. D'HORACE, TRADUITES EN VERS FRANÇAIS, PAR L-V. RAOUL, PROFESSEUR ORDINAIRE A L'UNIVERSITÉ DE GAND, PREMIÈRE ÉDITION. TOURNAY, IMPRIMERIE DE D. CASTERMAN. M. DCCC. XVIII, Monseigneur Repelaer van Driel , Ministre d'Etat. Monseigneur, HORACE écrivait sous la protection de Mécène; je le traduis sous vos auspices : il devait sa fortune au Ministre d'un Empereur qui avait des fautes à réparer; je dois la mienne au Ministre d'un Roi qui ne s'occupe qu'à réparer celles des autres : vous imitez le Protecteur des arts , je cherche à reproduire le Poëte. Votre rôle , MONSEIGNEUR , est le plus honorable ; mais je serai content du mien , si l'on juge que j'ai rendu les pensées de l'Écrivain aussi fidèlement que vous retracez les actions de l'homme d'État. Je suis , 1 Mouseigneuv, Avec le plus profond respect, DE VOTRE EXCELLENCE, Le très-humble et très-obéissant serviteur, L-V. RAOUL, PRÉFACE. 1 HORACE ORACE est plus difficile à faire passer dans nos langues modernes que Juvénal et que Perse lui-même. Perse est le poëte de la raison ; mais son style philosophique et serré, quoiqu'il offre des beautés du premier ordre, est en général sec et tendu , et sous ce rapport, l'imitation n'en est que trop aisée. Juvénal est le peintre des mæurs ; son imagination vigoureuse et féconde ne s'arrête pas toujours dans les bornes marquées par un goût sévère ; il surcharge ses tableaux; et l'effet de toute copie étant d'affaiblir les teintes , il en peut résulter qu'au lieu de perdre , il gagne |