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son vivant. On a de lui des Ordon nances synodales.

MARCK (ROBERT III, DE LA), duc de Bouillon, de Sedan, etc., maréchal de France, etc., était fils de Robert de la Marck. Il se signala dans les armées sous les règnes de Louis XII et de François Ier, et mourut en 1537. Son fils Robert de la Marck, quatrième dunom, fut aussi maréchal de France, parce qu'il avait épousé une fille de Diane de Poitiers. Il mourut en 1556. Son fils Henri-Robert, mort en 1574, ne laissa qu'une fille, morte en 1594. Elle avait épousé Henri de la Tourd'Auvergne, qu'elle fit son héritier quoiqu'elle n'en eût point d'enfans. MARCKLAND (JÉRÉMIE), savant critique anglais, né le 29 octobre 1693, mourut de la goutte le 7 juillet 1776, à 83 ans. Il est enterré dans l'église de Dorking. On a de lui des éditions de différens auteurs grecs et latins, des notes sur Cicéron; Commentaire sur le livre de la sagesse, in-8°.

MARCONVILLE (JEAN DE), gentilhomme du Perche, n'est guère connu que par ses Traités De la bonté et mauvaistié des femmes, Paris, 1576, in-16; De la bonne et mauvaise langue, Paris, 1573, in-80°; ; De l'heur et malheur du mariage, 1564, in-8° : :ses autres ouvrages sont oubliés. MARCULFE, célèbre moine français sur la fin du 7e siècle, dont on a deux livres de Formules très-utiles pour entendre l'histoire de nos rois de la première race. Le célèbre Jérôme Bignon publia cet ouvrage en 1613, in-8°, avec de savantes remarques. Marculfe composa cet ouvrage à l'âge de 70 ans passés, commé il le dit luimême; l'édition de 1666, in-4o, est plus ample: elles sont dans les capitulaires de Baluse et dans la Bibliothèque des Pères.

MARCY (BALTHASAR et GASPARD), frères,et celèbres sculpteurs, natifs de Cambrai, dont le premier mourut en 1674, et le second en 1679. Ils travaillaient ensemble, et l'on voit à Versailles et ailleurs d'excellens 'ouvrages de leur composition, entre autres le bassin de Latone.

MARD (SAINT-). Voy. RÉMOND. MARDOCHÉE, illustre juif de la tribu de Benjamin, oncle, ou plutôt cousin-germain de la reine Esther.

T. III.

Voy. AMAN, ESTHER. Plusieurs critiques croient qu'il est auteur du livre canonique d'Esther. On lui attribue encore un Traité des Rits, ou Coutumes des Juifs, qui est entre les Talmudiques; mais il est constant que ce der nier livre est d'un temps fort postérieur à Mardochée; il peut avoir été composé par quelque Juif du même

nom.

MARDOCHÉE, rabbin, fils d'Eliezer Contino, juif de Constantinople, est auteur d'un Commentaire sur le Pentateuque, manuscrit.

MARDONIUS, gendre de Darius et beau-frère de Xercès, roi de Perse, commanda les armées de ce dernier prince contre les Grecs, et prit la ville d'Athènes; mais il fut vaincu à la ba taille de Platée, où il perdit la vie,479 avant J.-C.

MARE (PHILIBERT DE LA), conseil ler au parlement de Dijon, et habile écrivain du 17e siècle, mort en 1687, est auteur de plusieurs ouvrages qui sont estimés: les principaux sont Com mentarius de bello Burgundico,qui se trouve dans son Historicorum Burgundie conspectus, 1689, in-4o: c'est un catalogue de pièces relatives à l'histoire de Bourgogne, etc.

MARE (NICOLAS DE LA), doyen des commissaires du Châtelet, fut chargé de plusieurs affaires importantes sous le règne de Louis XIV, surtout dans les disettes de blé de 1693, 1700, 1709 et 1710 il reçut 300,000 liv. de gratification sur le neuvième d'aug mentation aux entrées des spectacles, donné à l'Hôtel-Dieu de Paris: mais elles n'augmentèrent pas sa fortune; il les consomma dans les dépenses qu'exigent les fonctions gratuites de sa charge, dans les commissions dont il fut chargé, et dans la confection de son grand ouvrage. Il mourut le 15 avril 1723, âgé d'environ 82 ans. On a de lui un excellent Traité de la police en 3 vol. in-fol., auxquels M. Le Clerc du Brillet en a ajouté un quatrième. Les deux premiers volumes doivent avoir des supplémens qui sont refondus dans la 2e édition de 1722; le 3e est toujours de 1719, et le 4e de 1738. Il faut prendre garde si la planche des conduits d'eau dans Paris s'y trouve.

MARECHAL D'ANVERS (LE), peintre. Voy. QUINTIN.

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MARÉE (VALENTIN). Voy. ALBIZZI. MARESCHAL (GEORGES), premier chirurgien des rois Louis XIV et Louis XV, était fils d'un pauvre militaire, et naquit à Calais en 1658. Il mourut dans son château de Bièvre le 13 décembre 1736, à 78 ans.

MARET (HUGUES), docteur en médecine de la faculté de Montpellier, censeur royal des académics des sciences de Paris, Nanci, Caen, Lyon, • etc.; médecin des états de Bourgogne et de la généralité pour les épidémies, fut la victime de son zèle pour l'exercice de ce dernier emploi. Il revint de Fresne-Saint-Mamez, où il était allé traiter les habitans d'une épidémie; attaqué lui-même de cette épidémie, elle l'enleva de ce monde dix-huit jours après à Dijon le 11 juin 1786, à 59 ans. On a de lui beaucoup de Mémoires sur les bains de mer et d'eau douce, sur l'influence des mœurs, sur les moyens de découvrir si la farine cst altérée par le mélange de quelque minéral, sur les maladies cansées par l'usage du blé ergoté, sur les enterremens, sur une naissance supposée précoce, sur les moyens d'arrêter les progrès de la variole, 1780, in-8°; Tableau de la fièvre pétéchiale, qui a paru à Dijon en 1761 et 1762, in-4o.

MARETS DE SAINT-SORLIN, (JEAN DES), fut fort aimé du cardinal de Richelieu, qui le fit contrôleur-général de l'extraordinaire des guerres, et secrétaire-général de la marine du Levant. Il fut l'un des premiers menbres de l'académie française, et composa, à la sollicitation du cardinal de Richelieu, plusieurs pièces de théâtre, qui furent applaudies de cette éminence, surtout la comédie qui a pour titre Les Visionnaires. I composa aussi un grand poëme épique intitulé Clovis, ou la France chrétienne, Elzevir, 1657, in-12, et des romans, entre autres Ariane, 3 vol. in-12, où il s'éloigna de ces idées de vertu qu'on représentait alors dans cette sorte d'écrits. Saint-Sorlin se jeta ensuite dans une dévotion outrée, s'abandonna à des visions chimériques, qu'il prenait pour des prophéties. Il promettait à Louis XIV la gloire de détruire l'empire des Mahometans, et débita, comme des prophéties, un grand nombre d'autres rêveries, dans son

livre intitulé Avis du Saint-Esprit au Roi. Il mourut à Paris chez le duc de Richelieu, dont il était intendant, le 25 octobre 1676, âgé d'environ 80 ans. Outre les livres dont nous avons parlé, on a de lui 1o diverses œuvres poétiques, 1647, in-4°; 20 un livre fameux rempli de visions, intitulé Les Délices de l'esprit, in-fol. et in-12, dans lequel il prétend expliquer l'Apocalypse: on en fit une critique sensée et ingénieuse par ce seul mot à mettre dans l'errata, Délices, lisez Délires ; 3o l'lmitation, en vers français, 1654, in-12, joliment imprimée au château de Richelieu, à la suite de laquelle on trouve quelquefois les Morales d'Epictète; Les promenades de Richelieu; Le Combat spirituel; Le Cantique des cantiques, en vers français: on trouve anssi ces derniers séparément; 4° la Vérité des fables, 1648, 2 vol. in-8°; quelques écrits contre les disciples de Jansenius, dont il se déclara le plus grand ennemi jusqu'à sa mort. M. Nicole, dans ses Visionnaires, a trèsbien tourné en ridicule les visions de cet auteur.

MARETS (ROLAND DES), frère ainé du précédent, naquit à Paris en 1594. Celui-ci, après s'être fait recevoir avocat et avoir fréquenté quelque temps le barreau, se livra tout entier à l'étude des belles-lettres, et devint l'un des meilleurs critiques de son siècle. Il mourut à Paris au mois de décembre 1653, à 59 ans. On a de lui un Recueil de lettres très-bien écrites en latin, intitulé Rolandi Maresii epistolarum philologicarum libri duo, 1686, in-12.

MARETS (SAMUEL DES), Maresius, né à Oisemond en Picardie le 9 août 1599, devint ministre en plusieurs église protestantes, puis professeur de théologie à Sedan, à Bois-le-Duc et à Groningue, où il mourut le 18 mai 1673, à 74 ans. On a de lui un grand nombre de livres de controverse contre les catholiques et les sociniens, et contre Grotius; un système de théologie intitulé Synopsis theologica, 1646 et 1648, 2 vol. in-4o, Groningue, 1675. Samuel des Marets laissa deux fils, Henri et Daniel, qui se distinguèrent aussi par leur science et leur érudition, et qui prirent soin de l'é dition de la Bible française, imprimée

en grand papier, 1669, in-fol., chez Elzevir. Les notes dont cette Bible est remplie sont toutes de Samuel des Marets leur père.

MARETS (HENRI DES), né à Paris en 1662, fut page de la musique du roi, et obtint une pension à l'âge de 20 ans ; mais s'étant remarié en 1700 avec mademoiselle de Saint-Gobert, fille du président en l'élection de Senlis, du consentement de sa mère, mais à l'insu du père de cette demoiselle, son beau-père le fit condamner à mort au Châtelet: le roi d'Espagne lui donna une retraite, et le fit surinten› dant de sa musique; il y resta 14 ans, et en sortit parce que l'air d'Espagne était contraire à la santé de sa femme. Léopold Ier, duc de Lorraine, lui donna la même place auprès de lui. En 1722 son procès fut revu au parlement, et son mariage déclaré valide. Le duc d'Orléans, régent, augmenta sa pension jusqu'à 1500 liv., ce qui le mit en état de subsister à son aise avec les bienfaits du duc de Lorraine, auprès de qui il mourut à Lunéville en 1742. Il a composé la musique des opéras de Didon, Circé, Théagène et Chariclée, Amours de Momus, Vénus et Adonis, les Fétes galantes, Iphigénie, Renaud. Ses motets ont eu la plus grande vogue en leur temps. Un de ses fils eut la charge de son grandpère maternel à Senlis.

MARGARITONE, habile peintre et sculpteur, natif d'Arezzo, florissait sous le pape Urbain IV, dont il était estimé. Il inourut à 77 ans vers la fin du 13e siècle.

MARGON (GUILLAUME PLANTAVIT DE LA PAUSE DE), né à Béziers, débuta en 1715 par une brochure intitulée Le Jansénisme démasqué. Le père Tournemine, à qui elle ne plut pas, la maltraita dans le journal de Trévoux. L'abbé répondit à cette critique; il ne ménagea pas le père Tournemine ni ses confrères. On ne les offensait pas alors impunément: il fut relégué aux fles de Lérins, d'où il fut transféré au château d'If quand les Autrichiens s'emparerent de ces îles en 1746. Enfin il obtint sa liberté à condition de se retirer dans un couvent. Il en choisit un de Bernardins, où il est mort en 1760. Il a donné les Mémoires de Villars, 3 vol. in-12; ceux de Berwick,

2 vol. in-12; ceux de Tourville, 3 vol. in-12; Lettres de Filtz-Moritz, in-12.

MARGUERITE (SAINTE), vierge et martyre, que l'on croit avoir souffert la mort à Antioche pour la foi de J.-C. vers l'an 275.

MARGUERITE-MARIE ALACOQUE, née en 1645 à Leuthecourt en Bourgogne, religieuse de la Visitation dans la ville de Parai en Bourgogne, pratiqua les vertus de son état à un tel degré de perfection, qu'elle reçut de J.-C. le don de prophétie, des révélations, des entretiens immédiats, comme le savant évêque M. Languet l'a amplement décrit dans la Vie de cette servante de Dieu. Cette sainte fille mourut le 17 octobre 1690, à 42 ans, en odeur de sainteté. Les dévots tendres lui ont obligation de l'institution de la fête du Sacré-Coeur de J.-C., que le Sauveur lui-même lui dit de pratiquer et de faire pratiquer le vendredi d'après l'octave du Saint-Sacrement; et comme elle lui représentait son indignité pour un si grand œuvre, le Sauveur lui indiqua le père la Colombière, et lui ordonna de lui dire de sa part d'établir cette dévotion. Les grandes relations que sa compagnie avait dans tout le monde a étendu cette dévotion en beaucoup d'endroits; mais ce n'est pas sans douleur que ces tendres dévots ne voient pas cette fête ordonnée, mais seulement à dévotion, comme aussi de ce qu'au lieu de la célébrer, suivant l'ordre de J.-C., le vendredi d'après l'octave du Saint-Sacrement, plusieurs ne la célèbrent que le dimanche suivant. Quoique l'institution de cette fête soit si moderne, la dévotion en est plus ancienne; quelquesuns la font remonter à Saint-François de Sales, à Lanspergius, à Pierre Damien, à sainte Gertrude, à sainte Clai re, à sainte Catherine de Sienne, etc.

MARGUERITE, reine de Danemarck, de Norwége et de Suède, surnommée la Sémiramis du Nord, à cause de ses grandes qualités, était fille de Waldemar III, roi de Danemarck, auquel elle succéda, et femme de Haquín, roi de Norwége, dont elle eut aussi le royaume; elle se fit ensuite élire reine de Suède, après avoir vaincu Albert au bout de sept années de guerre, et fit passer ces trois royaumes électifs

sur la tête d'Eric, duc de Poméranie, son petit neveu, en 1395. Elle gouverna avec une autorité absolue, et comme les grands la faisaient ressouvenir de son serment, et lui disaient qu'ils en avaient les actes, «Je vous conseille de les bien garder, leur dit-elle, pendant que je garderai les châteaux et les villes de mon royaume, et tous les droits qui sont de ma dignité. » Elle mourut en 1412. Après sa mort les Suédois se couèrent un joug qui leur avait paru injuste et insupportable, et cette rupture causa de longues guerres entre eux et les. Danois.

MARGUERITE D'ANJOU, fille de René d'Anjou, roi de Naples, et femme de Henri VI, roi d'Angleterre, était une princesse entreprenante, courageuse, inébranlable, qui savait allier les vertus guerrières à tous les talens du gouvernement. Le duc de Glocester, oncle du roi son mari, lui portait ombrage; elle le fit périr sous prétexte de conspiration. Les grands d'Angleterre, irrités de l'empire qu'elle avait sur l'esprit de son mari, tentèrent de le détrôner. Le duc d'Yorck, un des chefs des rebelles, après avoir fait deux fois ce roi prisonnier, est défait et tué par l'armée que la reine commandait; mais le fils du duc d'Yorck, aidé du comte de Warwick, se fait déclarer roi sous le nom d'Edouard IV. La reine, implorant en vain le secours de son père et de Louis XI, trouve de la ressource en elle-même pour livrer trois nouvelles batailles qu'elle perd. A la fin elle est faite prisonnière en 1471, après avoir livré douze batailles pour les intérêts de son mari et de son fils. Elle mourut en 1481, digne d'un meilleur

sort.

MARGUERITE DE BOURGOGNE, femme de Louis X, dit Hutin, roi de France, ayant été convaincue d'adultère, fut confinée au château Gaillard d'Andely, et y fut étranglée en 1314. MARGUERITE D'ECOSSE, femme de Louis XI, quand il n'était encore que dauphin, avait beaucoup d'esprit et aimait les savans. Elle mourut en 1445, à 26 ans. Voy. CHARTIER.

MARGUERITE DE PROVENCE, épousa saint Louis en 1234, et le suivit au voyage d'outremer, où elle accoucha pendant la prison du roi. Elle ne perdit pas courage, quoique la ville

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fât menacée des ennemis, et que les troupes voulussent abandonner la ville, faute de paie; elle sut pourvoir à tout, satisfaire les troupes, et trouver de l'argent pour la rançon du roi. Elle revint avec lui en France, et mourut en 1285; elle est enterrée à Saint-Denis. Comme ainée de sa sœur Béatrix, qui avait épousé le comte d'Anjou, frère du roi, elle voulut prétendre à la succession de la Provence; mais elle n'y réussit pas, la coutume du pays étant que les pères ont droit de choisir un héritier. Son douaire était assigné sur les Juifs, qui lui payaient par quartier 219 livres sols 6 deniers.

MARGUERITE DE VALOIS, reine de Navarre, célèbre par sa beauté et par son esprit, était sœur de François Ier, et fille de Charles d'Orléans, duc d'Angoulême, et de Louise de Savoie. Elle naquit Angoulême le 11 avril 1492, et épousa en 1509 Charles, dernier duc d'Alençon, premier prince du sang et connétable de France, mort à Lyon, après la prise de Pavie, en 1525. La princesse Marguerite, a filigée de la mort de son époux et de la prise de son frère, qu'elle aimait tendrement, en témoigna un déplaisir extrême, et fit un voyage à Madrid pour y soulager le roi durant sa maladie. Le roiFrançois Ier, deretour en France, lui donna les marques les plus sincères de sa reconnaissance et de son amitié, et la maria en 1527 à Henri d'Albret, roi de Navarre et prince de Béarn. Cette princesse aimait les belles-lettres et les savans, et composait très-bien en vers et en prose. Elle professa quelque temps la religion protestante, et son livret intitulé Le Miroir de l'áme pécheresse, en 1533, où elle favorise cette religion, fut censuré par la Sorbonne; sur les plaintes qu'elle fit au roi; la Sorbonne désavoua la censure; mais elle revint dans la suite à la religion catholique, et mourat avec de grands sentimens de piété au château d'Odos en Bigorre, le 2 décembre 1549, à 57 ans. On a de sa composition un grand nombre d'ouvrages en vers et en prose, dont le plus connu est intitulé l'Heptameron, ou les Nouvelles de la reine de Navarre, 1560, in-4°, et Amsterdam, 1698, 2 vol. in-8°, fig. de Romain de Hooge : ce sont des contes dans le goût de ceux de Boccace, qui,

ent été imprimés de même, Amsterdam, 1697, 2 vol. in-8°, fig. On y joint Les cent Nouvelles, Amsterdam, 1701, 2 vol. in-8o, fig., et les contes de la Fontaine, Amsterdam, 1685, 2 vol. in-8°, fig. Ces quatre Recueils ont été réimprimés sous le titre de Recueil de contes, d'une très-jolie édition, à Chartres, sous le titre de la Haie, 1733, 8 vol. petit in-12. Voy. Louis XI. Jean de la Haie son valet de chambre recueillit et fit imprimer en 1547, in-8°, ses poésies, sous ce titre, Les Marguerites de la Marguerite des princesses, très-illustre reine de Navarre elles contiennent quatre mystères ou comédies pieuses, et deux farces; Le Triomphe de l'agneau, poëme; trente chansons spirituelles; Le Miroir de l'ame pécheresse, et d'autres pièces sur divers sujets on y trouve de l'esprit et de l'invention. Elle eut de son second mariage Jeanne d'Albret, mère de Henri-le-Grand.

MARGUERITE DE FRANCE, reine de Navarre, qu'il ne faut pas confondre avec la précédente, était fille du roi Henri II et de Catherine de Médicis. Elle naquit le 14 mai 1552, et fut demandée en mariage par l'empereur et par le roi de Portugal; mais on la maria en 1572 à Henri, alors prince de Béarn, et depuis Henri IV. Ce mariage ne fut point heureux, et après divers esclandres qu'elle fit en s'abandonnant à son inclination voluptueuse, elle fut renfermée au château d'Usson, en Auvergne, dont elle se rendit maîtresse en gagnant le marquis de Canillac qui la gardait. Henri IV, ayant abjuré les erreurs du calvinisme, fit dissoudre son mariage avec cette princesse par le pape Clément VIII en 1599, et épousa Marie de Médicis. Marguerite,reine de Navarre, retourna à la cour en 1605, et finit le reste de sa vie dans un mélange bizarre de dévotion et de galanterie. Elle prenait un plaisir extrême à s'entretenir avec les gens de lettres, et témoigna une estime singulière au célèbre Brantôme. Elle écrivait avec facilité en vers et en prose, et mourut le 27 mars 1615, à 63 ans. Elle joignait aux agrémens de la figure et au talent de la danse une âme noble, compatissante, généreuse, et beaucoup d'esprit. Ce fut la dernière princesse de la maison de Valois, dont

tous les princes étaient morts sans postérité. Il nous reste d'elle des Poésies et des mémoires fort curieux qui sont très-connus, 1713, in-80, par les soins de Godefroy. Brantôme a inséré sa vie parmi celles des femmes illustres.

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MARGUERITE D'AUTRICHE, duchesse de Savoie, fille unique de l'empereur Maximilien Ier, naquit le 10 janvier 1480. Après la mort de sa mère Marie de Bourgogne, elle fut envoyée en France, et fiancée au dauphin depuis Charles VIII; mais ce prince ayant épousé en 1491 Anne, héritière de Bretagne, Marguerite fut renvoyée à son père, et fut accordée en mariage à Jean, infant d'Espagne, en 1497. On dit que dans le temps qu'elle allait sur mer en Espagne pour épouser l'infant, il s'éleva une furieuse tempête, et que cette princesse composa dans le danger son épitaphe en

termes :

ces

Cy gît Margot, la gente demoiselle, Qu'eut deux maris et si mourut pucelle. L'infant son époux étant mort peu de temps après, elle épousa en 1501 Philibert-le-Beau, duc de Savoie, lequel étant mort sans enfans en 1504, Marguerite se retira en Allemagne auprès de l'empereur son père. Dans la suite elle fut gouvernante des PaysBas, et s'y acquit beaucoup de réputation par sa prudence et par sa sagesse. Elle mourut à Malines le premier décembre 1530, à 50 ans. Il nous reste de cette princesse, le Discours de ses infortunes et de sa vie, et d'autres ouvrages en vers et en prose. Henri Corneille-Agrippa, son conseiller et son historiographe, a fait son oraison funèbre. Jean Le Maire composa en son honneur la Couronne Margaritique, Lyon, 1549.

MARGUERITE DE FRANCE, duchesse de Berri et de Savoie, fille du roi François Ier et de Claude de France, naquit à Saint-Germain-enLaye le 5 juin 1523, apprit le grec et le latin, et se déclara la protectrice des sciences et des savans, après la mort du roi François Ier son père. Elle s'acquit une gloire immortelle par sa beauté, par sa piété, par son savoir et par toutes les vertus et les belles qualités qui rendent les princesses recommandables et épousa

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