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qui étaient particulièrement attachés au service des flamines de Jupiter et de leurs femmes 1.

Ils prêtaient leur ministère aux flamines dans les circonstances extraordinaires, les dédicaces des temples, les priè– res publiques, les jeux séculaires, où ils chantaient les louanges d'Apollon et de Diane. On en trouve la preuve dans le poème séculaire d'Horace.

Dans la célébration des hyménées, trois d'entre eux y assistaient, l'un qui portait en avant la torche nuptiale, deux qui tenaient la fiancée par la main.

Du reste l'on n'a aucune donnée sur l'étymologie de leur

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Ils formaient un collége, et leurs fonctions consistaient à préluder aux sacrifices par les accords de leur musique, et à couvrir, du bruit de leurs instrumens, la voix des spectateurs et le cri des victimes qu'on immolait 4.

Ils étaient encore employés dans la consécration des temples, dans les fêtes publiques dans les cérémonies nuptiales, dans les pompes funéraires, etc 5. Ils étaient nourris dans

Les prêtres, pères de famille, se faisaient aider par leurs enfans dans la célébration des rites sacrés. (DEN. D'HALIC., liv. 2, ch. 24.)

2 A moins d'adopter celle de Festus (comment., liv. 11, de l'Énéide, pag. 650): Ministros in sacris camillos vocabant, unde etiam Mercurius etrusca lingua Camillus dicitur, id est minister deorum.

3 Il y avait des musiciens de plusieurs espèces : tibicines, tubicines, cornicines, fidicines, etc.

4 Servius Tullius les plaça dans la cinquième classe des citoyens, et les distribua en trois centuries (TIT. LIV., liv. 1er, ch. 43).

5 Sous l'édilité d'Appius Claudius et de P. Cornelius Arvina, il fut défendu d'avoir aux funérailles plus de dix joueurs de flûte. Cette défense était d'ailleurs portée dans la loi des XII Tables (Cic., De leg., liv. 2, ch. 24).

Des joueurs de trompette assistaient aux convois des grands personnages, et les joueurs de flûte étaient réservés aux funérailles des particuliers moins importans.

le temple de Jupiter Capitolin, aux dépens de l'État. L'an de Rome 443, quand par un décret des censeurs, ils furent privés du droit d'être nourris aux frais de la république, ils quittèrent la ville tous ensemble et se retirèrent à Tibur. Le Sénat, craignant que leur absence ne causât quelque dommage à la religion, envoya une députation à Tibur pour obtenir leur rappel. La députation fut accueillie favorablement; mais aucune exhortation n'étant capable de les décider à revenir, il fallut avoir recours à la ruse. On imagina donc de célébrer un grand festin, où ils furent invités avec les députés romains et les principaux habitans de Tibur. Le vin ne fut pas épargné, et, ce que les habitudes des musiciens tant passés que présens rendaient assez facile, on leur en fit tant boire que tombés dans une ivresse complète, ils se laissèrent charger tout endormis sur des chariots préparés à cet effet, qui les transportèrent à Rome, sans qu'ils s'en aperçussent. Là, déposés sur la place publique, ils y restèrent plongés dans le sommeil et le vin jusqu'au milieu du jour, où ils se virent tout à coup environnés d'une foule innombrable accourue à ce spectacle. Alors ils se montrèrent moins difficiles, et obtinrent par capitulation que leur privilége leur serait rendu et qu'ils pourraient tous les ans, pendant trois jours, parcourir la ville en procession, au son des instrumens

La manière de vivre de ces musiciens donna naissance à un proverbe, et pour exprimer qu'on faisait une chère abondante et délicate on disait : vitam tibicinis agere.

Les fêtes annuelles consacrées aux recensemens des

(PERS., Sat. 3.) Ces trompettes étaient plus longues que les trompettes ordinaires,

et donnaient un son plus grave (OVID., Amor. 2, 6, v. 6; STACE, Théb., liv. 5, . 120)..

V.

1 Ce trait est raconté par TIT. LIV., liv. 9, ch. 30, et par OVID., Fast., liv. 6, v. 657 et suivans.

joueurs d'instrumens, ou, comme on disait, à la lustration des trompettes, s'appelaient, tubilustrium.

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Ces ministres subalternes étaient des jeunes gens en âge de puberté, qui, dans les fêtes, donnaient le signal des applaudissemens par le mouvement de leurs pieds, et dans une sorte de danse. Ils marchaient en ordre à la tête des processions, à peu près comme les Saliens, revêtus de brillantes tuniques, le casque en tête, l'épée à la main, et le bouclier au bras 2.

Sv.

- DU VICTIMAIRE, DU POPA, DU CULTRARIUS.

Le victimaire, avant l'immolation de la victime, la tenait par les cornes 3, le Popa 4 la frappait d'un coup de marteau ou de hache, et le cultrarius 5, au moment de l'égorger, s'adressant au pontife, l'interrogeait en ces termes : ago-ne? et celui-ci répondait : age.

1 Histriones, Scurræ.

2 L'un d'eux que l'on appelait archimimus, jouait le personnage du mort, et contrefaisait ses manières et son langage (SUÉT., Vesp., ch. 19). Ils récitaient quelquefois des passages d'auteurs dramatiques, ayant rapport à la circonstance. (SUÉT., Cés., ch. 84).

3 TIT. LIV., liv. 40, ch. 19. Après que les entrailles de la victime avaient été examinées par le pontife, le victimaire les détachait, y jetait de la farine et les portait sur l'autel. Accurebant Aruspices et fissiculabant vel physiculabant comme le veut Jean Étienne (APULÉE, in lexico etymol., pag. 215); idest rimabantur exta adhuc palpitantia. (KIPPING, liv. 1er, ch. 12).

4 Ils étaient ordinairement deux, nus à l'exception d'une ceinture (NIEUPOORT, liv. 4).

5 Le couteau du cultrarius s'appelait secepita.

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C'étaient des femmes mercenaires chargées dans les pompes funèbres de chanter les hymnes lugubres appelées næniæ, et de suivre en pleurant le cercueil des morts 3. Le peuple en effet était dans la persuasion qu'il n'y avait point de repos dans l'autre vie, pour les mânes de ceux dont la mort n'avait pas été pleurée.

Il y avait en outre dans ces pompes funèbres des espèces de maîtres de cérémoie, nommés designatores, qui marchaient en tête du convoi, y assignaient à chacun sa place, et contenaient ou écartaient la foule des assistans 4.

CHAPITRE IV.

DU MOBILIER SACRÉ.

Les ustensiles consacrés à l'exercice du culte étaient désignés sous le nom générique de vasa sacra.

1 Præfica dicitur a præfectione (NON. MARC., de prop serm., c. 1er, dist. 240; VARR., De ling. lat., liv. 6).

2 On ne faisait pas grand cas de ces hymnes, car on les désignait souvent par ces mots nuga, lexidia, res inanes et frivolæ (PLAUT., Asin., act. 4, V. 63; AUL. GEL., liv. 18, ch. 7).

:

3 Leur douleur de commande était tellement excessive, que la loi des XII Tables dut y mettre des bornes mulieres ne radunto genas, neve lessum funeris ergo habento. Cet emploi était quelquefois confié à de jeunes garçons et à de jeunes filles (SUÉT., Aug., ch. 101.)

4 Le chef se nommait dominus funeris et était suivi de licteurs vêtus de noir (Hor., ep. 1, 6, 7; Cic., à Attic., liv. 4, lett. 2). Il y avait encore d'autres agens des funérailles, nommés vespiones et vespæ : cadaverum funeratores erant : ita dicti, quod vespertino tempore mortuos efferre solerent. (Rosin, liv. 5, ch. 31).

Les plus en usage étaient : acerra, la cassolette, ordinairement portée par un Camille devant le prêtre qui, avec les deux premiers doigts, en extrayait quelques grains d'en

cens.

Thuribulum, l'encensoir, coffret dans lequel on faisait brûler l'encens et les parfums.

Simpulum ou simpuvium, burette, petit vase d'une embouchure étroite qui servait à faire des libations de vin. C'est de sa petitesse qu'est venu le proverbe : excitare fluctus in simpulo; soulever une tempête dans un verre d'eau : exciter de grands troubles dans un petit état 3.

Patera, la patère, large coupe dont les pontifes faisaient usage pour épancher la liqueur sainte entre les cornes de la victime, et qui servait aussi à recevoir son sang.

Secespita, le couteau à long manche avec lequel on l'égorgeait.

Præfericulum, sorte de bassin ou de vase dont il est peu fait mention chez les Latins, mais qui paraît avoir quelque analogie avec celui dont se servait les prêtres grecs pour l'eau lustrale dont ils aspergeaient l'assemblée rangée autour d'eux.

Aspergillum, le goupillon, instrument semblable à celui dont on fait usage dans nos églises, pour jeter l'eau bénite, et qui anciennement n'était qu'une branche d'olivier, de laurier ou de quelque autre arbuste 4.

I VARR., De ling, lat., liv. 4.

2 PLIN., liv. 35, ch. 12; JUVÉN., Sat. 6.

3 Guttum était un autre vase d'où l'on versait le vin goutte à goutte. On appelait favissæ de grands vases où se lavaient les prêtres avant le sacrifice.

4 Il y avait en outre lanx, un plat; malleus, un maillet; securis, une hache; capides, tasses à deux anses; oleæ extares, des marmites pour cuire la chair des victimes; tripodes, des trépieds. (OVID., Mét., liv. 2, v. 625; Sukr., Cal., ch. 32; LE MÊME, Tib., ch. 35).

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