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Par un lâche artifice il n'eût point conquis Troie;
Il n'eût point à Pallas fait un don mensonger,
Et, pour vaincre Priam et son peuple léger,
N'eût point mis à profit leur imprudente joie :

Une torche à la main, à la clarté du ciel,
Hélas! il eût livré Pergame entière aux flammes;
Il aurait égorgé les enfans et les femmes,
Ceux même encor cachés dans le sein maternel.

Mais le père des Dieux, vaincu par tes prières,
Touché par les soupirs de la mère des Jeux,
Permit qu'Énée allât, sous un auspice heureux,
Relever les autels et les murs de ses pères.

Toi, qui dans le Sirbés laves tes blonds cheveux,
Qui règles des neuf sœurs la divine harmonie,
Accorde quelque gloire aux Muses d'Ausonie:
Jeune et bel Apollon, sois propice à nos vœux.

SECONDE PARTIE.

CHOEUR DE JEUNES GARÇONS.

Chantez Diane, ô charmantes Romaines.

CHOEUR DE JEUNES FILLES.

Chantez, jeunes Romains, Phébus aux longs cheveux.

LES DEUX CHOEURS.

Et Latone si chère au souverain des Dieux.

CHOEUR DE JEUNES GARÇONS.

Chantez Diane: elle aime les fontaines

Quæcumque aut gelido prominet Algido,
Nigris aut Erymanthi

Silvis, aut viridis Cragi.

CHORUS PUELLARUM.

Vos Tempe totidem tollite laudibus,
Natalemque, mares, Delon Apollinis,
Insignemque pharetrâ

Fraternâque humerum lyrâ.

CHORUS PUERORUM.

Hæc bellum lacrymosum,

CHORUS PUELLARUM.

hic miseram famem

Pestemque,

UTERQUE CHORUS.

a populo et principe Cæsare in Persas atque Britannos

Vestrâ motus aget prece.

TERTIA PARS.

UTERQUE CHORUS.

Phœbe, silvarumque potens Diana,

Lucidum cœli decus, o colendi
Semper et culti, date quæ precamur
Tempore sacro,

Quo Sibyllini monuere versus

Virgines lectas puerosque castos
Dîs, quibus septem placuere colles,
Dicere carmen.

Et du noir Apennin les épaisses forêts,

La fraîcheur de l'Algide, et les jeunes bosquets.

CHOEUR DE JEUNES FILLES.

Vous, célébrez Tempé, cette plaine charmante,
Et Délos, ce rivage où Phébus vit le jour;
Ce carquois d'or, parure éblouissante,
Et cette lyre si puissante,
Gage chéri d'un fraternel amour.

CHOEUR DE JEUNES GARÇONS.

Il chassera la faim livide.

CHOEUR DE JEUNES FILLES.

Il chassera la peste et la guerre homicide.

LES DEUX CHOEURS.

De César et de nous détournant ces fléaux, par vos accens, sur l'odieux Numidę Il fera retomber ces maux.

Touché

TROISIÈME PARTIE.

LES DEUX CHOEURS.

O blond Phébus, et vous, divinité des bois,
Radieux ornement de la voûte azurée,
O famille adorable et toujours adorée,
Dans ce jour solennel écoutez notre voix.

Obéissant aux vers des Sibylles divines,
Les jeunes vierges de ces lieux

Et les jeunes Romains vont célébrer les Dieux
Qui protégent les sept collines.

CHORUS PUERORUM.

Alme Sol, curru nitido diem qui
Promis et celas, aliusque et idem
Nasceris, possis nihil urbe Roma
Visere majus!

CHORUS PUELLARUM.

Rite maturos aperire partus
Lenis Ilithyia, tuere matres;
Sive tu Lucina probas vocari,
Seu Genethyllis :

Diva, producas sobolem; Patrumque
Prosperes decreta super jugandis

Feminis, prolisque novæ feraci
Lege maritâ.

Certus undenos decies

per annos

Orbis ut cantus referatque ludos,

Ter die claro totiesque gratâ
Nocte frequentes.

UTERQUE CHORUS.

Vosque veraces cecinisse, Parcæ,

Quod semel dictum est, stabilisque rerum
Terminus servet, bona jam peractis
Jungite fata.

Fertilis frugum pecorisque Tellus
Spiceâ donet Cererem coronâ:
Nutriant fetus et aquæ salubres
Et Jovis auræ.

CHOEUR DE JEUNES GARÇONS.

Soleil, dont le char éclatant

Dispense et ravit la lumière,

Tu renais tous les jours, tous les jours différent,
Mais avec ta clarté première.

O protecteur de Rome, en ta vaste carrière
Puisse ton œil ne rien voir d'aussi grand!

CHOEUR DE JEUNES FILLES.

Et vous, chaste Lucine, ou propice Ilithye,
Secourez la jeune beauté

Dont le sein va donner la vie

Au fruit de son amour, qu'elle a long-temps porté.
Déesse, de l'hymen soyez la protectrice,

Maintenez le décret propice

Aux vierges qui forment ses nœuds:

Puisse Rome sous votre auspice

Voir bientôt dans son sein naître un peuple nombreux!

Que, ramenant ces fêtes immortelles,

Chaque siècle à son tour puisse voir nos neveux
Célébrer par des chants, honorer par des jeux,
Ces trois jours, ces nuits solennelles.

LES DEUX CHOEURS.

Et vous, des sévères destins

Organes, hélas! trop fidèles,

O Parques, prolongez le bonheur des Romains.
Que la terre aux troupeaux offre des prés humides!
Puissent du laboureur les champs combler les vœux,
Cérès d'épis dorés couronner ses cheveux,

Et les brebis timides

Respirer un air pur, boire des eaux limpides!

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