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MAIMBOURG (Louis), célèbre jésuite, naquit à Nancy en 1610, de parens nobles et riches. Il avait l'esprit vif et aisé, et s'acquit beaucoup de réputation par ses prédications et par ses livres d'histoire. Il fut obligé de sortir des jésuites par ordre du pape Innocent XI en 1682, pour avoir écrit son Traité de l'Église de Rome, en faveur du clergé de France, et fut gratifié d'une pension du roi. Il se retira ensuite à l'abbaye de Saint-Victor de Paris, où il mourut d'apoplexie le 13 août 1686, à 77 ans. On a de lui un grand nombre d'ouvrages on y trouve du feu et de la rapidité dans le style, mais peu de solidité, de discernement et d'exactitude. On a surtout beaucoup critiqué ses Histoires de l'arianisme, 2 vol. in-4° et 3 vol. in-12; des iconoclastes, in-4°, et 2 vol. in-12; du. lutheranisme, de même, et calvinisme, de même; ses Sermons pour le carême, 2 vol. in-8°. Ce jésuite en avait fait beaucoup d'autres dans les quels il se déchaînait contre la traduction du Nouveau Testament imprimée à Mons. Ses Déclamations furent réfutées par MM. Arnauld et Nicole, dans le livre intitulé Défense de la traduction du Nouveau Testament, imprimé à Mons, 2 vol. in-4o ou 4 vol. in-12. Les principaux des autres ouvrages du père Maimbourg sont l'Histoire des Croisades, 2 vol. in-4° ou 4 vol. in-12: c'est une des mieux écrites; De la déCadence de l'empire après Charlemagne,in-4° et 2 vol. in-12: ce livre est estimé; l'Histoire de la ligue, de même; elle est curieuse, et l'on y trouve la pièce fondamentale de la ligue, qui est l'acte d'association de la noblesse française; le Traité historique sur les prérogatives de l'Eglise,in-40 ou in-12; l'Histoire du schisme des Grecs, in-40 ou 2 vol. in-12; l'Histoire du grand schisme d'Occident, de même ; l'Histoire du pontificat de saint Grégoire le-Grand, de même; l'Histoire du pontificat de saint Léon-le-Grand, de même; Lettres de François Romain; la Méthode pacifique pour ramener sans discuter les protestans à la vraie foi sur le point de l'Eucharistie; De la vraie Eglise de J.-C.; De la vraie paroles de Dieu, etc. Les OEuvres historiques du père Maimbourg, 14 vol. in-4° ou 26 vol. in-12, plurent d'a

bord à cause d'un certain air de roman qui y règne; mais on revint bientôt de ce mauvais goût, et la plupart de ses livres tombèrent de son vivant. On assure qu'il n'écrivait jamais sans avoir l'imagination échauffée par le vin, et qu'il ne faisait jamais la description d'une bataille qu'il n'en eût bu auparavant deux bouteilles. Il disait en plaisantant qu'il prenait cette précaution afin que la crainte des combats ne lui causat aucune faiblesse. Théodore Maimbourg, cousin du précédent, se fit calviniste, rentra ensuite dans l'Eglise catholique, puis retourna de nouveau à la religion prétendue réformée, et mourut socinien à Londres vers 1693. On a de ce dernier une Réponse à l'Exposition de la foi catholique de M. Bossuet, et d'autres ouvrages.

MAIMONIDE (Moïse ), célèbre rabbin du 12° siècle, et l'un des plus savans hommes que les juifs aient produits, naquit à Cordoue en 1139. Il étudia sous les plus habiles maîtres, et en particulier sous Averroes. Après avoir fait de grands progrès dans les langues et dans les sciences il alla en Egypte, et devint médecin du sultan. Maimonide eut un grand crédit auprès de ce prince, et mourut comblé de gloire, d'honneurs et de richesses en 1209, à 70 ans. On a de lui 10 un excellent Commentaire en arabe sur la Mischne, qui a été traduit en hébreu et en latin, et imprimé avec la Mischne, Amsterdam, 1698, 16 vol. in - fol. Voyez JUDAS HAKKADOSCH; 2o un Abrégé du Talmud, en quatre parties, sous le titre de Iad Chazakha, c'est-à-dire Main forte cet Abrégé est écrit très-élégamment en hébreu, et passe chez les juifs pour un excellent ouvrage, Venise, 1550, 4 tom. in-fol.; 30 un traité intitulé More Nebochim, ou Nevochim, c'est-à-dire le Docteur de ceux qui chancellent : Maimonide le composa en arabe, mais un juif le traduisit en hébreu du vivant même de l'auteur; il est imprimé à Venise en 1551, in-fol.; Buxtorf en a donné une bonne traduction latine, 1629, in-4° : ce livre contient en abrégé la théologie des juifs, appuyée sur des raisonne mens philosophiques qui déplurent d'abord et firent grand bruit, mais qui furent dans la suite adoptés presque

généralement; 4° un ouvrage intitulé Sepher Hammilsoth, c'est-à-dire le Livre des préceptes, hébreu et latin, Amsterdam, 640, in-4° c'est une explication des 613 préceptes affirmatifs et négatifs de la loi. On a encore de Maimonide De Idololatriá, traduit par Vossius, Amsterdam, 1642, 2 vol. in-40; De rebus Christi, traduit par Genebrard, 1573, in-8°; plusieurs Épitres, et d'autres ouvrages qui ont acquis tant de réputation à ce célèbre rabbin, que les juifs l'appellent l'aigle des docteurs, et qu'ils le regardent comme le plus beau génie qui ait paru depuis Moïse le législateur. Maimonide est souvent cité sous les noms de Moses Egyptius, à cause de son séjour en Egypte; de Moses Cordubensis, parce qu'il était de Cordoue. On l'appelle aussi le rabbin Moré, c'est-à-dire le docteur, et il est souvent désigné par le nom de Rabbam, composé des lettres initiales R. M. B. M., par lesquelles ils désignent son nom entier, c'està-dire Rabbi Moïse, fils de Maimon. Les juifs ont coutume de désigner ainsi les noms de leurs fameux rabbins par des lettres initiales.

MAINARD. Voy. MAYNARD.

MAINE (LOUIS-AUGUSTE DE BOURBON, duc du), fils de Louis XIV et de madame de Montespan, naquit le 31 mars 1670. Il fut élevé par madame de Maintenon, qui eut la satisfaction de cultiver un esprit capable d'aimer et de sentir. Son génie se développa dès sa plus grande jeunesse. En 1677 madame de Maintenon fit imprimer le recueil de ses thèmes sous ce titre : OEuvres d'un jeune enfant qui n'a pas encore sept ans, que Louis XIV vit avec le plus grand plaisir. Tout ce qui concernait cet enfant l'intéressait extrêmement; aussi le combla-t-il de bienfaits: il fut colonel-général des Suisses et Grisons, fit plusieurs campagnes, et fut pourvu de la charge de grand-maître de l'artillerie en 1688. En 1714 il fut déclaré jouissant des honneurs, droits et prérogatives des princes du sang, et comme tel capable de succéder à la couronne après tous les princes du sang existans; mais les volontés des rois, qui contredisent les lois d'un état, cessent d'avoir leur exécution quand ils ne sont plus : il fut

seulement confirmé dans les honncurs

de prince du sang. Louis XIV l'avait aussi nommé surintendant de l'éducation de son successeur; mais cette clause de son testament n'eut pas non plus son exécution; au contraire, madame la duchesse du Main, petitefille du grand Condé, et qui en avait l'ambition, fut arrêtée en 1718, et conduite au château de Dijon. Le duc fut conduit à celui de Dourlens, et ils ne furent mis en liberté qu'en 1720. Le duc du Maine est mort le 14 mai 1736; la duchesse Anne-Louise-Bénédictine de Bourbon-Condé est morte en 1753, à 76 ans. Depuis son retour cette princesse ne s'était occupée que d'amusemens agréables dans son château de Sceaux, dont elle avait fait un séjour délicieux. Voy. les mémoires de madame Staal. Le duc du Maine eut pour enfans Louis-Auguste de Bourbon, prince de Dombes, mort en 1755, à 55 ans, et Louis-Charles de Bourbon, comte d'Eu, mort en 1775, à 74 ans, l'un et l'autre sans alliance.

MAINFERME (JEAN DE LA ), religieux de l'ordre de Fontevrauld, natif d'Orléans, dont on a en latin une défense de Robert d'Arbrisselles, fondateur de son ordre, dans laquelle il prétend que les Lettres qui portent le nom de Geofroi de Vendôme et de Marbodus sont supposées, et ont été écrites par Roscelin; mais les critiques n'ont point été persuadés par ses raisons cette défense a pour titre Bouclier de l'ordre de Fontevrauld naissant, 3 vol. in-8°. Il mourut en 1693, à 47 ans.

MAINFROY, fameux tyran de Si-cile, était fils naturel de l'empereur Frédéric II. Il fit empoisonner Conrad, fils légitime de cet empereur, et se rendit tuteur de Conradin, fils de Conrad. Mainfroy, à la faveur de cette tutelle, s'empara du royaume de Sicile, et enleva plusieurs places au saint Siége, ce qui le fit excommunier par les papes. Urbain IV appela ensuite Charles d'Anjou, frère du roi saint Louis, et lui donna l'investiture du royaume de Naples et de Sicile. La bataille se donna entre les deux concurrens dans la plaine de Bénévent, le 26 février 1266. Mainfroy y perdit la vie, après avoir troublé l'Italie pendant près de 11 ans.

MAINGRE ( JEAN LE). Voy. Bou

CICAUT.

MAINTENON (FRANÇOISE D'AUBIGNÉ, marquise de ), petite-fille de Théodore Agrippa d'Aubigné, d'une des meilleures maisons du Poitou, naquit à Niort le 8 septembre ( ou le 28 décembre selon l'abbé de Vertot) de l'an 1635, tandis que Constant d'Aubigné son père était dans les prisons de cette ville. Jeanne de Cardillac sa mère, fille de Pierre de Cardillac, gentilhomme bordelais, et gouverneur du château-Trompette, l'éleva avec soin dans la prison. Constant d'Aubigné étant sorti de prison, emmena sa femme et ses deux enfans en Amérique. C'est là que madame d'Aubigné donna à sa fille la plus excellente éducation, et lui forma l'esprit et le cœur. Elle lui faisait lire les Vies de Plutarque, et Paccoutumait de bonne heure à penser sensément. Elle lui prescrivait souvent de . petites compositions pour former son style, et pour lui faciliter ce travail elle l'obligeait quelquefois d'écrire à ses parens. Constant d'Aubigné étant mort en 1647, sa veuve revint en France avec son fils Charles d'Aubigné et sa fille. Madame de Villette sa belle-sœur en eut pitié, et prit chez elle la petite d'Aubigné, qu'elle éleva dans la religion calviniste. Sa mère, qui était zélée catholique, engagea madame de Neuillant sa parente d'obtenir un ordre de la cour pour se la faire rendre. Cette dame n'oublia rien pour l'instruire dans la religion catholique. Elle la mit au couvent des ursulines de Niort, qui par leurs instructions et leurs caresses vainquirent son aversion, et la rendirent catholique. Madame de Villette,informée de ce changement, ne voulut plus payer sa pension; les ursulines obligèrent madame d'Aubigné de reprendre sa fille. Elles vinrent alors toutes les deux à Paris, pour solliciter un procès touchant la baronnie de Surinau, qui avait appartenu à Constant d'Aubigné, et qu'elles voulaient recouvrer; ce qui leur donna occasion de connaître Scar. ron. Peu de temps après madame d'Aubigné mourut. Madame de Neuillant mit la jeune d'Aubigné aux ursulincs de la rue Saint-Jacques, d'où elle la faisait venir chez elle, et continuait de la mener chez Scarron, qui

finit par l'épouser (en 1651). Mademoiselle d'Aubigné fut plutót son amie et sa compagne que son épouse. Elle avait au suprême degré le don de la conversation, et sut par son esprit, par sa modestie et par sa vertu, se faire estimer et respecter de toutes les personnes qui venaient chez Scarron, c'est-à-dire de tout ce qu'il y avait de plus distingué en talens, en naissance et en mérite. Scarron étant mort le 27 juin 1660, sa veuve retomba dans la misère Elle avait alors tout l'éclat de la beauté, un air noble, et toutes les qualités du cœur et de l'esprit que l'on estime et que l'on recherche le plus dans les personnes du sexe. La pension qu'avait Scarron lui fut donnée par ordre de la reine-mère; mais elle la perdit à la mort de cette princesse : elle employa tous ses amis et toutes ses protections pour se la faire rétablir; elle ne put rien obtenir. Le roi fut même si rebuté du grand nombre de placets qu'on lui présentait à ce sujet, qu'il dit : « Entendrai je toujours parler de la veuve Scarron? » Enfin madame de Montespan se chargea elle-même de présenter un placet au roi : « Quoi ! s'écria le roi, encore la veuve Scarron! n'entendraije jamais parler d'autre chose? - En vérité, Sire, dit madame de Montespan, il y a long-temps que vous ne devriez plus en entendre parler. »> La pension fut accordée; madame Scarron alla remercier madame de Montespan, qui fut si charmée des grâces de sa conversation qu'elle la présenta au roi. On rapporte que le roi lui dit : « Madame, je vous ai fait attendre bien long-temps; mais vous avez tant d'amis, que j'ai voulu avoir seul ce mérite auprès de vous. » Dans la suite. madame de Montespan, voulant cacher la naissance des enfans qu'elle allait avoir du roi, jeta les yeux sur madame Scarron, comme sur la personne la plus capable de garder le secret et de les bien élever. Celle-ci s'en chargea par ordre de sa majesté, et en devint la gouvernante. Elle mena alors une vie dure, gênante et retirée, avec sa pension de deux mille livres seulement, et le chagrin de savoir qu'elle ne plaisait point au roi. Ce prince avait un certain éloignement pour elle. Il la regardait comme un bel esprit; et, quoiqu'il en eùt beaucoup lui

même, il ne pouvait souffrir ceux qui voulaient le faire briller. Quand il parlait de madame Scarron à madame de Montespan, ilme la nommait jamais que votre bel-esprit. Ses enfans grandirent, et on les fit venir à la cour. Le roi cut alors occasion de parler quelquefois à madame Scarron. Il lui trouva tant de sens, de grâces et de douceur, qu'il revint peu à peu de l'éloignement qu'il avait pour elle. Ii lui marqua même son estime d'une manière particulière : jetant les yeux sur l'état des pensions, il vit deux mille francs pour madame Scarron, il les raya et mit deux mille écus. Le petit duc du Maine contribua aussi beaucoup à le faire revenir de ses préventions. Le roi jouait souvent avec lui; content de l'air de bon sens qu'il mettait jusque dans ses yeux, et satisfait de la manière dont il répondait à ses questions : « Vous êtes bien raisonnable, lui dit-il un jour. Il faut bien que je le sois, répondit l'enfant, j'ai une gouvernante qui est la raison même. Allez, reprit le roi, allez lui dire que vous lui donnez cent mille francs pour vos dragées.» Quelque temps après ce jeune prince fut mené aux eaux de Baréges par madame Scarron. Elle écrivait alors directement au roi pour lui rendre compte de tout: ses lettres lui plurent beaucoup. « Je n'aurais jamais cru, disait-il, qu'un bel-esprit pût si bien écrire. ». C'est apparemment ce qui a fait dire qu'elle avait commencé à plaire à Louis XIV, par une lettre qu'elle lui écrivit au nom de madame de Montespan ; mais c'est un conte fait à plaisir madame de Montespan écrivait des lettres an moins aussi bien que madame de Maintenon, et même que madame de Sévigné. De retour à la cour elle gagna peu à peu la confiance du roi, et profita de ses premiers bienfaits pour acheter en 1674 la terre de Maintenon deux cent cinquante mille livres, et en prit le nom; le roi affecta même de l'appeler trois ou quatre fois la marquise de Maintenon. On fit beaucoup de railleries à ce sujet ; mais elle feignit de les ignorer et ne signa plus que la marquise de Maintenon. Ce changement de nom lui fut très-avantageux : il fit oublier le nom de la veuve Scar ron, et on ne la connut plus que sous celui de marquise de Maintenon. CoT. III.

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pendant elle avait souvent des tracas◄ series avec madame de Montespan; le roi les avait souvent réconciliées. Pour se raccommoder avec madame de Montespan, elle lui dédia un petit recueil des thêmes du duc du Maine, sous le titre d'OEuvres diverses d'un auteur qui n'a pas encore sept ans. Son Epitre dédicatoire est d'une délicatesse admirable, et passe avec raison pour une des plus belles qui aient jamais été faites. Madame de Maintenon devint peu après dame d'atours de madame la dauphine, et s'acquit presque toute la confiance du roi. Enfin, après la mort de mademoiselle de Fontanges, elle fut dans la plus grande faveur et dans la plus grande intimité avec Louis XIV, et M. de Harlai, archevêque de Paris, benit cette union en présence du confesseur de ce prince et de deux autres témoins, Bontems et Monchevreuil. Il y a sur ce mariage un petit livre assez rare, intitulé Entretiens de Louis XIV et de madame de Maintenon, sur leur mariage, Marseille, 1710, in212. Depuis ce temps sa vie, son crédit, son rang et tout ce qu'elle a fait est connu de tout le monde. Elle protégea les gens de lettres, et engagea Louis XIV à fonder dans le village de Saint-Cyr, situé à une lieue de Versailles, une communauté de 36 dames religieuses et de 24 sœurs converses, pour élever et instruire gratis 300 jeunes demoiselles. Ces demoiselles, pour y être reçues, doivent faire preuve de quatre degrés de noblesse du côté paternel, et être âgées de plus de sept ans et moins de douze. Elles n'y peuvent demeurer que jusqu'à l'âge de 20 ans et trois mois. Le roi dota cette maison de. 40,000 écus de rente; et le bâtiment, dont le dessin est de Mansard, fut achevé en 1686. C'est dans cette maison que madame de Maintenon se retira après la mort de Louis XIV. Elle en fut la directrice et comme la supérieure, et y mourut en de grands sentimens de piété le. 15 avril 1719, à 84 ans. On y voit soa épitaphe en français, composée par l'abbé de Vertot. M. de la Beaumelle a donné en 1755 les Lettres de madame de Maintenon en 9 vol. in-12, et 6 vol. de Mémoires pour servir à son his toire, etc.; le tout a été réimprimé en 12 vol. petit in-12: ces Lettres sont

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curieuses et intéressantes, mais il y en
beaucoup d'inutiles : il y a aussi dans
les Mémoires des anecdotes curieuses;
mais elles sont souvent fausses, indé-
centes, obscènes et d'une critique pu-
trée et licencieuse. Madame de Main-
tenon n'avait qu'un frère,
que son
petit génie empêcha Louis XIV de faire
maréchal de France; il ne fut que
lieutenant -- général, gouverneur du
Berri, et assez souvent possesseur.de
sommes assez considérables pour éta-
ler les airs d'un favori. Sur la fin de
ses jours il se retira dans une com-
munauté qu'il édifia par sa conver-
sion. Madame de Maintenon lui laissa
dix mille livres de rente, et se chargea
de la régie de ses biens et du paiement
de ses dettes. Il mourut en 1703;il
n'avait qu'une fille, Françoise d'Au-
bigné, que madame de Maintenon
maria en 1698 au duc de Noailles. Le
père de madame de Maintenon avait
une sœur, Artemise d'Aubigné, qui
épousa Benjamin de Valois, marquis
de Villette, dont madame de Mainte-
non maria la petite-fille, Marthe-Mar-
guerite, à Jean-Anne de Tubière,
marquis de Caylus, qui fut mère de
M. le comte de Caylus (Voy. Caylus),
et dont on a imprimé les Souvenirs en
1770, în-8°, qui contiennent quel-
ques anecdotes assez curieuses.

MAINUS (JASON), célèbre jurisconsulte, naquit à Pesaro en 1435. Il enseigna le droit avec tant de réputation qu'il eut jusqu'à 3000 disciples, et

Louis XII, roi de France, étant que en Italie, honora son école de sa présence. 11 mourut à Padoue le 22 mars 1519, à 84 ans. On a de lui des Commentaires sur les Pandectes et sur le code de Justinien, in-fol., et d'autres ouvrages; ils ne sont pas fort estimés. chevalier MAINVILLIERS ( S. S., de), français de nation, et auteur de la Pétréade, ou Pierre-le-Créateur, poëme, Amsterdam, 1763, en un vol. in 80, a fait à pied de grands voyages. Il arriva de cette manière de Pétersbourg à Stolzemberg, près de Danzick, le 12 juin 1776, et fut trouvé mort le lendemain dans son lit. Le sieur Nooz, receveur des accises, fit une quête pour le faire enterrer convenablement,

et

il le fut le même jour dans le cimetière des catholiques de l'église de Nakel.

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MAIOLI (SIMON), né à Ast, fut évêque de Voltour, dans le royaume de Naples, et se démit de son évêché à cause de son grand âge en. 1597; il est auteur d'une compilation sur la physique,intitulée Dies caniculares, 1619, in-fol., traduite en français par de Rosset, 1643, in-4°. Georges Draudius l'a continuée, et cette continuation est aussi oubliée que l'ouvrage de Maioli, qui eut cependant une grande vogue quand il parut.

MAIRAUT (ADRien-Maurice),savant littérateur de Paris, a aidé l'abbé Desfontaines dans ses Jugemens sur quelques écrits modernes. Sa critique judicieuse le rendait propre à ce genre d'ouvrage. Il a cependant donné seul Relation de ce qui s'est passé dans l'empire de Maroc, depuis 1727 jusqu'en 1737, Paris, 1742, in-12; une excellente traduction de Calpurnius et Némésien, avec le texte à côté; des notes, et un Discours sur l'Églogue, Bruxelles, Paris, 1744, in-12. Comme il n'y a pas mis son nom, quelquesuns ont attribué cette traduction à M. Richer, auteur des Fables; mais c'est une erreur. L'auteur est mort deux ans après avoir fait paraître cette traduction, sur laquelle il avait publié une Lettre pour répondre à des critiques.

MAIRAN (JEAN-JACQUES D'ORTOUS DE), né à Béziers en 1678, fut secrétaire de M. le duc d'Orléans, de l'a cadémie française, de celle des sciences, et de plusieurs autres académies étrangères. Il mourut à Paris le 20 février 1770. Il a donné un Traité de l'aurore boréale en 1733, qui a reparu fort augmenté en 1754, in-4°; Dissertation sur la glace, 1749, in-12; Lettres sur les forces vives, in-12; ses Opuscules contenant ses Lettres sur la Chine, l'Origine de la fable, etc., in-So; Eloges des académiciens, à la suite de ceux de M. de Fontenelle, 1747, in-12.

MAIRE (GUILLAUME LE) né dans le bourg de Baracé en Anjou, fut élu évêque d'Angers en 1290. 11'eut part aux affaires les plus importantes de son temps, assista au concile-général de Vienne en 1311, et mourut en 1317. On a de lui 1° un Mémoire contenant ce qu'il convenait de régler au concile de Vienne, qui se trouve dans Raynaldus, sans nom d'auteur; 20 un Journal

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