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4o De inferno, etc. Il croyait à la métempsycose et soutenait bien d'autres paradoxes. Le célèbre Leibnitz lui fit l'épitaphe suivante :

Nil patre inferior jacet hic Helmontius alter,

d'hôtel de la reine, afin de profiter du
loisir lui donnait cette charge pour
que
s'adonner tout entier à l'étude et aux
actes d'humanité et de bienfaisance,
qui l'ont fait considérer, aimer et esti-
mer, lui et son épouse, de tous ceux

Qui junxit varias mentis et artis opes! qui les connaissaient. Il est mort en

Per quem Pythagoras et cabbala sacra revixit,

Elæusque, parat qui sua cuncta sibi.

Il ne faut pas le confondre avec le baron de Van-Helmont, qui était de la secte des Trembleurs.

HÉLOISE. Voy. ABELARD. HELSHAM (RICHARD), célèbre professeur de médecine et de physique dans l'université de Dublin, est auteur d'un Cours de physique expérimentale, imprimé après sa mort. Cet ouvrage est très-estimé des Anglais.

HELTSOKADE (NICOLAS), peintre, né à Nimègue en 1613, a travaillé en France, mais surtout à Venise et à Rome. Il peignait l'histoire en grand. Ses figures sont d'un bon goût.

HELVÉTIUS ( ADRIEN ), célèbre médecin, né en Hollande, d'un habile médecin hollandais, après avoir étudié la médecine à Leyde, vint, à Paris, où il s'acquit une grande réputation par ses remèdes. C'est lui qui introduisit en France l'ipécacuanha contre les dyssenteries. Il tenait d'abord ce remède secret; mais il eut ordre de le rendre public, et fut gratifié par le -roi d'une somme de mille louis d'or. II devint inspecteur général des hôpitaux de Flandre, médecin de M. le duc d'Orléans, régent, etc., et mourut à Paris le 20 février 1727, à 65 ans. On a de lui un Traité des maladies les plus fréquentes et des remèdes spécifiques pour les guérir, dont la meilleure édition est celle de 1724, 2 vol. in-8°, et d'autres ouvrages. Jean-Claude Adrien Helvétius son fils, médecin de la reine, conseiller d'état, inspecteur des hôpitaux militaires, des académies des sciences de France, d'Angleterre, de Prusse, de Florence et de Bologne, mort en 1755, à 70 ans, est auteur de l'Economie animale, in-8°; de Principia phy*sico-medica, 2 vol. in-8°, et de plusieurs autres ouvrages.

HELVETIUS (CLAUDE), fils de Jean, quitta une place de fermier-général pour prendre une charge de maître

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1772; l'ouvrage de l'Esprit, qu'il mit au jour en 1758, in-4o, ou trois vol. in-12, lui causa beaucoup de chagrins. Il fut même obligé de se défaire de sa charge. On a publié depuis sa mort un fragment d'un poëme sur le bonheur, qu'il n'a pas achevé,in-8°; De l'homme, 2 vol. in-8°.

HELVICUS (CHRISTOPHE), célèbre professeur en théologie, en grec et en langues orientales à Giessen, naquit à Spredlingen, le 26 décembre 1581, où son père était ministre. Il savait l'hébreu si parfaitement, qu'il le parlait avec autant de facilité que sa langue naturelle. Les Tables chronologiques qu'il publia sous le nom de Théâtre historique et chronologique, Francfort, 1666, in-fol., ont été très-estimées, quoiqu'elles ne soient pas exemptes de fautes, et que l'auteur y adopte les imaginations du faux Bérose, d'Annius de Viterbe. On a encore d'Helvicus Synopsis historiæ universalis ad annum 1612, 1637, in-4°, etc. Il s'était marié en 1610, et mourut le 10 septembre 1616, à la fleur de son âge.

HELVIDIUS, fameux arien du 4* siècle, disciple d'Auxence, soutenait qu'après la naissance de J.-C. la sainte Vierge avait vécu avec saint Joseph comme son mari, et qu'elle en avait eu des enfans. Il condamnait aussi la virginité, et enseignait plusieurs autres erreurs. Saint Jérôme a écrit contre lui.

HÉLYOT (PIERRE, OU LE PÈRE HipPOLYTE), pieux et savant religieux picpus du tiers-ordre de saint François, naquit à Paris en 1660. Il se distingua dans son ordre par ses talens, et fut élevé à divers emplois. Il mourut à Picpus, près de Paris, le 5 janvier 1716, à 56 ans. Son principal ouvrage est l'Histoire des ordres monastiques religieux et militaires, 1714 et suiv., en 8 vol. in -4°. C'est l'ouvrage le plus complet et le plus exact que nous ayons sur les ordres religieux. Il en a paru un abrégé à Amsterdam, 1721, 4 vol. in-8° pour les religieux, et 4 vol.

in-80 pour les militaires. Le père HéJyot est auteur du Chrétien mourant, et de plusieurs autres livres de piété.

HEMELAR (JEAN), habile antiquaire, natif de la Haye en Hollande, fut chanoine d'Anvers au 17e siècle, On a de lui, 1o un livre intitulé Expositio numismatum imperatorum romanorum à Julio Cæsare ad Heraclium, è museo Arschotano, Amsterdam 1738, in-4°, qui est très-rare, quoiqu'il s'en soit fait plusieurs éditions; 20 Poemata multa sparsim edita, et d'autres ouvrages; l'auteur vivait encore en 1639.

HÉMERË (CLAUDE), habile docteur et bibliothécaire de Sorbonne au 17e siècle, est auteur de plusieurs ouvrages estimés, dont le plus connu est intitulé De academiá parisiensi, qualis primò fuit in insula et episcoporum scholis, 1637, in-4°; De scholis publicis, 1633, in-8°; Augusta-Viromanduorum, Parisiis, 1643, in-4°. Il Inourut à Saint-Quentin, dont il était chanoine.

HEMMERLINUS(Félix MALLEOLUS), chanoine et chantre de Zurich en 1428, fut mis en prison pour affaires d'état ses Opuscules en 2 parties sont très-rares, l'un et l'autre in-fol., sans indication de lieu et d'année, en caractères gothiques; la première est plus rare que la seconde. Dans la première on trouve Dialogus de nobilitate et rusticitate, etc.; dans la seconde, Tractatus contra validos mendicantes, Beghardos et Beghinos, monachos, etc. Le tout d'un ton facétieux. HEMMINGIUS (NICOLAS), savant théologien danois, naquit en 1513 dans l'ile de Laland, d'un père qui était forgeron. Il fut fait ministre, puis professeur d'hébreu et de théologie à Copenhague, et ensuite chanoine de Roschild. On le soupçonnait d'avoir du penchant pour le calvinisme, ce qui lui attira des affaires de la part des luthériens. Il devint aveugle quelques années avant sa mort, arrivée le 23 mai 1600. On a de lui plusieurs ouvrages qui ne sont pas estimés, excepté ses Opuscules théologiques dont on fait cas, et qui furent imprimés à Genève en 1564, in-fol.

HEMSKERCK (MARTIN), peintre et graveur hollandais, né dans le village de son nom, fit le voyage de Rome, et T. III.

s'habitua à Anvers. Il entendait peu le clair-obscur, et sa manière était séche. On trouve de lui plus d'estampes que de tableaux. Il est mort en 1574, à 76

ans.

teur de Salamanque et théologien scoHENAO(GABRIEL DE), jésuite, docEspagne avec réputation, et mourut lastique au 17e siècle, enseigna en en 1704, à 93 ans. Ses ouvrages sont en 11 vol. in-fol., en latin, dont les deux premiers traitent du Ciel empyrée; le troisième de l'Eucharistie; les trois suivans du sacrifice de la messe ; les 7, 8e et ge de la Science moyenne; et les deux derniers des antiquités de Biscaye, sous ce titre, Biscaya illustrata. On a encore quelques autres petits ouvrages de ce jésuite.

HENAUT, ou plutôt HESNAULT (JEAN), poète français et receveur des tailles en forêts, était fils d'un boulanger. Ses poésies lui acquirent une grande réputation. On estime surtout son fameux sonnet sur l'avorton et sa traduction en vers du commencement de Lucrèce. C'est lui qui forma à la poésie madame des Houlières, qui le surpassa dans la suite. Il était attaché à M. Fouquet, surintendant des finances. Ce ministre, qui était son protecteur, ayant été disgracié, Henault fit un sanglant sonnet contre M. de Colbert, qu'il croyait avoir contribué à la ruine de M. Fouquet. M. Colbert, à qui on parla de ce sonnet, demanda s'il n'y avait rien contre le roi: on lui dit que non. « Cela étant, dit-il, je n'en veux point du mal à l'auteur.» Cette réponse fit rougir Hénault; il tácha de supprimer son sonnet, mais il y en avait trop de copies. Il mourut à Paris, après avoir reconnu ses erreurs sur la religion, en 1682, laissant une filles Le Recueil de ses poésies, imprimé en 1670, in-12, contient plusieurs sonnets, entre autres celui de l'avorton, fait à l'occasion de l'aventure arrivée à mademoiselle de Guerchi. Comme ce recueil n'est pas commun, et que le sonnet est fameux, on ne sera pas faché de le voir ici :

Toi qui meurs avant que de naître,
Assemblage confus de l'être et du néant,
Triste avorton, informe enfant,
Rebut du néant et de l'être;"
Toi que l'amour fit par un crime,

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Et que l'honneur defait par un crime à son tour,
Funeste ouvrage de l'amour,

De l'honneur luneste victime,
Donne fin aux remords par qui tu t'es vengé,
Et du fond du néant où je t'ai replongé,
N'entretiens point l'horreur dont ma faute
est suivic.

Deux tyrans opposés ont décidé ton sort: L'amour malgré l'honneur t'a fait donner la vie;

L'honneur malgré l'amour t'a fait donner la

mort.

Des Lettres en vers et en prose, une Historiette en vers de l'acte 2 et de l'acte 4 de la Troade de Sénèque, et du second chœur de Thieste. On dit qu'il avait traduit tout le poëme de Lucrèce, mais qu'il brùla sa traduction à la sollicitation de son confesseur. Quoi qu'il en soit, il ne nous en reste que les cent premiers vers, que ses amis avaient copiés dans le Furetierana, et dans le recueil de la Monnaie.

thériens et les Calvinistes; mais bien loin d'y réussir, il s'attira la haine des deux partis, comme il arrive ordinairement aux médiateurs. En 1645 il épousa une fille très-vertueuse dont il eut 13 enfans. Il mourut le 27 juin 1671, à 55 ans. Ses principaux ouvrages sont 1° Dissertatio de majestate civili, in-40; 2o De cultu creaturarum et imaginum, in-4°; 3° De libertate arbi tri, in-4°; 4° De officio boni principis, pique subditi, in-12; 50 De poenitentiá lapsorum,in-4o;6oCompendium sacræ theologiæ, in-8°; 70 De veritate religionis christianæ, in-12; 8° Institutiones theologica, in-4o; 9o Historia ecclesiastica et civilis, in-4o, etc.

HENLEY (ANTOINE), fut élevé à Oxford: son goût pour les anciens poètes influa sur la conduite de sa vie. Tibulle était son modèle; même indolence, même galanterie, même imagination, même humanité, même HÉNAUT(CHARLES-JEAN-FRANÇOIS), générosité. Il épousa la sœur de la com

né à Paris en 1685, fut président ho-
noraire au parlement, surintendant de
Ja maison de madame la dauphine, et
mourut à Paris le 24 novembre 1770.
Il avait été reçu de l'académie fran-
çaise en 1723. Son Abrégé chronologi-
que de l'histoire de France, Paris,
1768, 2 vol. in-4, ou 3 vol. in-8°, a
fait sa réputation. Il en doit l'idée à
l'Histoire de France de Marcel. Ces
vers de Voltaire le caractérisent bien :

Les femmes l'ont pris fort souvent
Pour un ignorant agréable;
Les gens en us, pour un savant,
Et le Dien joufflu de la table

Pour un connaisseur si gourmand, etc.
Il a fait une tragédie de François 11,
qui n'est autre chose qu'une histoire
dialoguée; le Réveil d'Epimenide, im-
primés l'un et l'autre en 1968, 2 vol.
in-12, et quelques ouvrages de société,
tel's que le Temple des chimères; M-
rius T., sous le nom de M. de Caux;
Cornélie, vestale. Il avait épousé en
1714 mademoiselle le Bas de Montar-
gis, dont il n'a point eu d'enfans.

HENICHIUS (JEAN), célèbre professeur de philosophie et d'hébreu, puis de théologie à Rintel, au pays de Hesse, était fils d'un ministre de Winhusen, et naquit en 1616. Henichius avait beaucoup de candeur et de modération, et désirait ardemment de réunir les Lu

tesse Pawler, qui lui apporta une fortune de 30,000 livres sterling, et qui changea son caractère gai en un plus sérieux. Il fut député en 1698 au parlement, où il fit voir un grand zèle pour la liberté ; il s'occupa aussi beaucoup de musique, et mourut en août 1711. Il n'a pas mis son nom à ses écrits, mais il a fourni plusieurs morceaux aux auteurs du Tatler et du Medley.

HENLEY (JEAN), surnommé l'orateur, était dans l'état ecclésiastique. 11 est mort le 14 octobre 1756, à 64 ans, étant né à Melton, dans le comté de Leicester, le 3 août 1692. Il a traduit en anglais les Lettres de Pline, différens ouvrages de l'abbé de Vertot; le

Voyage d'Italie de Montfaucon, in-fol.; mais ses Sermons sont ce qui a fait sa réputation. Il était non-conformiste, et prêchait le dimanche sur la théologie, et le mercredi sur toutes sortes de sciences. Chaque auditeur lui payait un schelling; aussi sa chaire était-elle couverte de velours et dorée. Pope', dans sa Dunciade, lui donne le titre de tonneau doré, parce qu'on nomme ordinairement tonneau la chaire d'un non-conformiste.

HENNINGES (JEAN), Savant théologien allemand, né en 1668, fut pasteur et professeur de théologie à Helmstast, où il mourut en 1746. Ses principaux

ouvrages sont 10 Dissertationes súper. selecta quædam sanctæ Scripturæ oracula, 3 vol.; 2o Jonas carmine latino redditus.

HENNINGES (JEROME), historien du 16e siècle, s'est distingué dans les généalogies. On a de lui 10 Theatrum genealogicum, Magdebourg, 1598, 6 vol. in-fol. Le 6me, qui comprend la maison de Saxe, est le plus rare...

HENNUYER ( JEAN), évêque de Lisieux, mort en 1577, s'opposa au massacre des huguenots dans son diocèse à la Saint-Barthélemi, Le roi, loin de le blâmer, donna à sa fermeté les éloges qu'elle méritait: et sa clémence, plus efficace que les sermons, les livres et les soldats, changea le cœur de presque tous les calvinistes: ils firent abjuration entre ses mains. Il avait été confesseur de Henri II, et évêque de Lodève avant d'être à Lisieux.

HENRI Ier, surnommé l'Oiseleur, parce qu'on le trouva à la chasse de l'oiseau lorsqu'on lui apporta les ornemens de la royauté, était fils d'Othon, duc de Saxe, et de Luitgarde, fille de l'empereur Arnould. Il naquit en 876, et succéda à Conrad, roi de Germanie,. son beau-frère, en 919. Il fit des lois très-sages, en réunissant les seigneurs allemands, divisés, fit batir et fortifier des villes; réduisit à la raison Arnoul le-Mauvais, duc de Bavière, vainquit les Bohèmes, les Esclavons et les Danois, remporta une grande victoire à Mersburg sur les Hongrois, en 934, et envahit le royaume de Lorraine sur Charles-le-Simple. Malgré tant de suc-, cès, il ne prit jamais le titre d'empereur, quoiqu'il en eût toute l'autorité; il se contenta du nom de roi. Il mourut le 2 juillet 936, après un règne de 17 ans, laissant de Mathilde, sa seconde femme, trois fils: Othon, qui lui succéda; Henri, duc de Bavière, et Brunon, archevêque de Cologne.

HENRI II, dit le Boiteux, l'apótre des Hongrois et le saint,, naquit en 977, dans le château d'Abunde, sur le Danube. Il était de la maison de Saxe, duc de Bavière, et petit fils du duc Henri, frère d'Othon, ler, 11 fut élu empereur après la mort d'Othon III,' le 6 juin 1962. If fonda l'évêché de Bamberg en 1006, défit le duc de, Bayière, 'calma les troubles d'Allemagne, chassa les Grecs et les Sarrasins de la

Calabre et de la Pouille, et leur enleva plusieurs places en Italie. Il fut couronné empereur à Rome le 14 février 1014, par le pape Benoit VIII, qu'il avait rétabli sur son siége, et mourut saintement le 13 juillet 1024, à 57 ans, sans laisser de postérité, ayant toujours yécu dans le célibat avec sainte Cunégonde sa femme, fille de Sigefroi, comte de Luxembourg. Conrad II lui succéda.

HENRI III, le Noir, duc de Franconie, fut empereur après la mort de Conrad II, son père, en 1039, à l'âge de 22 ans. Les Bohèmes, comptant tirer avantage de sa jeunesse, refusèrent de lui payer le tribut accoutumé; mais il les soumit, après avoir pris leur duc Uladislas. Il remit Pierre, roi de Hongrie, sur le trône, en 1043; fit déposer à Rome, dans un concile, Benoit X, Silvestre III, et Grégoire IV, en 1046; après quoi Sugger, évêque de Bamberg, fut élu pape sous le nom de Clément II. C'est de ce dernier que Henri reçut à Rome sa couronne impériale avec sa femme Agnès, le jour de Noël de la même année 1046. Il mit ensuite à la raison quelques petits princes d'Italie, attaqua les comtes de Hollande et de Frise, et fit la guerre aux Hongrois qui avaient crevé les yeux à leur roi Pierre. C'est par sa faveur que Brunon son cousin, évêque de Toul, fut élu pape sous le nom de Léon IX. Henri mourut à Bottenfeld en Saxe, le 5 octobre 1056, à 39 ans.

HENRI IV, le Vieil et le Grand, empereur d'Allemagne, succéda à son père Henri-le-Noir,en 1056, à l'âge de 5 ans, sous la tutelle d'Agnès, sa mère, qui prit soin du gouvernement jusqu'en 1062. Henri gouverna par lui-même à 13 ans. Il soumit la Saxe en 1075 et se rendit redoutable à toute l'Europe. C'est alors que commença la fameuse querelle entre les papes et les empereurs, à l'occasion des investitures des bénéfices. Les choses furent portées aux dernières extrémités de part et d'autre. Le pape Grégoire VII excommunia Henri, le déclara déchu de la dignité royale, exempta ses sujets du serment de fidélité, et souleva contre lui les seigneurs d'Allemagne, qui obligèrent l'empereur de se faire absoudre. Ii alla en Italie dans la plus rude saison de l'hiver, se présenta au pape à

Canossa, dans l'état le plus humiliant, en l'an 1077, et reçut enfin son absolution, après avoir promis tout ce que le pape exigeait de lui; mais quinze jours après, revenu d'un coup si imprévu, il viola sa promesse, et se prépara à tirer Vengeance de Grégoire VII. Les seigneurs allemands, attachés au pape, élurent aussitôt pour roi Rodolphe, duc de Souabe. L'empereur de son côté fit élire pape, ou plutôt anti-pape, son chancelier Guibert, évêque de Ravenne, qui prit le nom de Clément III. Après divers succès, Rodolphe perdit la vie dans une sanglante bataille, le 15 octobre 1080, et comme on vint dire à l'empereur qu'on lui préparait un sépulcre magnifique: «Je voudrais, répondit-il, , que tous mes ennemis fussent enterrés aussi magnifiquement. » Herman de Luxembourg, comte de Salmes, fut ensuite élu empereur par les ennemis de Henri; mais sa fin, non plus que celle de quelques autres, ne fut pas heureuse. L'empereur eut beaucoup plus à souffrir de ses propres enfans. Conrad, son fils, qu'il avait laissé on Italie pour faire la guerre à la com→ tesse Mathilde, se révolta contre lui, et se fit sacrer roi d'Italie par le pape Urbain II en 1093. Après la mort de Conrad, arrivée en 1101, Henri, autre fils de l'empereur, sollicité par le pape Pascal, prit les armes contre son père, et se fit couronner empereur en 1105. Ayant échoué dans ses entreprises contre son fils, et réduit aux dernières extrémités, il demanda à l'évêque de Spire une prébende laïque dans son église,lui représentant qu'ayant étudié, et sachant chanter, il ferait l'office de lecture ou de sous-chantre; elle lui fut refusée, et il mourut à Liège l'année suivante, le 7 août 1106, à 55 ans, après en avoir régné quarante-neuf, et fut privé de la sépulture ecclésiastique pendant cinq ans. C'était un prince courageux et spirituel, honnête, clément,et doué des plus belles qualités. Il se trouva en personne à soixantefeux batailles; mais il aimait trop ses plaisirs et souffrait que ses ministres abusassent de son autorité. Henri Vi ; son fils lui succéda.

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HENRI V, le Jeune, empereur d'Al lemagne, succéda à son père Henri-leVieil en 1106. Il défit les Polonais et les autres princes, qui ne voulaient

pas le reconnaître; passa en Italie en Ho, se saisit du pape Pascal II, le retint en prison et l'obligea de lui accorder les investitures, jusqu'à ce que Pascal, ayant été remis en liberté, cassa ce qu'il avait fait. L'empereur fit alors élire anti-pape Maurice Bourdin, sousle nom de Grégoire VIII; mais se voyant excommunié par les successeurs de Pascal,et les Saxons s'étant révoltés, il craignit de mourir aussi misérable que son père, et renonça aux investitures dans l'assemblée de Worms le 23 septembre 1112. Par ce concordat les terres de l'église furent affranchies de la suzeraineté de l'empire, et il ne resta aux empereurs que le droit de décider, dans le cas d'une élection douteuse, celui des premières prières et le droit de main-morte qu'Othon IV fut obligé d'abandonner. Il mourut à Utrecht le 23 mai 1125, à 44 ans, sans laisser de postérité.

HENRI VI, le Sévère, empereur d'Allemagne, succéda à son père Frédéric-Barberousse en 190. Il se fit couronner à Rome l'année suivante, et passa dans la Pouille pour faire valoir les droits que Constance, son épouse, fille posthume de Roger, roi de Naples et de Sicile, avait sur ces royaumes, dont Tancrède s'était emparé. Après quelques succès, il fut obligé de se retirer, laissant à Salerne l'impératrice Constance, qui fut livrée à Tancrède. Celui-ci étant mort en 1194, Henri s'empara de ses états, renferma Sibylle, sa veuve, avec ses filles, dans une prison, creva les yeux à son fils, encore enfant, et le rendit eunuque, traita si cruellement les habitans de Palerme, et les seigneurs qui avaient pris le parti de Tancrède, qu'il fut surnommé le Sévère et le Cruel. 11 mourut à Messine le 28 septembre 1197, étant excommunié par le pape, pour avoir distribué les biens de l'église à ses partisans, et parce qu'il avait arrêté prisonnier Richard, roi d'Angleterre, qui revenait de la TerreSainte. Frédéric II, son fils, lui succéda.

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et

HENRI VII, duc de Luxembourg, fut élu empereur en 1309, et succéda à Albert fer. Il ne fut couronné à Rome en 1312, par les députés du pape Clément V, que parce qu'il força toutes les villes d'Italie et Rome

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