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leïenne, Oxford, 1674, in-fol. De ludis orientalibus, Oxoniæ 1694, 2 vol. in 80; La traduction latine de la Cosmographie d'Abraham Peritsol, imprimée en hébreu et en latin, à Oxford 1691, in-4°; De herba cha collectione cum epistola de mensuris Chinensium, Oxonii, 1688, in-8°. Grégoire Sharpe a donné le recueil de ses Dissertations avec sa Vie, Oxford 1767, 2 vol. in 4o.

HYDE (HENRI), comte de Clarendon, fils du chancelier, naquit en 1638, prit séance à la chambre des pairs après la mort de son père en 1674. 11 était chambellan de la reine, et s'opposa fortement au bill d'exclusion. Son attachement au roi le fit entrer dans le conseil; le roi Jacques le nomma garde du sceau privé et lieutenant d'Irlande. Mais sa faveur devait naturellement lui nuire auprès du prince d'Orange, lorsqu'il usurpait la couronne. Il fut mis à la tour pendant quelque temps et vécut le reste de ses jours en particulier. Il est mort en 1709, à 71 ans. On a publié à Oxford, en 1763, 2 vol. in-40 de ses Lettres de correspondance pendant son gouvernement d'Irlande, 1687 à 1690.

HYGIN (Saint), gouverna l'Eglise après la mort du pape saint Télesphore, vers l'an 139, et mourut, vers 142. Ce fut de son temps que Valentin et Cerdon allèrent à Rome.

HYGIN (C. JULES), grammairien célèbre, affranchi d'Auguste et ami d'Ovide, était d'Espagne, selon quel ques-uns, ou d'Alexandrie selon d'autres. On lui attribue des Fables cum notis variorum, Hambourg, 1674, in-8°, et dans les Mytographi latini, Amsterdam, 1681 ,.2 vol in-8°, qui se joignent aux auteurs cum notis variorum, et qui ont été réimprimés à Leyde, 1742, in-4°. Astronomia poetica, Venise, 1482, in-4°; mais ces ouvrages sont de quelque écrivain du Bas-Empire.

HYLARET (MAURICE), né à Angoulême en 1539, prit l'habit de cordelier en 1551, et mourut en 1591. Il se distingua comme théologien et comme prédicateur, mais surtout par son fanatisme pour la ligue qui perce à chaque page de ses Homélies, 5 vol. in-8. D'ailleurs elles sont pleines de fables

absurdes ; les ligueurs en firent up saint.

HYLAS, fils de Théodamas et favori d'Hercule, selon la fable, fut enlevé par les nymphes tandis qu'il puisait de l'eau pour qercule dans une fontaine. Ce héros lui bâtit une ville de son nom en Mysie.

HYLLUS, fils d'Hercule et de Déjanire, épousa Iole après la mort de son père. Eurysthée le chassa avec tous les Héraclides, il se sauva à Athènes, où il bâtit un temple à la Miséricorde qui servait d'asile aux criminels.

HYMÉNÉE, fils de Bacchus et de Vénus, et dieu du mariage, selon la fable, était représenté sous la figure d'un jeune homme blond avec un flambeau à la main, une couronne de roses, une robe jaune et des souliers de même couleur.

HYPACIE, Hypatia, fille de Théon, philosophe et mathématicien célèbre, naquit à Alexandrie vers la fin du 4a siècle. Elle eut pour maitre Théon son père, et fit de si grands progrès dans la philosophie, la géométrie, l'astronomie et les mathématiques, qu'elle passa pour la personne la plus savante de son temps. Hypacie tint la fameuse école d'Alexandrie où tant de grands hommes avaient enseigné avant elle, et l'on compte parmi ses disciples Synesius de Cyrène, qui fut depuis évêque, et qui appelle cette savante fille losophie et sa bienfaitrice. Synesius lui sa mère, sa sœur, son maître en phijuge de ses ouvrages et se soumet à ses adresse plusieurs lettres; il la rend décisions. Hypacie avait composé elletiques qui se sont perdus. Elle fut tuée même plusieurs Traités de mathémaau mois de mars 415, dans la grande église d'Alexandrie, au milieu d'une émeute populaire, parce qu'on l'accusait d'empêcher la réconciliation d'Oreste, gouverneur d'Alexandrie, avec saint Cyrille. Les protestans ont accusé faussement saint Cyrille d'avoir trempé dans ce meurtre. Ceux qui ont parlé d'Hypacie l'ont autant louée pour la pureté de ses mœurs que pour la beauté de son génie; ce qui est extraordinaire, puisqu'il parait constant qu'elle fut toujours engagée dans les ténèbres du paganisme.

HYPERIDE, célèbre orateur grec, fut disciple de Platon et d'Isocrate, ct

gouverna la république d'Athènes. I défendit avec zèle et avec courage la liberté de la Grèce ; mais il fut mis à mort par ordre d'Antipater. Il avait composé un grand nombre de Harangues dont il ne reste qu'une seule. Il est un des dix célèbres orateurs grecs: il n'excellait que dans les petites causes. HYPERION, fils de Coelus, fut chargé de conduire le char du soleil, ce qui l'a fait regarder comme le fils du Soleil, ou le soleil lui-même.

HYPERIUS (GÉRARD - ANDRÉ), habile ministre et théologien protestant, né à Ypres le 16 mai 1511, d'un père qui était avocat, prit le nom d'Hypérius, du lieu de sa naissance. Il devint professeur en théologie à Marpourg en 1542; eut plusieurs enfans, et mourut en 1564, & 53 ans. Il savait les langues, l'histoire, la philosophie et la théologie, et avait le talent de la parole. On a de lui un grand nombre d'ouvrages. Les plus estimés par les catholiques sont deux Traités de théologie dont l'un a pour titre De rectè formando Theologic studio, in-8°, et l'autre, de formandis concionibus sacris. Laurent de Villa-Vicentia, religieux augustin espagnol, les trouva si excellens qu'il les fit imprimer à Louwain sous son nom en y retranchant quelque chose.

HYPERMNESTRE, celle des cinquante filles de Danaüs, roi d'Argos, qui ne voulut point obéir à l'ordre cruel que Danaus avait donné à toutes ses filles de tuer leurs maris la première nuit de leurs noces. Cette princesse Sauva la vie à Lynceus son époux, après qu'elle lui cut fait promettre de ne point violer sa virginité.

HYPSIPYLE, fille de Thoas, roi de Lemnos, sauva la vie à son père, lorsque les femmes de cette ile firent un massacre général de tous les hommes qui l'habitaient: Hypsipyle cacha son

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père avec soin, et fit accroire qu'elle s'en était défait; alors les femmes l'élurent pour leur reine. Quelques temps après les Argonautes abordèrent dans l'ile de Lemnos, où trouvant toutes les femmes sans maris ils eurent commerce avec elles. Hypsipyle s'attacha à Jason leur chef, et en eut deux enfans jumeaux ; mais Jason l'abandonna avec ses enfans et continua son voyage. Après son départ les Lemniennes, ayant découvert qu'elle avait épargné son père Thoas, la chassèrent de l'ile: elle se retira dans le Péloponèse.

HYRGAN I (JEAN), souverain sacrificateur et prince des Juifs, était fils de Simon Machabéc qui fut tué en trahison par son gendre Ptolomée, 135 ans avant J.-C. Hyrcan, voulant venger cette mort, assiégea Ptolomée. Il soutint le siége de Jérusalem contre Antiochus Sidetes, prit plusieurs villes en Judée, subjuga les Iduméens, démolit le temple de Garzim, s'empara de Samarie, et mourut 107 ans avant J.-C. après avoir gouverné les Jus avec prudence 28 ans. Il laissa cinq fils, et ne prit jamais le nom de roi.

HYRCAN II, fils aîné d'Alexandre Ier, succéda à son père au pontificat, 79 ans avant J.-C. Il devait lui succéder à la couronne; mais son frère Aristobule la lui ravit par le secours des Romains, et ne lui laissa que la grande sacrificature. Hyrcan tomba ensuite entre les mains de son neveu Antigone qui lui fit couper les oreilles; enfin Hérode le fit mourir à l'âge de 80 ans, 30 ans avant J.-C:

+

HYSTASPES, fils d'Arsames, de la famille des Acheménides, fut père de Darius qui régna dans la Perse après avoir tué le mage Smerdis. Hystaspes fut gouverneur de la Perse propre sous le règne de son fils, et mourut peu de temps après son élévation.

I.

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IAMBE, fille de Pan et d'Echo à qui on attribue l'invention des vers ïambiques, fut la seule qui réussit à consoler Cérès de la perte de Proserpine. ·IAMBLIQUÉ, nom de deux célèbres philosophes platoniciens, dont l'un était de Chalcide, et l'autre d'Apamée en Syrie. Le premier, que Julien l'Apostat égale ridiculement à Platon était disciple d'Anatolius et de Porphyre, et mourut sous le règne de l'empereur Constantin. Le second fut aussi en grande réputation : Julien l'Apostat lui écrivit plusieurs lettres; et l'on dit qu'il s'empoisonna sous Valens. On ne sait auquel des deux il faut attribuer les ouvrages que nous avons en grec, sous le nom de Iamblique, savoir 10 l'Histoire de la vie et de la secte de Pythagore, Amsterdam 1707, in-4°; 2o un Ecrit contre la lettre de Porphyre, sur les mystères des Egyptiens, Oxford, 1678, in-fol.J: il avait déjà été publié avec d'autres Traités philosophiques, à Venise, 1497, in-fol.

IBAS, célèbre évêque d'Edesse, fut d'abord l'un des principaux défenseurs de Nestorius. Il écrivit une lettre à un Persan nommé Maris, dans laquelle il blâmait Rebalas, son prédécesseur, d'avoir injustement condamné Théodore deMopsueste, qu'il louait extrêmement. Quelques temps après il rentra dans l'église catholique; et ayant été accusé par son clergé de divers crimes, il fut absous au concile de Tyr et de Beryte en 448. L'année suivante Dioscore et ses sectateurs le déposèrent dans le faux synode d'Ephè

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dore, évêque de Césarée en Cappadoce, hérétique acéphale, ayant engagé Justinien à s'élever contre les écrits de Théodore de Mopsueste, contre les anathèmes de Théodoret, évêque de Cyr, et contre la lettre d'Ibas; ce prince les fit condamner dans le cinquième concile général tenu à Constantinople en 553: c'est ce que l'on appela l'affaire des trois chapitres, qui causa de grands troubles dans l'Eglise, et un schisme qui ne fut éteint que longtemps après.

IBBOT (BENJAMIN), prédicateur anfolck, en 1680. Il fut, comme son père, glais, était né dans le comté de Norcuré de différentes paroisses, et mourut le 5 avril 1725. Ses Sermons ont été publiés au profit de sa veuve, en 1726, 2 vol. in-8°. Il avait traduit en anglais religionis Christianæ ad vitam civiun ouvrage de Puffendorf, De habitu lem, 1719, in-8°

IBRAHIM, empereur des Turcs, fut tiré de prison le 8 février 1640, pour succéder à son frère Amurat IV. Il crut d'abord que c'était pour le faire mourir; mais il se rassura en voyant le corps mort de son frère. Le chevalier de BoisBaudrant ayant pris un vaisseau turc dans lequel était une de ses favorites et son fils, qu'elle avait eu avant d'entrer dans le sérail, ce fut l'origine de la guerre de Candie. Ibrahim tourna ses armes contre les Vénitiens, prit la Canée, et Candie allait être assiégée, lorsque ses cruautés et ses débauches firent conspirer ses officiers contre lui : il fut étranglé le 17 août 1648. Maho

met IV son fils lui succéda.

ве et le traitèrent cruellement. Ibas appela de cette injuste déposition au IBYCUS, célèbre poète lyrique concile-général de Calcédoine, dans grec, dont il ne nous reste que des fraglequel fut produite la lettre qu'il avait mens avec ceux d'Alcée, vivait vers écrite à Maris; il fut déclaré innocent 540 avant J.-C. On dit qu'il fut assaset rétabli dans son siége d'une voix siné par des voleurs, et qu'en mourant unanime. Dans le siècle suivant, Théo-il príť à témoin une troupe de grues

qu'il vit voler. Quelque-temps après un des voleurs, ayant vu des grues, dit à ses compagnons: « Voilà les témoins de la mort d'Ibycus ;» ce qui ayant été rapporté aux magistrats, les voleurs, furent mis à la question, avouèrent le fait, et furent pendus. D'où vient le proverbe Ibyci grues.

nos,

que

ICARE, fils de Dédale, étant retenu en prison dans l'ile de Crète Mipar Dédale trouva l'invention de mettre des voiles à ses barques et se sauva avec Icare; mais celui-ci ayant mal conduit son vaisseau fit naufrage et se noya dans la mer. C'est ce qui a donné occasion de feindre Dédale avait attaché à son fils Icare des ailes de cire, en lui recommandant de garder toujours en volant un juste milieu; mais qu'ayant voulu s'approcher trop près du soleil, ses ailes s'étaient fondues, et qu'il était tombé dans cette mer qui, de son nom, fut appelée la mer Icarienne.

ICARE, père d'Erigone selon la fable, ayant été tué par des paysans qu'il avait enivrés en leur donnant du vin dont ils ignoraient l'usage, fut placé par Jupiter au signe du Bootes. Voy. ERIGONE.

ICARE, père de Pénélope, voulut en vain engager Ulysse à fixer sa demeure à Sparte. Ulysse laissa à sa femme le choix de rester à Sparte ou de le suivre à Ithaque ; Pénélope ne répondit rien, mais baissant les yeux elle se couvrit d'un voile ; Icare n'insista plus et bátit un hôtel à la pudeur en cet endroit.

ICONOCLASTES. Voy. MICHEL III. ICTINUS, célèbre architecte grec, bâtit plusieurs temples magnifiques, entre autres celui de Minerve à Athènes,et celui d'Apollon secourable dans le Péloponèse. Il vivait vers 430 ans avant J.-C.

IDACIUS, évêque espagnol du 4o siècle, a donné Les fastes consulaires et une Chronique depuis la première année de Théodose jusqu'à 461. Le père Sirmond les a publiés en 1619, in-8°; ils sont aussi dans la Bibliothèque des Pères.

IDATHYRSE ou INDATYRSE, roi des Scythes européens, succéda à son

père Saülie, et refusa sa fille en mariage à Darius fils d'Hystaspes, roi de Perse ce refus causa une guerre trèsvive entre ces deux princès. Darius marcha contre Idathyrse, avec une armée de 700,000 hemmes; mais ses troupes ayant été défaites, il fut obligé de repasser dans la Persc. Idathyrse est nommé Jancyre par Justin.

IDE (SAINTE), comtesse de Boulogne en Picardie, naquit en 1040 de Godefroi-le-Barbu, duc de Lorraine. Elle épousa Eustache II, comte de Boulogne, dont elle eut Eustache III, comte de cette ville, le fameux Godefroi-de-Bouillon, duc de Lorraine, et Baudouin qui succéda à son frère au royaume de Jérusalem, outre plusieurs filles, dont l'une épousa l'empereur Henri IV. Elle mourut saintement le 13 avril 1113.

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IDOMÉNÉE, roi de Crète, et l'un des héros de la Grèce, qui allèrent au siége de Troyes, était fils de Deucalion, et petit-fils de Minos. En s'en retournant dans l'île de Crète, il fit vœu, durant une fâcheuse tempête, de sacrifier en arrivant la première chose qui se présenterait à lui; mais il eut lieu de se repentir de son vœu ; car à peine fut-il arrivé, qu'il rencontra son fils. Idoménée l'ayant sacrifié, ses sujets indignés d'un tel crime le chassèrent de leur ile. On dit qu'il se retira en Calabre, et qu'il y bâtit une ville. L'histoire ou la fable d'Idoménée a fourni à Crébillon le sujet d'une de ses tragédies.

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IESID, cinquième calife, le second de la race des Ommiades, succéda à son père Moavia l'an 680 ; mais il n'en eut pas le courage. Il s'amusait à faire des vers amoureux. Il étouffa cependant la révolte d'Hussein fils d'Ali;

mais la rigueur dont il usa envers cette malheureuse famille et ses partisans le rendirent odieux. Abdallah, de la famille d'Ali, fit soulever toute la Perse contre le calife, qui mourut en 683. IGNACE SAINT), patriarche de Constantinople, était fils de l'empereur Michel Curopalate, et de Procopie, fille de l'empereur Nicéphore. Il succéda à Méthodius en 846, et ayant été exilé en 857 par les intrigues de Bardas dont il reprenait les vices, le célèbre Photius fut mis à sa place. Saint Ignace fut ensuite déposé dans un conciliabule tenu à Constantinople en 858. Il en appela au pape, qui déclara nulle cette déposition et l'ordination de Photius. Saint Ignace ne put néanmoins se faire rétablir sur son siége jusqu'au règne de Basile-leMacédonien, lequel étant demeuré seul empereur, en 867, relégua Photius dans le monastère de Scepte. Ce fut en conséquence du rétablissement de saint Ignace que se tint le 4 concile-général de Constantinople. Il mourut le 23 octobre 877, à 78 ans. Après sa mort Photius s'empara du siége de Constantinople.

IGNACE (SAINT), martyr et évêque d'Antioche, surnommé Théophore, c'est-à-dire Porte - Dieu, succéda à Evode vers l'an 68 de J.-C. Il était disciple de saint Jean, et soutint la foi de Jésus-Christ dans la persécution en présence de l'empereur Trajan; il fut condamné à être exposé aux bêtes dans l'amphithéâtre de Rome, et y souffrit le martyre le 10 décembre 107. Il nous reste de lui sept Epitres qu'il écrivit pendant qu'on le conduisait à Rome chargé de chaines. Elles sont remplies de l'esprit de Dieu, et contiennent des préceptes très-salutaires. Les meilleures éditions de ses Épîtres sont celles d'Amsterdam en 1697, in-fol., avec les Dissertations d'Usserius et de Pearson et celle de M. Cotelier, dans ses Patres apostolici en grec et en latin. Ces sept Epitres sont adressées aux Smyrnéens, à saint Polycarpe,aux Éphésiens, aux Magné siciens, aux Philadelphiens, aux Tralliens et aux Romains. Les autres Lettres qu'on attribue à saint Ignace martyr sont supposées.

IGNACE (SAINT), de Loyola, fon

dateur des jésuites, naquit au château de Loyola, en Biscaye, dans la province de Guipuscoa, en 1491, d'une famille noble et ancienne. Après avoir été page à la cour de Ferdinand, roi d'Espagne, il prit le parti des armes et s'y distingua. Il défendit avec valeur la ville de Pampelune assiégée par les Français en 1521, et y eut la cuisse cassée d'un boulet de canon. Pendant sa convalescence, ayant demandé un roman pour se désennuyer, il ne s'en trouva point, et on lui donna à lire une vie des saints qui se rencontra par hasard. Cette lecture toucha tellement Ignace qu'elle le détermina à changer de vie. Il porta dans son changement le même enthousiasme qui avait guidé sa valeur. Il se rendit à Notre-Dame de Montferrat, fit la veille d'armes, s'arma chevalier de la Vierge, voulut se battre contre un Maure qui en contestait la virginité perpétuelle, s'habilla en mendiant et partit pour la Terre-Sainte, où il arriva en 1523. Après avoir visité les saints lieux, il revint en Europe et s'arrêta à Barcelone pour y apprendre le latin, quoiqu'il fût déjà âgé de 33 ans. Il alla ensuite étudier à Alcala, puis à Salamanque, et vint à Paris en 1528. Il y continua l'étude de la grammaire au collège de Montaigu, fit sa philosophie au collège de SainteBarbe, et sa théologie aux Jacobins. C'est alors qu'il forma le dessein de s'associer plusieurs hommes apostoliques, et de fonder un ordre, dont la constitution du collège de Montaigu, où il avait demeuré, lui avait donné l'idée. Le premier sur lequel il jeta les yeux fut Pierre le Fèvre, qui lui avait appris la philosophie, et qui l'avait fait recevoir maître-ès-arts, vers 1533. Pierre le Fèvre gagna saint François Xavier, et saint Ignace s'associa encore quatre célèbres espagnols, Jacques Laynés, Alphonse Salmeron, NicolasAlphonse Bobadilla, et Simon Rodriguez. Ils s'engagèrent le jour de l'Assomption 1534, dans l'église de Montmartre, de s'associer ensemble, et de se dévouer au service du prochain. Ils quittèrent ensuite Paris, et allèrent en 1537 offrir leurs services au pape. Paul III, flatté du 4o vœu d'obéissance absolue au pontife romain, confirme, en 1540, Î'institut de

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