LA GERMANIE TRADUITE DE TACITE PAR C. L. F. PANCKOUCKE AVEC UN NOUVEAU COMMENTAIRE EXTRAIT DE MONTESQUIEU ET DES PRINCIPAUX PUBLICISTES LE RAPPROCHEMENT DES MEURS GERMAINES AVEC CELLES DES ROMAINS ET DES NOTES HISTORIQUES ET GÉOGRAPHIQUES, Une table chrONOLOGIQUE LA TRADUCTION DES PRINCIPALES VARIANTES EXTRAITES DE TOUS LES Tacite fait un ouvrage exprès sur les mœurs des PARIS IMPRIMERIE DE C. L. F. PANCKOUCKE M.D. CCC. XXIV 16Z INTRODUCTION. TACITE, en écrivant cet ouvrage sur les Germains, et en traçant les mœurs de ces peuples, avait les yeux sur les Romains, dont il a fait connaître l'histoire au temps où il existait : peignant avec vérité ces nations encore sauvages et dans l'enfance, et sans vouloir les placer au-dessus des peuples polis par la civilisation, il reproche indirectement aux Romains leurs dissolutions et leur oubli des usages antiques; il ne loue point cependant ces barbares avec complaisance, il célèbre leurs défaites et se réjouit de leurs discordes mais Tacite aimant sa patrie comme les premiers Romains l'avaient aimée, y voulait rappeler les vertus qui fondèrent sa puissance, et la ramener à la sévérité de ses premières coutumes. En même temps que cet ouvrage sur les Germains est la satire de la dissolution des mœurs romaines, il est un éloge des mœurs austères et pures qui établirent la grandeur de la république, tan dis que leur dépravation amena successivement sa décadence, dont Tacite indique déjà la plupart des causes; ainsi la pensée se reporte au moment même de cette grande |