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loix; ce qui n'emporte autre chose que de laisser ces loix dans leur vigeur, et comme Roi les exécuter selon leur forme et

teneur.

La conscience du Roi d'Angleterre, n'est point blessée par cette partie de sa déclaration, puisque la protection et la défense qu'il y promet à l'Eglise Anglicane Protestante ne regarde que l'exterieur, et n'oblige S. M. à autre chose qu'à laisser cette prétendue Eglise dans l'état exterieur où il la trouve, sans troubler ni permettre qu'on l'y trouble.

Et pour décider cette question par principes: il faut faire grande différence entre la protection qu'on donneroit à une Eglise par adhérence aux mauvais sentiments qu'elle professe et celle qu'on lui donne pour conserver à l'exterieur la tranquillité publique. Le premier genre de protection est mauvais parcequ'il a un mauvais principe qui est l'adhérence à la fausseté mais le second est très-bon parcequ'il a pour principe l'amour de la paix et pour object une chose bonne et nécessaire, qui est le répos public.

Ceux qui traitent en cette occasion avec le Roi d'Angleterre ne lui demandent pas l'approbation de la Religion Anglicane, puisqu'au contraire ils le supposent Catholique et traitent avec lui comme l'etant: Ils ne lui demandent donc qu'une protection royale, c'est-a-dire, une protection à l'exterieur, telle qu'elle convient a un Roi qui ne peut rien sur les consciences : et tout le monde demeure d'accord que cette protection est legitime et licite.

Les Rois de France ont bien donné par l'édit de Nantes une espèce de protection aux prétendus réformés, en les assurant contre les insultes de ceux qui les voudroient troubler dans leur exercice, et leur accordant des espèces de privilèges, où ils ordonnent à leurs officiers de les maintenir. On n'a pas cru que leur conscience fût intéressée dans ces concessions, tant

qu'elles ont été jugées nécessaires pour le repos public, parceque c'étoit ce repos et non pas la religion prétendue réformée qui en étoit le motif. On peut dire a proportion la même chose du Roi d'Angleterre, et s'il accorde de plus grands avantages à ses sujets Protestants, c'est que l'état où ils sont dans ses royaumes et le motif du répos public l'exige ainsi.

Aussi ceux qui trouvent à redire à cet endroit de l'article ne mettent-ils la difficulté qu'en ce qu'ils prétendent qu'il enferme une tacite, promesse d'exécuter les lois pénales qui sont dé cernées par les parlements contre les Catholiques: parceque, disent-ils, les Protestants mettent dans ces lois pénales une partie de la protection qu'ils demandent pour l'Eglise Anglicane Protestante.

Mais les paroles dont se sert le Roi n'emportent rien de semblable, et il importe de bien comprendre comme parle cette déclaration: Nous protégerons, dit-elle, et defendrons l'Eglise Anglicane comme elle est presentement établie par les loix. Il ne s'agit donc que des principes constitutifs de cette prétendue Eglise en elle-même, et non pas des lois pénales par lesquelles elle prétendroit pouvoir repousser les religions qui lui sont opposées.

Ces principes constitutifs de la religion Anglicane selon les loix du pays sont, 1o. les prétendus articles de foi réglés sous la Reine Elisabeth; 2°, la liturgie, approuvée par les parle ments; 3° les homélies ou instructions que les mêmes parlements ont autorisées.

On ne demande point au Roi qu'il se rende le promoteur de ces trois choses, mais seulement qu'a l'extérieur il leur laisse un libre cours pour le repos de ses sujets: ce qui suffit d'un côté pour maintenir ce qui constitue a l'extérieur l'Eglise Anglicane Protestante, et de l'autre ne blesse, point la conscience du Roi.

Voilà donc à quoi il s'oblige par cette première partie du premier article de sa declaration, la deuxième partie de l'article où il promet d'assurer à l'Eglise Protestante et à ses membres leur églises, etc., a encore moins de difficulté, et même elle tempère la première en reduisant manifestement la protection et la défense de l'Eglise Anglicane Protestante aux choses extérieures dont elle est en possession, et dans lesquelles le Roi promet seulement de ne souffrir point qu'on la trouble.

Le Roi est bien éloigné d'approuver par là l'usurpation des Eglises et des benéfices; mais il promet seulement de ne point permettre que ceux qui les ont usurpés soient troublés par des voies de fait, parceque cela ne se pourroit faire sans ruiner la tranquillité de ses états.

A l'egard du serment du Test, qui fait le second article de la déclaration du Roi: Il n'oblige S. M. à autre chose sinon à exclure des charges publiques ceux qui refuseront de faire un certain serment; en quoi il n'y a point de difficulté puisqu'on peut vivre et humainement et chrétiennement sans avoir des charges.

Que si cela paroit rude aux Catholiques ils doivent considérer l'état où ils sont, et la petite portion qu'ils composent du royaume d'Angleterre, ce qui les oblige à n'exiger pas de leur Roi des conditions impossibles, et au contraire a sacrifier touts les avantages dont ils se pourroient flatter vainement, au bien réel et solide d'avoir un Roi de leur religion et d'affermir sur le thròne sa famille quoique Catholique, ce qui leur peut faire raisonnablement espérer, sinon d'abord, du moins dans la suite, l'entier rétablissement de l'Eglise et de la foy.

Que si on s'attache au contraire à vouloir faire la loi aux Protestants qui sont les maîtres, on perdra avec l'occasion de rétablir le Roi, non seulement touts les avantages qui sont attachés a ce rétablissement, mais encore touts les autres quels

qu'ils soient, et on s'exposera à toutes sortes de maux, étant bien certain que si les rebelles viennent à bout selon leurs desirs d'exclure tout à fait le Roi, ils ne garderont aucune mesure envers les Catholiques, et ne songeront qu'a assouvir la haïne qu'ils leur portent.

Pour ces raisons je conclus non seulement que le Roi a pù en conscience faire la déclaration dont il s'agit, mais encore qu'il y étoit obligé, parcequ'il doit faire tout ce qui est possible pour l'avantage de l'Eglise et de ses sujets Catholiques auxquels rien ne peut-être meilleur dans la conjuncture pré ́sente que son rétablissement.

On doit même déjà regarder comme un grand avantage la déclaration qui fait S. M. de recommander fortement à son parlement une impartiale liberté de conscience, ce qui montre le zéle de ce Prince pour le répos de ses sujets Catholiques, et tout ensemble une favorable disposition pour eux dans ses sujet Protestants qui acceptent sa déclaration.

Je dirai donc volontiers aux Catholiques, s'il y en a qui n'approuvent pas la déclaration dont il s'agit:-Noli esse justus multum : : neque plus sapias quam necesse est, ne obstupescas. Ecc. vii. 17.

Je ne doute point que N. S. P. le Pape n'appuie le Roi d'Angleterre dans l'execution d'une declaration qui étoit si nécessaire et ne juge bien des intentions d'un Prince qui a 'sacrifié trois royaumes, toute sa famille, et sa propre vie, à la religion Catholique. Je me soumet, néanmoins, de tout mon cœur à la suprème decision de S. S.

Fait à Meaux, ce 22 May, 1693.

J. Bénigne, E de Meaux.

This opinion was to have been laid before the Pope through Cardinal de Janson Forbin, to whom both Bossuet and Lord

Melfort wrote for that purpose. But neither the letters nor the opinion were forwarded to Rome by Louis XIV.

The postscript in Lord Melfort's own hand is very curious. The errors of language are scrupulously preserved.

"Ce qu'il y a affaire n'est que pour EVITER LES CENSURES DE ROME, non pas pour faire examiner l'affaire, CE QU'IL FAUT EVITER ET PRINCIPALEMENT LES CONGREGATIONS, ce que sa Majesté souhaite estant de satisfaire sa Sainteté en particulier des nécessitiés soubs les quelles sa Majesté est tant a l'égard de son éstablissement que pour avoir la liberté de faire élever le Prince de Galles dans la religion Catholique, ce qui est un plus grand bien à la dit religion que aucun autre que puisse arriver. Il est aussi à considerer que sa Majesté a des assurances des principaux avec lesquelles elle a traité d'obtenir une liberté de conscience pour les Catholiques d'Angleterre, pourveu que sa Majesté ne le presse pas par son authorité, mais qu'il le laisse au Parliament. En fin celle cy j'entends LA DECLARATION N'EST QUE POUR RENTRER, ET L'ON PEUT BEAUCOUP MIEUX DISPUTER DES AFFAIRES DES CATHOLIQUES A WhiteHALL QU'A ST. GERMAIN.”—Ib. p. 390.

C.-Page 65.

ALPHONSO DE CASTRO, AND THE FOURTH COUNCIL OF
TOLEDO.

The task of defending the Roman Catholic Church from the charge of intolerance and persecution involves Mr. Butler in strange difficulties, and calls forth that light, skimming,

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