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1717, âgé de 61 ans. On publia en 1753 un roman sous le titre de ses Mémoires, in-12.

LANGBAINE (GÉRARD), savant écrivain anglais, natif de Barton Kirke, dans le Westmoreland, devint docteur en théologie et garde des archives de l'université d'Oxford. Il fonda une école dans le lieu de sa naissance, et mourut le 10 février 1657, à 50 ans. On a de lui plusieurs ouvrages dans lesquels on remarque beaucoup d'érudition. Les plus connus sont 10 une édition de Longin en grec et en latin, avec des notes; 20 un Prologue latin sur le livre de Jean Check, De rebellione; 3° Foederis scotici examen, en anglais, 1644, in-4°; 4o une Traduction en anglais de l'Examen du concile de Trente, par Chemnitius; 50 l'Histoire des poètes dramatiques anglais, Oxford, 1691, in-8°; de l'Hermaphrodite nouvelle, qu'on croit être la traduction du Galant Hermaphrodite de Chavigny. Gérard Langbaine, son fils, fut aussi un habile homme.

:

LANGE (JEAN), très-habile médecin allemand, né à Leewenberg en Silésie l'an 1485, exerça la médecine à Heidelberg avec distinction, et fut médecin de quatre électeurs palatins. Il mourut à Heidelberg le 21 juin 1505, à 80 ans. Le plus estimé de ses ouvrages est Epistolarum medicinalium opus miscellaneum, 1589, in-8° livre rempli d'une rare érudition, et dont la lecture est utile à tous ceux qui veulent apprendre l'histoire de la nature. Il y a un autre savant naturaliste suisse, nommé Charles-Nicolas Lange, qui a donné en latin Historia lapidum figuratorum Helvetia, Venetiis, 1708, in-40; Origo eorumdem, Lucerna, 1706, in-4; Methodus testacea marina distribuendi, Lucernæ, 1722, in-40: et un savant médecin allemand, nommé Christophe-Jean Lange, dont les ouvrages ont été imprimés à Leipsick, 1704, 3 tom. en 2 vol. in-fol.

LANGE (JOSEPH), savant littérateur allemand né à Keiserberg, dans la haute Alsace, se rendit habile dans les mathématiques, et devint professeur de langue grecque à Fribourg dans le Brisgaw vers 1610. Il quitta la religion prétendue réformée, et rentra

dans l'église catholique. On a de lui le fameux Recueil intitulé Polyanthea, 1659, 2 vol. in-fol.; Florilegium, in-8•; Elementale mathematicum, in-8°, et d'autres ouvrages.

LANGE ou LANGIUS (PAUL), bénédictin allemand, natif de Zwickau en Misnie, parcourut en 1515 tous les couvens d'Allemagne, afin de rechercher et de fournir à l'abbé Thrithême des mémoires pour son livre des Écrivains ecclésiastiques. On a de Langius une Chronique des évêques de Zeitz en Saxe, depuis 968 jusqu'en 1515, dans Pistorius. Les protestans ont souvent cité cette chronique, parce que Langius y blâme les vices du clergé, y loue Luther, Carlostade et Melanchton.

LANGE ou LANGIUS (RODOLPHE), gentilhomme de Westphalie, et prévôt de l'église cathédrale de Munster, se distingua par sa science et par son zèle pour la renaissance des lettres en Allemagne. Il fut envoyé par son évêque et par son chapitre vers le pape Sixte IV, pour une affaire importante, et s'acquitta très-bien de sa commission. A son retour, il fit établir un college à Munster. Langius fut, par cet établissement et par ses écrits, le principal restaurateur des lettres en Allemagne, et mourut en 1519, à 81 ans. On a de lui plusieurs poëmes latins, sur le dernier siége de Jérusalem, sur la Sainte-Vierge, sur saint Paul, que l'on ne connait pas imprimés; Maittaire en indique cependant une édition de Munster, 1486, in 4°.

LANGE (FRANÇOIS), habile avocat au parlement de Paris, natif de Reims, s'acquit beaucoup de réputation par son livre intitulé Le Praticien français, 1755, 2 vol. in-4°. Il mourut à Paris le 11 novembre 1684, à 74 ans.

LANGEAC (JEAN DE), né d'une ancienne famille d'Auvergne, devint aumonier de François Ier, qui, connaissant ses talens pour la négociation, lui donna la charge de maître des requêtes, et l'envoya en qualité d'ambassadeur chez presque toutes les puissances de l'Europe. Le roi le mit en état de soutenir ce caractère avec honneur par cinq abbayes qu'il accumula sur sa tête. Après avoir été évêque d'Avranches, il le devint de Limoges en 1533. Sa magnificence le suivit dans ce dernier évêché: il en fit achever la

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cathédrale, et s'y fit construire à grands frais le tombeau dans lequel il repose. Il est mort le 25 juillet 1541. On a de lui des Statuts synodaux. LANGELANDE (ROBERT), est auteur des Visions de Pierce Plowman, qu'il acheva en 1369: c'est une satire pleine de gaité, d'esprit et d'imagination; mais ce poëme est obscur, à cause du style, qui tient de l'Anglo-Saxon, et des circonstances particulières auxquelles l'auteur fait allusion. LANGEVIN (ÉLÉONOR), habile docteur de Sorbonne, natif de Carentan, est auteur d'un livre intitulé

l'Infaillibilité de l'église, touchant la foi et les mœurs, contre M. Masius, professeur de Copenhague, Paris, 1701, 2 vol. in-12. Il mourut le 20 juillet

1707.

LANGHORNE (JEAN), né à KirbyStéphen, dans le Westmoreland, est mort le 1er avril 1779. Il a fait imprimer ses Poésies en 1766, 2 vol.; Effusions d'imagination, 2 vol.; Théodose et Constance, 2 vol. ; Soliman et Alména, Frédéric ct Faramont, ou Consolations de la vie humaine, 1769. Il

a été l'éditeur des OEuvres de SaintEvremond, des Poésies de Collins, etc. LANGJEAN (REMI), peintre, natif de Bruxelles, est le plus estimé des élèves de Van-dick, dont il a assez bien suivi le coloris sans avoir pu atteindre à la même finesse de dessin. Il

mourut en 1671. La plupart de ses tableaux sont des sujets de dévotion peints en grand.

LANGLADE (Voy. LUSSAN),

LANGLE (PIERRE DE), né à Evreux le 6 mars 1644, d'une famille distinguée, fut reçu docteur de Sorbonne en 1670, et exerça successivement à Evreux pendant plus de 20 ans les fonctions de pénitencier, d'official et de grand-vicaire. M. Bossuet, son ami, l'attira ensuite à la cour, et le fit choisir pour être précepteur du comte de Toufouse. M. de Langle reçut dans ce temps des marques d'estime de Louis XIV, et fut nommé en 1698 à l'évêché de Boulogne, où il se distingua par son zèle et par sa régularité. Il appela en 1717 de la bulle Unigenitus avec trois autres évêques, et s'opposa avec M. de Colbert, évêque de Montpellier, à l'accommodement de 1720, ce qui le fit

reléguer dans son diocèse, où il mourut le 12 avril 1724, à 80 ans.

LANGLOIS (JEAN-BAPTISTE), jésuite de Nevers, mort en 1706, à 43 ans, a publié l'Histoire des Croisades contre les Albigeois, 1703, in-12; différens ouvrages contre l'édition de saint Augustin par les Bénédictins.

LANGTON (ÉTIENNE), anglais, élevé en France, fut nommé archevêque de Cantorbéry par le pape Innocent III, qui cassa la double élection faite par les moines de Cantorbéry et par les évêques suffragans de Cantorbéry. Il força les moines, qui étaient allés en députation lui faire part de leur élection, d'élire Langton; mais le roi Jean refusa de le reconnaître, et chassa les moines de Cantorbéry, qu'il soupçonna de s'être entendus avec le pape. Le pontife mit le royaume en interdit, prétendant que le consentement des rois faites en présence du pape. L'interdit n'était pas nécessaire pour les élections fut observé par la plus grande partie des ecclésiastiques. Jean les chassa du royaume, et prit sous sa protection spéciale ceux qui n'obéissaient pas. De l'interdit s'ensuivit l'excommunication du roi, et de l'excommunication la solution du serment de fidélité de ses sujets; enfin la déposition, dont le soin fut donné à Philippe-Auguste. Ces violences contraignirent Jean de s'accommoder avec le pape. Langton vint et absort le roi. Il fut même assez fidèle sujet pour protester seul contre la renonciation de Jean à sa couronne en faveur du pape. Ce procédé irrita le pape contre lui; il le fit venir à Rome, et le mit en suspens. Sa suspension fut levée, et il mourut le 12 juillet 1228. LANGUET(HUBERT), l'un des hommes les plus illustres du 16e siècle par son esprit, par sa capacité dans les affaires et par sa probité, naquit à Vitteaux en Bourgogne en 1518, d'une famille noble. Il alla à Boulogne y étudier le droit; ayant lu le livre des Lieux communs de Melanchton, il prit la résolution de l'aller voir à Wittemberg. Il y ar riva en 1549, y lia une étroite amitié avec Melanchton, et embrassa la religion luthérienne. Languet fit quelquestemps après plusieurs voyages, devint en 1565 l'un des premiers conseillers d'Auguste, électeur de Saxe. Ce prince le chargea des affaires et des

et

négociations les plus importantes, et Languet s'en acquitta très-bien. Il prononça en 1570, au nom de son maitre, une harangue très-hardie en présence de Charles IX; et lors du massacre de la Saint-Barthélemi, en 1572, il sauva la vie à André Wechel et à DuplessisMornai ses intimes amis. Il quitta le service du duc lors des différends survenus en Saxe, entre les luthériens et les zuingliens. Il était admis dans les affaires de Guillaume,prince d'Orange, auquel il donnait de bons conseils, lorsqu'il mourut à Anvers le 30 septembre 1581, à 63 ans, sans avoir été marié. On a de lui 1o des Lettres en latin qu'il écrivit à l'électeur Auguste de Saxe pendant le cours de ses négociations, Halle, 1699, in-4o;2o d'autres lettres latines écrites aux Camérarius père et fils, Francfort, 1685, in-12; 3° un troisième Recueil de lettres, aussi en latin, écrit au chevalier Philippe Sidney, fils du vice-roi d'Irlande, 1646, in-12; 40 une Relation de l'expédition de l'électeur Auguste de Saxe, contre Guillaume Grumbach et autres révoltés de Saxe, avec l'histoire de ce que l'empereur fit contre ce prince, 1562, in-40; 50 sa Harangue en français au nom des princes protestans d'Allemagne au roi Charles IX, en 1570, dans les Mémoires de Charles IX. On lui attribue encore l'Apologie deGuillaume, prince d'Orange, contre le roi d'Espagne, en 1581, in-40; un Discours manuscrit des états de l'empire, et le fameux libelle républicain intitulé Vindicia contra tyrannos, 1579, in-8°, traduit en français, 1581, in-8°, qui parut sous le nom de Stephanus Junius Brutus, mais que Bayle, dans une dissertation curieuse qui est à la fin de son dictionnaire, prouve être de Hubert Languet. Philibert de la Mare, conseiller au parlement de Dijon, a écrit sa vie en latin, Halle, 1700, in-12. M. de Thou, qui avait connu Languet aux eaux de Bade, en fait un grand éloge, et Duplessis Mornai dit de lui, dans la préface de son Traité de la vérité de la religion: Is fuit (Languetus) quales multi videri volunt; is vixit qualiter optimi mori cupiunt.

LANGUET (JEAN-BAPTISTE-JOSEPH), arrière petit-neveu du précédent, docteur de la maison de Sorbonne, très

célèbre curé de Saint-Sulpice à Paris, et l'un de ces hommes rares et extraordinaires que la Providence suscite pour le soulagement des pauvres et des misérables, pour le bien de la société et pour la gloire des nations, naquit. à Dijon le 6 juin 1675, de Denis Languet, procureur-général au parlement de cette ville. Ayant été ordonné prétre à Vienne en Dauphiné, il vint à Paris, et prit le bonnet de docteur le 15 janvier 1703. Il s'attacha dès lors à la communauté de Saint-Sulpice, et travailla avec fruit dans la paroisse. M. de la Chétardie, qui en était curé, le choisit pour son vicaire, et il lui succeda au mois de juin 1714. Voyant alors les bâtimens de l'église de sa paroisse discontinués depuis 1675, il conçut le vaste dessein de les faire finir. Il entreprit ce grand ouvrage, n'ayant d'autres fonds qu'une somme de 100 écus, qui lui avait été léguée à cet effet par une bonne femme. Il employa cet argent à acheter des pierres qu'il étala dans toutes les rues pour annoncer son dessein au public. Les secours lui vinrent aussitôt de toutes parts; et M. le duc d'Orléans, régent du royaume, lui accorda une loterie en 1721. Ce prince avait posé la première pierre du portail de la rue des Fossoyeurs en 1719; M. le curé de Saint-Sulpice n'épargna pendant toute sa vie ni soin ni dépenses pour rendre son église l'une des plus magnifiques du monde en architecture et en décorations. Le grand portail, qui est du dessin de Servandoni, fut commencé en 1733. La consécration s'en fit, en 1745, avec une telle magnificence, que S. M. le roi de Prusse lui en écrivit une lettre de félicitation. Une autre œuvre qui ne fait pas moins d'honneur à M. Languet est l'établissement de la maison de l'Enfant-Jésus, pour élever 30 à 35 demoiselles pauvres, qui font preuves de noblesse depuis 1535 jusqu'à présent, avec la qualité de chevalier dans le premier père dont elles descendent. Le second objet de cet établissement est pour servir de retraite et de ressource à plus de 800 pauvres femmes et filles qui vont y chercher de quoi vivre, soit qu'elles soient de la ville ou de la campagne et des provinces. On les y nourrit pendant le jour, et on leur fait gagner leur vie par le travail, en les employant sur

tout à filer du coton et du lin; la dépense de cet établissement était immense; il y employa tout son revenu, une succession qui lui échut par la mort du baron de Montigni son frère, et le revenu de l'abbaye de Bernay, que le roi lui avait donnée. M. Languet n'était pas moins estimable par sa charité et son zèle pour le soulagement des pauvres; jamais homme ne fut plus habile et plus industrieux que lui à se procurer d'abondantes aumônes et des legs considérables, qu'il savait distribuer avec une prudence et une discrétion admirables. Il s'informait avec soin si les legs qui lui étaient faits tour naient au préjudice des pauvres parens des testateurs; et en ce cas, non-seulement il rendait ce qui lui avait été légué, mais il ajoutait encore du sien. Madame de Cavois, aussi illustre par sa charité que par sa naissance, lui ayant fait un legs de plus 600,000 livres, il prit seulement 30,000 livres pour les pauvres, et céda le reste aux parens. On sait de bonne part qu'il distribuait environ pour un million d'aumônes chaque année. Il préférait toujours les familles nobles réduites à la pauvreté : on a appris de personnes dignes de foi qu'il y avait dans sa paroisse quelques familles de distinction, à chacune desquelles il donnait jusqu'à 30,000 livres par an. Dans le temps de la chèreté du pain, en 1725, il vendit, pour soulager les pauvres, ses meubles, ses tableaux et d'autres effets rares et curieux qu'il avait amassés avec beaucoup de peine. Il n'eut depuis ce temps-là que trois couverts d'argent, point de tapisserie, et un simple lit de serge. Bien loin d'enrichir sa famille, il distribua jusqu'à son patrimoine. Sa charité ne se bornait point à sa paroisse. Dans le temps de la peste de Marseille, il envoya des sommes considérables en Provence pour soulager ceux qui étaient affligés de ce fléau. M. Languet refusa constamment l'évêché de Conserans, celui de Poitiers et plusieurs autres qui lui furent offerts par Louis XIV et par Louis XV, sous le ministère de M. le duc et de M. le cardinal de Fleury. Il résigna sa cure à M. l'abbé du Lau en 1748, et ne discontinua point de faire tous les dimanches, selon sa coutume, le prône dans sa paroisse, et de soutenir la maison de l'Enfant-Jésus, jusqu'à

sa mort, arrivée le 11 octobre 1750, à 75 ans, dans son abbaye de Bernay où il était allé pour faire quelques établissemens de charité. Sa piété et son application continuelle aux oeuvres de charité ne l'empêchaient pointd'être gai et agréable dans la conversation. Il faisait paraitre beaucoup d'esprit, et avait souvent des réparties fines et délicates. Il n'usait jamais de l'autorité que son crédit lui donnait, à moins qu'il n'eût épuisé toutes les autres ressources. Dans le temps de ces fameuses convulsions, qui firent tant de bruit dans Paris, il sut en préserver sa paroisse sans recourir à la police. Une convulsioniste faisant des contorsions épouvantables dans une des chapelles de son église, et ayant rassemblé autour d'elle un grand concours de peuple, M. Languet abrégea aussitôt son prone, puis étant accouru au bruit vers la convulsioniste, et voyant que ses remontrances ne la touchaient point, il se fit apporter le bénitier de la paroisse, et le lui renversa sur la tête en lui disant « Comme ainsi soit, ma chère fille, que le démon qui vous possède est un esprit d'orgueil, je vous commande au nom de Dieu d'aller tout à l'heure a la Salpétrière, pour y recevoir les humiliations et les corrections qui sont le seul remède à votre maladie, sans quoi je vous y ferai renfermer.» A ces mots, la convulsioniste se sauva et ne parut plus. Quelque temps après, étant informé qu'il y avait environ trente personnes qui faisaient des convulsions dans une maison de sa paroisse, il les recommanda au prone, comme étant atteints de folie épidémique, indiqua la maison, et recommanda à tous ceux de ses paroissiens qui passeraient par cette rue, de dire à genoux, pendant neuf jours, cinq Pater et cinq Ave, devant la porte de cette maison affligée. Ce récit fit rire le plus grand nombre des auditeurs; mais les personnes simples allèrent effectivement en grand nombre se mettre à genoux et prier à la porte des con vulsionistes: cela leur attira beaucoup de questions de la part de tous les passans, auxquels ils répondirent simplement que M. le curé leur avait ainsi recommandé au prone de prier pour tous les habitans de cette maison qui étaient devenus fous. Ce remède réus

LAN sit si bien, que dès la nuit même tous ces convulsionistes délogèrent, et que depuis il ne fut plus question de reilles assemblées dans sa paroisse. On lui a élevé dans l'église Saint - Sulpice un superbe mausolée après sa

mort.

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LANGUET (JEAN-JOSEPH), frère du précédent, fut reçu docteur de Sorbonne, et devint évêque de Soissons en 1715; il s'éleva avec force contre les anti-constitutionnaires, et publia un grand nombre d'écrits pour la défense de la bulle Unigenitus, en quoi il fut beaucoup aidé par M. Tournely, professeur de Sorbonne. Ce fameux docteur étant mort en 1729, les appelans dirent que c'était le père de Tournemine qui dirigeait sa plume. M. Languet devint archevêque de Sens en 1731: il fit paraître beaucoup de zèle contre les miracles attribués par les appelans à M. Pâris, et contre les fameuses convulsions et mourut au mois de mars 1753. Il était de l'académie française, supérieur de la société royale de Navarre, et conseiller d'état. On a de lui 10 trois Avertissemens a appelans, qui sont très-bien écrits, plusieurs Lettres pastorales, des Instructions, des Mandemens, des Lettres à différens particuliers, et d'autres Ecrits en faveur de la bulle Unigenitus et contre les anti-constitutionnaires, contre les miracles attribués à M. Páris et contre les convulsions: ces ouvrages ont été traduits en latin et imprimés à Sens en 1753, en 2 vol. in-fol: cette édition des OEuvres polémiques de M. Languet a été supprimée par un arrêt du conseil; 2o une Traduction des psaumes, in-12, qui est estimée; 3 une Réfutation du Traité de dom Claude de Vert, sur les cérémonies de l'église, in-12: cette Réfutation est peu de chose; 4o plusieurs livres de piété; 5o des Remarques estimées sur l'ouvrage du fameux père Pichon, jésuite; 6o la Vie de Marie Alacoque, qui a fait beaucoup de bruit, et qui n'est pas digne de ce célèbre archevêque, par les indécences, le style romanesque et fabuleux, les expressions peu exactes, les principes dangereux, et les maximes scandaleuses qu'il renferme : l'édition la plus recherchée de cet ouvrage est celle de 1729, in-4°. (Voyez Marguerite.)

T. III.

tous

1

LAN

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M. Languet est un des théologiens qui ont le mieux écrit contre les anti-constitutionnaires : on peut seulement lui reprocher de n'avoir pas toujours distingué le dogme de l'opinion, et d'avoir assez souvent donné pour des vérités de foi, des sentimens combattus par des théologiens orthodoxes et très-savans.

LANNOY, lieutenant particulier des eaux et forêts de Sedan, mort en 1754, a donné un Mémoire très-curieux sur la ville de Sedan, 1745, in-4° (car il lui a donné cette épithète); au reste, c'est l'abrégé d'un plus grand travail, qui est resté manuscrit.

LANNOY (CHARLES DE), célèbre général des armées de l'empereur Charles-Quint, était fils de Jean de Lannoy, seigneur de Maingoval, d'une des plus illustres et des plus anciennes maisons de Flandre, féconde en grands hommes. Il fut chevalier de la Toison d'Or, gouverneur de Tournai, vice-roi de Naples, et eut le commandement général des armées de Charles-Quint après la mort de Prosper Colonne, en 1523. Il gagna la fameuse bataille de Pavie, en 1525, où le roi François Ier fut fait prisonnier ; François lui donna son épée, mais Lannoy la lui rendit en lui baisant la main, et lui disant qu'il ne convenait pas à un officier de l'empereur de voir un roi désarmé. Lannoy traita toujours François Ier en roi: il le fit conduire dans la forteresse de Pizzighitone, et lui persuada de passer en Espagne où il pourrait s'aboucher avec l'empereur; ce fut lui aussi qui ramena ce prince de Madrid jusqu'à Fontarabie. L'empereur lui donna par reconnaissance la principauté de Sulmone, le comté d'Aste, et celui de la Roche en Ardenne. Il mourut en 1527. LANOUE(JEAN SAUVÉ DE), acteur de la comédie française à Paris, mort en 760, était encore plus connu par sa probité que par ses talens. Il a donné Mahomet II, tragédie, en 1739, qui eut da succès; Zelisca, comédie-ballet, en 1746; Le Retour de Mars; La Coquette corrigée, en 1757, comédie qui eut quelques applaudissemens sur le théâtre italien.

LANSAC (LOUIS DE SAINT-GÉLAIS Rome en 1554, et au concile de Trente, DE), était ambassadeur de France à lorsqu'il a été terminé. C'est dans une de ses lettres, du 19 mai 1562, qu'on

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