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ODE XI.

AD LEUCONOEN.

TU

u ne quæsieris, scire nefas, quem mihi, quem tibi Finem Dî dederint, Leuconoë; nec Babylonios Tentaris numeros. Ut meliùs, quidquid erit, pati! Seu plures hiemes, seu tribuit Jupiter ultimam,

Quæ nunc oppositis debilitat pumicibus mare Tyrrhenum. Sapias, vina liques, et spatio brevi Spem longam reseces. Dum loquimur, fugerit invida Ætas. Carpe diem, quam minimum credula postero.

ODE XII.

AD AUGUSTUM.

QUEM virum aut heroa lyrâ vel acri

Tibiâ sumis celebrare, Clio?

Quem Deum, cujus recinet jocosa
Nomen imago,

Aut in umbrosis Heliconis oris,

Aut super Pindo, gelidove in Hæmo,

ODE XI.

A LEUCONGE.

CREDULE à l'art trompeur de l'augure et du mage,

Gardez-vous de chercher à lire dans les cieux

Le terme qu'à nos jours ont assigné les Dieux; Quel que soit notre sort, l'attendre est le plus sage:

Soit qu'un Dieu bienfaisant vous garde cent hivers;
Soit
que ce triste jour, où l'Eurus en furie
Aux bords Étruriens fait bouillonner les mers,
Doive être le dernier de votre courte vie.

Consultez la sagesse, épuisez votre vin,

Modérez vos desirs, bornez votre espérance;
Saisissez le moment, qui fuit sans qu'on y pense,
Et ne comptez pas trop sur votre lendemain.

ODE XII.

A AUGUSTE.

QUEL homme ou quel héros va chanter votre lyre,

Nymphe de l'Hélicon?

Clio, quel est le Dieu dont l'écho va redire
Et célébrer le nom?

Irez-vous dans les bois qui couvrent le Parnasse? Irez-vous sur l'Hémus,

Unde vocalem temerè insecutæ
Orphea silvæ,

Arte maternâ rapidos morantem
Fluminum lapsus, celeresque ventos,
Blandum et auritas fidibus canoris
Ducere quercus?

Quid priùs dicam solitis parentis
Laudibus, qui res hominum ac Deorum,
Qui mare et terras, variisque mundum
Temperat horis?

Unde nil majus generatur ipso,

Nec viget quidquam simile aut secundum : Proximos illi tamen occupavit

Pallas honores.

Præliis audax, neque te silebo,
Liber, et sævis inimica virgo
Belluis; nec te metuende certâ
Phoebe sagittâ.

Dicam et Alciden, puerosque Ledæ,
Hunc equis, illum superare pugnis
Nobilem: quorum simul alba nautis
Stella refulsit,

Defluit saxis agitatus humor;

Concidunt venti, fugiuntque nubes;
Et minax, nam sic voluere, ponto
Unda recumbit.

Romulum post hos priùs, an quietum
Pompili regnum memorem, an superbos

Où des puissans accords du chantre de la Thrace Les rocs furent émus?

Instruit par Calliope, il retint les haleines
Des rapides autans:

Les fleuves s'arrêtaient ; il conduisait les chênes
Sensibles à ses chants.

Je

veux, de l'univers je veux chanter le père;
C'est le premier des Dieux,

L'arbitre des saisons, le maître de la terre
Et des flots écumeux.

Il n'a point de rival dans la nature entière,
Les dieux sont ses enfans.

Après lui, cependant, à sa fille guerrière
Nous devons notre encens.

Je ne t'oublîrai point, Dieu charmant de la table,
O courageux Bacchus,

Ni vous, chaste Diane, aux forêts redoutable,
Ni les traits de Phébus.

Je veux chanter Alcide, et les frères d'Hélène,
Ces illustres gémeaux :

L'un domptait les coursiers, et l'autre sur l'arène
Abattait ses rivaux.

Dès que leurs feux amis brillent pendant l'orage,
L'eau coule des rochers,

Les flots sont apaisés, et le ciel sans nuage
Rassure les nochers.

Dirai-je Romulus et la ville éternelle,
Ou le sage Numa;

Tarquini fasces, dubito, an Catonis
Nobile letum.

Regulum, et Scauros, animæque magnæ
Prodigum Paullum, superante Poeno,
Gratus insigni referam Camoenâ,
Fabriciumque.

Hunc, et incomptis Curium capillis,
Utilem bello tulit, et Camillum,
Sæva paupertas, et avitus apto
Cum lare fundus.

Crescit occulto velut arbor ævo
Fama Marcelli: micat inter omnes
Julium sidus, velut inter ignes
Luna minores.

Gentis humanæ pater atque custos
Orte Saturno, tibi cura magni
Cæsaris fatis data; tu secundo
Cæsare regnes.

Ille, seu Parthos Latio imminentes
Egerit justo domitos triumpho,
Sive subjectos Orientis oræ
Seras et Indos,

Te minor latum reget æquus orbem:
Tu gravi curru quaties Olympum;
Tu parum castis inimica mittes
Fulmina lucis.

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