ODE XVIII. IL S'APPLAUDIT DE LA MÉDIOCRITÉ DE SA FORTUNE, CHEZ moi l'éclat de l'or, l'ivoire de l'Indus, Possesseur inconnu d'un royal héritage, Et les filles des rois ne me filent jamais Une veine féconde, un luth harmonieux, Chaque jour disparaît; l'astre des nuits, lui-même, Et vous faites tailler des marbres précieux, Non content d'habiter le fortuné rivage Limites clientium Salis avarus; pellitur paternos In sinu ferens Deos Et uxor, et vir, sordidosque natos! Nulla certior tamen Rapacis Orci sede destinata Aula divitem manet Herum. Quid ultrà tendis? Æqua tellus Pauperi recluditur Regumque pueris; nec satelles Orci Callidum Promethea Revexit, auro captus. Hic superbum Genus coercet: hic levare functum Pauperem laboribus, Vocatus atque non vocatus, audit. ODE XIX. IN BACCHUM. BACCHUM in remotis carmina rupibus Vidi docentem (credite, posteri), Capripedum Satyrorum acutas. Vous avez arraché les bornes de ses champs: Emportent dans leurs bras leurs Dieux et leurs enfans. Cependant, pour le riche, il n'est point d'autre asile Que l'empire où Pluton soumet tout à ses lois. Qu'espérez-vous? la terre, équitable et facile, Ouvre son sein au pauvre, ainsi qu'au fils des rois. Le nocher de l'onde fatale Par l'or de Prométhée a-t-il été séduit? Il retient tous ses fils dans l'éternelle nuit. Qu'on l'appelle, ou bien qu'on l'évite, Il ouvre également l'asile des enfers A l'indigent, qui trouve au bord du noir Cocyte ODE XIX. DITHYRAMBE. Au milieu des Nymphes émues Evoe! recenti mens trepidat metu, Plenoque Bacchi pectore turbidùm Lætatur! Evo! parce, Liber! Parce, gravi metuende thyrso! Fas pervicaces sit mihi Thyadas, Fas et beatæ conjugis additum Thracis et exitium Lycurgi. Tu flectis amnes, tu mare barbarum: Tu separatis uvidus in jugis Nodo coerces viperino Bistonidum sine fraude crines: Tu, cùm parentis regna per arduum Cohors Gigantum scanderet impia, Rhœcum retorsisti leonis Unguibus horribilique malâ; Quamquam choreis aptior et jocis Pacis eras mediusque belli. Mon cœur est encor plein de toi: J'oserai peindre ces fontaines Sur les montagnes solitaires, Point de limites à ta gloire, Père des jeux et des bons vins, Tu sais maîtriser la victoire, Aux champs de Mars, comme aux festins. Si tu descends jusqu'au Tartare, Le chien qui garde le Ténare, |