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Sive, quos Elea domum reducit
Palma cœlestes, pugilemve, equumve

Dicit, et centum potiore signis
Munere donat;

Flebili sponsæ juvenemve raptum Plorat, et vires, animumque moresque Aureos deducit in astra, nigroque Invidet Orco.

Multa Dircæum levat aura cyenum,
Tendit, Antoni, quoties in altos
Nubium tractus: ego, apis matinæ
More modoque,

Grala carpentis thyma per laborem
Plurimum, circa nemus uvidique
Tiburis ripas, operosa parvus
Carmina fingo.

Concines majore poeta plectro
Cæsarem, quandoque trahet feroces
Per sacrum elivum, merità decorus
Fronde, Sicambros ;

Quo nihil majus meliusve terris

Fala donavere, bonique Divi

Nec dabunt, quamvis redeant in aurum Tempora priscum.

Soit qu'il dise, emporté loin des routes battues,

Ces athlètes que Pise exalte jusqu'au ciel,

Et dont son vers d'airain, bien mieux que cent statues, Rend l'honneur immortel;

Soit que, la lyre en deuil, près d'une jeune épouse,
Il pleure d'un héros par ses chants ennobli

Les mœurs d'or, qu'il arrache à la fureur jaļouse
De l'éternel Oubli.

Oui, chaque fois, ami, que dédaignant la plaine,
Le cygne de Dircé s'envole vers les cieux,
Soulevé par Eole à la puissante haleine,
Il plane radieux.

Pour moi, comme l'abeille aux flancs du mont Hymette
Cueille, non sans effort, son nectar précieux,
Dans les bois de Tibur j'amasse, humble poète,
Mes vers laborieux,

C'est à toi de chanter sur ta lyre divine
Auguste, qui bientôt, de palmes couronné,
Va traîner à son char, sur la sainte colline,
Le Sicambre enchaîné.

Dans leur bonté, les Dieux ne pouvaient à la terre
Départir un plus grand ni plus rare trésor,
Quand, faisant parmi nous un retour salutaire,

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Concines lætosque dies, et Urbis
Publicum ludum, super impetrato
Fortis Augusti reditu, forumque
Litibus orbum.

Tùm meæ (si quid loquar audiendum) Vocis accedet bona pars; et, O Sol Pulcher! ô laudande! canam, recepto Cæsare felix.

Tuque, dùm procedis, lo triumphe! Non semel dicemus, Io triumphe! Civitas omnis, dabimusque Divis Thura benignis.

Te decem tauri totidemque vaccæ,
Me tener solvet vitulus, relicta
Matre, qui largis juvenescit herbis
In mea vota;

Fronte curvatos imitatus ignes
Tertium Lunæ referentis ortum,
Quà notam duxit niveus videri,
Cætera fulvus.

Tu peindras nos transports durant ces jours de fête,

Au retour du héros imploré tant de fois;

Et, pendant tous nos jeux, la Discorde muette
Dans le temple des Lois.

Si ta voix daigne alors appuyer ma faiblesse,
J'y mêlerai ma voix : soleil trop attendu !
M'écrîrai-je, tu luis, jour de gloire et d'ivresse !
César nous est rendu.

Triomphe! diras-tu pendant nos sacrifices;
Et mes chants rediront triomphe! à mes accents
Répondra Rome entière, et vers les Dieux propices
Montera notre encens.

Vingt taureaux de tes vœux acquitteront l'hommage;
Une simple génisse offerte aux immortels,

Chez moi, loin de sa mère, en un gras pâturage
Grandit pour leurs autels.

Son front, qu'en se courbant un double dard protége,
Rappelle de Phébé le croissant radieux ;

Et, sur sa robe fauve, une tache de neige
Seule éblouit les yeux.

ODE III.

AD MELPOMENEN.

Quem tu, Melpomene, semel
Nascentem placido lumine videris,
Illum non labor Isthmius

Clarabit pugilem; non equus impiger
Curru ducet Achaïco

Victorem; neque res bellica Deliis
Ornatum foliis ducem,

Quòd regum tumidas contuderit minas,
Ostendet Capitolio:

Sed quæ Tibur aquæ fertile præfluunt,
Et spissæ nemorum comæ,
Fingent Æolio carmine nobilem.
Romæ principis urbium
Dignatur soboles inter amabiles

Vatum ponere me choros ;

Et jam dente minus mordeor invido.
O, testudinis aureæ

Dulcem quæ strepitum, Pieri, temperas !
O mutis quoque piscibus
Donatura cycni, si libeat, sonum!

Tolum muneris hoc tui est,

Quod monstror digito prætereuntium

Romanæ fidicen lyræ :

Quòd spiro et placeo, si placeo, tuum est.

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