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un château fort avec 20,000 esclaves; il y fut forcé, et toute sa famille exterminée avec lui.

HANNON, général des Carthaginois, fut chargé de faire le tour de l'Afrique. Il entra dans l'Océan par le détroit que nous appelons de Gibraltar, découvrit plusieurs pays, et eût continué sa navigation si les vivres ne lui eussent manqué. On lui attribue un livre intitulé Les voyages d'Hannon, que Gelenius publia en grec en 1533. Henri Bekler en donna une bonne édition en grec et en latin, avec des Notes, Leyde, 1674, in-12, et dans Geographi veteres, Oxford, 4 vol. in-80; mais cet ouvrage est de beaucoup postérieur au temps d'Hannon, qui, selon toutes les apparences, est le fameux général des Carthaginois qui soutint la guerre contre Agathocle, temps auquel la république de Carthage était dans l'état le plus florissant.

HANTEVILLE (JEAN DE), anglais, moine de Saint-Alban, mais vivant à Paris à la fin du 12e siècle, est auteur d'un poëme moral contre les vices du genre humain, intitulé Architrenius, en 9 liv., Paris, 1517, in-4°. On lui a donné le nom de son poëme, Architrenius, comme qui dirait Archi-Jérémie, du nom grec des Lamentations.

HANNSACHS, poète allemand, natif de Nuremberg, était cordonnier, et doyen des gens de métier qui formèrent en Allemagne un corps ou confrérie de poètes sous le nom de maister sauger, ou maîtres poètes. Ce corps était divisé en garçons poètes, compagnons poètes, et maitres poètes, et pour faire des vers en paix, il fallait se faire inscrire sur les registres de ces artisans poètes. Hannsachs, qui en était le doyen, a laissé cinq gros vol. in-fol. de mauvais vers, et un plus grand nombre encore sortis des autres boutiques de ce corps de poètes artisans.

HARALD. Voy HAROLD.

HARBART (BURCHARD), savant théologien luthérien, né à Conitz en Prusse l'an 1546, d'une noble et ancienne famille, fut professeur de théologie à Leipsick, et mourut le 17 février 1614. Ses ouvrages sont Doctrina de conjugio, de confessione, de magistratu politico; Theses de Smalcal

dina confessionis : articulis; De lege diviná, etc.

HARCOURT (HENRI DE LORRAINE comte d') et d'Armagnac, second fils de Charles Ier, duc d'Elbœuf, commença à se distinguer à la bataille de Prague en 1620; de retour en France il servit dans les armées de Louis XIII, reprit les îles de Saint-Honorat et Sainte-Marguerite, prit Turin en 1640, Coni en 1741. Le roi, pour le récompenser, lui donna le gouvernement de Guienne et la charge de grandécuyer de France en 1643. Il fut envoyé en ambassade à Londres pour tácher d'y pacifier les troubles, à quoi il ne réussit pas; mais ayant été nommé vice-roi de Catalogne, il y remporta plusieurs avantages jusqu'au siége de Lerida, où il perdit son canon et son bagage. Il servit dans les Pays-Bas en 1649, et prit le parti de la cour dans les guerres civiles de 1651 et 1652; il ne laissa pas de recevoir quelque méquitter le gouvernement d'Alsace pour contentement de la cour, qui lui fit celui d'Anjou. Il mourut subitement dans l'abbaye de Royaumont le 25 juillet 1666, à 66 ans sa postérité a subsisté dans M. le prince de Lambesc, duc d'Elbeuf.

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HARCOURT (HENRI, duc d'), pair ́et maréchal de France, capitaine des gardes-du-corps, etc. naquit le 2 avril 1654, d'une noble et ancienne maison de Normandie, féconde en personnes de mérite; il servit dès l'age de 18 ans, se signala en divers siéges et combats, et fut ambassadeur extraordinaire en Espagne en 1697, où il fit changer en bienveillance l'antipathie des Espagnols contre les Français, et fit pencher Charles II en faveur de la maison de Bourbon. A son retour le marquisat de Beuvron fut érigé en sa faveur en duché, sous le titre d'Harcourt, au mois de novembre 1700. Trois ans après il reçut le baton de maréchal de France, et mourut le 19 octobre 1718, à 64 ans. Il eut, entre autres enfans, de Marie-Anne-Claude Brulard son épouse, François, duc d'Harcourt › pair et maréchal de France, capitaine des gardes-du-corps, né le 4 novembre 1690, et mort en 1750; Louis Abraham, né le 10 novembre 1694, doyen honoraire de l'église de Paris, et abbé de Gigny et de

Preuilly, mort le 10 septembre 1750, et Henri - Claude, aussi maréchal de France, mort en 1766, à 62 ans, à qui sa veuve a fait élever en 1776 un magnifique tombeau dans Notre-Dame à

Paris.

HARDINGE (NICOLAS), poète latin, anglais, mort le 9 avril 1758. Ses poésies se trouvent dans le tome VI des Muse anglicana.

HARDION (JACQUES), né en 1686, fut reçu de l'académie des inscriptions en 1711, de l'académie française en 1730; le roi le chargea d'enseigner à Mesdames la fable, la géographie et l'histoire. C'est pour elles qu'il composa une Histoire poétique en 3 vol. in-12, et une Histoire universelle dont il a paru 18 vol. in-12, et dont M. Linguet a donné 2 vol. de continuation. Il mourut en 1766.

HARDOUIN (JEAN), jésuite, célébre par son érudition et par la singularité de ses sentimens, était natif de Quimper, et fils d'un libraire de cette ville. Le père Hardouin s'imaginait que tous les livres que l'on donne pour anciens, tant ecclésiastiques que profanes, avaient été fabriqués au 13° siècle par les moines. Il en exceptait seulement les ouvrages de Cicéron, l'Histoire naturelle de Pline, les Georgiques de Virgile, les Satires et les Epitres d'Horace, et quelques autres en petit nombre. Il développa ce système dans sa Chronologie rétablie par les médailles, et souleva justement contre lui tous les savans; car sans parler des preuves incontestables que l'on a de l'authenticité des livres anciens, comment des ouvrages aussi parfaits que l'Enéïde de Virgile, que les Odes d'Horace, etc., auraient-ils pu être composés par les moines et les autres écrivains du 13e siècle, qui étaient tous sans goût, sans littérature et sans style, comme il parait par tous les écrits de ce siècle. Les jésuites désavouèrent et condamnèrent publiquement le système du père Hardouin, et l'obligèrent d'en donner une rétractation; il la donna, mais il ne changea pas d'opinion, et mourut à Paris le 3 septembre 1729, à 83 ans. Ses principaux ouvrages sont 10 une édition de Pline le naturaliste, avec des notes, 1685, 5 vol. in-40, et 1723, 3 vol. in-fol. ; cette édition est très-estimée; 2o une édition des Conciles, 1715, 12

vol. in- fol., qui a fait beaucoup de bruit; on en estime la table: c'est une réimpression augmentée de l'édition précédente du Louvre, 1644, 37 vol. in-fol.; 30 La chronologie rétablie par les médailles, París, 1697, deux petits in-4o ; 4° un Commentaire sur le Nouveau Testament, Amsterdam, 1741, in-fol., dans lequel il prétend que notre Seigneur et les apôtres prêchaient en latin; 5o une bonne édition des Harangues de Themistius; 6° Opera Selecta, 1709, in-fol.; Opuscula varia, Amsterdam, 1733, in-fol. C'est dans ce second recueil que l'on trouve le traité singulier intitulé Athei detecti: il est plus estimé que le précédent; 8o un Traité de la dernière pâque de J.-C., 1693, in-4°; 9o 2 vol. in-12, contre le père le Courayer, sur la validité des ordinations anglaises, etc.: tous ces ouvrages sont remplis de paradoxes extraordinaires, et de visions chimériques; 10° en 1766 il a paru à Londres vol. in-80 intitulé J. Harduini ad censuram veterum scriptorum prolegomena. Il fortifie dans cet ouvrage son système sur les anciens, malgré la rétractation qu'il avait été contraint d'en faire en 1707. On ne saurait donner à gauche plus ingénieusement ni plus savamment. Le caractère du père Hardouin est assez bien peint dans l'épitaphe suivante, que fit le savant et célèbre M. Vernet, professeur de théologie à Genève.

In expectatione judicii
Hic jacet

Hominum paradoxotatos,

lui

Natione gallus, religione romanus Orbis litterati portentum : Venerandæ antiquitatis cultor et destructor, Doctè febricitans, Somnia et inaudita commenta vigilans edidit, Scepticum piè egit. Credulitate puer, audaciâ juvenis, deliriis

senex.

On assure qu'un jésuite, ami du père Hardouin, lui représentant un jour que le public était fort choqué de ses paradoxes et de ses absurdités, le père Hardouin lui répondit brusquement; « Hé ! croyez-vous donc que je me serai levé toute ma vie à quatre heures du matin pour ne dire que ce que d'autres avaient déjà dit avant moi? » Son ami lui répliqua : « Mais il arrive quelquefois qu'en se levant si matin

on compose sans être bien éveillé, et qu'on s'expose ainsi à débiter bien des rêveries. »

HARDWIKE (PHILIPPE YORKE, comte d'), né à Douvres le 1er décembre 1690, étudia la jurisprudence, se distingua dans les parlemens où il était député, devint procureur-général en 1723, ensuite avocat de la couronne, grand juge mage du banc du roi, et enfin lord chancelier le 17 février 1737. Pendant 20 ans qu'il exerça cet office, il se fit honneur par ses talens et son intégrité, et le résigna en 1756; il ne laissa pas de continuer d'être utile au public, dans sa retraite, en assistant au parlement pour y défendre la liberté des sujets. Il est mort le 6 mars 1764, à 74 ans.

HARDY (ALEXANDRE), poète français, commença à se faire connaître sous le règne de Henri IV. Il était associé à une troupe de comédiens, et leur fournissait autant de pièces qu'ils en pouvaient jouer; mais comme il travaillait pour vivre et avec une exrême rapidité, il négligea toutes les règles du théâtre, surtout la décence, et ne fit rien de bon. Il mourut vers 1630. On a imprimé quarante et une de ses pièces, en 6 gros vol. in-8°.

HARE ( FRANÇOIs), évêque de Chichester, doyen de Worcester et de Saint-Paul, est mort en 1740. Son principal ouvrage est un psautier, hébreu rangé suivant la mesure poétique originale, in-4o ; u une édition de Térence, avec des notes, in-4o. HAREE, Haraus, (FRANÇOIS), natif d'Utrecht, enseigna la rhétorique à Douai, puis voyagea en Allemagne, en Italie et en Moscovie, où il accompagna le père Possevin, que le papc y envoyait en qualité de nonce. A son retour il fut chanoine de Bois-leDuc, puis de Namur et de Louvain, où il mourut le 12 janvier 1632. Ses principaux ouvrages sont 19 Biblia sacra 'expositionibus priscorum patrum litteralibus et mysticis illustrata, Anvers, 1630, in-fol. ; 2o Catena aurea in IV evangelia, 1625, in-8°; 3o Annales ducum Brabantiæ, ac tumultuum belgicorum; 40 un Abrégé des Vies des saints, tiré principalement de Surius, in-8°;. 5o une Chronologie, Anvers, 1614, in-4o, etc.

HARIOT (THOMAS), savant mathé

maticien anglais, natif d'Oxford, s'ac◄ quit par sa capacité l'estime de Walter Raleigh, qui l'envoya à la Virginic en 1585. Hariot donna une Relation de ce pays en anglais, 1588, in-fol., traduite en latin, avec les figures de Jean de Bry, Francfort, 1590, in-fol., et fut présenté à son retour à Henri, comte de Northampton, qui lui fit une pension. Les Anglais prétendent que Descartes a copié Hariot sur l'algèbre, et que c'est ce dernier qui doit avoir l'honneur de l'invention. Cette dispute sur Hariot et sur Descartes au sujet de l'algèbre est assez semblable à celle que nous avons vue de nos jours entre Leibnitz et Newton au sujet du calcul différentiel et intégral. On peut voir sur cela les ouvrages de Wallis. Le livre de Hariot qui a donné lieu à cette dispute est intitulé Pratique de l'art analytique pour résoudre les équations algébriques, en latin, Londres, 1631, in-fol. Il mourut à Londres le 2 juillet 1621, à 60 ans.

HARLAY (ACHILLE DE), premier président au parlement de Paris, naquit le 7 mars 1536, de Christophe de Harlay, président à mortier au même parlement, et l'un des plus doctes et des plus intègres magistrats de son temps. Achille fut conseiller au parlement à 22 ans, président à 36, et premier président après la mort de Christophe de Thou son beau-père. Il exerça sa charge avec une sagesse et une intégrité admirables, et répondit courageusement aux chefs de la ligue que son âme était à Dieu et son cœur au roi, quoique son corps fût au pouvoir des révoltés. Ils le retinrent queltemps prisonnier à la Bastille, après quoi il se retira auprès du roi. Il se démit de sa charge en faveur de Nicolas de Verdun, et mourut le 23 octobre 1616, à 80 ans. Il ne faut pas le confondre avec Achille de Harlay, conseiller procureur-général, puis premier président au parlement de Paris, l'un des plus grands magistrats de son siècle. Ce dernier était fils d'Achille de Harlay, deuxième du nom, maître des requêtes, conseiller d'état, et procureur-général du parlement de Paris. Il se démit de sa charge de premier président en 1707, et mourut le 23 juillet 1712, à 73 ans.

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HARLAY (FRANÇOIS DE), archevêque

de Rouen, puis de Paris, duc et pair de France, proviseur de Sorbonne et de Navarre, membre de l'académie française, naquit à Paris en 1625, d'Achille de Harlay, marquis de Champvallon. Il fut nommé à l'âge de 26 ans archevêque de Rouen, à la place de François de Harlay son oncle, qui mourut en 1653, et de qui on a des Observations sur l'Épître aux Romains, qu'il fit imprimer au château de Gail. lon en 1641, in-8°. M. de Harlay se fit admirer par ses prédications et par ses discours, et ramena à l'église catholique un grand nombre de protestans. Il succéda à M. de Péréfixe dans l'archevêché de Paris en 1671. Il fit plusieurs établissemens utiles, tint des conférences publiques de morale dans la grande salle de son palais, donna des réglemens salutaires dans les synodes, et présida en chef à plusieurs assemblées générales du clergé. Le roi lui donna souvent des marques publiques de son estime et de sa confiance, et le nomma au cardinalat; mais il mourut d'apoplexie avant que de recevoir le chapeau, le 6 août 1695, à 70 ans. La conduite qu'il tint dans l'affaire de la Régale et dans celle du Formulaire lui attira un grand nombre d'ennemis, qui le décrièrent à cause de ses mœurs, qui n'étaient en effet rien moins qu'édifiantes, mais qui ne l'empêchèrent pas de gouverner son diocèse avec beaucoup de prudence et d'applaudissement. L'abbé Le Gendre a écrit sa Vie, in-4o, en latin, et a fait son Eloge en français.

HARLAY NICOLAS DE), seigneur de Sancy, surintendant des finances et des bâtimens, premier maître-d'hôtel du roi, ambassadeur en Allemagne et en Angleterre, colonel-général des Suisses, gouverneur de Châlons-surSaône, lieutenant - général en Bourgogne, et chevalier des ordres du roi, était fils de Robert de Harlay, seigneur de Sancy et conseiller au parlement de Paris. Il se distingua par ses talens et par son mérite, rendit de grands services aux rois Henri III et Henri IV, et mourut le 17 octobre 1629. N'étant encore que maître des requêtes, il se trouva dans le conseil du roi lorsqu'on délibéra sur les moyens de faire la guerre contre la ligue. Il proposa de lever une armée de Suisses. Le conseil, qui sayait

y

que le roi n'avait pas d'argent, se moqua de lui; il s'en chargea cependant, et partit sans argent. Il persuada aux Genevois et aux Suisses de faire la guerre au duc de Savoie. Il leur promit de la cavalerie qu'il ne donna pas; mais ils donnèrent dix mille hommes d'infanterie et cent mille écus. Quant il fut à la tête de cette armée, il prit quelques places au duc de Savoie, et fit trouver bon aux Suisses qu'il amenât cette armée au roi. On a de lui un Discours sur les occurrences de ses affaires, in-4o; il contient des particularités curieuses des règnes de Henri III et de Henri IV. On trouve aussi dans les Mémoires de Villeroi plusieurs de ses remontrances à la reine Marie de Médicis. C'est contre lui et principalement parce qu'il s'était fait catholique que d'Aubigné publia la satire intituléc Confession catholique de Sancy, dans le Journal de Henri III.

HARLEY (ROBERT), comte d'Oxford, étoit né à Londres le 5 décembre 1661. Son père embrassa le parti du roi Guillaume, ce qui fit choisir le fils pour député à la chambre des communes. Il entra au conseil de la reine Anne, qui le fit pair dela GrandeBretagne en 1711, et lord trésorier de la Grande-Bretagne. Les historiens, en racontant la disgrâce de Marlborough, n'oublient pas de faire mention de la part que le comte d'Oxford y eut, et de sa disgrâce sous le règne suivant. Il fut accusé de haute trahison, mis à la tour de Londres en 1715, mais déchargé dans la chambre haute en 1717. il est mort le 21 mai 1724.

HARMODIUS. Voy. PISISTRATE. HARNONCOURT (PIERRE DUREY D'), fermier-général, était né en Bourgogne, et est mort à Paris le 27 juin 1765, à 84 ans. Il a mis par écrit les observations qu'il a eu lieu de faire pendant une fongue vie, et les a publiées, sous le titre de Mélanges, Maximes, Réflexions et Caractères, 1753, réimprimé en 1763, in-8°; Dissertation sur l'usage de boire à la glace, 1762, in-12. Il avait concouru pour le prix de poésie de l'académie française en 1723.

HARO(don LOUIS DE), célèbre ministre d'état de Philippe IV, roi d'Es pagne, était fils de don Diègue de Haro et de Françoise de Guzman

sœur de Gaspard de Guzman, comteduc d'Olivarès, aussi premier ministre d'état de Philippe IV. Ce ministre étant mort sans postérité, don Louis de Haro, qui était son neveu, lui succéda en tous ses biens. Il se fit aimer du roi son maître par sa douceur et par ses talens, et lui rendit les services les plus signalés.Ce fut lui qui conclut la paix des Pays-Bas et celle de France en 1659, avec le cardinal Mazarin, laquelle fut suivie du mariage de Louis XIV avec l'infante d'Espagne. Sa majesté catholique érigea en faveur de ce ministre en 1660 le marquisat del Carpio en duché-grandesse de la première classe, et lui donna le surnom de la Paix,pour éterniser dans sa maison la mémoire du fameux traité de paix qu'il avait conclu en 1659. Don Louis de Haro mourut comblé d'honneurs et de gloire le 17 novembre 1661, à 63 ans. 11 avait épousé Catherine de Cordoue, dont il eut, entre autres enfans, Gaspard et Jean-Dominique de Haro. Celui-ci mourut sans postérité. Gaspard fut vice-roi de Naples, et mourut le 16 novembre 1687, laissant d'Antoinette de la Cerda une fille unique, nommée Catherine de Haro de Guzman, laquelle épousa en 1688 François de Tolède, duc d'Albe.

HAROLD HARAULD ou HARALD, roi d'Angleterre, fils naturel de Canut Ier, lui succéda en 1035, au préjudice de Canut II, fils légitime de ce prince. Les Anglais voulurent mettre la couronne sur la tête de Canut, mais Harold fut le plus fort, et l'emporta, L'année suivante il écrivit unè lettre sous le nom de la reine Emme, pour inviter Alfred et Edouard, les fils de cette reine et d'Ethelred II, à venir en Angleterre pour recouvrer la couronne. Les deux jeunes princes donnèrent dans le piége: Alfred fut arrêté; on lui creva les yeux, et il mourut peu de temps après; Edouard repassa en Normandie, et la reine Emme se retira en Flandre chez le comte Baudouin. Harold se fit détester par ses crimes, et mourut sans enfans en .1039.

HAROLD II, fils du comte Godwin, je fit élire roi après la mort de saint Edouard III, en 1066, au préjudice d'Edgar, à qui la couronne d'Angleteffe appartenait par sa naissance.

Harold eut deux puissans concurrens qui lui disputèrent le royaume : Toston son frère, et Guillaume-le-Conquérant, duc de Normandie. Il leur livra en peu de temps deux sanglantes batailles, mais avec des succès bien différens. Dans la première, donnée au pont de Stamfort, il remporta une victoire complète sur Toston son frère et sur le roi de Norwége, qui était entré dans son parti, et qui périt avec lui; dans la seconde, qui se donna à Hastings, ou, selon d'autres, à Senlac, entre lui et Guillaume, il perdit la couronne et la vie. Ainsi finit la domination des rois Anglo-Saxons en Angleterre, où elle avait commencé plus de 600 ans auparavant en la personne d'Hengist.

HAROUN. Voy. AARON.

HARPAGE, favori et allié d'Astyages, roi des Mèdes, reçut ordre de ce prince de faire mourir Cyrus, qui venait de naitre; mais Harpage ayant horreur d'un si grand crime, confia Cyrus à un esclave. Dix ans après Cyrus fut reconnu; Astiages, pour se venger, fit servir à table à Harpage les chairs de son propre fils. Cette inhumanité irrita tellement Harpage, qu'il appela Cyrus, et l'aida à détrôner Astyages. Cyrus, par reconnaissance, le fit un de ses généraux, et lui donna le gouvernement de la Lybie. La cruauté d'Astyage a passé pour une fable.

HARPALICE, la plus belle fille d'Argos, fut aimée par son père Clymène, qui jouit d'elle par le moyen de sa nourrice. Quelque temps après Clymène l'ayant mariée à celui auquel il l'avait promise, elle partit avec son époux. Alors Clymène, se repentant d'avoir consenti à ce mariage, tua son gendre et ramena sa fille à Argos, où il se porta publiquement pour son mari; mais Harpalice, faisant réflexion sur les indignités de son père, tua son jeune frère, et le lui donna à manger. Ensuite, ayant demandé aux dieux d'être tirée de ce monde, elle fut changée en oiseau, selon la fable. Clymène fut si accablé de ces accidens, qu'il se tua. Voy. l'article suivant.

HARPALICUS, roi des Amymnéens dans la Thrace, eut une fille nommée Harpalice, qu'il nourrit de lait de vache et de jument, et qu'il accoutuma de bonne heure au maniement des

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