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septembre 1585, à 52 ans, après avoir publié des Notes sur le Martyrologe d'Uzuard, in-8°; Militia sacra ducum ac principum Brabantiæ, in-80, et d'autres ouvrages estimés. Il ne faut pas le confondre avec Jean Molanus, recteur de l'école de Bremen, mort en 1585, dont on a des Poésies et d'autres Ecrits, ni avec Gérard-Wolter Molanus, savant luthérien, mort le 7 septembre 1722, à 89 ans.,

MOLAY ou MOLÉ (JACQUES), bourguignon, fut le dernier grandmaître des templiers. Ces chevaliers, par leurs richesses et par leur orgueil, s'étaient attiré l'envie des grands et le murmure des peuples. L'an 1307, sur la dénonciation de deux scélérats de l'ordre, Philippe-le-Bel, du consentement du pape Clément V, fit arrêter tous les chevaliers qui étaient dans son royaume, et s'empara du Temple à Paris et de tous leurs titres. Le pape manda au grand-maitre de venir en France se justifier des crimes dont son ordre était accusé. Molay faisait alors la guerre vaillamment aux Turcs en Chypre ; il vint à Paris suivi de 60 chevaliers des plus qualifiés, du nombre desquels étaient Guy,frère de Humbert, dauphin de Viennois, et Hugues de Péralde. La plupart des chevaliers périrent par le feu, et l'ordre fut aboli en 1311 par le concile de Vienne. Molay, Guy et Hugues furent retenus en prison jusqu'en 1313, qu'on leur fit leur procès. Sous une fausse espérance de liberté ils convinrent de tous les crimes dont ils avaient été accusés et qu'ils n'avaient pas commis. On se servit de leurs aveux pour justifier les jugemens rendus contre les chevaliers, et on les fit brûler eux-mêmes dans l'île du Palais le 11 mai 1313. Molay parut en héros sur le bùcher,se rétracta, et parut innocent à tout le monde; il ajourna le pape à paraître devant Dieu dans 40 jours, et le roi dans l'année: en effet ils ne passèrent pas ce terme. Voy. GEOFROI DE SAINT-OMER.

MOLE (JOSEPH-BONIFACE DE LA), favori du duc d'Alençon, entra dans le projet d'enlever de la cour le duc d'Alençon avec le roi de Navarre, pour les mettre à la tête des mécontens. Il fut décapité en 1574, mais sa mémoire fut rétablie en 1576.

MOLÉ (MATHIEU) seigneur de

Lassy, de Champlatreux, etc., etc., premier président au parlement de Paris, naquit en cette ville en 1584, d'une noble et ancienne famille, originaire de Troyes en Champagne, qui a donné un grand nombre d'excellens magistrats à la France. Il fut reçu conseiller au parlement en 1606, devint président aux requêtes du palais, ensuite procureur-général, et enfin premier président en 1641. Il mourut garde des sceaux le 3 janvier 1656, à 72 ans, après s'être fait généralement estimer par sa probité, par ses talens et par son zèle pour le bien public et pour la gloire de l'état. Dans le temps des barricades, en 1648, le peuple s'étant attroupé pour l'assassiner dans son hôtel, il en fit ouvrir les portes, en disant « que la maison d'un premier président devait être ouverte à tout le monde. » Il dit à un mutin qui l'insultait dans la rue de Condé, qu'il le ferait pendre; et quand on lui représentait qu'il ne devait pas tant s'exposer à la fureur du peuple, il répondait que « six pieds de terre feraient toujours raison au plus grand homme du monde. » Ce fut lui qui engagea du Chesne à faire une collection des historiens de France. Edouard Molé son fils, et Louis Molé son petit-fils, se distinguèrent aussi par leur probité et par les services qu'ils rendirent au public. M. Molé, ancien premier président au parlement de Paris, soutint avec distinction la gloire de cette illustre maison. C'est sur les conclusions d'Edouard Molé, père de Mathieu, procureur-général du parlement pendant la ligue, qu'a été donné l'arrêt qui déclara «que la couronne ne pouvait passer ni à des femmes ni à des étrangers. Il fut président à mortier en 1612, et mourut en 1614.

MOLESWORTH (ROBERT), était attaché au roi Jacques; mais quand il vit le roi Guillaume en possession du trône il abjura le premier. Le nouveau roi lui accorda son estime, et l'envoya, en 1692 ambassadeur en Danemarck; ce qui lui donna lieu d'écrire l'Etat de Danemarck, qui a été traduit en fran çais, Amsterdam, 1697, in-12. Il entra dans le conseil du roi, fut créé pair d'Irlande sous Georges Ier, et mourut le 22 mai 1725. Il a traduit en anglais le Franco-Gallia d'Hotman,. 1721, in-80.

MOLEZIO (JOSEPH) Moletius, célèbre philosophe, médecin et mathématicien du 16° siècle, natif de Messine, dont les principaux ouvrages sont des Éphémérides, in-4°, et des tables qu'il nomma Grégoriennes, in-4° : ces tables servirent beaucoup à la réformation du calendrier par Grégoire XIII. II mourut à Padoue, où il était professeur de mathématiques, en 1588, à 57 ans. MOLIERE (JEAN-BAPTISTE POCQUELIN, dit), né à Paris en 1620, d'un père qui était valet de chambre tapissier du roi, ne connut, jusqu'à l'âge de 14 ans, que la boutique de son père, qui était en même temps marchand fripier, et qui obtint pour lui la survivance de sa charge; mais son grand-père l'ayant mené quelquefois à la comédie à l'hôtel de Bourgogne, il conçut de l'aversion pour sa profession, et le pria de porter son père à le faire étudier; il l'obtint en fin. On le mit dans une pension, d'où il allait en classe chez les jésuites. Il y connut Armand de Bourbon, premier prince de Conti,qui était alors au collége, et lia amitié avec Chapelle et Bernier, qui y étaient écoliers. Cette liaison lui procura la connaissance du célèbre Gassendi, qui lui apprit la philosophie de même qu'à ses deux condisciples, et sous lequel il eut soin de s'instruire, lorsqu'il fut sorti du collége. Son père étant devenu infirme, il fut obligé d'exercer les fonctions de son emploi auprès du roi Louis XIII, qu'il suivit dans son voyage de Narbonne en 1641. De retour à Paris, il résolut de se livrer tout entier à la comédie, pour laquelle il avait une extrême passion, et s'associa quelques jeunes gens qui avaient du talent pour la déclamation. Ils jouaient au faubourg Saint-Germain et au quartier Saint-Paul, et l'on appelait leur société l'illustre Théâtre. Pocquelin prit alors le nom de Molière, et fit de petites comédies pour les provinces. La première pièce régulière qu'il composa fut l'Etourdi, en 5 actes. Il la représenta à Lyon en 1653, et joua aussi Le Dépit Amoureux et Les Précieuses ridicules, en présence du prince de Conti, qui tenait les états du Languedoc à Beziers. Molière avait alors 34 ans; et sa troupe fut honorée de la présence du prince de Conti, qui voulut se l'attacher en qualité de secrétaire; mais Molière aima mieux se livrer au goût qu'il avait pour le théâtre; et comme ses

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amis le blâmaient d'avoir refusé un emploi si avantageux: « Hé, messieurs leur disait-il, ne nous déplaçons jamais; je suis un passable auteur, si j'en crois la voix publique ; et je puis être un fort mauvais secrétaire.» De Grenoble il alla à Rouen, en 1658, et vint ensuite à Paris, où il obtint la protection de Gaston de France, qui le présenta au roi et à la reine-mère. Il joua en présence de leurs majestés, obtint la permission de s'établir à Paris, et de jouir de la salle des gardes dans le vieux Louvre; on lui accorda ensuite celle du Palais-Royal, où il joua ses comédies en 1660. Molière eut une pension de 1000 livres en 1663. Enfin sa troupe fut arrêtée au service du roi en 1665. Ce fut alors que l'on vit régner le vrai goût de la comédie sur le theatre français. Molière y attaqua et y tourna en ridicule les précieuses, les petits-maîtres, les faux dévots, les médecins ignorans, les vices et les défauts de son siècle. Il était aussi bon acteur qu'excellent poète. Il se surpassa luimême dans la représentation du Malade imaginaire, qui est sa dernière pièce ; mais comme il était malade effectivement, il ne put achever qu'avec de grands efforts la quatrième représen tation, et s'étant mis au lit en sortant du théâtre, sa toux redoubla, il se rompit une veine, et mourut le même jour, 17 février 1673, à 53 ans. On eut beaucoup de peine d'obtenir de l'archevêque de Paris la permission de mettre son corps en terre sainte. Il fut enterré à Saint-Joseph, qui dépend de la paroisse de Saint-Eustache. Sa veuve, fille de la Béjart, fameuse comédienne, se remaria au comédien Guérin, et mourut en 1700. Son mari ne mourut qu'en 1728, à 92 ans. Entre les comédies de Molière, Le Misantrope, Le Tartufe, Les Femmes savantes, L'Avare, Le Festin de Pierre, Le Bourgeois gentilhomme, et Les Précieuses ridicules, sont des chefs-d'œuvre qui rendront sa mémoire immortelle. Un jour qu'on jouait Les précieuses ridicules un vieillard s'écria du milieu du parterre: «Courage, courage, Molière, voilà de la bonne comédie. » Les qualités de son cœur n'étaient pas moins estimables que les talens de son esprit. Il était doux, complaisant, généreux et compatissant. Un pauvre lui ayant un jour rendu une pièce d'or qu'il lui avait donnée

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par méprise: «Où la vertu va-t-elle se nicher? s'écria Molière; tiens, mon ami, en voilà une autre. » On assure qu'il lisait ses comédies à une vieille servante, et qu'il corrigeait les plaisanteries dont elle n'avait point été frappée. Il faisait aussi venir les enfans des comédiens, pour tirer des conjectures de leurs mouvemens naturels à la lecture de ses pièces., Enfin il n'oublia rien pour donner à ses comédies toute la perfection dont il était capable, et il y réussit. Les éditions les plus estimées des OEuvres de Molière sont 19 celle d'Amsterdam, 1699, 5 vol. in-12, avec la Vie de l'auteur, par Léonor Le Gallois,sieur de Grimarest : cette Vie n'est pas estimée; 20 celle de Paris, 1734, 6 vol. in-4: c'est sur cette édition qu'ont été faites celle de Paris, 1739, en 8 vol. in-12, et les suivantes. M. Bret en a donné une édition avec des Notes, Paris, 1773, 6 vol. in-8°, fig.

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MOLIERES (JOSEPH PRIVAT DE), né à Tarascon, en 1677, d'une famille noble et ancienne, entra chez les pères de l'Oratoire, et fut disciple du père Malebranche. Il sortit de l'Oratoire après la mort de ce célèbre philosophe, et se livra tout entier à l'étude de la physique et des mathématiques. Il s'y rendit très-habile, et devint professeur de philosophie au collège Royal en 1723, puis membre de l'académie des sciences en 1729. Il mourut à Paris le 12 mai 1742. Son principal ouvrage est Leçons de physique, en 4 vol. in-12, dans lesquelles il explique les lois, la mécanique et les mouvemens des tourbillons célestes, pour en démontrer. la possibilité et l'existence dans le système du plein. Son système est celui de Descartes, mais corrigé par les principes de Newton. On a encore de lui 10 des Leçons de Mathématiques, in-12; 20 la première partie des Elémens de géométrie, in-12.

MOLINA (LOUIS), natif de Cuença, d'une famille noble, entra chez les jésuites en 1553, à l'âge de 18 ans. Il cnseigna pendant 20 ans la théologie dans l'université d'Ebora avec réputation, et mourut & Madrid le 12 octotobre 1600, à 65 ans. Ses principaux ouvrages sont ro des Commentaires sur la première partie de la somme de saint Thomas, en latin; 2o un grand traité De justitid et jure; 30 un livre

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de la concorde de la grâce et du libre arbitre, imprimé à Lisbonne en 1588, in-4o, en latin, à la fin duquel se doit trouver un Appendix, imprimé en 1589: c'est une apologie de Molina contre ceux qui taxaient d'hérésie quelques propositions de son livre : c'est ce dernier ouvrage qui a fait tant de bruit dans l'église; qui a partagé les dominicains et les jésuites en thomistes et en molinistes, et qui suscita les fameuses disputes sur la grâce et sur la prédestination. Le pape Clément VIII institua pour les terminer, en 1597 la célèbre congrégation qu'on appelle De auxiliis; mais après plusieurs assemblées des consulteurs et des cardinaux où les dominicains et les jésuites disputèrent contradictoirement pendant neuf ans, en présence du pape et de la cour de Rome, il ne fut rien décidé ; et le pape Paul V, sous lequel ces disputes avaient été continuées, se contenta de donner un décret, le 31 août 1607, par lequel il défendit aux partis de se noter ou censurer mutuellement, et enjoignit aux supérieurs des deux ordres de punir sévèrement ceux qui contreviendraient à cette défense.

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MOLINA (ANTOINE ), célèbre chartreux espagnol, naquit à Villa-Nuevade-los-Infantes dans la Castille. On a de lui un Traité de l'instruction des prétres, traduiten français, 1677,in-8°, où il y a des principes qui semblent favoriser les casuistes relâchés, et d'autres ouvrages estimés. Il mourut en odeur de sainteté, le 21 septembre, vers 1612.

MOLINA (Louis), savant jurisconsulte espagnol, fut employé par Philippe II, roi d'Espagne, dans les conseils des Indes et de Castille, et composa un excellent traité De Hispanorum primogeniorum origine etnaturd, in-fol.

MOLINA (DOMINIQUE), célèbre religieux dominicain, natif de Séville, publia en 1626 un Recueil des bulles des papes, concernant les priviléges des ordres religieux.

MOLINET (JEAN), chanoine de Valenciennes, né à Desurennes, dans le diocèse de Boulogne, fut aumônier et bibliothécaire de Marguerite d'Autriche, gouvernante des Pays-Bas, et mourut en 1507, laissant divers ouvrages en prose et en vers, dont le plus connu est intitulé Les dits et faits de Moli net, en 1531, in-fol., 1540, in-8°, ct

réimprimé avec la légende de Faifeu, Paris, 1723, in-12. On a encore de lui une Paraphrase en prose du roman de la Rose, in-fol.; Le temple de Mars, dans un recueil de poésies, 1525, in-8°. MOLINET (CLAUDE DU), chanoine régulier et procureur-général de la congrégation de Sainte-Geneviève, et l'un des plus savans antiquaires du 17e siècle, naquit à Chalons en Champagne en 1620, d'une famille noble et ancienne. Il amassa un cabinet considérable de curiosités, et mit la bibliothèque de Sainte-Geneviève, à Paris, dans un état qui l'a rendue célèbre. Il mourut le 2 septembre 1687, à 67 ans. Ses principaux ouvrages sont 1° une édition des Epitres d'Etienne, évêque de Tournai, avec de savantes Notes; 2o l'Histoire des papes par médailles, depuis Martin V jusqu'à Innocent XI, 1679, infol., latin, peu estimée; 30 des Réflexions sur l'origine et l'antiquité des chanoines séculiers et réguliers, in-40; 40 une Dissertation sur la mitre des anciens ; une autre Dissertation sur une téte d'Isis, etc.; 5o le Cabinet de la bibliothèque de Sainte-Geneviève, 1692, in-fol., livre curieux, etc.

MOLINETTI (ANTOINE), célèbre médecin, natif de Venise, enseigna et pratiqua la médecine à Padoue avec une réputation extraordinaire, et mourut à Venise vers 1675. C'était un des plus habiles anatomistes du 17e siècle. On estime beaucoup son Traité en latin des sens et de leurs organes, imprimé à Padoue en 1669, in-4o. MOLINEUX (GUILLAUME). Voyez MOLYNEUX.

MOLINIER (JBAR-BAPTISTE), nea Arles vers 1675, entra dans la congré gation de l'Oratoire en 1700, et prècha dans la suite avec applaudissement à Aix, à Toulouse, à Lyon, à Orléans et à Paris, où il mourut le 15 mars 1745, âgé d'environ 70 ans. Il avait été interdit par M. de Vintimille, archevêque de Paris, à cause de son opposition à la bulle Unigenitus. On a de lui 14 vol. de Sermons, in-12. On estime surtout son sermon du Ciel, qui passe pour son chef-d'oeuvre. Il est encore auteur de plusieurs ouvrages de piété, dont les principaux sont 1o Exercice du pénitent et office de la pénitence, in-18; 2o Instructions et prières de pénitence, in-12, pour servir de suite au Directeur

des âmes pénitentes du père Vauge ; 3o Prières et pensées chrétiennes, etc. Etienne Molinier, docteur et prédicateur, natif de Toulouse, mort vers 1650, a donné 10 vol. in-80 de Sermons.

MOLINOS (MICHEL), fameux prêtre espagnol, naquit dans le diocèse de Saragosse en 1627. Il alla s'établir à Rome, oùil eut la réputation d'un grand directeur, et fut en grand crédit auprès des personnes les plus illustres, et même auprès des papes. Il enseigna une nouvelle doctrine sur la mysticité, et fit tout ce qu'il put pour la répandre en Italie. Ses disciples furent appelés quietistes, parce que le principal point de leur doctrine était que l'on doit s'anéantir soi-même pour s'unir à Dieu,» et demeurer ensuite dans une parfaite quiétude, c'est-à-dire dans une simple contemplation d'esprit sans faire aucune réflexion, et sans se troubler en aucune sorte de ce qui peut se passer dans le corps. Quelques-uns ajoutent que Molinos et ses disciples poussaient les choses plus loin, et qu'ils enseignaient en théorie et dans la pratique que l'on peut sans pécher s'abandonner à toutes sortes de déréglemens, pourvu que la partie supérieure, c'està-dire l'âme demeure unie à Dieu par l'oraison de quiétude. Mais d'autres soutiennent que cela est avancé sans preuve. Quoi qu'il en soit, Molinos renferma sa doctrine dans un livre espagnol et qu'il intitula la Conduite spirituelle, où il inséra son oraison de quiétude. Ses ouvrages ayant été déférés à l'inquisition de Rome en 1687, Molinos fut mis en prison et son procès lui fut fait. Tous ses livres et tous ses écrits furent condamnés par le pape à être brûlés, et l'inquisition déclara,par un décret du 28 août de la même année, que Michel Molinos avait enseigné des dogmes faux et pernicieux, et que son oraison de quiétude était contraire à la doctrine de l'Eglise et à la pureté de la piété chrétienne; elle condamna en même temps 68 propositions extraites de ses écrits comme hérétiques, scandaleuses et blasphe matoires. Molinos fut obligé de faire abjuration publique de ses erreurs sur un échafaud dressé dans l'église des Dominicains, où le sacré collége était assemblé. On le condamna ensuite à

une prison étroite et perpétuelle, où il mourut le 29 décembre 1696. Il était âgé de 60 ans lorsqu'il fut pris, et il y avait 22 ans qu'il répandait à Rome sa pernicieuse doctrine. On a traduit en latin sa Conduite spirituelle et son Traité de la communion journalière, Leipsick, 1687, in-12; chacun de ces écrits est muni de plusieurs approbations.

MOLITOR (ULRICH), est auteur d'un livre rare intitulé De pythonicis mulieribus, Constantiæ, 1489, in-4o. MOLLERUS (HENRI), célèbre théologien protestant, natif de Hambourg, mort en 1589, dont on a des Commentaires sur Isaïc et sur les psaumes, in-fol., et des Poésies latines, était très-savant dans la langue hébraïque.

MOLLERUS (DENIS-GUILLAUME), natif de Presbourg, après avoir appris les langues orientales voyagea dans toutes les parties de l'Europe et fut professeur en histoire et en métaphysique et bibliothécaire dans l'université d'Altorf, où il mourut le 25 février 1712, à 70 ans. On a de lui plusieurs ouvrages dont les principaux sont 10 Meditatio de hungaricis quibusdam insectis prodigiosis, ex aere unà cum nive in agro delapsis, 1673, in-12; 2° Opuscula ethica et problematico critica; 3° Opuscula medicohistorico-philologica; 4° Mensa poetica; 50 Indiculus medicorum, philologorum ex Germanid oriundorum ; 60 Lusus metrici de bubulá; 7° Melitatio stoica de conditione temporis præsentis;8 Meditationum sancti Pauli caput I, ad Romanos sine profanorum autorum maximè Petronii cognitione intelligi queat? 9o une Dissertation sur la confusion des langues à la tour de Babel, et plusieurs autres Dissertations en latin, etc.

MOLLERUS ( JEAN), natif de Flensbourg dans le duché de Sleswick, recteur du collège de sa patrie en 1701, se rendit très-habile dans l'histoire littéraire, surtout des pays septentrionaux, et mourut à Flensbourg le 20 octobre 1725, à 64 ans. Son principal ouvrage est intitulé Cimbria litterata, 1744, 3 vol. in fol.; il contient l'histoire littéraire, ecclésiastique, civile et politique de Danemarck, de Sleswick, de Holstein, de Hambourg, de Lubeck et des pays

voisins. On a encore de la sagoge ad historiam Chersonis Cimbrica, in-8°, qui renferme un détail circonstancié de ce qu'il faut lire pour l'histoire de ces provinces. De cornutis et hermaphroditis, Berolini, 1708, in-4°. Sa Vie a été donnée par ses fils en latin, Sleswick, 1734, in-4°.

MOLLOY (CHARLES) est auteur de plusieurs ouvrages périodiques, Fog's Journal; Common Sense. Il était favorable au ministre Walpole; mais, à sa disgrâce, en 1742, ses feuilles n'eurent plus de cours. Il a travaillé au Craftsmann, et a fait trois pièces de théâtre. Il est mort le 16 juillet 1767.

MOLOCH, c'est-à-dire roi, fameux dieu des Ammonites, à l'idole duquel ils sacrifiaient des enfans et des animaux. On dit que c'était un buste ou demi-corps d'homme qui avait une tête de veau et tenait les bras étendus. Ce demi-corps était posé sur une espèce de four où l'on allumait un grand feu; on faisait passer les enfans par ce feu pour être purifiés par cette cérémonie; et de peur que l'on n'entendit leurs cris on faisait un grand bruit avec des tambours et d'autres instrumens qui étourdissaient les spectateurs. L'Ecriture sainte reproche souvent aux Juifs de faire ces sortes de sacrifices à Moloch.

MOLORCHUS, vieux pasteur du pays de Cléone dans le royaume d'Argos, reçut honorablement chez lui Hercule qui passait par là. Ce héros par reconnaissance tua en sa faveur le fion néméen qui ravageait tous les pays des environs. C'est en faveur de ce bienfait qu'on institua en l'honneur de Molorchus les fêtes appelées de son nom Molorchéennes.

MOLSA ou MOLZA (FRANÇOIS--MARIUS), l'un des plus célèbres poètes du 16e siècle, natif de Modène, s'acquit une grande réputation par ses vers latins et italiens, et aurait fait une fortune considérable dans le monde s'il eût mené une conduite plus régulière et plus prudente. Il mourut de débauche en 1544. On estime surtout ses Elégies et sa Pièce sur le divorce de Henri VIII, roi d'Angleterre, et de Catherine d'Aragon. Son Capitolo in lode de fichi, commenté par Annibal Caro, poète italien, est rempli d'obscénités sous le titre de la Ficheide del

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