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prouver une obligation contractée autrement, obligationis facta testimonia1.

Dans le nouveau droit romain, il ne reste plus aucune trace des transcriptitia nomina. Les arcaria nomina, les chirographa, les syngraphæ ne se rencontrent plus également dans leur forme originaire ; mais ils ont donné lieu, à ce qu'il paraît, particulièrement les arcaria nomina, au développement de la théorie de l'exceptio non numeratæ pecuniæ, théorie qui, dans les Institutes de Justinien, a été, en l'honneur de l'ancien système des contrats, intercalée, d'une manière singulière et un peu forcée, sous la rubrique, devenue depuis longtemps sans objet, des litterarum obligationes. Ainsi, celui qui, dans un billet, cautio, chirographum, reconnaît avoir reçu une somme en prêt, sans que cette somme lui ait été véritablement comptée, est protégé d'une manière particulière contre les suites de son imprudence. Pendant deux ans (même pendant cinq ans avant Justinien), s'il est, en vertu de ce billet, actionné en payement du montant du prêt, il peut enlever au chirographum toute force probante, en opposant l'exceptio non numeratæ pecuniæ. Avant l'expiration de ce délai, il peut aussi agir lui-même contre le porteur du chirographum et redemander ce billet, ce qui lui procure sa sécurité pour l'avenir. Mais s'il a laissé le billet pendant deux ans entre les mains de son adversaire, sans élever aucune réclamation, l'écrit prouve désormais d'une manière absolue et irréfragable contre lui, et il est aujourd'hui

' Cette observation n'est vraie que pour les arcaria nomina; elle ne J'est pas pour les chirographa et les syngraphæ, que Gaius nous représente comme de véritables obligations littérales à l'usage des peregrini. (Note du traducteur.)

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tenu de payer la somme indiquée comme prêtée, par cela seul qu'il a souscrit le billet.

Olim scriptura fiebat obligatio, quæ nominibus fieri dicebatur, quæ nomina hodie non sunt in usu. Princ., I., ш, 21, De litterarum obligationibus.

Moris autem fuit, unumquemque domesticam rationem sibi totius vitæ suæ per dies singulos scribere, ex qua appareret, quid quisque de reditibus suis, quid de arte, fœnore, lucrove seposuisset quoque die et quid idem sumtus damnive fecisset. Sed postquam, obsignandis litteris reorum, ex suis quisque tabulis damnari cœpit, ad nostram memoriam tota hæc vetus consuetudo cessavit. ASCONIUS, in Cicer. Orat. in Verr., act. n, lib. 1, cap. 23.

Litteris obligatio fit, veluti in nominibus transscriptitiis. Fit autem nomen transscriptitium duplici modo: vel a re in personam, vel a persona in personam. A re in personam transscriptio fit, veluti si id, quod ex emtionis causa, aut conductionis, aut societatis mihi debeas, id expensum tibi tulero. A persona in personam transscriptio fit, veluti si id, quod mihi Titius debet, tibi id expensum tulero, id est, si Titius te delegaverit mihi.

Alia causa est eorum nominum, quæ arcaria vocantur; in his enim rerum, non litterarum obligatio consistit; quippe non aliter valent, quam si numerata sit pecunia; numeratio autem pecuniæ jure naturali facit obligationem. Qua de causa recte dicemus, arcaria nomina nullam facere obligationem, sed obligationis factæ testimonium præbere.

Præterea litterarum obligatio fieri videtur chirographis et syngraphis, id est, si quis debere se, aut daturum se scribat; ita scilicet, si eo nomine stipulatio non fiat; quod genus obligatio. num proprium peregrinorum est. GAI., Comm., III, § 128-134.

Plane, si quis debere se scripserit, quod ei numeratum non est, de pecunia minime numerata post multum temporis exceptionem opponere non potest; hoc enim sæpissime constitutum est. Sic fit, ut et hodie, dum queri non potest, scriptura obligetur ; et ex ea nascitur condictio, cessante scilicet verborum obligatione. Multum autem tempus in hac exceptione antea quidem ex principalibus constitutionibus usque ad quinquennium procedebat; sed, ne creditores diutius possint suis pecuniis forsitan defraudari, per constitutionem nostram tempus coarctatum est, ut ultra biennii metas hujus modi exceptio minime extendatur. Tit. Inst., De litterarum obligatione.

$ 134.

Contrats qui se forment par le seul consentement.

GAI., Comm., lib. m, § 135, seq.

Inst., lib. m, tit. 22, De obligatione consensu.

Cette rubrique comprend quatre conventions, qui, déjà d'après l'ancien droit civil, avaient la propriété de produire action solo consensu. Cependant les parties peuvent convenir expressément que la perfection. d'un pareil contrat dépendra, en outre, de l'observation d'une forme particulière, nommément de la rédaction d'un acte écrit. Les contrats consensuels ont encore cela de commun qu'ils sont tous essentiellement bonæ fidei.

Consensu fiunt obligationes in emtionibus venditionibus, locationibus conductionibus, societatibus, mandatis. Ideo autem istis modis consensu dicitur obligatio contrahi, quia neque scriptura, neque præsentia omnimodo opus est, at nec dari quidquam necesse est, ut substantiam capiat obligatio, sed sufficit, eos, qui negotia gerunt, consentire. Unde inter absentes quoque talia negotia contrahuntur, veluti per epistolam, vel per nuntium. Item in his contractibus alter alteri obligatur in id, quod alterum alteri ex bono et æquo præstare oportet, quum alioquin in verborum obligationibus alius stipuletur, alius promittat. Pr. — § 3, I., in, 22, De oblig. ex consensu,

Sed hæc quidem de emtionibus et venditionibus, quæ sine scriptura consistunt, obtinere oportet. Nam nihil a nobis in hujus modi venditionibus innovatum est. In iis autem, quæ scriptura conficiuntur, non aliter perfectam esse venditionem et emtionem constituimus, nisi et instrumenta emtionis fuerint conscripta, vel manu propria contrahentium, vel ab alio quidem scripta, a contrahentibus autem subscripta et, si per tabellionem fiunt, nisi et completiones acceperint, et fuerint a partibus absoluta. Donec enim aliquid deest ex his, et poenitentiæ locus est, et potest emtor vel venditor sine pœna recedere ab emtione. Pr., I., m, 23, De emtione et venditione,

$ 135.

Contrat de vente, emptio venditio.

GAI., Comm., lib. m, § 139, seq.

Inst., lib. m, tit. 23, De emptione et venditione.

Dig., lib. xvIII, tit. 1, De contrahenda emptione, etc.

Dig., lib. xix, tit. 1, De actionibus empti et venditi.

Cod., lib. iv, tit. 38, De contrahenda emptione et venditione; —tit. 49,

De actione empti et venditi.

Dig., lib. xxi, tit. 2, De evictionibus et duplæ stipulatione;

De ædilitio edicto et redhibitoria et quanti minoris.

Cod., lib. vIII, tit. 45, De evictionibus.

Cod., lib. iv, tit. 58, De ædilitiis actionibus.

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Le contrat de vente, emptio et venditio, ou emptio venditio, consiste en ce que l'un des contractants, le vendeur, venditor, promet à l'autre, l'acheteur, emptor, de lui livrer une chose, une marchandise, res, merx, pour une somme d'argent déterminée qu'on appelle le prix, pretium.

De ce contrat naissent, comme l'indique son nom, composé de deux noms réunis, des obligations réciproques des deux contractants, ultro citroque obligationes, mais différentes pour chacun d'eux, dont l'accomplissement peut être poursuivi par des bonæ fidei actiones, de la part du vendeur par l'actio venditi, de la part de l'acheteur par l'actio empti.

L'acheteur est tenu ex emptione, ex empto, et doit compter le prix convenu. Il n'est point libéré de cette obligation par la circonstance que la chose qui lui a été vendue aurait péri par accident avant la tradition. Car aussitôt que le contrat est conclu, les risques, periculum, de la chose achetée passent à l'acheteur.

Le vendeur, de son côté, est tenu ex venditione, ex vendito; il faut qu'il livre à l'acheteur la chose ven

due, cum omni causa, et qu'il la lui garantisse sous un double rapport. Il doit, effectivement, garantir d'abord ut rem habere liceat emptori, en d'autres termes, il doit evictionem præstare. Il doit ensuite garantir que la chose vendue n'a pas de défaut physique extraordinaire et caché, et qu'elle possède les bonnes qualités qu'il a déclarées. Cette double obligation de garantie n'était pas originairement imposée au vendeur de plein droit dans toute cette rigueur, mais seulement quand il s'en était spécialement chargé. Mais, par la suite, surtout en vertu de l'édit du préteur et de celui des édiles, elle fut considérée comme s'entendant d'elle-même et comme renfermée dans l'essence même du contrat de vente, d'abord quant à certaines marchandises, aux esclaves et aux bêtes de somme, plus tard généralement pour toute espèce de marchandises. Les actions qui competent, à cet égard, à l'acheteur contre le vendeur sont, d'une part, l'actio empti, d'autre part, suivant les circonstances, tantôt l'actio redhibitoria, tantôt l'actio quanti minoris, tantôt enfin l'actio ex stipulatu. Cette dernière action a lieu quand l'acheteur s'est assuré expressément tout ce qu'il a droit d'exiger en se le faisant promettre par le vendeur, au moyen d'une stipulation.

Les deux contractants sont tenus de toute espèce de faute.

Emtio et venditio contrahitur, simul atque de pretio convenerit, quamvis nondum pretium numeratum sit, ac ne arrha quidem data fuerit. Nam quod arrhæ nomine datur, argumentum est emtionis et venditionis contractæ.

Pretium autem constitui oportet, nam nulla emtio sine pretio esse potest; sed et certum pretium esse debet.

Item pretium in numerata pecunia consistere debet. Nam in ceteris rebus, an pretium esse possit, veluti an homo, an fundus, aut toga alterius rei pretium esse possit, valde quærebatur....

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