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Justinien, 1er vol. cont. l'histoire de la Constitution. Bonn, 1834, in-8°.

D. TRAITÉS PARTICULIERS.

De l'origine et du développement du droit des citoyens à Rome, avec une préface de Heeren, par Eisendecher. Hambourg, 1829.

Droit public des sujets romains (provinciaux), par Hopfensack. Dusseldorf, 1829.

Droit public fondamental des Romains, par Hüllmann. Bonn, 1832.

Des origines du droit public fondamental des Romains, par Hüllmann. Bonn, 1835.

Magasin du droit civil, par Hugo. Berlin, 18101827, vol. I.-VI.

Journal pour la jurisprudence historique, par Savigny, Eichhorn, etc.

Themis, ou Bibliothéque du jurisconsulte, par une réunion de magistrats, de professeurs et d'avocats, 10 vol. Paris, 1819-1826.

Musée du Rhin pour la jurisprudence, VII vol. Bonn, 1827-1835.

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HISTOIRE

DU

DROIT ROMAIN.

PREMIÈRE PÉRIODE.

DEPUIS L'ORIGINE DE Rome Jusqu'a la LOI DES DOUZE TABLES. (1—302.)

A. ÉTAT PRIMITIF DE ROME ET ÉVÉNEMENS
POLITIQUES.

S 1. Des Romains, leur origine, leur caractère national et leur civilisation1.

L'histoire des premiers siècles de Rome repose sur des contes populaires; la fable est entremêlée avec l'histoire, et il est impossible d'arriver à la certitude. Mais, par la comparaison de ce qui a

1 Holtius, pag. 11 et suiv. Niebuhr, tom. I et II. Cicéron, De

toujours existé, l'on peut conjecturer quel a dû être l'état primitif de la république romaine.

Rome a été fondée à une époque (754 av. J.-C. ) où des nations puissantes avaient élevé un grand nombre de cités en Italie. C'était une colonie guerrière, établie sur les bords du Tibre, sur les frontières de trois pays, habités par trois nations différentes 1, savoir les Latins, les Sabins et les Étrusques. Les chefs de ces premiers habitans étaient des Latins venus en partie d'Albe-la-Longue, et qui s'établirent d'abord sur le mont Palatin. Bientôt il s'y réunit un bourg placé sur le mont Quirinal et habité par une peuplade sabine; de là, la double nation, les Romani et les Quirites. Enfin, quelque temps après, une colonie d'Étrusques vint fonder une troisième bourgade, qui se joignit aux deux premières; de là, les trois tribus, les Ramnes (Latins), Taties (Sabins), Luceres (Étrusques).

Mais il est difficile de déterminer quelle partie de la population a prédominé. M. Niebuhr attribue la prépondérance à l'influence étrusque. M. Hugo prend Rome pour une colonie latine, se fondant sur ce que la langue romaine est la latine, et que les contes populaires parlent dans le même sens. Mais il est du moins

Republica, liv. II. Hullmann, Roem. Grundverfassung. Bonn., 1834. Walter, Roem. Rechtsgeschichte. Bonn., 1834. Schlosser, Histoire des Anciens et de leur civilisation, tom. II. Michelet, Histoire Romaine, tom. I.

1 Du moins jusqu'à un certain point; car il semble que l'on reconnaisse de nombreuses analogies primitives dans le fond de leurs institutions.

impossible de méconnaître que la civilisation étrusque étant la plus avancée, elle a exercé une action puissante sur le développement de la jeune cité romaine.

Les Étrusques étaient un peuple soumis à une constitution aristocratique et religieuse, qui rappelle à la fois, sous quelques rapports, la vieille Égypte et notre époque féodale. Leurs arts, et probablement leurs sciences, avaient fait de grands progrès; leurs cités étaient riches et commerçantes; mais il paraît que la condition du peuple y était presque servile. Cependant les élémens latin et sabin sont également très-visibles dans l'ancienne Rome. L'on y reconnaît les populations de l'Italie centrale, moins avancées que les Étrusques, et venant de passer de la vie pastorale à l'état agricole. Quant aux institutions fédérales et à l'aristocratie patricienne, que l'on observe aussi dans l'état romain, elles n'appartiennent point à quelqu'une des nations italiennes en particulier, mais à toutes en général 1.

La portion la plus éclairée des premiers habitans a exercé sur l'état politique de la colonie une influence prépondérante ; ce fait explique l'existence d'élémens étrusques dans les institutions, dans la religion et dans le droit. Mais comme la cité se trouvait sur le

territoire du Latium, et que le noyau de la population se composait de Latins, les Romains firent partie de la confédération latine. De là, la prépon

1 V. Festus, Rituales libri. Cicéron, de Legib. II, 9. Tite-Live, I, 8; IX, 36. Denys d'Halic., IX, 8.

dérance finale de l'élément latin. Enfin, Rome s'est constituée l'asile des mécontens et des transfuges de tous les pays, et même des esclaves qui y trouvaient la liberté; ce qui a contribué à y former une plèbe (plebs) plus nombreuse et plus puissante que dans les cités voisines1.

Le caractère national des Romains nous montre les qualités morales fortement prononcées d'un peuple long-temps régi par des lois et des idées religieuses. Ils possédaient au plus haut degré les idées de la justice et du devoir, et ils portaient leur respect absolu pour la loi jusqu'à une sorte de culte, s'attachant à la forme aussi bien qu'au fond2. Toutefois leur religion, faite pour un peuple peu avancé, consistait plus dans la crainte des dieux que dans un sentiment réel de piété. Comme la plupart des peuples de l'Italie centrale, ils déployaient beaucoup de courage et de fierté nationale. D'un autre côté, ils n'avaient pas moins de hauteur, de mépris pour les étrangers et pour tout ce qui n'était pas romain. On les voit inflexibles et sans pitié à l'égard du débiteur. Leur amour est brutal; les femmes ne sont que les instrumens de leur passion; ils se livrent aux mêmes excès que l'on remarque à cet égard chez les Juifs, les Grecs et d'autres peuples orientaux, même modernes3. Ils sont avares et peu disposés à des actes

1 Festus, Lucerenses. Varron, IV, 9. Quirites, xup, curia.

2 Polybe, VI, 56; Aulu Gell, XX, 1.

3 Impudicitia in servo necessitas, in liberto officium, in ingenio flagitium est.

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