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reproche d'avoir négligé le coloris. Il mourut à Paris le 5 avril 1717, à 73

ans.

JOUY (LOUIS-FRANÇOIS DE), avocat au parlement, était chargé des affaires du clergé, et est mort en 1771, à 57 ans. Il est auteur des Principes des Dimes, 1776, in-12; d'un Recueil d'arrêts de réglemens, 1752, in-4° ; d'unSupplément aux lois civiles, in-fol.; des Principes sur les droits des gradués, in-12; Conférences des ordonnances ecclésiastiques, 1753, in-4o.

JOVE (PAUL), cèlèbre historien du 16e siècle, natif de Come en Lombardie, exerça d'abord la médecine, et fut ensuite évêque de Nocera. Le pape Paul III lui refusa l'évêché de Côme qu'il désirait ardemment; mais le roi François Ier lui accorda une pension considérable, qui fut retranchée par le connétable de Montmorenci, sous le règne de Henri II. « Ledit Paul ayant su la rognure de sa pension, dit Brantome, se mit ainsi à débagouler contre mondit sieur le connétable, et à en dire pis que pendre », dans le trente-unième livre de son histoire. Paul Jove mourut à Florence le 11 octobre 1552, à 69 ans. On a de lui 1° une Histoire en quarante-cinq livres, qui finit à l'an 1544, Florence, 1550 et 1552, 2 vol. in-fol.; 2o des Eloges des grands hommes; 3o un Traité des devises; 4o les Vies des hommes illustres; 5° Tractatus de piscibis romanis; 6o Descriptio Britanniæ, Scotia, Hiberniæ, Orcadum, Moscovice et Larii lacús; 7° Dialoque sur la guerre d'Allemagne ; 8° Vies des douze vicomtes et princes de Milan, et plusieurs autres ouvrages qui ont été recueillis à Bâle, 1578, 6 vol. in-fol., qui se relient en trois. Les savans ne font pas grand cas de son histoire, persuadés que sa plume était vénale, et que la haine ou la faveur le faisaient écrire. Benoit Jove son frère a écrit une Histoire des Suisses, et d'autres ouvrages. Il ne faut pas le confondre avec son petit-neveu, appelé aussi Paul Jove, qui parut avec éclat au concile de Trente, où il parla d'une manière singulière sur la résidence, et qui mourut en 1582. Ce dernier était bon poète.

JOVIEN (FLAVIUS-CLAUDIUS-JOVIANUS), né à Singidon en Pannonie vers 331, était fils du comte Varronien. Il T. III.

fut élu empereur après la mort de Julien l'Apostat en 363, et fit aussitôt la paix avec les Perses. Cette paix parut honteuse et préjudiciable à l'empire, ce qui exposa Jovien aux railleries des historiens païens. Il fit embrasser la religion chrétienne à son armée, ordonna de fermer les temples des idoles, rendit la paix à l'Eglise, et rappela saint Athanase et les autres évêques exilés; mais cet heureux règne ne fut pas de longue durée; Jovien fut étouffé dans son lit à Dadastane, entre la Galatie et la Bythinie, par la vapeur du charbon qu'on avait allumé dans sa chambre, le 17 février 364, à 33 ans, après avoir régné seulement sept mois et vingt jours. M. l'abbé de la Bletterie a écrit sa vie, 2 vol in-12.

JOVINIEN, moine de Milan, et fameux hérésiarque du 4° siècle, soutenait que les jeunes et les autres œuvres de penitence n'étaient d'aucun mérite; que l'état de virginité n'avait aucun avantage sur celui du mariage; que la . chair de J.-C. n'avait été que fantastique, et que la mère du Sauveur n'était pas demeurée vierge après l'enfantement. Etant sorti de son monastère, il alla à Rome, où il engagea plusieurs vierges sacrées à se marier, en leur demandant si elles étaient meilleures que Sara, que Susanne et que tant d'autres femmes mariées qui sont louées dans l'Ecriture sainte. Saint Augustin et saint Jérôme écrivirent fortement contre lui. Il fut condamné par le pape Sirice, et par un concile que saint Ambroise tint à Milan en 390. Enfin ayant été exilé par l'empereur Théodose et ensuite par l'empereur Honorius, il mourut misérablement vers 412.

JOYEUSE (GUILLAUME, vicomte de), maréchal de France, était fils puiné de Jean de Joyeuse, gouverneur de Narbonne, d'une des meilleures et des plus anciennes maisons du royaume de France. Il fut d'abord destiné à l'état ecclésiastique, et eut même l'évêché'd'Aleth; mais il prit dans la suite le parti des armes et fut fait maréchal de France par Henri III. II mourut en 1592.

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JOYEUSE (ANNE DE), duc et pair, et amiral de France, premier gentilhomme de la chambre et gouverneur de Normandie, était fils de Guillaume de Joyeuse, dont il est parlé dans l'ar

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ticic précédent. Il fut un des principaux favoris du roi Henri III, qui lui fit épouser Marguerite de Lorraine, soeur puinée de la reine Louise son épouse, et il fit à ce mariage des dépenses énormes. Joyeuse commanda en 1586 une armée dans la Guienne, contre les huguenots: il y remporta quel ques avantages, et ne voulut faire aucun quartier à un détachement qu'il surprit au mont Saint-Eloi; mais cette action lui coûta la vie ; car ayant perdu la bataille de Coutras le 20 octobre 1587, les huguenots le tuèrent de sang froid, en criant: « Le mont SaintEloi,» quoiqu'il offrit 100 mille écus pour racheter sa vie. Le maréchal de Joyeuse, si cruel les armes à la main, était doux et généreux dans la société. Un jour, ayant fait attendre long-temps dans l'anti chambre du roi deux secrétaires d'etat, il leur en demanda excu se, en leur abandonnant un don de 100 mille écus que le roi venait de lui faire. Il mourut sans postérité.

JOYEUSE (FRANÇOIS DE ), célèbre cardinal, frère du précédent, naquit le 24 juin 1562, et fut élevé avec soin dans les sciences. Il fut successivement archevêque de Narbonne, de Toulouse et de Rouen, et fut chargé des affaires les plus importantes par les rois Henri III, Henri IV et Louis XIII. Il se fit généralement estimer par sa prudence, par sa sagesse et par sa capa cité dans les affaires, et mourut à Avignon, étant doyen des cardinaux, le 27 août 1615, à 53 ans, après avoir fondé un séminaire à Rouen, une maison pour les jésuites, à Pontoise, et une autre à Dieppe pour les pères de l'Oratoire.

JOYEUSE (HENRI DE), duc et pair et maréchal de France, frère du précédent, naquit en 1567. Il se signaia d'abord dans le métier des armes, et se fit capucin après la mort de sa femme en 1587. Il fit profession sous le nom de père Ange. L'année suivante il se chargea d'aller à Chartres solliciter le roi de retourner dans sa capitale. Il y fut en procession couronné d'épines et portant une croix, chantant des psaumes et des litanies. Henri III, qui était à vêpres, fut touché de voir le père Ange dans cet attirail, nu jusqu'à la ceinture, que deux capucins frappaient à grands coups de

discipline; mais cette pieuse farce n'aboutit qu'à de mauvaises plaisanteries. Ildemeura dans cet ordre jusqu'en 1592, que son frère Antoine Scipion, qui commandait dans le Languedoc, pour la ligue, s'étant noyé dans le Tarn, les Seigneurs de Languedoc du parti de la ligue l'obligèrent de se mettre à leur tête. Il obtint du pape les dispenses nécessaires, par le crédit du cardinal de Joyeuse son frère, et maintint le parti de la ligue en Languedoc jusqu'en 1596. Il fit alors son accommodement avec le roi Henri IV, et eut le bâton de maréchal de France. Quatre ans après, touché par les larmes de sa mère, par les remords de sa conscience et par quelques paroles un peu fortes que lui dit le roi, il rentra chez les capucins à Paris. Le père Ange précha quelques jours après avec zèle, et passa le reste de sa vie chez les capucins, dans les exercices de la vertu. Il mourut à Rivoli près de Turin le 27 septembre 1608, à 41 ans. M. de Caillère a écrit sa vie, in-12. Il avait épousé la sœur du duc d'Epernon, qui ne lui donna qu'une fille, HenrietteCatherine, qui épousa en 1599 le duc de Montpensier, et en 1611 le duc de Guise. Elle mourut en 1656, à

71 ans.

JOYEUSE (JEAN-ARMAND, marquis de), maréchal de France, était le second fils d'Antoine - François de Joyeuse, comte de Grandpré, de la même famille que les précédens. Il se signala en divers siéges et combats, depuis 1648 jusqu'en 1697, et commanda l'aile gauche à la bataille de Nerwinde. Il eut le gouvernement de Metz, Toul et Verdun en 1703, et mourut à Paris le 1er juillet 1710, 79 ans, sans laisser de postérité.

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JOYNER (GUILLAUME), né à Oxford en avril 1622, était de la société du collège de la Madeleine, lorsque la rébellion, qui donna le dessus aux presbytériens, sous Charles Ier, le força de le quitter. Il suivit le comte de Clamorgan dans ses voyages, et resta au service de Walter Montague, abbé de Saint-Martin de Pontoise. De retour à Londres, il fut obligé d'en sortir, à la conjuration des papistes. Jacques II le rétablit dans le college de la Madeleine. Il est mort à Ickford, le 14 septembre 1706. On a de lui une Comédie; des poésies latines et anglaises ; des

Observations sur la vie du cardinal Polus, 1686, in-8°.

JUAN D'AUTRICHE (DON), l'un des plus grands capitaines du 16e siècle, était fils naturel de l'empereur CharlesQuint. Il naquit à Ratisbonne en 1547, et fut élevé secrètement à la campagne par la femme de Louis Quixada, grand maitre de la maison de l'empereur. Ce prince déclara en mourant ce secret à Philippe II son fils. Après sa mort, Philippe II fit élever don Juan à sa cour, et l'envoya en 1570 dans le royaume de Grenade contre les Maures. Don Juan les battit, et gagna l'année suivante la célèbre bataille navale de Lépante, où les Turcs perdirent 25,000 hommes. Il prit ensuite Tunis et Biserte, et fut fait, en 1576, gouverneur des Pays-Bas. Il se rendit

maitre de Namur et de diverses autres places, et gagna à Gemblours une célèbre bataille sur les alliés en 1578. II mourut le 1er octobre de la même

année en son camp, près de Namur,

à 32 ans.

JUAN D'AUTRICHE, fils naturel de Philippe IV, roi d'Espagne, et de Marie Calderona, comédienne, naquit en 1629, fut grand-prieur de Castilie, et commanda en 1647 les armées du roi d'Espagne en Italie, où il réduisit la ville de Naples. Don Juan commanda ensuite en Flandre, et devint généralissime des armées de terre et de mer contre les Portugais. Il se croyait si assuré de subjuguer le Portugal, qu'il fit afficher à Madrid le détail des troupes et de l'artillerie qu'il employait à cette expédition; mais sa vanité fut punie à Estremos, où il fut entièrement défait. Il eut la principale administration des affaires à la cour du roi Charles II, et mourut à Madrid le 17 septembre 1679, à 50 ans.

JUAN (DON GEORGES), savant mathématicien espagnol, chevalier de Malte, fut choisi avec don Antoine de Ulloa, pour accompagner les académiciens français qui se rendaient au Pérou pour y mesurer un degré sous l'équateur afin de dé terminer la figure de la terre. Ils partirent le 26 mai 1735 pour se rendre à leur destination. Don Antoine de Ulloa fut chargé de la partie historique du voyage, qui a para traduite en français à Amsterdam, 1752, 2 vol.

in-4°; don Georges Juan fut charge de la partie astronomique, dont il a donné un grand ouvrage sur la figure de la terre, imprimé en espagnol. A son retour en 1745, il vint à Paris, où l'académie des sciences lui donna une place d'associé étranger. Il est mort à Madrid en 1773. On a de lui plusieurs ouvrages sur la marine en espagnol, dont la traduction française a paru en 2 vol. in-8°, 1787.

JUANES (JEAN-BAPTISTE), peintre espagnol, né à Valence, mort dans la même ville en 1596, a 56 ans, est exalté par ses compatriotes au-dessus de Raphaël; il faut être espagnol pour le croire.

JUBA, roi de Mauritanie et de Nu

midie, succéda à son père Hiempsal, et suivit le parti de Pompée contre Jules-César. Après la mort de Pompée il fut défait par César, et se fit donner la mort à la fin d'un repas, par Pe42 ans avant J.-C. Juba, son fils, fut treïus, compagnon de son malheur, meué à Rome, et servit à orner le triomphe de César. Il fut élevé à la Cour d'Auguste, et se rendit très-célèbre par sa science et par ses talens. Auguste lui fit épouser Cléopâtre la jeune, fille d'Antoine et de Cléopâtre, et lui donna le royaume des deux Mauritanies et une partie de la Gétulie.

JUBAL, fils de Lamech et d'Ada, inventa les instrumens de musique, selon l'Écriture sainte.

JUDA, ancien patriarche, qui a donné son nom à la tribu de Juda et au peuple juif, était le quatrième fils de Jacob et de Lia. Il 'naquit 1747 ans avant J.-C., et eut de Sué sa femme, qui était Cananéenne, trois fils, Her, Onam et Sela. Etant allé en Egypte avec ses frères pour acheter du blé, il offrit de rester prisonnier à la place de Benjamin que Joseph voulait retenir. Il eut ensuite de Thamar, femme de son fils, dont il jouit sans la connaître, Pharès et Zara. Jacob en mourant lui donna une bénédic tion particulière, et lui prédit que le sceptre ne sortirait point de Juda que le Messie ne fût venu. Prédiction qui s'accomplit à la lettre dans notre Scigneur Jésus-Christ. Il mourut 1636 ans avant J.-C., à 119 ans. C'est de

lui que descendent David et les rois des Juifs.

JUDA HAKKADOSCH, c'est-à-dire le saint, rabbin célèbre par sa science, par ses richesses et par ses talens, fut, selon les Juifs, ami et précepteur de l'empereur Antonin. Il recueillit vers le milieu du second siècle les constitutions et les traditions des magistrats et des docteurs juifs qui l'avaient précédé. Il en composa un livre qu'il nomma Mischna, et qu'il divisa en six parties: la première traite de l'agriculture et des semences; la seconde, des jours de fêtes; la troisième, des mariages et de ce qui concerne les femmes; la quatrième, des dommages - intérêts et de toutes sortes d'affaires civiles; la cinquième, des sacrifices; et la sixième, des puretés et impuretés légales. Ce livre est le texte du Talmud, et forme le code des arrêts et sentences des anciens magistrats juifs. Surrhénusius en a donné une bonne édition en hébreu et en latin, avec des notes, en 1698, 3 vol. in-fol. Il serait à souhaiter que le Talmud, qui est un commentaire de la Mischne, et que l'on appelle la Gémare, fût aussi traduit en latin.

JUDA CHIUG, célèbre rabbin, natif de Fez, et l'un des plus savans grammairiens qu'aient eus les Juifs, vivait au 11e siècle. On a de lui divers ouvrages manuscrits en arabe, qui sont très-estimés,

JUDA (LÉON), fameux ministre protestant, de Zurich, naquit en 1482, d'un curé; entra lui-même dans les ordres sacrés, et embrassa les erreurs de Zuingle. Il s'acquit une grande réputation dans son parti, et mourut à Zurich le 19 juillet 1542, à 60 ans. Sa version latine de la Bible est celle qui est jointe aux notes de Vatable. On a de lui d'autres ouvrages.

JUDAS MACHABÉE, célèbre général des Juifs, était le troisième fils de Mathatias, prince du peuple juif. Il succéda à son père, 167 avant J.-C., et fit des prodiges de valeur contre les ennemis du peuple de Dieu: il vainquit en plusieurs batailles les plus fameux généraux d'Antiochus, roi de Syrie, savoir: Apollonius, Séton, Ptolomée, Nicanor, Gorgias, Lysias, Bacchides et Alcime. Antiochus, irrité de la défaite de tant de généraux, voulut

lui-même marcher contre Judas Machabée; mais il périt misérablement. Judas purifia la Judée de toutes les abominations qu'on y avait commises. 1 rétablit Jérusalem, et fit avec une grande solennité la dédicace du Temple, 165 ans avant J.-C., dont la mémoire se célèbre tous les ans depuis ce temps-là parmi les Juifs. Il battit les Iduméens et les Ammonites, fit ensuite alliance avec les Romains, et fut tué dans une bataille, 161 avant J.-C. Simon et Jonathas ses frères enlevèrent son corps, et le firent porter à Modin, où il fut enterré avec magnificence.

JUDAS ISCARIOTH, ainsi nommé parce qu'il était d'une ville de ce nom, dans la tribu d'Ephraïm, fut celui des douze apótres qui trahit Jésus-Christ. Son avarice lui fit censurer l'action de la Madeleine, qui répandit des aromates précieux sur les pieds du Sauveur, et lui fit livrer aux Juifs le fils de Dieu pour trente deniers. Il reconnut ensuite l'horreur de sa trahison, rendit aux prêtres l'argent qu'il avait reçu d'eux, et se pendit de désespoir. Les savans ne sont pas d'accord entre eux sur la valeur des trente deniers que reçut Judas.

JUDE (SAINT), apôtre, appelé aussi Lebbée, Thadée, ou le Zélé, était frère de saint Jacques-le-Mineur, et parent de Jésus-Christ selon la chair. Il fut marié et eut des enfaus. Ayant été appelé à l'apostolat, il suivit JésusChrist; et dans la dernière cène il lui dit : « Seigneur, pourquoi vous manifesterez-vous à nous et non pas au monde? » Jésus lui répondit : « Si quelqu'un m'aime il gardera ma parole et mon père l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons en lui notre demeure. » On dit que saint Jude, après avoir reçu le Saint-Esprit avec les autres apôtres, alla prêcher l'Evangile dans la Mésopotamie, l'Arabie, la Syrie, l'Idumée et la Libye, et qu'il mourut pour la foi de Jésus-Christ dans la ville de Béryte, vers l'an 80 de J.-C. Nous avons de lui une Épître, qui est la dernière des sept Épîtres catholiques. Il l'écrivit après la prise de Jérusalem, principalement pour les juifs convertis au christianisme. Il y attaque les nicolaïtes, les simoniens, les gnostiques et les autres hérétiques,

qui combattaient la nécessité des bonnes œuvres; et il y recommande qu'on se souvienne de ce que les autres apôtres avaient écrit avant lui. Quelques anciens ont douté de la canonicité de cette épitre, parce que le livre apocryphe d'Hénoch y est cité; mais ce doute n'a pas duré long-temps, parce qu'on a reconnu que la citation du livre apocryphe d'Hénoch ne diminuait en rien la canonicité de saint Jude, de même que la citation des poètes profanes n'empêche point que les épitres de saint Paul, dans lesquelles ils sont cités, ne soient canoniques. JUDEX(MATHIEU), l'un des principaux écrivains des Centuries de Magdebourg, Bâle, 1552 à 1574, 13 tom. en 8 vol. in-fol., né à Tippolswalde en Misnie le 21 septembre 1528, enseigna la théologie avec réputation dans son parti, et ne laissa pas d'essuyer beaucoup de chagrin dans son ministère. Il mourut à Rostock le 15 mai 1564. On a de lui plusieurs ouvrages.

JUDITH, célèbre héroïne des Juifs, de la tribu de Siméon, était riche, jeune et d'une grande beauté, à la mort de Manassés son mari. Elle passa les années de son veuvage à Béthulie dans la retraite, dans le jeûne et dans le cilice. Holopherne, général de Nabuchodonosor, roi des Assyriens, ayant assiégé cette ville, vers 636 ans avant J.-C., Judith se transporta dans sa tente, soupa avec lui, prit son sabre et lui coupa la tête tandis qu'il dormait, et délivra, par cette action héroïque, la ville de Béthulie et le peuple juif. On célébra cette victoire par une fête solennelle, et le peuple juif jouit d'une paix profonde le reste de la vie de Judith, qui mourut à 105 ans. Les savans ne s'accordent point sur le temps auquel arriva l'histoire de Judith: l'opinion la plus probable la met 636 ans avant J.-C., sous le règne de Manassés et de Mérodach, que l'on croit être le même que Nabuchodonosor.

JUENNIN (GASPARD), savant théologien de la congrégation de l'Oratoire, naquit à Varembon en Bresse, diocèse de Lyon, en 1650. Il enseigna la théologie dans plusieurs maisons des pères de l'Oratoire, et au séminaire de Saint-Magloire à Paris, où il mourut

le 16 décembre 1713, à 63 ans. Ses principaux ouvrages sont 10 un Traité des sacremens, 2 vol. in-fol., en latin ; 2o des Institutions théologiques, en 7 vol. in-12, en latin : ce dernier ouvrage fut condamné à Rome, et par M. Godet, évêque de Chartres, et par le cardinal de Bissy, comme renouvelant les erreurs de Jansénius. Le cardinal de Noailles le défendit aussi dans son diocèse; mais il fut ensuite satisfait des explications que le père Juennin lui donna. Celui-ci écrivit contre les mandemens de M. Godet et de M. de Bissy, et ces deux défenses apologétiques ont été imprimées in-12, sans nom d'auteur. On a encore da père Juennin 30 une Théologie abrégée, par demandes et par réponses, à l'usage de ceux qui vont être examinés pour recevoir les ordres; 4o la Théorie pratique des sacremens en 3 vol. in-12, sans nom d'auteur; 5° une Théologie morale, 6 vol. in-12; 6o Cas de conscience sur la vertu de justice et d'équité, 4 vol. in-12.

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JUGURTHA, roi de Numidie, grand ennemi des Romains, était fils de Manastabal. Il fut élevé à la cour de Micipsa son oncle, qui lui laissa en mourant la tutelle de ses deux fils, Adherbal et Hiempsal. Jugurtha fit mourir le dernier par surprise, et fit tuer l'autre contre la foi donnée après la prise de Cirtha. Les Romains, qui étaient alliés d'Adherbal, s'élevèrent contre l'usurpateur; mais il corrompit par argent le consul Calpurnius Bestia, et plusieurs autres sénateurs, et dissipa l'armée des Romains,en disant avec mépris, que « Rome était à vendre, et qu'elle se livrerait volontiers à quiconque aurait assez d'argent pour l'acheter.» Jugurtha fut vaincu dans la suite par Cécilius Métellus le Numidique, et deux ans après par Marius. Enfin Bocchus, roi de Mauritanie, son beau-père, le livra à Sylla, l'an 106 avant J.-C. Il fut mené à Rome en triomphe, puis renfermé dans une prison, où il mourut de faim et de maladie au bout de six jours.

JUIFS (les), peuple choisi de Dieu, dans la personne d'Abraham, pour en être adoré en esprit et en vérité, ne commença à faire un peuple distingué des autres nations que lorsque * Moïse

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