Romanæ fidicen lyræ!
Quod spiro et placeo (si placeo), tuum est.
MECENAS, atavis edite regibus, O et præsidium et dulce decus meum! Sunt quos curriculo pulverem Olympicum Collegisse juvat; metaque fervidis Evitata rotis, palmaque nobilis, Terrarum dominos evehit ad Deos. Hunc, si mobilium turba Quiritium Certat tergeminis tollere honoribus, Illum, si proprio condidit horreo Quidquid de Libycis verritur areis, Gaudentem patrios findere sarculo Agros, Attalicis conditionibus Nunquam dimoveas ut, trabe Cypria, Myrtoum, pavidus nauta, secet mare. Luctantem Icariis fluctibus Africum Mercator metuens, otium et oppidi Laudat rura sui; mox reficit rates Quassas, indocilis pauperiem pati.
DIGNE sang des héros que célèbre l'histoire,
Mécène, vos bontés suffisent à ma gloire. Que du laurier de Pise un autre ambitieux, Sur un essieu brûlant franchissant la carrière, Dans des flots de poussière
Vole, évite la borne, et monte au rang des Dieux!
Ceux qu'aux triples honneurs porte un peuple volage, Celui qui, labourant son paisible héritage,
Des moissons de Libye augmente sa moisson, Vous ne les verrez point sur une onde fatale, Pour les trésors d'Attale,
Timides nautoniers, affronter l'aquilon.
Ce marchand effrayé, que la tempête égare Sur les flots de la mer qui vit tomber Icare, Regrette alors ses champs, sa ville, son repos: Bientôt, impatient du joug de l'indigence, De la rive il s'élance,
Et sa nef réparée affronte encor les flots.
Est qui nec veteris pocula Massici, Nec partem solido demere de die Spernit; nunc viridi membra sub arbuto Stratus, nunc ad aquæ lene caput sacræ. Multos castra juvant, et lituo tubæ Permixtus sonitus, bellaque matribus Detestata. Manet sub Jove frigido Venator, teneræ conjugis immemor; Seu visa est catulis cerva fidelibus, Seu rupit teretes Marsus aper plagas. Te doctarum hederæ præmia frontium Dis miscent superis; me gelidum nemus Nympharumque leves cum Satyris chori Secernunt populo. Si neque tibias Euterpe cohibet, nec Polyhymnia Lesboum refugit tendere barbiton; Quod si me lyricis vatibus inseres, Sublimi feriam sidera vertice.
JAM satis terris nivis atque diræ Grandinis misit Pater, et, rubente Dextera sacras jaculatus arces, Terruit urbem;
Terruit gentes, grave ne rediret
Sæculum Pyrrhæ nova monstra questæ,
Les uns, la coupe en main, près d'une source pure, Couchés le long du jour sous un dais de verdure, D'un Massique vieilli s'enivrent à longs traits. D'autres aiment les camps, la trompette bruyante, Dont la voix effrayante
A la mère alarmée annonce des regrets.
De la froide saison bravant l'intempérie, Le chasseur, oubliant une épouse chérie, Poursuit le daim pressé par ses chiens belliqueux. Vous, sous l'ombre des bois, vous fuyez le vulgaire; Et le bandeau de lierre,
Ce prix des doctes fronts, vous rapproche des Dieux.
Pour moi, j'aime les champs, les danses du Satyre. Si les sœurs d'Apollon daignent monter ma lyre, Et si votre suffrage, encor plus glorieux, Parmi les favoris des Nymphes du Parnasse Daigne marquer ma place,
De mon front couronné j'irai toucher les cieux.
Assez et trop long-temps, désolant ce rivage,
Jupiter envoya les torrens et l'orage;
Assez sur les lieux saints son bras puissant tonna : Rome en fut alarmée, et l'univers encore
Craignit de voir éclore
Les prodiges affreux du siècle de Pyrrha.
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