi Lotus XII l'avait nommé. Le sicur de Saint-Germain fut obligé de renoncer à cette nomination, et on lui donna une pension sur cet évêché. Il alla joindre la reine-mère à Bruxelles, et après la mort du cardinal de Richelieu il revint à Paris. Il mourut dans la maison des Incurables, où il s'était retiré depuis long-temps, en décembre 1670, à 88 ans. On a encore de lui 1o La Défense de la reine-mère, en 2 vol. in-fol., ouvrage curieux et intéressant, contre le cardinal de Richelieu, mais où il y a trop de passion et de partialité; 2o une Réponse véhémente aux trois écrits d'Antoine Lebrun, intitulée Bruni spongia, in-4°; 30 des Sermons, 1665, in-4°, etc.

MORHOF (DANIEL-GEORGES), célèbre écrivain du 17e siècle, naquit à Wismar, dans le duché de Meckelbourg, le 6 février 1639. Il devint professeur de poésie à Rostock, ensuite professeur d'éloquence, de poésie et d'histoire à Kiel, et bibliothécaire de l'université de cette ville. Il mourut à Lubec le 30 juillet 1691, à 53 ans, laissant deux fils. On a de lui un grand nombre d'ouvrages: le plus connu et le plus estimé est intitulé Polyhistor, sive de notitid auctorum et rerum: la meilleure édition de cet ouvrage est de Lubec en 1732, 2 vol. in-40; Dissertations, 1699, in-4°; Opera poetica, 1694, in-8°; Orationes, 1698, in-8°.

MORICE DE BAUBOIS (HYACINTHE), né à Quimperlai en 1693, entra dans la congrégation de Saint-Maur et s'y fit un nom par sa grande érudition. Il a composé L'Histoire de Bretagne 1742, 2 vol. in-fol., et les Preuves, cn 3 vol.; dom Taillandier l'acheva.

MORILLOS (BARTHÉLEMI), né à Séville en 1613, s'appliqua à la peinture avec succès. Il fit un voyage en Italie, où il étonna les amateurs par la beauté de son génie et par la fraîcheur de son pinceau. De retour dans sa patrie, Charles II voulut le nommer son premier peintre; Morillos s'en excusa par modestie, et mourut en 1685.

MORIN (ETIENNE), savant ministre de la religion prétendue réformée à Caen, et académicien de cette ville au 17° siècle, est auteur de huit Dissertations latines, savantes et curieuses, sur des matières d'antiquité, imprimées à Genève en 1683, in-8°, puis à Dor

drecht en 1700, in-8°; cette dernière Edition est la meilleure. Après la révocation de l'édit de Nantes, Etienne Morin se retira à Leyde et ensuite à Amsterdam, où il fut professeur en langues orientales et où il mourut en 1700, à 75 ans. Henri Morin son fils, mort à Caen le 16 juillet 1728,à 73 ans, était de l'académie des inscriptions et belles-lettres de Paris. On a de lui plusieurs Dissertations dans les Mémoires de cette académie.

MORIN (JEAN), célèbre père de l'Oratoire et l'un des plus savans hommes du 17e siècle, naquit à Blois en 1591, de parens calvinistes. Il fut converti à la religion catholique par le cardinal du Perron, et entra quelque temps après dans la congrégation de l'Oratoire, que le cardinal de Berulle venait d'instituer en France. Le père Morin se fit bientôt connaître par son érudition et par ses ouvrages. Les évêques le consultaient sur les matières les plus importantes ; et sa réputation étant parvenue jusqu'à Rome, le pape Ubain VIII l'appela en cette ville et l'employa pour la réunion de l'église grecque avec la latine; mais le cardinal de Richelieu obligea ses supérieurs de le faire revenir en France. Le père Morin, de retour à Paris, continua de se livrer tout entier à l'étude. Il était très-habile dans les langues orientales, et fit revivre en quelque sorte le Pentateuque samaritain, en le publiant dans la Bible polyglotte de M. Le Jay, Il mourut à Paris le 28 février 1659, à 68 ans. Ses principaux ouvrages sont 1o Exercitationes biblicæ, 1660,in-fol., ouvrage dans lequel il ne ménage point assez l'intégrité du texte hébreu; 2° un excellent Traité des ordinations, en latin, avec de savantes Dissertations, 1655, in-fol.; 3° un Traité latin de la pénitence, 1651, in-fol.,qui est estimé; 4° une nouvelle édition de la Bible des Septante, avec une version latine de Nobilius, 1628, 3 vol in-fol. ; 5o des Lettres et des Dissertations sous le titre de Antiquitates ecclesiæ orientalis, 1682, in-8°; 6o une Histoire de la délivrance de l'Eglise par l'empereur Constantin, et du progrès de la souve ruineté des papes par la piété et la libéralité de nos rois, 1629, in-fol., en français; 7 Des fautes du gouverne ment de l'Oratoire, 1653, in-8°, satire

qui lui donna du chagrin : le père Desmarets en a donné un abrégé sous le nom de la Tourelle ; 8° Opera posthuma, 1703, in-4°, etc.

Dans la suite il s'acquit l'estime de saint
Charles Borromée; et les papes Grégoi-
re XIII et Sixte V l'employèrent à l'édi-
tion de la Bible grecque des septante,
1587 la traduction latine est de 1588,
in-fol. ; et à celle de la Vulgate, 1590,
in-fol. Voy. SIXTE V. Pierre Morin
était habile dans les belles-lettres et
dans les langues. On a de lui un excel-
lent Traité du bon usage des sciences,
avec ses Opuscules, 1675, in-12, et
d'autres ouvrages estimés. Il mourut
en 1608.

MORIN (JEAN-BAPTISTE ), médecin, naquit à Villefranche en Beaujolais le 25 février 1583. Après avoir voyagé en Hongrie pour faire des recherches sur les métaux, il revint à Paris, et s'appliqua entièrement à l'astrologie judiciaire, ce qui lui donna accès chez les grands et chez les ministres. Morin obtint une chaire de professeur royal de mathématiques, et une pension de MORIN (SIMON), fanatique, né à 2000 livres du cardinal Mazarin. Il at- Richemont près d'Aumale en 1623, taqua le système de Copernic et celui chassé de son pays par la misère, vint à d'Epicure. On lui fit voir qu'il se trom- Paris, où il se jeta dans les rêveries des pait lourdement dans ses horoscopes et illuminés. Il fut mis en prison, et en dans ses prédictions, et qu'il n'avait sortit dans l'espérance qu'une situation point trouvé le problème des longitudes, plus commode rétablirait la faiblesse de comme il s'en flattait dans son traité inson cerveau. Il vint loger chez une fruititulé Longitudinum cœlestium et ler- tière, dont il suborna la fille, qu'il fut restrium nova et optata scientia, 1634, obligé d'épouser. La maison de sa bellein-4°, ce qui alluma sa bile. Il mourut mère était une espèce d'auberge : il se à Paris le 6 novembre 1656, à 73 ans. mit à prêcher ceux qui y logeaient; des On a encore de lui un livre intitulé ignorans augmentèrent le nombre des 1o Astrologia gallica, la Haie, 1661, auditeurs; de sorte que pour faire cesser in-fol. ; 2° Mundi sublunaris anatomia, ccs conventicules il fut mis en prison; 1619, in-8°, ouvrage qu'il composa à il en sortit au bout de deux ans. Ce fut son retour de Hongrie, et dans lequel alors qu'il débita ses erreurs dans un il prétend que les entrailles de la terre écrit intitulé Pensées de Morin. Il assont divisées, comme l'air, en trois ré- surait que J.-C. s'était incorporé en lui gions; 3° une Réfutation du système pour réformer l'église. Le curé de Saintdes Préadamites, 1657, in-12; 4° As-Germain-l'Auxerrois lui ayant demandé tronomia à fundamentis integrè et exactè restituta, 1640, in-4°; 5o plusieurs écrits sur le mouvement et le repos de la terre, etc. Sa vie a été imprimée en français, Paris, 1660, in-12.

MORIN (JEAN) naquit à Meung, près Orléans, en 1705, professa la philosophie à Chartres, et fut successivement chanoine de Saint-André et de la cathédrale. Il mourut en 1762, à 59 ans. On a de lui Mécanisme universel, in-12, qui est un canevas de ses leçons de physique, et un Traité de l'électricité, 1748,

in-12,
avec une Défense de son système
contre les difficultés de l'abbé Nollet.

MORIN (PIERRE), l'un des plus savans critiques et des plus habiles écrivains du 16 siècle, naquit à Paris en 1531. Le goût des belles-lettres le fit passer en Italie, où le savant Paul Manuce l'employa à Venise dans son imprimerie. Il enseigna ensuite le grec et la cosmographie à Vicence, d'où il fut appelé par le duc de Ferrare en 1555.

s'il pensait au châtiment que méritait
un sentiment si impie : « Je ne crains
répondit-il, ni menaces ni supplices;
je ne serai jamais assez lâche pour dire:
Transeat à me calix iste. » Mais ayant
été renfermé une seconde fois à la Bas-
tille, sa fermeté prétendue l'abandonna,
et il fit imprimer une rétractation. Il
n'eut pas plutôt recouvré sa liberté qu'il
dogmatisa, et fut renfermé à la Con-
ciergerie, où il fit une autre abjuration,
et une profession de foi catholique, qu'il
désavoua dès qu'il fut libre. Enfin il fut
arrêté sur la dénonciation de Desmarets
de Saint-Sorlin, autre fanatique, qui
était jaloux de lui, dans le temps qu'il
composait un discours qu'il voulait pré-
senter au roi, et qui débutait par ces
mots : Le fils de l'homme au roi de
France. Il fut brûlé vif à Paris pour ses
impiétés le 14 mars 1663. On dit qu'a-
près la lecture de son jugement, M. le
premier président de Lamoignon lui
ayant demandé, en raillant, s'il était

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écrit quelque part que le nouveau Messie dut éprouver le supplice du feu, Morin lui cita pour réponse ces paroles du psaume 16 ̊: Igne me examinasti, et non est inventa in me iniquitas. Il rétracta ses erreurs avant son supplice. Son petit livre de Pensées, 1647, in-8°, contient 176 pages: il est très-rare, et doit être précédé de trois Oraisons et de quatre Epitres. Les pièces de son procès que l'on y joint ordinairement sont un factum où se trouvent l'analyse de ses pensées, sa déclaration sur la révocation de ses pensées ; déclaration de Morin, de sa femme et de la Malherbe; procès-verbal d'exécution, et l'arrêt.

MORINGE (GÉRARD), savant théologien du 16e siècle, natif de Bommel dans la Gueldre, fut docteur et professeur de théologie dans l'université de Louvain, puis chanoine et curé de Saint-Tron dans le diocèse de Liége, où il mourut le 9 octobre 1556. On a de lui la Vie de saint Augustin; celle de saint Tron; celle du pape Adrien VI, in-40; Chronicon Trudonense depuis l'an 1410; des Commentaires sur l'Ecclésiaste, etc.

MORINIERE. Voy. FORT.

MORISON (ROBERT), habile médecin et célèbre botaniste, naquit à Aberdeen en 1620, se battit vaillamment dans le combat donné sur le pont d'Aberdeen entre les habitans de cette ville et les troupes presbytériennes; il y fut blessé dangereusement à la tête. Dès qu'il fut guéri de cette blessure, il vint en France, où Gaston de France, duc d'Orléans, l'attira à Blois, et lui confia la direction du jardin royal de cette ville. Morison dressa une nouvelle méthode d'expliquer la botanique, qui plut au duc. Après la mort de ce prince, il retourna en Angleterre en 1660. Le roi Charles II, à qui le duc d'Orléans l'avait présenté à Blois, le fit venir à Londres, et lui donna le titre de son médecin et celui de professeur royal de botanique, avec une pension annuelle de 200 liv. sterling. Le Præludium botanicum que Morison publia à Londres en 1669, in-12, lui acquit tant de réputation, que l'université d'Oxford lui offrit une chaire de professeur en botanique. Il l'accepta du consentement du rol, et enseigna dans cette université avec un applaudissement universel. Il mourut à Londres en 1683, à 63 ans.

On a de lui Hortus Blesensis, Paris, 1635, in-fol., réimprimé dans son Præ ludium botanicum; la seconde et la troisième partie de son Histoire des plantes, 1680 et 1699, in-fol., dans laquelle il donne une nouvelle méthode très-estimée des connaisseurs. La première partie de cet excellent ouvrage n'a point été imprimée, et l'on ne sait ce qu'elle est devenue; ce qui en tient lieu est intitulé Plantarum umbelli

farum distributio nova, 1672, in-fol.; mais comme ce Traité est réimprimé avec la troisième partie, on ne prend l'édition de 1672 qu'à cause de la beauté des épreuves. La première partie devait contenir la description des arbres et arbrisseaux. On a mis à cet ouvrage l'indication d'Oxford, 1715.

MORISOT (CLAude-Barthélemi), écrivain du 17e siècle, natif de Dijon, est auteur d'un panégyrique de Henri IV, intitulé Henricus magnus, in-8° : c'est peu de chose; 2o d'un livre singulier intitulé Peruviana, Dijor, 1645, in-4o, avec une conclusion de 35 pages, imprimé en 1646, où sous des noms allégoriques il fait l'histoire des démêlés du cardinal de Richelieu avec la reine Marie de Médicis et avec Gaston de France, duc d'Orléans; 3o d'un livre in-fol. intitulé Orbis maritimus, 1643; 4o d'un grand nombre de Lettres latines sur différens sujets; 5o enfin, d'une satire contre les jésuites, sous le titre de Veritatis lacrymæ, dont il y a eu plusieurs éditions, celle de Genève, en 1626, in-12, est dédiée à ces pères, Patribus jesuitis sanitatem. Il mourut en 1661.

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MORLEY (GEORGES), célébre évêque anglican, naquit à Londres le 27 février 1597, de François Morley, écuyer, et de Sara Deham. Il devint chanoine d'Oxford en 1641, et donna les revenus de son canonicat au roi Charles Ier, qui était alors engagé dans la guerre contre les troupes du long parlement. Quelque temps après, ce prince, étant prisonnier à Hamptoncourt, employa le docteur Morley, pour engager l'université d'Oxford á ne point se soumettre à une visite illégale; ce qu'il ménagea avec succès. Morley fut privé l'un des premiers de ses emplois à Oxford. Il quitta l'Angleterre et se rendit à la Haie, où il attendit l'arrivée du roi Charles II, dont il fut très-bien reçu, Ce monar

que, après son rétablissement, le fit doyen de l'église de Christ, puis évêque de Worcester, et ensuite de Wincester Morley fit de grandes réparations dans cet évêché, et mourut au château de Parnham, le 29 octobre 1684, à 87 ans. On a de lui des Sermons et d'autres écrits.

MORLIÈRE (Jacques-Auguste DE LA), de Grenoble, était chevalier de l'ordre de Christ en Portugal, et ancien mousquetaire; il est mort à Paris au mois de février 1785. Ses ouvrages sont trois comédies : Le Gouverneur,en 3 actes, 1751; La Créole, en un acte', 1754; L'Amant déguisé, en 2 actes, 1758; des Lettres critiques sur différentes tragédies, et des Romans qui se ressentent de l'état qu'il professait lorsqu'il les a composés; Le Siége de Tournai, 1745, in-12; Angola, 1746, 2 vol.; Milord Stanley, ou le Criminel vertueux, 1749; Les Lauriers ecclesiastiques; Mirza-Nadir, où se trouve la relation des dernières expéditions de Thamas Kouli-Kan, 1749,4 vol. in-12. MORLIN (JÉRÔME), napolitain, est auteur de Nouvelles, de Fables et d'une Comédie, imprimées à Naples, 1520, in-4o, rare, 110 feuillets.

MORLOT (CLAUDE), reçu libraire et imprimeur à Paris le 4 octobre 1618, avait pour enseigne le soleil au milieu des brouillards, et un vaisseau en mer, avec ces mots : Inveniet viam aut faciet, épigraphe qui cadre bien singulièrement avec son aventure de l'année 1649. Il avait été surpris imprimant un libelle contre la reine, intitulé La Custode du lit, qui commençait par ce

vers:

Peuples, n'en doutez plus, il est vrai.... Il fut condamné à être pendu ; le peuple jeta des pierres aux archers, qui se sauvèrent, ainsi que le bourreau, et le patient fut délivré.

MORNAC (ANTOINE), célèbre avocat au parlement de Paris, et savant jurisconsulte, natif de Tours, fréquenta le barreau près de 40 ans, et mourut à Paris en 1619. Ses œuvres sur le droit civil ont été réimprimées à Paris en 1724, en 4 volumes in-fol.; Mornac était aussi bon poète latin; et l'on a un Recueil de ses vers, sous le titre de Feria forenses, in-8°; parce qu'il les avait faits pour s'amu

ser pendant les vacations du palais ce sont des éloges des gens de robe qui se sont distingués en France depuis l'an 1500.

MORNAY (PIERRE DE), évêqne d'Orléans, puis d'Auxerre, mort chancelier de France en 1306, était fils de Guillaume de Mornay, tige de cette famille. Pierre de Mornay avait un frère, dont descendait, au 8° degré, le suivant.

mais

MORNAY (PHILIPPE DE), Seigneur du Plessis-Marli, gouverneur de Saumur, et l'un des plus célèbres protestans et des meilleurs capitaines de France, naquit à Buhi en Vexin le 5 novembre 1549, d'une famille noble, ancienne, et féconde en hommes illustres. On le destina d'abord à l'église, dans l'espérance que Philippe du Bec son oncle maternel, alors évêque de Nantes, et depuis archevêque de Reims, lui procurerait des bénéfices, aussibien que ses autres parens, qui avaient beaucoup de crédit à la cour; Françoise du Bec, dame du PlessisMarli sa mère, qui avait donné dans les nouvelles opinions, l'y attira dès l'âge de gà 10 ans. Philippe de Mornay voyagea en Italie, en Allemagne, dans les Pays-Bas et en Angleterre. Il était à Paris en 1572, au massacre de la Saint-Barthélemi. Sedan lui servit de retraite jusqu'à la mort de Charles IX. En 1575 il épousa la veuve du marquis de Feuquières, dont il eut un fils qui mourut avant lui en 1606. Il était très-attaché au roi de Navarre, qui fut depuis Henri-le-Grand. Ce prince l'envoya exécuter une commission en Angleterre auprès d'Elisabeth; il déférait beaucoup à ses sentimens, et le fit conseiller d'état en 1590. Du PlessisMornay lui rendit les services les plus importans, et fut l'un des seigneurs qui contribuèrent le plus à le faire monter sur le trône. Il était comme le chef et l'âme des protestans, avait toute leur confiance, et s'était acquis une grande réputation parmi eux à cause de sa science, de sa valeur et de sa probité; ce qui le fit nommer le Pape des huguenots. Il s'opposa tant qu'il put à la conversion du roi Henri IV; mais cette conversion s'étant faite en 1592, il se retira peu à peu de la cour, et travailla à son grand ouvrage de l'Eucharistie: c'est ce livre qui fut le sujet de la fameuse conférence de

Fontainebleau, le 4 mai 1600, entre du Plessis-Mornay et du Perron. On a de du Plessis et du cardinal du Perron des relations de cette conférence, où le premier fut mal mené. Du Plessis se retira à Saumur après la première conférence, et continua de soutenir le parti des calvinistes par ses écrits. Louis XIII lui ayant ôté le gouvernement de Saumur en 1621, il se retira dans sa baronnie de la Forêt-sur-Seure en Poitou, où il mourut le 11 novembre 1623, à 74 ans. On a de lui, outre son fameux ouvrage de l'Eucharistie, 1604, in-fol., 10 un Traité de la vérité de la religion chrétienne, in-4°; 2o un livre intitulé Le mystère d'iniquité, in-fol.; 3o De la mesure de la foi, du concile, des méditations; 4°. un Discours sur le droit prétendu par ceux de la maison de Guise, in-8°; 50 des Mémoires instructifs et curieux, depuis 1572 jusqu'en 1629, 4 volumes in-4°; 6° des Lettres écrites avec beaucoup de force et de sagesse, etc. David des Liques a composé sa Vie, in-4o. MORNAY (ETIENNE DE), parent de Pierre, chanoine d'Auxerre et de Soissons, doyen de Saint-Martin de Tours, fut d'abord chancelier de Charles, duc de Valois, puis chancelier de France en 1325, place qu'il ne garda pas longtemps. Il est mort en 1332.

en

MORON (JEAN DE), évêque de Modène, était fils du comte Jérome Moron, chancelier de Milan, et l'un des plus grands politiques de son temps. I fut envoyé nonce en Allemagne 1542, et engagea les princes de l'Empire à souscrire à la convocation d'un concile général. Le pape Paul III, charmé d'un tel succès, récompensa Moron par le chapeau de cardinal, et le nomma légat à Bologne, et président au concile indiqué à Trente. Jules III l'envoya, en qualité de légat, à la diète d'Ausbourg, où il empêcha que l'on n'y traitât rien au désavantage de la cour de Rome. C'était un homme d'une grande pénétration, adroit, résolu et intrépide; mais naturellement bon et honnête, favorisant le mérite partout où il le trouvait, aimant la justice, et prenant même le parti des protestans, lorsqu'il était persuadé qu'ils avaient raison. Cependant ses envieux lui firent un crime de cette équité et de cette modération; et le

pape Paul IV le fit arrêter le 23 mai 1555. Mais Pic IV, ayant succédé à Paul IV, prit hautement la défense du cardinal Moron, et le fit président du concile de Trente, qui fut heureusement terminé le 3 décembre 1563. Après la mort de Pie IV, saint Charles Borromée crut Moron digne d'être pape, et lui donna sa voix. Grégoire XIII l'envoya légat à Gênes, puis en Allemagne. Il mourut à Rome, à son retour, le premier décembre 1580, à 72 ans.

MOROSINI, très-noble et très-ancienne maison de Venise, célèbre par les grands hommes qu'elle a donnés à la république, comme Dominique Morosini (Maurocenus), élu doge de Venise en 1148; Marin Morosini, élu doge en 1249, qui soumit Padoue à la république ; Michel Morosini, qui mourut en 1381, quatre mois après son élection, et après avoir soumis l'ile de Tenedos; Marc et Nicolas Morosini, tous deux évêques de Venise, le premier en 1235, et le second en 1338; Jean-François Morosini, patriarche de Venise en 1664; le cardinal Pierre Morosini, l'un des plus habiles jurisconsultes de son temps, qui travailla à la compilation du 6 livre des Décrétales, et mourut le 11 août 1424; JeanFrançois Morosini, cardinal et ambassadeur de la république de Venise en Savoie, en Pologne, en Espagne, en France, et à la cour de Constantinople, auprès du sultan Amurat III. II mourut dans son évêché de Brescia le 14 janvier 1596, à 59 ans.

MOROSINI (ANDRE), passa par les charges de sa république, et mourut en 1618, à 60 ans. Il avait été chargé de continuer l'Histoire de Venise de Paruta, qu'il continua jusqu'en 1615 : elle fut imprimée en 1623, in-fol., et réimprimée dans la collection des historiens de Venise, 1718 et suivante, 10 vol. in-40; Opuscula et Epistolæ, 1625, in-8°.

MOROSINI (FRANÇOIS), doge de Venise, de l'illustre maison des précédens, naquit à Venise en 1618. Il se signala sur une des galères vénitiennes dès l'âge de 20 ans, et remporta sur les Turcs des avantages continuels; ce qui lui mérita le commandement de la flotte en 1651. Il prit sur les Turcs un grand nombre de places, et fut déclaré

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