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dáns les Pays-Bas, et inourut à Cologne le 3 juillet 1642, à 68 ans, dans une extrême misère. On lit encore une de ses requêtes au parlement, dont elle avait-si souvent rejeté les remontrances : « Supplie, Marie, reine de France et de Navarre, disant que depuis le 23 février aurait été prisonnière au château de Compiègne, sans être ni accusée ni soupçonnée, etc. »> La source de ses malheurs était dans son esprit cpiniâtre, défiant, inquiet, en un mot trop au-dessous de son ambition. Elle voulait dominer à la cour et n'en avait pas la capacité. Le cardinal de Richelieu au contraire avait la même ambition, mais il avait un génie propre au gouvernement. Louis XIII en savait faire la différence, et préférait son ministre à sa mère, à qui il offrit cependant toujours un sort honnête si elle voulait se retirer à Florence sa patrie. C'est elle qui fit bâtir à Paris le magnifique Palais du Luxembourg et plusieurs autres superbes bâtimens. C'est elle aussi qui a fondé le monastère des religieuses du Calvaire en 1620. Sa vie a paru à Paris, 1774, 3 vol. in-8°. Son testament se trouve dans le journal du cardinal de Richelieu. Louis XIII la fit enterrer à SaintDenis. Voy. PLESSIS-RICHELIEU.

MARIE, reine d'Angleterre, était fille de Henri VIII et de Catherine d'Espagne. Elle naquit le 18 février 1515, et fut élevée comme l'héritière présomptive de la couronne; mais Henri VIII ayant épousé Anne de Boulen en 1533, ôta à Marie la principauté de Galles et la renvoya chez sa mère. Cependant il déclara par son testament qu'Edouard, qu'il avait eu de Jeanne Seymours, lui succéderait, et lui substitua Marie puis Elisabeth. Après la mort d'Edouard VI, arrivée en 1553, Jeanne Grey, duchesse de Suffolck, petite-nièce de Henri VIII, disputa la couronne à Marie, et fut soutenue par Dudley, duc de Northumberland, et par le duc de Suffolck, qui se saisirent de la tour de Londres; mais le parti de Marie prévalut, et Jeanne eut la tête tranchée avec Giffort son mari, et les ducs de Northumberland et de Suffolck. La reine Marie rétablit aussitôt la religion catholique en Angleterre par le feu et par le sang, et fit renfermer la princesse

Elisabeth: huit cents personnes furent livrées aux flammes; une femme accoucha dans le bûcher, des citoyens retirèrent l'enfant, le juge l'y rejeta; horribles effets d'un fanatisme détesté des bons citoyens. Elle épousa ensuite Phi lippe II, fils de l'empereur CharlesQuint, et roi d'Espagne. Elle perdit Calais, la seule place qui restait aux Anglais en France, et mourut sans enfans en 1558.

MARIE II, reine d'Angleterre, et l'une des plus illustres princesses de son siècle, était fille aînée de Jac-. ques II, roi d'Angleterre, et de sa premiere femme. Elle naquit au palais de Saint-James le 10 mai 1662, et fut élevée dans la religion protestante. Elle épousa le 15 novembre 1677 Guillaume-Henri de Nassau, prince d'Orange, et passa en Hollande avec son époux, où elle demeura jusqu'en 1689, qu'elle repassa en Angleterre, où elle fut proclamée reine, conjointement avec le prince son époux, qui eut l'administration du gouvernement. La reine Marie eut cette administration en l'absence du roi, et s'en acquitta avec beaucoup de gloire. Elle protégeait les arts et les sciences, et mourut de la petite-vérole dans le palais de Kensington le 28 décembre 1795, à 33 ans.

MARIE DE BOURGOGNE, fille de Charle-le-Téméraire, duc de Bourgogne, et d'Isabelle de Bourbon, naquit à Bruxelles le 13 février 1457. Elle hérita dès l'âge de 20 ans de tous les états de son père, qui fut tué au siége de Nanci en 1477. Les ambassadeurs de Bourgogne proposèrent alors à Louis XI de la marier avec le dauphin son fils; mais ayant refusé leur proposition, elle épousa Maximilien, fils de l'empereur Frédéric, et porta par cette alliance de grands états dans la maison d'Autriche. Le refus de Louis XI a été universellement blâmé. Marie de Bourgogne étant à la chasse, tomba de cheval et en mourut le 25 mars 1482.

MARIE-CHRISTINE DE BAVIÈRE épousa en 1680 Louis, dauphin, fils de Louis XIV, et mourut en 1690, à 30 ans en couches du duc de Berri; prête à expirer, elle embrassa son fils en lui disant : « C'est de bon cœur, quoique tu me, coûtes bien cher. »

Cette princesse menait une vie fort retirée, ce qui fit qu'elle ne fut point aussi regrettée qu'elle le méritait.

MARIE-ADELAIDE DE SAVOIE, fille de Victor-Amédée II, épousa le duc de Bourgogne, depuis dauphin, en 1697, et mourut en 1712, à 26 ans : son caractère, son esprit et sa beauté faisaient le bonheur de son époux. L'inclination qu'elle avait gardée pour son pays fut cause d'une partie des malheurs de la France.

MARIE-THÉRÈSE D'AUTRICHE, fille aînée de Philippe IV, roi d'Espagne; née à Madrid en 1638, épousa Louis XIV en 1660, et mourut en 1683, à 45 ans, pleurée du roi qui dit : « Voilà le seul chagrin qu'elle m'ait donné. » Avec des sentimens élevés elle menait à la cour la vie d'une religieuse. C'est de son chef que Philip pe V son petit-fils tenait son droit à la succession d'Espagne.

MARIE-MADELEINE DE LA TRINITÉ, fondatrice des religieuses de l'ordre de la Miséricorde, avec le père Yvan, prêtre de l'Oratoire, naquit Aix en Provence le 3 juin 1616, d'un père qui était soldat. Elle fut élevée avec grand soin par sa mère, et fut demandée en mariage à l'âge de 15 ans par un parti avantageux qu'elle refusa. Dans la suite elle se mit sous la conduite du père Yvan, qui composa pour elle un livre intitulé Conduite à la perfection chrétienne. Etant tombée malade en 1632, elle prit la résolution de fonder l'ordre de la Miséricorde pour y recevoir des filles de qualité sans bien et sans dot. Marie-Madeleine exécuta heureusement ce projet. Elle établit à Aix en 1637 la première maison de son ordre, dont elle fut la première supérieure, et mourut saintement à Avignon le 20 février 1678, à 62 ans, après avoir fondé plusieurs maisons de son ordre. Sa Vie a été écrite par le père Croiset, Lyon, 1696, in-8°.

MARIE DE L'INCARNATION. Voy. AVRILLOT.

MARIE DE L'INCARNATION, ce lèbre religieuse ursuline, nommée Marie Guyert, naquit à Tours le 18 octobre 1599. Après la mort de son mari elle entra à l'âge de 32 ans chez les ursulines à Tours, où elle composa pour les novices un fort bon livre in

titulé l'Ecole chrétienne. Elle passa à Québec en 1639, où elle établit un couvent de son ordre, qu'elle gouverna avec beaucoup de sagesse et de prudence. Elle y mourut le 30 avril 1672, à 73 ans. Outre son Ecole chrétienne on a d'elle un vol. in-4o de Retraite et de Lettres. Dom Claude Martin son fils, mort en 1696, a publié sa Vie, 1677, in-4o, laquelle a aussi été écrite par le père de Charlevoix, jésuite, 1724, in-12.

MARIE DE GOURNAY, Voy. JARS. MARIETTE (PIERKE-JEAN), fils de Jean Mariette, libraire et graveur de Paris, mort en 1742, et libraire luimême, avait reçu de son père le goût de la gravure, et l'avait perfectionné par les voyages qu'il fit en Allemagne et en Italie. Pour s'y attacher uniquement il vendit son fonds de librairie en 1750, et acheta une charge de secrétaire du roi et de contrôleur de la chancellerie. Alors uniquement occupé du recueil de ses estampes, qu'il augmentait et perfectionnait sans cesse, il jouissait dans sa vie retirée du calme intérieur et des plaisirs de l'esprit qui contribuent le plus à notre bonheur. Une maladie longue et douloureuse a terminé ses jours le 10 septembre 1774. Il a donné l'ouvrage intéressant du Traité des pièces gravées, Paris, 1750, 2 vol. in-fol.; Lettres à M. de Caylus; Lettres sur la fontaine de la rue de Grenelle; les descriptions qui se trouvent dans le Recueil des planches gravées d'après les tableaux de M. Crozat, 1729, 2 vol. in-fol. : le Catalogue de ses estampes a été dressé par M. Basan, et a paru en 1775, in-8°; c'est un des plus complets.

MARIGNY (l'abbé AUGIER DE), mort en 1762, a donné une Histoire du 12 siècle en 5 vol. in-12; Les Révolutions de l'empire des Arabes, 1750, 4 vol. in-12; l'Histoire des Arabes, 1750, 4 vol. in-12. Il y a des recherches dans ces deux ouvrages, mais le style en est désagréable.

MARIGNY (ENGUERRAND DE), principal ministre du royaume sous le roi Philippe-le-Bel, était fils de Philippe de Marigny, d'une noble et très-ancienne famille de Normandie. Il s'avança à la cour par ses intrigues, et gagna les bonnes grâces du roi qui le fit chambellan de France, capitaine

du Louvre, intendant des finances et des bâtimens, et comte de Longueville. Enguerrand de Marigny, sûr de la faveur du roi, leva des sommes exorbitantes sur le peuple et sur le clergé, et s'attira tellement la haine du public, qu'après la mort de Philippe-leBel, arrivée en 1314, il fut condamné par ordre de Charles de Valois à être pendu à un gibet qu'il avait fait luimême dresser à Montfaucon, ce qui fut exécuté en 1315. Il était alors âgé d'environ 50 ans. Son portrait fut mis dans la suite au palais avec ces deux

vers:

Chacun soit content de son bien ; 'Qui n'a suffisancé n'a rien.

Il fut condamné sans être entendu et contre les règles de la justice. Charles de Valois, qui dans ce jugement s'était vengé d'un démenti que Enguerrand lui avait donné en plein conseil, témoigna en mourant de grands et de justes remords sur sa mort. Sa mémoire fut rétablie et ses biens rendus à ses héritiers. Il en aurait peut-être été quitte pour le bannissement si dans le temps qu'on sollicitait cette grâce on n'eût trouvé sa sœur et sa femme Alips de Mons faisant des figures de cire pour faire mourir le roi par sorcellerie. Elles furent mises en prison; mais elles se disculpèrent en disant qu'elles ne cherchaient qu'à porter le roi à la douceur. Elles n'obtinrent leur liberté qu'en 1325, quoique la confiscation des biens d'Enguerrand eût été rendue à sa femme dès 1315. Les chanoines d'Ecouis, qu'il avait fondés, obtinrent de Louis XI la permission de lui élever un tombeau et de ne point parler de son supplice dans son épitaphe. Sa famille était connue depuis le douzième siècle. Sa postérité masculine s'éteignit dans ses fils.

MARIGNY (JACQUES CARPENTIER DE), natif de Marigny, près de Nevers, se distingua par son esprit et la connaissance qu'il avait des langues étrangères. Il suivit le parti du cardinal de Retz durant les troubles de la France, et celui du prince de Condé, qu'il accompagna en Flandre. Il eut plusieurs bénéfices, et l'on recherchait sa conversation parce qu'il débitait agréablement les choses rares et curieuses qu'il avait observées dans ses voyages.

On a de lui le poëme du Pain bénit, 1673, in-12, contre les marguilliers de la paroisse de Saint-Paul, qui voulaient l'obliger à rendre le pain bénit. Il fut un des principaux auteurs des plaisanteries qu'on publia contre le cardinal Mazarin. Gui Patin lui attribue le Traité politique contre les tyrans, Lyon, 1698, in-16. L'auteur y veut prouver, par l'exemple de Moïse, que tuer un tyran, titulo, vel exercitio, n'est pas un meurtre. Ce livre est ironiquement dédié à Cromwel. Il mourut à Paris en 1670. On a encore de lui un Recueil de Lettres pleines d'esprit, 1673, in-12. Il avait voyagé en Suède. Son humeur caustique lui attira quelques fâcheuses affaires son père était gentilhomme et seigneur du village de Marigny. Voyez

ALLEN.

MARIGNY (JEAN DE), successivement évêque de Bauvais et archevêque de Rouen, tint les sceaux en 1329. Il fut chargé d'aller déterminer le roi d'Angleterre à faire le voyage de la Terre-Sainte. Ses talens ne se bornaient pas à la négociation; car il fut établi lieutenant-général en Guienne, pour résister aux invasions des Anglais. Il mourut le 26 décembre 1351, et est enterré à Ecouis, auprès de son frère Enguerrand.

MARILLAC (CHARLES DE), fils de :( Guillaume de Marillac, contrôleur-général des finances du duc de Bourbon, naquit en Auvergne vers 1510, et fut d'abord avocat au parlement de Paris. Il s'y distingua tellement par son éloquence et son savoir, que le roi François Ier le chargea de diverses ambassades importantes. Il devint abbé de Saint-Pierre de Melun, maître des requêtes, évêque de Vannes, puis archevêque de Vienne et chef du conseil privé. Dans l'assemblée des notables, tenue à Fontainebleau le 21 août 1560, il se fit admirer par une belle harangue dans laquelle il exhorta à la réformation des désordres de l'état, et proposa des moyens propres à prévenir les troubles qui menaçaient le royaume, ce qui déplut extrêmement aux Guises. Il était ami intime du chancelier de l'Hôpital et de plusieurs autres grands hommes de son siècle, et mourut dans son abbaye de SaintPierre de Melun le 2 décembre 1560, à 50 ans.

MARILLAC (MICHEL DE), nevcu du précédent et garde des sceaux de France, naquit le 9 octobre 1563, et fut successivement conseiller au parlement de Paris, maitre des requêtes, conseiller d'état, surintendant des finances et garde des sceaux en 1626. Quatre ans après il eut part à la disgrâce du maréchal_de_Marillac son frère. On lui fit rendre les sceaux le 12 novembre 1630, puis on le conduisit au château de Caen, de là en celui de Châteaudun, où il mourut de chagrin le 7 août 1632. Il est auteur du Code Michau: c'est l'ordonnance de 1629 qu'il avait dressée et à laquelle on donna son nom par dérision; quoiqu'elle ne fasse pas loi, elle est fort sage et mériterait plus d'autorité; d'une traduction des Psaumes en vers français, 1630, in-8°, et de quelques autres ouvrages. Sa famille a pris fin en Jean-François, brigadier des armées du roi, gouverneur de Béthune, tué à la bataille d'Hochstet en 1704, un an après son mariage,

MARILLAC (LOUIS DE), frère du précédent et gentilhomme ordinaire de la chambre du roi Henri IV, se signala par sa valeur et par ses belles actions, sous le règne de ce prince et sous celui de Louis XIII. Il devint maréchal de France en 1619,et fut arrêté dans le camp de Felizzo en Piémont en 1630, pour avoir offert de tuer de sa propre main le cardinal de Richelieu, lorsqu'il opina contre lui dans l'assemblée qu'on nomma la Journée des Dupes. Il fut ensuite condamné par des commissaires qui étaient ses ennemis, le 8 mai 1632, à avoir la tête tranchée, ce qui fut exécuté à la place de Grève à Paris. Sa mémoire fut rétablie par arrêt du parlement, après la mort du cardinal de Richelieu, lequel, malgré la haine qu'il avait contre lui, avait été surpris que les juges eussent trouvé des motifs pour le condamner à mort. Ce maréchal fut enterré dans la chapelle de sa famille aux Feuillans. L'histoire de son jugement et de son exécution se trouve dans le Journal du cardinal de Richelieu, ou dans son Histoire, par Leclerc, de l'édition de 1753, 5 vol. in-12. Voy. GRAS.

MARIN (MICHEL-ANGE), né à Marseille en 1697, entra dans l'ordre des minimes à l'âge de 16 ans; il était à

Marseille quand cette ville fut affligée de la peste; son couvent fut choisi pour faire un hôpital, et il fut renfermé avec ses confrères dans celui des Carmes. Le père Marin profita de cette retraite pour méditer l'Ecriture sainte et tous les pères. Il s'était appliqué à l'étude de la langue hébraïque, dans le dessein de prêcher la controverse aux juifs; mais un crachement de sang qui dura 18 ans le fit renoncer à ce projet. Ce fut pendant les 20 dernières années de sa vie qu'il publia de pieux romans sur tous les états; La Conduite de la sœur Violet, Adelaïde de Witzbury. La parfaite religieuse, Virginie, 2 vol.; Vies des Solitaires, 9 vol. in-12 ou 3 in-4° ; Le baron l ́an-Hesden, 5 vol.; Théodule, in-16; La Farfalla, in-12 ; Agnès du Saint-Amour, 2 vol.; Angélique, 2 vol. ; Lamarquise de Losvalientes, 2 vol. Il mourut en 1767.

MARIN, pape. Voy. MARTIN II et MARTIN HÍ.

MARINE (SAINTE), vierge de Bithynie, fut laissée jeune dans le monde par son père nommé Eugène, qui se retira dans un monastère. Dans la suite, Eugène eut une extréme inquiétude d'avoir abandonné sa fille, et son abbé lui ayant demandé le sujet de sa tristesse, il lui ditqu'elle venait du regret d'avoir laissé son enfant. L'abbé, qui croyait que c'était un fils, lui permit de le faire venir dans le monastère. Eugène alla quérir sa fille, lui coupa les cheveux, et lui donna un babit de garçon, en lui recommandant de garder le secret de son sexe jusqu'à sa mort. Elle fut reçue dans le monastère, sous le nom de frère Marin, et y vécut d'une manière très-édifiante. On dit qu'ayant été accusée d'avoir abusé de la fille de l'hôte où elle allait quérir les provisions pour le monastère, elle aima mieux se charger de cette faute que de déceler son sexe. On la mit en pénitence à la porte du monastère, et on la chargea de l'éducation de l'enfant. Enfin elle mourut environ trois ans après, et l'abbé, ayant reconnu après sa mort ce qu'elle était, eut beaucoup de douleur de l'avoir traitée si durement. On croit que cette sainte vivait au 8e siècle. Il y avait à Paris une église sous ce nom.

MARINELLA (LUCRÈCH), dame vé̟

nitienne du 17° siècle, avait beaucoup d'esprit. On a d'elle quelques ouvrages en italien, dans l'un desquels, intitulé La nobiltà delle Donne, Venise, 1601, in-8°, elle soutient la préférence de son sexe au-dessus des hommes; La vita di Maria Vergine, en prose et en rime, Venise, 1602, in-4o, fig. ; Arcadia felice, 1705, in-12; Amore inamorato, Parma, 1618, ín-4o, rime, 1693, in-12.

MARINELLO (JEAN), médecin italien du 16e siècle, est auteur d'un ouvrage intitulé Gli ornamenti delle donne tratti delle scritture d'una reina greca, Venise, 1574, in-12. Il est aussi sous le titre de Le Medicine partenenti alle infermita delle donne.

MARINI ou MARIN (JEAN-BAPTISTE), célèbre poète italien, connu sous le nom de Cavalier Marin, naquit à Naples le 18 octobre 1569. Son père, qui était un habile jurisconsulte, l'obligea d'étudier en droit; mais Marini quitta son père pour suivre son goût pour la poésie; Manzi, chez qui il s'était retiré, le fit entrer chez Mathieu de Capoue, grand-amiral du royaume de Naples, en qualité de secrétaire. Peu de temps après il entra chez le cardinal Aldobrandin, neveu du pape Clément VIII, qui le mena avec lui dans sa légation de Savoie. Marini plut d'abord beaucoup à la cour de Turin; mais dans la suite il s'y fit des ennemis, dont le plus furieux était le poète Gaspard Murtola, qui tira sur lui un coup de pistolet qui porta à faux, et blessa un favori du duc. Marin obtint sa grâce, et n'en eut pas moins d'ennemis. Il fut obligé de sortir de Turin, et vint à Paris, à la sollicitation de la reine Marie de Médicis. Il y publia son poëme d'Adonis, 1623, in-ful., et le dédia au roi Louis XIII; il est réimprimé à Amsterdam, Elzévir, 1651, 2 vol. in-16, 1678, 4 vol. in-24, fig. de Leclerc. Il alla ensuite à Rome, où il fut très-bien reçu, et de là à Naples, où il mourut le 21 mars 1625, à 56 ans.. On a de lui un grand nombre d'autres poésies, entre autres le poëme de Strage de gl'innocenti, Venise, 1633, in-4°, Rime, 3 parties in-16; La Sampogna, 1620, in-12; La Murtoleide, 1626, in-4, et depuis in-12; Lettere, 1627, in-8°. On trouve sa Vie à la tête de ses poésies.

MARINI (JEAN-AMBROISE), auteur du Caloandre fidèle, en donna la première édition en 1641, sous le nom de Giovan Maria Indris Bonemo, et ensuite sous celui de Dario Grisimani, qui sont les anagrammes de son nom : la première édition a pour titre Il Caloandro sconosciuto, qu'il changea dans la suite en celui d'Il Caloandro fedele, parce que dans la première édition le Caloandre faisait une infidélité à sa maîtresse, ce qui était contraire aux règles des romans d'alors, Pour se conformer au goût de son siècle, il fut obligé de faire des changemens qui ne laissent plus que l'apparence d'infidélité. Le fond de l'intrigue est la haine de la princesse de Trébisonde pour Caloandre, fils de l'empereur de Constantinople, qu'elle aime sous un autre nom; idée qui fut employée si heureuseinent par Thomas Corneille, dans son Timocrate, qu'elle fut représentée pendant six mois de suite au prix double; mais elle ne dut son succès qu'à la nouveauté de l'idée ; car depuis qu'elle est devenue fami lière, cette pièce est tombée dans un parfait oubli. Scudéri avait paraphrasé la première partie de ce roman; M. de Caylus l'a traduit, et sa traduction a paru en 1740, 3 vol. in-12, ou 1760, 2 vol. in-12. Marini est encore auteur d'un autre roman de chevalerie, intitulé Le Gare de' disperati, qui a été traduit par M. de la Serre, sous le titre de Désespérés, 1732, 2 vol. in-12. MARINIS (LEONARD DE ), célèbre dominicain, fils du marquis de CasaMaggiore, d'une noble famille de Gênes, naquit dans l'ile de Chio en 1509. Les papes le chargèrent de diverses affaires importantes, et il devint archevêque de Lanciano. Il parut avec éclat au concile de Trente, et ce fut lui qui dressa les articles qui concernent le sacrifice de la messe dans la 22o session. Les papes Pie IV et Pie V eurent pour lui une estime particulière, et le chargèrent de plusieurs nonciatures. Il s'acquit aussi l'amitié de saint Charles Borromée, et mourut étant évêque d'Albe, le 11 juin 1573, à 63 ans. C'est l'un des trois évêques qui dressèrent par ordre du concile de Trente le Catéchisme, le Bréviaire et le Missel romain. Les barnabites lui doivent leurs constitutions.

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