Page images
PDF
EPUB

Frankreich.

affecté le

No. 16. marche des événements, tout en contrariant ses voeux, n'a pas 6. Juni 1861. gouvernement de l'Empereur d'une façon aussi directe que les Cours de Vienne et de Madrid. Sans accorder notre approbation à ce qui s'est passé, sans vouloir couvrir de notre garantie l'existence du nouvel état de choses, aucun intérêt dynastique ne nous empêche de nouer des relations avec le royaume d'Italie, et l'obstacle à sa reconnaissance ne réside pour nous que dans les difficultés inhérentes aux affaires de Rome. ¶ Nous est-il loisible d'espérer que l'Autriche et l'Espagne soient, dès à présent, disposées à se placer à ce point de vue, et que leur sollicitude pour le Saint-Siège l'emporte sur toute autre considération particulière? ¶ Voilà une demande que je me fais plutôt encore que je ne l'adresse à Votre Excellence, mais le doute même qu'elle soulève et les conséquences qui en découlent ne me permettent pas d'apprécier avec autant d'exactitude qu'il le faudrait la nature de l'action commune proposée par le gouvernement de... ¶ Je ne dissimulerai pas, Monsieur... que le principe de non - intervention qui a sauvé la paix de l'Europe excluant aujourd'hui, comme il y a un an, l'usage de la force, il existe, à nos yeux, une étroite connexité entre la régulari sation des faits qui ont si considérablement modifié la situation de la Péninsule et la solution à donner à la question romaine. Le gouvernement de l'Empereur serait donc très-heureux d'apprendre que l'Autriche et l'Espagne jugeassent possible d'entrer aussi dans la seule voie qui lui semble devoir conduire, sans secousses nouvelles, à un résultat pratique; mais il n'hésite pas, en toute hypothèse, à donner l'assurance qu'il n'adhérera, pour sa part, à aucune combinaison incompatible avec le respect qu'il professe pour l'indépendance et la dignité du Saint - Siége, et qui serait en désaccord avec l'objet de la présence de ses troupes à Rome. Agréez, etc.

.....

Thouvenel.

No. 17.

No. 17.

reich.

1861.

OESTERREICH. Min. des Ausw. an den k. k. Botschafter in Paris.
Lage des Kirchenstaats betr.

Vienne, le 16 juin 1861.

Die

J'ai reçu avec votre rap port du 8. de ce mois, no 39, la noteque Oester- M. Thouvenel vous a adressée le 6 juin, en réponse à celle que vous lui 16. Juni aviez remise le 28 mai*). ¶ Nous nous empressons avant tout d'exprimer à V. A. la satisfaction avec laquelle nous prenons acte de l'assurance donnée par M. Thouvenel, que le gouvernement de l'empereur des Français n'adhérera pour sa part à aucune combinaison incompatible avec le respect qu'il professe pour l'indépendance et la dignité du Saint-Siége et qui serait en désaccord avec l'objet de la présence des troupes françaises à Rome. Cette assurance, jointe à celle que les sentiments inspirés au gouvernement de S. M. I. R. A. par la position du Saint-Père sont entièrement conformes à ceux qu'éprouve lui-même le gouvernemet français, est de nature à calmer les appréhensions récentes et si vives que les dernières manifestations du Parlement de Turin avaient fait naître au sein de tous les pays catho

*) No. 16.

Oester

1861.

liques. L'Autriche et l'Espagne s'étaient faites l'organe de ces appréhensions: No. 17. pleins de confiance dans les intentions de la France, nous désirions cepen- reich. dant être affermis dans la conviction que le Saint-Père ne verrait point sa 16. Juni triste situation devenir encore plus pénible et que le Souverain-Pontife ne serait pas réduit à la cruelle alternative ou de quitter sa capitale, ou de devoir en partager la possession avec ses spoliateurs. Nous voulions enfin constater une fois de plus que nous étions disposés à prêter à la France, dès qu'elle le désirerait, notre concours empressé pour sauvegarder l'indépendance du chef de l'Eglise. Tel a été le but de notre démarche et nous croyons aujourd'hui pouvoir nous féliciter de l'avoir entreprise. En effet, aussi longtemps que la protection de la France reste comme maintenant acquise au Saint-Père, les adversaires du Saint-Siége sont condamnés a l'impuissance et le Souverain-Pontife peut, ainsi que tous les fidèles, attendre avec calme et confiance le moment de la solution définitive d'une des plus graves questions qui aient encore agité le monde. Cette solution définitive, -ai-je besoin de la répéter encore, - ne peut consister, selon nous, que' dans le maintien intégral de la souveraineté temporelle du Pape. Les nombreuses dépêches que nous vous avons adressées à ce sujet, mon prince, ne peuvent vous laisser aucun doute sur nos sentiments et il serait, superflu d'entrer ici dans une nouvelle discussion à cet égard. ¶ M. Thouvenel déclare qu'il existe à ses yeux une étroite connexité entre la régularisation des faits qui ont si sonsidérablement modifié la situation de la Péninsule et la solution à donner à la question romaine. Je ne sais pas si le mot de régularisation peut s'interpréter dans l'unique sens que nous pourrions consentir à lui accorder, c'est-à-dire dans le sens d'un retour aux bases du traité de Zurich, seul point de départ légal, selon nous, pour régulariser la situation de la Péninsule. Sous cette réserve nous reconnaissons volontiers la connexité dont parle M. Thouvenel et nous serons toujours prêts a envisager sous ce double aspect la question en instance. Si la France n'admet pas plus aujourd'hui qu'il y a un an la possibilité d'une intervention à main armée et si, en conséquence, la seule solution qui puisse être d'éfinitive à nos yeux doive être encore retardée, nous consentons à attendre un moment plus opportun, tout en déplorant les malheurs qu'entraîne la prolongation de l'état de choses actuel; mais nos vues et nos principes n'en sont pas modifiés pour cela. Qu'il me soit permis d'ajouter ici, puisque je viens de citer le traité du Zurich, que l'art. 19 de ce traité nous paraît assez explicite pour que les difficultés inhérentes aux affaires de Rome ne forment pas le seul obstacle à la reconnaissance, par la France, du soidisant royaume d'Italie. Je ne veux pas, du reste, mon prince, me laisser entraîner à une discussion plus approfondie de la note de M. Thouvenel. Ainsi que je vous le disais au commencement de cette dépêche, nous éprouvons une satisfaction sincère des assurances tranquillisantes que vous donne M. le ministre des affaires étrangères de France; pénétrés de ce sentiment, nous ne voulons pas scruter minutieusement la valeur de chaque expression. Nous reconnaissons bien d'ailleurs quelle large part il faut aujourd'hui laisser à l'imprévu dans ce qui regarde l'Italie, et quelle influence peuvent

reich.

1861.

No 17. exercer les événements à mesure qu'ils se déroulent. Cela posé, il serait Oester- difficile, pour l'Autriche aussi bien que pour la France, de vouloir préciser 16. Juni avec une exactitude scrupuleuse la marche et l'attitude à observer en face d'une situation qui peut se modifier elle-même d'un instant à l'autre. ¶ Qu'il nous suffise done, pour le moment, de proclamer avec M. Thouvenel que les hautes convenances s'accordent avec les plus grands intérêts sociaux pour exiger que le chef de l'Eglise puisse se maintenir sur le trône occupé par ses prédécesseurs depuis tant de siècles. Nous nous en remettons avec confiance à la France du soin de faire respecter son opinion et nous sommes prêts à la seconder de toutes nos forces pour assurer le triomphe incontesté d'un principe que nous regardons comme la base de tout ordre social. Recevez, etc.

A S. A. le prince de Metternich

Rechberg.

à Paris.

No. 18.

No. 18.

staat.

1861.

ITALIEN

Cardinal-Staatssecretär Antonelli an die Gesandten der fremden
Protest gegen den Titel, „König von Italien",

Mächte in Rom.

Rome, le 15 avril 1861.

Un roi catholique, mettant en oubli tout principe religieux, méprisant Kirchen- tout droit, foulant aux pieds toute loi, après avoir dépouillé peu à peu le 15. April chef auguste de l'Eglise catholique de la plus grande et de la plus florissante partie de ses possessions légitimes, prend aujourd'hui le titre de roi d'Italie. Par là, il veut mettre le sceau aux usurpations sacriléges qu'il a déjà accomplies, et que son gouvernement a déjà manifesté l'intention de compléter aux dépens du patrimoine du Saint-Siège. Quoique le SaintPère ait solennellement protesté à chaque nouvelle entreprise par laquelle on portait atteinte à sa souveraineté, il n'en doit pas moins aujourd'hui faire une protestation nouvelle contre l'acte par lequel on prend un titre dont le but est de légitimer l'iniquité de tant d'actes antérieurs. Il serait superflu de rappeler ici la sainté de la possession du patrimoine de l'Eglise et le droit du Souverain-Pontife sur ce patrimoine, droit incontestable reconnu de tout temps et par tous les gouvernements, et d'où il suit que le SaintPère ne pourra jamais reconnaître le titre de roi d'Italie, que s'arroge le roi de Sardaigne, puisque ce titre lèse la justice et la propriété sacrée de l'Eglise. Non seulement il ne peut pas le reconnaître, mais encore il proteste de la manière la plus absolue et la plus formelle contre une pareille usurpation. Le cardinal secrétaire d'Etat soussigné prie Votre Excellence de vouloir bien porter à la connaissance de son gouvernement cet acte fait au nom de Sa Sainteté, se tenant pour assuré qu'il en reconnaîtra la convenance absolue, et qu'en s'associant a une telle détermination, il contribuerait, par son influence, à amener la fin de l'état de choses anormal qui depuis si longtemps désole la malheureuse Péninsule. ¶ C'est dans les sentiments, etc. Cardinal Antonelli.

No. 19.

[merged small][ocr errors]

Ferdinand IV., Grossherzogs von Toskana, Protestation gegen
den Titel, „König von Italien".*)

Dresde, 26 mars 1861.

No. 19.

Ferd. v.

Toskana.

26. März

Pendant deux ans, le Piémont a poursuivi en Italie son œuvre subversive, ne reculant devant aucun moyen, et se servant tour à tour de l'intrigue et de la violence. Foulant aux pieds les droits les plus sacrés, oubliant le respect dû à la majesté du Souverain-Pontife, mettant en péril 1861. les augustes intérêts du catholicisme, méprisant les liens de parenté, récompensant la trahison, portant la guerre dans les Etats voisins, sans l'avoir déclarée, ou sans attendre l'expiration des délais fixés pour le cours des négociations diplomatiques, se rendant complice d'une agression privée désapprouvée avant son exécution, mais glorifiée aussitôt qu'il y avait profit à tirer de son résultat, le Piémont a expulsé les princes légitimes ou porté atteinte à l'intégrité de leurs domaines. La proclamation du royaume d'Italie sanctionne pour chaque Etat de la Péninsule la destruction de l'autonomie individuelle, indispensable au bien-être réel et à la tranquillité de l'Italie. ¶ Fondée sur les anciennes habitudes, sur la différence profonde des caractères, sur la diversité des intérêts locaux, et enfin sur les belles et antiques traditions qui font la gloire de l'Italie, cette autonomie, aussi nécessaire aux populations qu'elle leur est chère, pouvait et devait se concilier avec la grandeur de l'Italie, resonstituée sur un plan fédératif. ¶ La proclamation du royaume d'Italie renverse toute l'organisation politique de la Péninsule; elle viole les droits des dynasties légitimes, en détruisant en même temps les traités fondamentaux, auxquels toutes les puissances de l'Europe ont pris part; elle est enfin en contradiction flagrante avec les stipulations de Villafranca, lesquelles, confirmées à Zurich avec le concours du roi de Sardaigne, devaient former la base du nouveau droit public italien. ¶ Dans l'intérêt des droits imprescriptibles de notre dynastie, dans l'intérêt du véritable bonheur de notre bien-aimée Toscane et de l'Italie entière, et en nous référant aux protestations antérieures de notre bien-aimé père et de nousmême, nous croyons qu'il est aujourd'hui de notre devoir de protester, et

*) In der Sitzung des deutschen Bundestags vom 6. Juni 1861 gab der k. k. Präsidialgesandte im Auftrage seines Hofes auf Ersuchen der protestirenden Souveräne Abschriften von No. 19 und No. 20 zu den Acten der Versammlung und schloss daran folgende Erklärung: „Bei Ueberreichung dieser Protestation hat sich der Gesandte erhaltenem Auftrage zu Folge ausdrücklich auf diejenigen Erklärungen zu beziehen, welche von ihm aus Anlass der Vereinigung der Staaten von Parma, Modena und Toscana und eines Theils des päpstlichen Gebietes mit Piemont in der Sitzung vom 29. März v. J. und in Folge der Blocade von Ancona in der Sitzung vom 27. Octbr. v. J. abgegeben worden sind. Es ist darin der von der kais. Regierung auf Grund des Völkerrechts und der bestehenden Verträge, den Rechtsverletzungen der sardinischen Regierung gegenüber, eingenommene Standpunkt bereits so bestimmt bezeichnet und so entschieden ausgesprochen, dass sich die Ausdehnung der in diesen Erklärungen enthaltenen Rechtsverwahrungen auf die Annahme eines Titels eines Königs von Italien von selbst ergiebt, daher auch hinsichtlich der Art und Weise, in welcher die kais. Regierung diesen rechtswidrigen Act auffasst, bei ihren deutschen Bundesgenossen nicht der geringste Zweifel bestehen kann.“

Ferd. v.

Toskana

No. 19. nous protestons de la manière la plus solennelle contre ce nouvel acte du gouvernement du roi Victor-Emmanuel. ¶ Nous avons la ferme confiance 26. März que les puissances européennes, plusieurs desquelles ont donné à différentes reprises au gouvernement piémontais des marques publiques de leur désapprobation, ne reconnaîtront pas un titre qui est l'expression de l'ordre de choses illégitime qui prévaut momentanément en Italie.

1861.

[ocr errors]

Ferdinand.

No. 20.

Franz v.
Modena.

1861.

No. 20.

ITALIEN. Franz V., Herzogs von Modena, Protestation gegen den Titel: ,,König von Italien."

Nous, François V., archiduc d'Autriche-Este, prince royal de Hongrie et Bohême, par la grâce de Dieu, duc de Modène, Reggio, Mirandola 30. März Massa, Carrara, Guastalla etc. etc. ¶ Le titre de roi d'Italie que le roi de Sardaigne s'est fait donner par une assemblée, en grande partie composée de sujets rebelles à leurs souverains, a mis le sceau à la longue série des actes d'usurpation contre lesquels nous avons déjà protesté à la date du 14 mai et du 22 juin 1859, ainsi qu'à celle du 22 mars 1860. ¶ Ce nouvel outrage fait aux souverainetés légitimes en Italie, et par conséquent à la nôtre aussi, nous oblige à renouveler hautement nos protestations pour la sauvegarde de nos droits, qu'aucun acte qui n'émane pas de notre volonté ne saurait invalider. L'Europe voudra bien se rappeler que celui qui opprime si indignement l'Etat dont nous avons hérité de nos ancêtres est ce même souverain que le généreux vainqueur de Novare a raffermi sur son trône chancelant, et qui, dès ce moment, redoubla les intrigues révolutionnaires, non seulement contre lui, mais aussi contre tous les autres gouvernements d'Italie, tout en feignant d'entretenir avec eux des relations amicales. Incapable d'abord d'entreprendre, par ses propres forces, des conquêtes, ce ne fut qu'à l'aide d'une armée étrangère, qu'il attira en Italie, et à laquelle est entièrement dû le succès, qu'il put se rendre maître des pays convoités depuis si longtemps. Notre Etat fut de ce nombre. Il perdit par là son autonomie et devint simplement une province assujettie aux charges toujours croissantes de la dette publique et des impôts. Les dominateurs actuels ne s'y sont fait jusqu'à présent connaître que par les violences, les perquisitions domiciliaires, les emprisonnements arbitraires, les saisies de biens sans jugement préalable, les conscriptions militaires excessives. Si tout cela ne suffisait pas encore pour qualifier le gouvernement qui s'est imposé à notre pays, l'on n'aurait qu'à se souvenir que c'est le même pouvoir qui, malgré la réprobation générale des honnêtes gens, tomba soudainement sur les Marches et l'Ombrie, et y écrasa, en l'accablant par le nombre, cette poignée de braves qui étaient accourus des divers pays catholiques à la défense du saint-siége. C'est le même gouvernement qui, s'empressant d'aller au secours d'une bande cosmopolite de flibustiers, près de succomber, envahit de la manière la plus déloyale l'Etat du noble et

« PreviousContinue »