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1788, une imitation des épîtres, qui est dédiée à Rochefort. C'était un hommage bien convenable que rendait l'imitateur d'Horace à l'estimable traducteur d'Homère. Ce même auteur publia la traduction des satires en 1792.

En 1797, au moment où je venais de publier la première édition de cet ouvrage, M. DrDOT donna une traduction du premier livre des odes.

En 1801, M. MIGER, et en 1803, M. DE LA CHABEAUSSIÈRE, publièrent des essais de traductions d'Horace.

Depuis il a paru quatre traductions de l'Art poëtique :

La première, en 1801, par M. CORNETTE; La seconde, en 1803, par M. DADAOUST; La troisième, en 1810, par M. l'abbé MONTÉLY; La dernière est celle de M. DE BALAINVILLIERS. On en annonce depuis long-temps une qui sort, dit-on, d'une plume très exercée, et qui vraisemblablement dispensera le public de desirer une autre traduction de ce poëme.

En 1803, M. J. L. D. B (BOUTIDOUX) a fait imprimer une traduction en vers des satires.

M. D. TOULOUSET a donné, en 1804, celle des odes choisies. Sa préface en fait espérer une traduction complète. Tandis que ce professeur adoptait le systême d'une traduction libre, un autre (M. LAVAU) s'attachait à rendre ces poésies avec

toute l'exactitude d'un homme de goût qui veut en reproduire les beautés aux yeux de ses élèves. C'est cette fidélité unie à la concision et à l'élégance qui caractérisent sa traduction des œuvres lyriques de notre poëte, donnée en 1810.

Elle fut suivie d'une traduction de trente odes M. DU ROUVE DE SAVI, en 1811;

par

Et, en 1812, de celle de toutes les odes et dẹ l'Art poétique, par M. DE BALAINVILLIERS. Ce traducteur a prouvé combien l'habitude du monde ajoute, dans un esprit très cultivé, à la délicatesse du goût et de l'expression.

Parmi les imitations de notre poëte on doit distinguer celles de CERUTTI, et sur-tout celles de M. FERLUS.

J'ai dû me borner à faire ici une notice bibliographique, sans entreprendre d'apprécier ces différens ouvrages.

Chez les étrangers, ce travail a été quelquefois entrepris par les hommes les plus célèbres, notamment par WIELAND: ce n'était pas trop d'un si beau talent pour lutter avec Horace.

M. VOLF a traduit les odes de notre poëte dans le même mètre, strophe pour strophe, vers pour vers, longue pour longue, brève pour brève.

Il a vaincu PAUL ABRIANI, qui avait traduit ces odes en un pareil nombre de syllabes. Voilà un genre de fidélité auquel il ne nous est pas permis d'aspirer.

M. VANDERBOURG a fait connaître jusqu'où le génie de notre langue et le caractère de notre poésie nous permettaient de porter l'imitation à cet égard. Le bel ouvrage qu'il nous a donné réunit plusieurs genres de mérite.

Quant aux traducteurs en prose, ils sont innombrables. Ce n'est point à moi de les critiquer, après en avoir tiré tant de secours, sur-tout des remarques de Dacier, bien plus précieuses que sa traduction et que toutes les autres.

J'ai joint à la mienne quelques notes qui m'ont paru indispensables. Elles m'appartiennent moins qu'aux commentateurs qui m'ont précédé. Il n'y a de moi que les fautes.

L'utilité des traductions s'accroît en raison de l'oubli dans lequel on laisse les bons modèles. Aujourd'hui que l'étude de la langue latine est si négligée, il est à desirer, ce me semble, que les gens de lettres se consacrent à un travail qui, s'il n'est pas trop imparfait, peut du moins conserver quelque souvenir de ces ouvrages antiques, à l'étude desquels il faut toujours revenir, lors même qu'on croit les avoir surpassés.

J'ai toujours pensé qu'on ne pouvait réellement traduire un poëte qu'en empruntant le secours de la poésie. Une traduction en prose est une estampe, une traduction en vers est un tableau, et souvent l'imitateur n'a pas à sa disposition des couleurs aussi riches que celles de l'original. Les

exemples les plus décourageans sont cependant ceux qui prouvent la possibilité du succès; nous en avons un mémorable dans notre langue. A l'imitation du traducteur des Géorgiques, je me suis fait des principes assez sévères. Plus mon modèle était parfait, plus j'ai dû m'attacher à rendre toutes ses expressions, sans délayer ses idées; et j'ai éprouvé dans ce travail la vérité de ce qu'on a dit au milieu des troubles de notre patrie: il est moins difficile d'être hardi que d'ê. tre fidèle.

NOTICE

Sur les traductions d'Horace, en vers, publiées en italien, en allemand, et en anglais.

QUELQUES lecteurs seront peut-être bien aises de trouver ici une notice des principales traductions d'Horace, en vers, publiées dans les langues les plus connues de l'Europe. Quant aux éditions d'Horace, et aux traductions en prose, le nombre en est immense.' Plusieurs savans se sont occupés d'en faire des catalogues, que je me borne à indiquer.

En 1739, Jacob Douglas fit paraître à Londres un catalogue in-4° des éditions publiées depuis 1476 jusqu'en 1739.

En 1775, J. W. Neuhaus publia à Leipsig sa Bibliotheca Horatiana, qui comprend toutes les éditions qui avaient paru depuis 1470 jusqu'en 1770. L'auteur en trouva plus de huit cents dans la seule bibliothèque du comte de Salm.

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Les éditeurs de Deux-Ponts, en réimprimant Horace en 1792, ont joint à leur édition une notice de toutes celles qui avaient précédé la leur.

Cet exemple a été suivi par l'illustre professeur de Gættingue Mitscherlich, dont les notes sur Horace sont si précieuses. Son catalogue va jusqu'à 1799.

Un catalogue encore plus complet se trouve à la tête de la traduction, en vers, publiée en 1805 à Leip sig par M. C. F. Preiss.

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