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Les dieux des Romains se divisaient en deux classes, dii majorum gentium, et dii minorum gentium, conformément à l'usage établi pour la division des sénateurs. Les dieux de premier ordre, dii majorum gentium, se divisaient eux-mêmes en deux catégories: dii consentes, dii selecti. Dii consentes, de conso pour consulo, indiquaient les dieux supérieurs qui prenaient séance et délibéraient au conseil de Jupiter; ils étaient au nombre de douze : Jupiter, Neptune, Mars, Vulcain, Mercure, Apollon, Junon, Vesta, Minerve, Cérès, Diane,

selecti, ainsi nommés soit parce qu'ils avaient été chiver les consentes, soit parce qu'ils tenaient conseil séparément, n'étaient qu'au nombre de huit: Janus, Saturne, Génius, le Soleil. la Lune, Orcus ou Pluton, Bacchus et Rhéa.

Parmi les dieux qu'on appelait minorum gentium, il y avait :

1o Les indigetes, semi-dii, que leurs vertus et leur mérite

1 Juno, Vesta, Minerva, Ceres, Diana, Venus, Mars,
Mercurius, Jovi, Neptunus, Vulcanus, Apollo. (ENNIUS.)

avaient fait placer au rang des dieux, tels que Castor, Pollux, Hercule, Énée, Romulus ou Quirinus 1.

2o Les semones, semi-homines, minores diis et majores hominibus, Pan, Faune, Fauna, Sylvain, Vertumne, Flore, Pomone, Palès, Hymenæus, etc. ".

3o Tous ceux qui présidaient aux différens âges et aux divers actes de la vie humaine, et les Averrunci, espèces de génies bons ou mauvais.

Les plus anciennes divinités de Rome furent Terminus, Consus, Semo saucus ou Dius fidius, Quirinus et Janus.

Dius fidius était le dieu qui présidait aux traités et aux conventions; d'où la formule de serment me Dius fidius, sous-entendu juvet, seule usitée avant qu'on ne jurât, comme chez les Grecs, par Castor, Pollux et Hercule.

L'étymologie de Quirinus est curis ou quiris, lance dans la langue des Sabins 3.

Outre les dieux que nous venons de nommer, les Romains adoptèrent encore ceux de presque toutes les nations vaincues et réunies à leur empire, ceux même des Égyptiens, le plus superstitieux des peuples. Les juifs et les chrétiens furent exclus de ce privilége, parce que, repoussant comme des fables et des inventions humaines les cérémonies et le culte des divinités du paganisme, ils étaient censés ne reconnaître aucun dieu.

Au reste, le premier Romain qui ait été admis aung des dieux est Romulus.

Il y avait encore des dieux désignés sous le titre de Novensiles ; c'étaient ceux nouvellement admis, et on les distinguait des indigetes, comme on le voit dans cette invocation du pontife lors du dévouement de Decius: Jane, Jupiter, Mars pater, Quirine, Bellona, Lares, Dii Novensiles, Dii indigetes, etc. (TIT. Liv., liv. 8, ch. 9).

2 Les semones s'appelaient aussi cabiri et curetes, comme s'ils étaient les serviteurs des autres dieux. Ganymède était de ce nombre. (APUL., Métam., liv. 6). 3 Quirinus vient de Quir, Keir, celtique, qui signifie ville et In, soleil, c'està-dire flambeau de la ville. (Court de Gébelin, t. 6., disc. prél., pag. 68.)

On donna le nom de Divus à Jules César, quand Auguste lui fit rendre les honneurs divins. Ce titre fut accordé à tous ses successeurs. De même qu'Auguste avait déifié César, Tibère déifia Auguste, Caïus Caligula, Tibère, et ainsi de suite. Cette déification s'appelait apothéose, et la cérémonie qui durait sept jours était des plus solennelles et des plus pompeuses'.

CHAPITRE II.

DU CULTE DIVIN OU DE LA RELIGION.

Les uns font venir le mot Religio, dereligare, lier, comme si la religion était un lien qui nous attache à la divinité et à nos devoirs, ou bien encore aux autres hommes; les autres de religere, diligenter legere, ce que sont réputés faire les hommes qui étudient les choses divines, homines religiosi. On disait sans doute dans le commencement, religentes, ainsi que de deligere on a fait diligentes, et intelligentes d'intelligere ».

Les rites et les cérémonies du culte se composaient de quatre parties: l'adoration, les supplications, les sacrifices et les lustrations.

L'adoration se faisait tantôt en plein air, tantôt dans l'interieur des temples.

Si elle avait lieu en plein air, c'était dans la ville, ou hors de la ville. Dans la ville, on la faisait tête nue, à moins

Pour les cérémonies de l'apothéose, voir Hérodien, liv. 4. Cette manie était telle chez les Romains, que des autels furent dressés à Drusus, et des prières prononcées sur son tombeau par les villes de la Gaule. (TAC., Annal., liv. 2, ch. 7, et SUÉTONE, Vie de Claude, ch. 2). Antinoüs, favori d'Adrien, eut aussi les honneurs de l'apothéose.

2 Cic., De nat. deor., liv. 2, ch. 28.

Religentem esse oportet; religiosum nefas. (Vers ancien rapporté par AuluGelle, liv. 4, ch. 9).

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