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» Nous nous marierons! Quelle fête ! » Et nous nous aimerons toujours ! »> -La jeune fille stupéfaite

Se lève et répond sans détours,

En retirant sa main pressée
Des mains du pâle enfant princier:
Monseigneur, je suis fiancée,
Et j'aime Azo le gondolier.
L'enfant crie: une rouge écume
Monte à sa lèvre qui se tord...
Le cœur brisé par l'amertume,
Le fils du doge tombe mort.

V

A Saint-Marc, l'église ducale,
Le fils du doge est enterré,
Sa mère sous la même dalle
A rejoint son fils adoré.

Souvent, auprès du mausolée,
On voit dans l'ombre du pilier
Pleurer une forme voilée :
C'est la femme du gondolier.

La Bigolante est toujours belle,
Le temps n'a fait que l'effleurer;
Mais qu'elle est pâle! Souffre-t-elle ?
Pourquoi vient-elle donc pleurer ?

C'est que de la dalle glacée
Un appel invincible sort;

Toute autre image est effacée :

L'enfant a vaincu par la mort.

Elle l'aime, et la pauvre femme,
Désormais blessée à son tour,

Languit et meurt pour la jeune âme
Dont elle a dédaigné l'amour.

INAUGURATION

A ALAISE

DU BUSTE

D'ALPHONSE DELACROIX

9 AOUT 1885

DISCOURS PRONONCÉS PAR MM.

AUGUSTE CASTAN

DÉLÉGUÉ DE LA SOCIÉTÉ D'ÉMULATION DU DOUBS;

MARTIAL BORDY

MAIRE DE LA COMMUNE D'ALAISE;

ALFRED DUCAT

DÉLÉGUÉ DE LA SOCIÉTÉ DES ARCHITECTES DU DOUBS;

LÉON BARBIER

PRÉSIDENT De la sociétÉ D'ÉMULATION DU DOUBS.

INAUGURATION A ALAISE

DU BUSTE

D'ALPHONSE DELACROIX

9 AOUT 1885

On se souvient de la bruyante polémique soulevée par un mémoire dans lequel l'architecte Alphonse Delacroix revendiquait pour le plateau d'Alaise, en Franche-Comté, l'honneur d'avoir été la place forte d'Alesia, c'est-à-dire le boulevard suprême de l'indépendance des Gaules. Cette polémique, née en 1855, ne prit fin qu'en 1866, et les travaux qu'elle engendra ne forment pas moins de quinze volumes.

Quel a été le résultat de tant d'efforts? C'est ce que la Société d'Emulation du Doubs a nettement exprimé sur le piédestal d'un buste d'Alphonse Delacroix, érigé à Alaise par la municipalité de cette commune et inauguré le dimanche 9 août. Ce buste, haut de 1 mètre 30 centimètres, a été gratuitement exécuté par un jeune statuaire de Besançon, M. Alphonse Voisin-Delacroix, petit-fils du personnage représenté : la ressemblance en est saisissante, et la physionomie si sympathique du grand initiateur franc-comtois revit

excellemment dans cette œuvre d'art. L'inscription, placée sur le piédestal, est ainsi conçue :

ALPHONSE DELACROIX

NÉ A DOLE LE 10 JANVIER 1807

MORT A BESANÇON LE 7 JANVIER 1878

SA DÉCOUVERTE ARCHÉOLOGIQUE D'ALAISE
A FAIT REVIVRE EN FRANCE LE CULTE
DES SOUVENIRS DE L'ANCIENNE GAULE

MONUMENT ÉRIGÉ AVEC LE CONCOURS
DE LA SOCIÉTÉ D'ÉMULATION DU DOUBS
PAR LA COMMUNE D'ALAISE

M. MARTIAL BORDY ÉTANT MAIRE

M DCCC LXXXV

La cérémonie d'inauguration a été favorisée par un temps magnifique. Trois grandes voitures, parties de Besançon à 5 heures du matin, ont conduit à Alaise une délégation de la Société d'Emulation du Doubs, ainsi composée: M. Léon Barbier, président annuel; M. Ducat, l'un des vice-présidents; M. Edouard Besson, secrétaire décennal; M. Castan, correspondant de l'Institut et secrétaire honoraire de la Société; M. Saint-Ginest, président de la Société des Architectes du Doubs; MM. Demongeot, Bon, Léon Sandoz, Voisin-Delacroix Bertin, Boutterin, Boudot, Lesbros, Gigandet, de Gassowski, l'abbé Viennet, Gribling et Beuret. Les familles Delacroix et Voisin étaient gracieusement représentées dans la caravane. M. l'abbé Meley, curé de Myon, ancien collaborateur des fouilles de la Société d'Emulation du Doubs, avait bien voulu se rendre à Alaise pour assister à la cérémonie.

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