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D'autres peuvent chanter Rhodes ou Mitylène,
Ephèse ou Corinthe aux deux mers,

Thèbes chère à Bacchus, Delphes au Dieu des vers,
Ou de Tempé la tiède haleine.

Tel n'a d'autre souci que d'exalter Athène
Dans ses poèmes éternels,

Et d'olivier d'emprunt se couronne sans peine.
Tel autre en ses vers solennels

Dit les coursiers d'Argos et la riche Mycène.
Pour moi, Sparte et ses rudes mœurs,
Larisse et ses beaux champs sont moins inspirateurs
Que l'Anio brisant ses rives,

La grotte d'Albunée et le bois de Tibur,

Et ses vergers baignés d'eaux vives...
Le Notus, sous un ciel étincelant d'azur,
N'enfante pas toujours l'orage.

Ainsi toi, de la vie, en un riant breuvage
Plonge les chagrins et les maux,

Plancus, que le dieu Mars t'appelle à ses drapeaux,
Ou ton Tibur sous son ombrage.

Lorsque Teucer fuyait son père et son pays,

On dit que, comme aux jours de fête,

De raisins et de pampre il couronna sa tête,
Et dit à ses tristes amis :

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Quò nos cumque feret melior fortuna parente,

Ibimus, o socii, comitesque !

Nil desperandum Teucro duce, et auspice Teucro ;
Certus enim promisit Apollo

Ambiguam tellure novâ Salamina futuram.
O fortes, pejoraque passi

Mecum sæpe, viri! nunc vino pellite curas:

Cras ingens iterabimus æquor.

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Lydia, dic, per omnes

'Te Deos oro, Sybarin cur properas amando Perdere? cur apricum

Oderit campum, patiens pulveris atque solis?

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Inter æquales equitat, Gallica nec lupatis.

Temperat ora frænis?

Cur timet flavum Tiberim tangere? cur olivum

Sanguine viperino

Cautiùs vitat? neque jàm livida gestat armis

Brachia, sæpè disco,

Sæpè trans finem jaculo nobilis expedito ?

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Où nous pousse le Sort moins barbare qu'un père

Allons, mes compagnons chéris !

Quand Teucer vous conduit, honte à qui désespère ! D'Apollon l'oracle a promis

Une autre Salamine à nos nefs vagabondes.

O vous qui lassez le destin,

Braves! noyez ce soir vos soucis dans le vin;
Demain nous défîrons les ondes. »

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Lydie, au nom de tous les Dieux,
Pourquoi perdre d'amour ce jeune Sybarite?
Pourquoi, sur ton sein qui l'abrite,
Fuit-il le champ de Mars et son soleil poudreux?

Parmi les guerriers de son age, Pourquoi ne va-t-il plus d'un étalon Gaulois Plier au frein l'ardeur sauvage?

Et du Tibre affronter les flots, comme autrefois?

Pourquoi, brillant d'une huile pure,

Ne plus roidir ses bras par les armes meurtris,
Lui, dont la flèche prompte et sûre,

Dont le disque cent fois ont remporté le prix ?

Quid latet, ut marinæ

Filium dicunt Thetidis, sub lacrymosa Troja

Funera, ne virilis

Cultus in cædem et Lycias proriperet catervas?

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ODE IX.

AD THALIARCHUM.

Vides ut altâ stet nive candidum
Soracte, nec jam sustineant onus
Silvæ laborantes, geluque
Flumina constiterint acuto.

Dissolve frigus, ligna super foco
Large reponens; atque benigniùs
Deprome quadrimum Sabinâ,
O Thaliarche, merum diotâ.

Permitte Divis cætera : qui simul
Stravêre ventos æquore fervido
Depræliantes, nec cupressi,

Nec veteres agitantur orni.

Quid sit futurum cras, fuge quærere,

et

Quem sors dierum cumque dabit, lucro
Appone; nec dulces amores

Sperne, puer, neque tu choreas,

Pourquoi se cacher comme Achille,

Quand sa mère, aux combats dont mourait Ilion,

Tremblait que l'armure virile

N'emportât la valeur de ce jeune lion ?

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Tu vois nos monts blanchir sous un manteau de neige; De nos bois le front plie et gémit attristé ;

Sous les dards dont l'hiver l'assiége

Le fleuve errant s'est arrêté.

Pour dompter les frimas, fais luire en abondance

Le bois dans ton foyer; dans l'urne aux larges flancs,

Ami, puise avec complaisance

Ton vin déjà vieux de quatre ans.

Laisse le reste aux Dieux; dès que leur main tranquille A muselé les vents qui soulevaient les mers,

Le cyprès se dresse immobile,

Le vieil orme dort dans les airs.

Ce qui sera demain n'importe guère au sage;
Compte comme un bienfait chacun de tes beaux jours,
Sans dédaigner, dans ton jeune âge,

Ni les danses, ni les amours.

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