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tion de savant métaphysicien. Nous ne connaissons en France que son ouvrage intitulé Phédon, ou Dialogues sur l'immortalité de l'áme, qui a été traduit en français et imprimé à Paris en 1773, in-8°. Ses autres ouvrages sont restés en allemand. Il est mort à Berlin le 4 janvier 1786, regretté de ceux de sa religion et de ses concitoyens, par sa fermeté, sa droiture et sa simplicité. Le jour de sa mort les boutiques et magasins des juifs furent fermés en signe de deuil, ce qu'ils n'observent qu'à la mort de leur premier rabbin.

MANDESLO (JEAN-ALBERT), natif du pays de Mékelbourg, fut du page duc de Holstein, et voyagea en qualité de gentilhomme avec les ambassadeurs que ce duc envoya en Moscovie et en Perse en 1636. Il alla ensuite à Ormus, et de là aux Indes. On a de lui une Relation de ses voyages, 1727, in-fol., traduite par Wicquefort.

MANDEVILLE (JEAN DE), médecin anglais au 14e siècle, voyagea en Asie et en Afrique, et publia à son retour une Relation de ses voyages: elle est dans le Recueil de Bergeron, la Haie, 1735, in-40. Il mourut à Liège le 17 novembre 1372.

MANDEVILLE (BERNARD DE), né à Dort en Hollande, s'y fit recevoir docteur en médecine. Il alla ensuite en Angleterre, et y publia la Fable des abeilles, Londres, 1732, in-8°, en anglais. Il prétend dans cet ouvrage que le luxe et les vices des particuliers tournent au bien et à l'avantage de la société; la traduction française est de Londres, 1749, 4 vol. in-89. Mandeville publia ensuite des Pensées libres sur la religion, traduites en français par Vaneffen, la Haie, 1723, in-12, 2 tom., qui firent grand bruit, aussi bien que sa Fable des abeilles, et soulevèrent contre lui les personnes judicieuses, à cause de son irreligion et de ses impiétés. Il mourut à Londres le 19 janvier 1733, àgé d'environ 63 ans. On à encore de lui un livre intitulé Recherche sur l'origine de l'honneur et sur l'utilité du christianisme dans la guerre, et quelques autres ouvrages.

MANDEVILLE. Voy. HERMONDA

VILLE.

MANDRIN (LOUIS), fils d'un maréchal du Dauphiné, dégoûté de l'assujettissement du métier de soldat, déserta, fit de la fausse monnaie, et enfin la contrebande: devenu chef d'une troupe de brigands, il commit tous les excès dont un homme de son espèce est capable quand il se trouve en force. Il échappa long-temps aux recherches que l'on faisait contre lui; enfin on le trouva dans un vieux château du roi de Sardaigne, où il fut pris par des émissaires français et condamné à la roue en 1755 par la chambre criminelle de Valence; il fallut donner satisfaction au roi de Sardaigne sur la violation de son territoire.

MANÉS, fameux hérésiarque du 3e siècle, était d'abord esclave, et se nommait Gurbicus. Il fut acheté par une riche veuve de Perse, qui l'adopta dans la suite et le fit instruire dans les sciences qui s'enseignaient en Perse. Cette femme avait hérité des livres de l'hérétique Therebinthus. Curbicus puisa dans ces livres et dans la doctrine des Perses son système et ses erreurs, et prit le nom de Manés pour faire oublier sa première condition. Il se disait apôtre de J. C. et soutenait qu'il y avait deux principes, c'est-àdire deux dieux, un bon et un mauvais; l'un auteur de tous biens, l'autre auteur de tous les maux. Il enseignait la transmigration de Pythagore, niait la résurrection des corps. La chair, selon lui, était l'ouvrage du mauvais principe; par conséquent il fallait empêcher la génération et le mariage, etc. Manés promit au roi de Perse de guérir son fils, lequel étant mort peu de temps après, l'hérésiarque fut mis en prison, d'où il trouva moyen de se sauver. Il eut ensuite une dispute publique avec l'évêque Archelaüs qui se trouvait à Cascara. Enfin, ayant été pris par les gens du roi de Perse, ce prince le fit écorcher tout vif et exposer son corps aux bêtes. Les savans ne sont pas d'accord sur le temps auquel cet hérésiarque commença à paraitre l'opinion la plus probable est que ce fut sous l'empire de Probus, vers l'an 280. Les sectateurs de Manés furent appelés manichéens. Saint Augustin, qui avait été dans leur secte, est celui de tous les pères qui les a combattus avec plus de force. Beauso

:

bre a donné l'histoire du manichéisme, 2 vol. in-4°.

MANESSON MALLET (ALAIN), ingénieur et maître de mathématiques des pages de Louis XIV, a fait paraitre en 1683 une Description de l'univers, 5 vol. in-8°, moins estimée que Les Travaux de Mars, ou l'Art de la guerre, 1691, 3 vol. in-8°; Géométrie, 1702, 4 vol. in-80'; l'un et l'autre n'ont pourtant guère d'autre mérite que d'avoir une figure à chaque page.

MANETHON, fameux prêtre égyp tien, natif d'Héliopolis et originaire de Sebenne, vivait du temps de PtoJomée Philadelphe, vers 304 avant J.-C. Il composa en grec l'Histoire de l'Egypte, ouvrage célèbre qui est souvent cité par Joseph et par les auteurs anciens. Jules Afriquain en avait fait un abrégé dans sa Chronologie. L'ouvrage de Manethon s'est perdu, et il ne nous reste que des fragmens des extraits de Jules Afriquain : ils se trouvent dans la Chronique d'Eusèbe et dans Georges Syncelle. Gronovius a publié un Poëme de Manethon sur le pouvoir des astres qui président à la naissance des hommes, grec-latin, Leyde, 1698, in-4"..

MANETTI (GIANNOZZO), né à Florence le 5 juin 1396, rendit de grands services à sa patrie dans plusieurs ambassades et dans les différentes places qu'il occupa. La considération dont il jouissait parmi ses compatriotes et parmi les étrangers excita la jalousie de ses envieux ; ils parvinrent à le faire condamner à payer dix mille florins d'or. Cette politique républicaine d'oter à un homme qui sort de l'égalité les moyens de nuire à la patrie, ne rencontre pas toujours des cœurs assez patriotes pour souffrir tranquillement une injure non méritée. Manetti renonça à sa patrie ; il devint secrétaire de Nicolas V et de plusieurs papes ses successeurs. Il passa ensuite auprès d'Alfonse et de Ferdinand, roi de Naples, où il est mort le 26 octobre 1459. On a de lui De excellentid et dignitate hominis, Bâle, 1532, in-Sǝ, et beaucoup d'autres ouvrages qui sont restés manuscrits.

MANETTI (XAVIER), médecin du college royal de Florence, professeur de médecine et de botanique, intendant du Jardin impérial des Plantes, est mort au commencement de l'année

1785, à Florence. Il avait fait paraitre Catalogus horti academiæ Florentine, 1747; Virilarium Florentinum, 1751, in-8°; Dell' inoculazione del Vajuolo, 1761, in-4, avec un Supplément en 1762; Del frumento e del pane, 1765, in-4°; Ornithologice, tomus Vet ultimus, 1775, in-fol., avec planches gravées et coloriées.

MANEVILLETTE (JEAN-BAPTISTENICOLAS-DENYS, D'APRÈS DE), né au Havre le 11 février 1707, est le premier navigateur qui ait réduit en pratique l'observation des longitudes en mer, par la distance de la lune aux étoiles

et au soleil. Il était chevalier de l'ordre du roi, associé à l'académie de marine, correspondant de celle des sciences à Paris. La compagnie des Inpitaine de vaisseau, lui avait donné la des, qu'il avait servie en qualité de cagarde du dépot des cartes, plans et journaux de la navigation des Indes orientales et de la Chine, ce que le roi avait confirmé en lui confiant la place d'inspecteur à Lorient, où il est mort le 1er avril 1780. Il est auteur du Neptune des Indes ou oriental.

MANFREDI (EUSTACHIO), célèbre mathématicien, naquit à Bologne le 24 septembre 1674 Il devint professeur de mathématiques à Bologne en 1698, et surintendant des eaux du Bolonais en 1704. On le choisit en 1726 associé étranger de l'académie des sciences de Paris, et il fut membre de plusieurs autres académies. M. Manfredi s'acquit beaucoup de réputation par ses Ephémérides, en 4 vol. in-4o; par son ouvrage sur la méridienne de Sainte-Pétrone de Bologne, in-4°; par ses. écrits sur l'hydrostatique, par ses poésies, Bologne, 1713, in-16, et par ses autres ouvrages. Il mourut le 15 février 1739, à 65 ans.

MANFREDI (BARTHÉLEMI), habile peintre, natif de Mantoue, imita tellement Michel - Ange de Caravage son maitre, qu'il est difficile de ne pas confondre leurs tableaux. Ses sujets les plus ordinaires étaient des joueurs de cartes ou de dés, et des assemblées de soldats. Il ne faut pas le confondre avec Lelio Manfredi qui a traduit de l'espagnol en italien Tiran-le-Blanc, Venise, 1538, in-4°; l'original espagnol de Barcelone, 1497, in-fol.,

est

fort rare. M. de Caylus l'a traduit en français, 2 vol. in-12.

MANGEANT (LUC-URBAIN), prêtre, était né à Paris en novembre 1656, et est mort dans la même ville le 19 octobre 1727. C'est à son travail et à sa saine critique qu'on doit la bonne édition de saint Prosper de 1711, et celle de saint Fulgence de 1684.

MANGEART (THOMAS), bénédictin de la congrégation de Saint-Vanne et de Saint-Hidulphe, devint antiquaire, bibliothécaire et conseiller du duc Charles de Lorraine. On a de lui une introduction à l'Histoire des médailles, Paris, 1762, in - fol. ; une Octave de sermons, avec un Traité sur le Purgatoire, Nanci, 1739, 2 vol. in-12. Il est mort en 1763.

MANGENOT (Louis), chanoine du temple, mort le 9 octobre 1768, à 74 ans, est auteur de quelques Poésies, publiées à Amsterdam, 1776, in-12: ce sont des Eglogues, des Fables, des Madrigaux et des Contes peu conve nables à un homme de son état; le tout dans le médiocre. Son caractère indépendant l'empêchait de se répandre dans le monde; il n'aurait pu s'assujettir aux égards que la société exige.

MANGET (JEAN - JACQUES), habile médecin, naquit à Genève le 19 juin 1652. L'électeur de Brandebourg lui donna des lettres de son premier médecin en 1699, et Manget conserva ce titre jusqu'à sa mort, arrivée à Genève le 15 août 1742, à 9 ans. On a de lui un grand nombre d'ouvrages : les plus connus sont 1o une Bibliothèque anatomique, 1699, 2 vol. in-fol.; 20 Bibliotheca pharmaceutico - medica, 1703, 2 vol. in-fol.; 3° une Bibliothèque chimique, 1702, 2 vol. in-fol.; 40 une Bibliothèque chirurgique, 1721, 4 vol. in-fol. ;-5 une Bibliothèque de tous les auteurs qui ont écrit sur la médecine, 1741, 2 tom. en 4 vol. infol.; 60 Bibliothèque de médecine pratique, 179, 4 vol. in-fol. ; 7o le Sepulere um de Bonnet, 1700, 3 vol. in-fol, etc.: tous ces ouvrages sont en latin. Daniel Le Clerc, auteur d'une Histoire de la médecine, l'aida beaucoup.

MANGEY (THOMAS), docteur en théologie, chapelain. de Withehall, et associé du collège de Saint-Jean à Cambridge, devint recteur de Saint-Mil

dred, prébendier de Durham, et motrut le 11 mars 1755. On a de lui une belle édition de Philon, juif, 1742, 2 vol. in-fol. ; différens Traités contre Toland, pour prouver la divinité de J.-C. et son éternelle existence; des Sermons.

MANGOT (JACQUES), de Paris, fut successivement maître des requêtes, procureur-général en la chambre des comptes et avocat-général au parlement de Paris. Il mourut en 1587. On a de lui des vers latins et des Harangues qui sont trop longues.

MANGOT (CLAUDE), frère du précédent, parvint, par la faveur du maréchal d'Ancre, à avoir les sceaux; mais à sa mort il les lui fallut rendre en 1617.

MANICHÉE. Voy. BASILIDE, MA

NÈS.

MANILIUS (MARCUS), poète latin, qui vivait du temps de l'empereur Tibère, a composé en vers un Traité d'astronomie dont il ne nous reste que cinq livres qui traitent des étoiles fixes. Les meilleures éditions de cet ouvrage sont celles deM. Huet, ad usum Delphini, 1679, in-4o, et celle de Londres, 1739, in-4°.

MANLEY (Madame), fille de Roger Manley, gouverneur d'une des iles de Hampsire, qu'on dit être auteur du premier volume de l'Espion turc, reçut une bonne éducation; mais des malheurs arrivés à sa famille et un faux mariage la jetèrent dans la misère. Elle fut cependant connue de la duchesse de Cléveland, maîtresse de Charles II, dont elle ne reçut pas longtemps des secours. Dans sa solitude elle fit une tragedie intitulée Le malheur royal, jouée en 1696, et les quatre volumes de l'Atlantis. Son père avait été attaché à Charles Ier, et lui dessina le caractère des principaux personnages de ce roman satirique, qui lui attira des accusations dont elle fut déchargée. Madame Manley publia en 1713 une seconde édition de ses Lettres; sa tragédie de Lucius, premier roi de la Grande-Bretagne, fut jouée en 1717. Elle vivait avec Jean Barber, alderman de Londres, lorsqu'elle mourut le 11 juillet 1724. Il a paru une traduction française de son Atlantis, à Rouen, 1714, 2 volumes in-12.

MANLIUS, gendre de Tarquin-leSuperbe, chez lequel il se retira lorsque ce prince fut chassé de Rome 509 avant J.-C., est regardé comme le chef de l'illustre famille romaine des Manlius, d'où sortirent trois consuls, douze tribuns et deux dictateurs. Les hommes les plus célèbres de cette famille sont : MANLIUS MARCUS CAPITOLINUS, célèbre consul et capitaine romain, se signala dans les armées dès l'âge de 16 ans. Il se réveilla dans le Capitole aux cris des oies lorsque Rome fut prise par les Gaulois, et repoussa les ennemis qui voulaient surprendre cette forteresse; ce qui lui fit donner le surnom de Capitolin et de Conservateur de la ville, 390 avant J.-C. Dans la suite, ayant été accusé d'aspirer à la royauté, il fut précipité du haut du roc Tarpeien,384 avant J.-C.

,

MANLIUS TORQUATUS, célèbre consul et capitaine romain, avait l'esprit vif mais peu de facilité à parler; ce qui porta Manlius Imperiosus son père à le tenir presque par force à la campagne. M. Pomponius, tribun du peuple, irrité d'une telle sévérité, forma le dessein d'accuser Manlius le père devant les juges; mais Torquatus l'ayant appris alla chez ce tribun, et lui fit jurer, le poignard à la main qu'il ne poursuivrait point cette accusation contre celui auquel il devait la vie. Dans la suite Torquatus fut tribun militaire, et tua dans un combat singulier un soldat gaulois auquel il arracha la chaîne d'or qu'il portait au cou; c'est cette action qui lui fit donner le nom de Torquatus. Etant consul dans la guerre contre les Latins, 340 avant J.-C., il fit trancher la tête à son propre fils, parce qu'il avait com battu contre sa défense, quoiqu'il eût remporté la victoire. Il vainquit les ennemis de la république, et fut plusieurs fois consul. Il refusa une dernière fois le consulat, en disant «< qu'il ne lui était plus possible de souffrir les vices du peuple, comme le peuple ne pouvait plus souffrir sa sévérité »; elle était en effet si grande qu'elle passa en proverbe.

MANNORY (LOUIS), ancien avocat au parlement, né à Paris en 1696, y était mort depuis quelques années en 1778. Il est connu principalement par le Recueil de ses plaidoyers, en 18

vol. in-12, pleins de saillies, .de sel et de singularités.

MANNOZI (JEAN), excellent peintre italien, appelé ordinairement Jean de Saint-Jean, nom d'un village où il naquit près de Florence. Il embellit les salles du grand-duc Laurent de Médicis, pour honorer la générosité de ce prince à récompenser le mérite, et son goût pour les arts. Mannozi réussissait surtout dans la peinture à fresque, et ses couleurs sont aussi fraîches que si elles venaient d'être employées. Il excellait dans la perspective et dans l'optique; et il a si bien imité des basreliefs de stuc, qu'il faut y porter la main pour s'assurer qu'ils ne sont pas de sculpture. Son esprit inquiet et capricieux lui attira des chagrins qui le conduisirent au tombeau en 1636, à 46 ans. Voy. le journal de Trévoux du mois de mars 1752.

MANSART ou MANSARD (FRANçois), très-célèbre architecte, né à Paris en 1598, d'un architecte, a embelli Paris et les environs, et même les provinces, de ses ouvrages; ils sont en si grand nombre qu'il faudrait un volume pour les rapporter tous. On remarquera seulement que l'Eglise du Val-de-Grâce a été bâtie sur son dessin, et conduite par lui jusqu'au dessus de la grande corniche du dedans. Il eût été à souhaiter que Mansart lui-même l'eût achevée entièrement. Il mourut à Paris au mois de septembre 1666, à 69 ans. Ses pensées étaient nobles et grandes pour le dessin général d'un édifice, et son choix heureux et délicat pour les profils de tous les membres d'architecture qu'il y employait. C'est lui qui a inventé cette sorte de couverture qu'on nomme mansarde, par laquelle en brisant les toits on augmente l'espace qu'ils renferment, et l'on trouve le moyen d'y pratiquer des logemens commodes.

MANSART (JULES-HARDOUIN), neveu du précédent, fut premier architecte du roi. C'est ce dernier qui a fait le dôme des Invalides, la galerie du Palais-Royal, la place de Louis-le-Grand, celle des Victoires, la cascade de SaintCloud, le château de Versailles et la chapelle de ce château qu'il ne put voir finir. Il mourut en 1708.

MANSFELD, nom d'une des plus illustres maisons de l'Allemagne, qui tire

son nom du château deMansfeld,et qui s'est divisée en plusieurs branches, les unes catholiques, et les autres protestantes. Cette maison a produit un grand nombre de capitaines célèbres, dont les principaux sont Hoyer, comte de Mansfeld, célèbre général, qui fut tué en 1115 à la bataille que l'empereur Henri-le-Jeune perdit contre les Saxons; Albert, comte de Mansfeld, qui se dé clara pour Luther, et qui fut l'un des principaux chefs du parti protestant durant les guerres d'Allemagne. Il fit lever le siége de Brême à Henri de Brunswick en 1547, et mourut le,5 mars 1560, à 80 ans. Wolrath, comte de Mansfeld, son cinquième fils, s'acquit une grande réputation dans les armées, et se trouva à la bataille de Montcontour, après la perte de laquelle il sauva une partie de la cavalerie allemande par une belle retraite. I mourut le 30 décembre 1578. En même temps vivait Pierre Ernest, comte de Mansfeld, qui fut fait prisonnier en 1572 dans Yvoy, où il commandait, après la bataille de Montcontour. Dans la suite il eut part aux affaires les plus importantes, devint gouverneur de Luxembourg et de Bruxelles, et mourut le 21 mai 1604, à 87 ans, ayant le titre de prince du saint Empire. Charles, prince de Mansfeld, son fils légitime, se signala dans les guerres de Flandre et de Hongrie, et mourut sans postérité en 1595; Ernest de Mansfeld, frère naturel de ce dernier, que PierreErnest avait eu d'une dame de Malines, fut élevé à Bruxelles dans la religion catholique, par son parrain l'archiduc Ernest d'Autriche, et servit utilement le roi d'Espagne dans les Pays-Bas, l'empereur en Hongrie, avec son frère Charles, comte de Mansfeld; ce qui ́le fit légitimer par l'empereur Rodolphe II, et le fit surnommer l'Ulysse d' Allemagne ; mais les charges de son père, et les biens qu'il possédait dans les Pays-Bas espagnols, lui ayant été refusés, contre les promessses données, il en fut si mécontent qu'il se jeta en 16.6 dans le parti des princes protestans, embrassa le calvinisme, et devint l'un des plus dangereux ennemis de la maison d'Autriche, qui l'appelait l'Attila de la chrétienté. se mit en 1618 à la tête des révoltés de Bohème, s'empara de Pilsen, et en 1619, nonobstant la

défaite de ses troupes en différens combats, il se jeta dans le Palatinat, y prit plusieurs places, ravagea l'Alsace, s'empara d'Haguenau, et défit les Bavarois. Enfin il fut entièrement défait lui-même par Vallenstein à la bataille de Dassou, au mois d'avril 1626. Ayant cédé au duc de Weimar les troupes qui lui restaient, il voulut passer dans les états de Venise; mais il tomba malade dans un village entre Zara et Spalatro, où il mourut le 20 novembre 1626, à 46 ans. On soupçonna qu'il avait été empoisonné. Quoi qu'il en soit, Ernest, bâtard de Mansfeld, passe avec raison pour l'un des plus grands généraux de son temps. Jamais capitaine ne fut plus patient, plus infatigable', ni plus endurci au travail, aux veilles, au froid et à la faim. Il mettait des armées sur pied, et ravageait les provinces de ses ennemis avec une promptitude presque incroyable. Les Hollandais disaient de lui, bonus in auxilio, carus in pretio, c'est-à-dire qu'il rendait de grands services à ceux qui l'employaient, mais qu'il les faisait payer bien cher.

MANSFELD (HENRI-FRANÇOIS, comte de), de la même maison que les précédens, fit beaucoup parler de lui dans les guerres pour la succession d'Espagne, et mourut à Vienne le 8 juin 1715, à 74 ans, après avoir été prince du saint Empire et de Fondi, grand d'Espagne, maréchal-de-camp, général des armées dé l'empereur, ge néral de l'artilleric,` ambassadeur en France et en Espagne, président du conseil aulique de guerre, et grand chambellau de l'empereur.

MANSO (JEAN-BAPTISTE), marquis de Ville, était Napolitain, et a servi dans les troupes du duc de Savoie et du roi d'Espagne. Il mourut le 28 décembre 1643, à 84 ans. Il a donné, I Paradossi, o vero dell' amore diatagi, Milan, 1608, in-8°; Rime, 1635, in-12; Vita del Tasso, 1634, in-12.

MANSTEIN (CHRISTOPHE-HERMAN DE), naquit à Saint-Pétersbourg le 2 septembre 1711, d'une famille noble, originaire de Bohème; son père, qui était dans le service de Russie, y des tinait son fils, lorsqu'un de ses amis qui passait à Pétersbourg l'emmená à Berlin et le fit entrer au service' du' roi Frédéric-Guillaume Ier. En 1736 il obtint un conge pour aller voir ses pą

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