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« absurde de faire dire à Horace: O Pettius! depuis que j'aime, je « ne me plais plus à écrire des vers? Horace dit clairement que l'a«mour qui l'obsède ne lui permet plus de se livrer aux combinai« sons du jeu des échecs. » Et en effet, pour s'en convaincre, il ne faut que sous-entendre juvant, se rappeler que PETTOI, en grec, signifie les échecs, et construire ainsi la phrase: Nil me juvant petti, sicut antea, juvat scribere versiculos. La sagacité du père Hardouin ne va pas plus loin.

Il y a dans ce commentaire trente passages de cette force; aussi l'auteur a bien raison de s'écrier: « Pourra-t-on croire par la suite « que jusqu'ici on ait si mal expliqué Horace? » Ailleurs il s'en prend à l'un de ses prédécesseurs, qu'il apostrophe ainsi : « O grave « et profond Dacier! où votre esprit a-t-il été puiser ce fantasque « amas de chimères révoltantes? Comment vous êtes-vous formé « une idée aussi extravagante et aussi fausse des usages des Ro<< mains sous l'empire d'Auguste, ce réformateur sévère des mœurs « de son siècle? Comment n'avez-vous pas eu quelque scrupule « de transformer Horace et une infinité d'autres philosophes de sa « trempe en débauchés? »

ODE XVII.

V. 13. Le turbo ou le rhombus était une espèce de toupie. Horace conjure Canidie de la faire tourner en sens contraire; c'était une manière de faire les enchantemens.

V. 15. Télèphe, ayant été blessé par Achille, consulta l'oracle, qui lui répondit qu'il ne serait guéri que par le fer qui l'avait blessé. En effet, il alla trouver Achille, qui le guérit en appliquant la limure de sa lance sur la plaie.

V. 62. Stésichore avait fait des vers contre Hélène.

V. 73. Novemdiales pulveres. On n'enterrait les morts que le neuvième jour.

ODE XVIII.

V. 82. Cotys, ou Cotytto, était la déesse de la débauche.

V. 84. Le grand pontife avait inspection sur tout ce qui concernait la religion, comme les sermens, les sacrifices, etc.

Il y avait beaucoup de tombeaux hors la porte Esquiline; voilà

pourquoi Horace suppose que les sorcières s'assemblaient dans ce lieu.

V. 90. Les Pelignes, les Sampites, les Marses, peuples fameux par leurs enchantemens.

IMITATIONS.

ODE V.

Nox et Diana, quæ silentium regis!

« Couronne cette coupe, afin de faire périr l'infidèle.... Vénus << et le volage Amour l'ont fixé sans retour près d'un nouvel ob« jet.... Je prétends lui faire éprouver dès aujourd'hui la puissance <«< de mon art. O lune! prête-moi ta clarté.... Je te salue, ô Hécate, « divinité redoutable, ne m'abandonne pas. Rends ces charmes « aussi puissans que ceux de Circé, de Médée, ou de la blonde Pé« rimède.... Comme je fais fondre cette cire sous d'heureux auspices, que l'amour amollisse de même le cœur de Delphine.... Thestilis, voilà l'heure où les chiens aboient dans la ville.... Les "vents se taisent.... etc. »

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(THEOCRITE, idylle II.)

ODE II.

Inutilesve falce ramos amputans.

Tantôt d'un fer courbé dirigeant vos ormeaux,

Vous ferez remonter la sève vagabonde

Dans de plus utiles rameaux.

( ROUSSEAU,

ode VI,

livre III.)

ODE VII.

Quo quo, scelesti, ruitis?

Où courez-vous, cruels? quel démon parricide

Arme vos sacriléges bras?

Pour qui destinez-vous l'appareil homicide

De tant d'armes et de combats?

Allez-vous, etc.

Non, vous voulez venger votre ennemi lui-même,

Et faire voir aux fiers Germains

Leurs antiques rivaux, dans leur fureur extrême,
Égorgés de leurs propres mains.

Tigres, plus acharnés que le lion sauvage,
Qui, malgré sa férocité,

Dans un autre lion respectant son image,
Dépouille pour lui sa fierté !

Mais parlez, répondez, quels feux illégitimes
Allument en vous ce transport?

Est-ce un aveugle instinet? sont-ce vos propres crimes,
Ou la fatale loi du sort?

Ils demeurent sans voix ! que devient leur audace?

Je vois leurs visages pâlir ;

Le trouble les saisit, l'étonnement les glace.
Ah! vos destins vont s'accomplir.

Vos pères ont péché, vous en portez la peine.

(Ode xiv, livre II.)

ODE XVII.

Ardeo,

Quantum neque atro delibutus Hercules.

Et des feux du Centaure

Hercule consumé

Languissait moins encore

Que mon cœur enflammé.
(Cantate 17.)

CHANT SÉCULAIRE.

Les jeux séculaires se célébraient à-peu-près de siècle en siècle. On ne sait rien de certain sur leur origine. Les quinze prêtres

des Sibylles y présidaient. Ces jeux duraient trois jours.

Ceux que donna Auguste, et pour lesquels Horace composa ce

poëme, eurent lieu l'an de Rome 736 ou 737, car on n'est pas d'accord sur ce point.

bien

Dacier et Sanadon, ayant vu le rapport qui existe entre le poëme séculaire proprement dit, et les odes xxi du livre I et vi du livre IV, ont pensé que ces trois pièces avaient été composées dans la même circonstance.

J'ai suivi, pour la distribution de ce poëme, le systême du père Sanadon, qui, s'il n'est pas le plus certain, m'a du moins paru le plus ingénieux.

IMITATIONS.

Magna

Vindicem linguæ.

Cette expression rappelle un vers de l'Antigone de Sophocle, Jupiter hait l'orgueil d'une grande langue.

Procidit late.

Celle-ci paraît imitée d'Homère, qui fait dire à ce même Achille par Agamemnon, dans le vingt-quatrième livre de l'Odyssée, latus late jacebas.

Alme sol, curru nitido, etc.

Père des saisons et des jours,

Fais naître en ces climats un siècle mémorable :
Puisse à ses ennemis ce peuple redoutable
Être à jamais heureux et triompher toujours.

Nous avons à nos lois asservi la victoire :

Aussi loin que tes feux nous portons notre gloire,
Fais dans tout l'univers craindre notre pouvoir;
Toi qui vois tout ce qui respire,
Soleil, puisses-tu ne rien voir
De si puissant que cet empire!

(DANCHET, Hésione. )

FIN DES NOTES.

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