L Annaei Senecae ... opera philosophica, Volume 1

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colligebat Nicolaus Eligius Lemaire, 1827 - Philosophy

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Page 267 - Punissons l'assassin, proscrivons les complices. Mais quoi? toujours du sang, et toujours des supplices! Ma cruauté se lasse et ne peut s'arrêter ; Je veux me faire craindre et ne fais qu'irriter. Rome a pour ma ruine une hydre trop fertile : Une tête coupée en fait renaître mille.
Page 271 - Apprends à te connaître et descends en toi-même. On t'honore dans Rome, on te courtise, on t'aime, Chacun tremble sous toi, chacun t'offre des vœux, Ta fortune est bien haut, tu peux ce que tu veux ; Mais tu ferais pitié même à ceux qu'elle irrite, Si je t'abandonnais à ton peu de mérite. Ose me démentir, dis-moi ce que tu vaux, Conte-moi tes vertus, tes glorieux travaux, Les rares qualités par où tu m'as dû plaire, Et tout ce qui t'élève au-dessus du vulgaire.
Page 272 - Je suis maître de moi comme de l'univers ; Je le suis; je veux l'être. O siècles, ô mémoire, Conservez à jamais ma dernière victoire ! Je triomphe aujourd'hui du plus juste courroux De qui le souvenir puisse aller jusqu'à vous.
Page 269 - Cinna, prends, et sur toute chose Observe exactement la loi que je t'impose : Prête, sans me troubler, l'oreille à mes discours; D'aucun mot, d'aucun cri, n'en interromps le cours; Tiens ta langue captive; et si ce grand silence A ton émotion fait quelque violence, Tu pourras me répondre après tout à loisir : Sur ce point seulement, contente mon désir.
Page 270 - Aujourd'hui même encor, mon âme irrésolue, Me pressant de quitter ma puissance absolue, De Maxime et de toi j'ai pris les seuls avis, Et ce sont malgré lui les tiens que j'ai suivis.
Page 269 - Ce sang qui t'avait fait du contraire parti : Autant que tu l'as pu, les effets l'ont suivie. Je ne m'en suis vengé qu'en te donnant la vie; Je te fis prisonnier pour te combler de biens; Ma cour fut ta prison, mes faveurs tes liens...
Page 271 - Cosses, les Métels, les Pauls, les Fabiens, Et tant d'autres enfin de qui les grands courages Des héros de leur sang sont les vives images, Quittent le noble orgueil d'un sang si généreux Jusqu'à pouvoir souffrir que tu règnes sur eux?
Page 271 - D'un étrange malheur son destin le menace, Si, pour monter au trône et lui donner la loi, Tu ne trouves dans Rome autre obstacle que moi ; Si jusques à ce point son sort est déplorable, Que tu sois, après moi, le plus considérable, Et que ce grand fardeau de l'empire romain Ne puisse, après ma mort, tomber mieux qu'en ta main. Apprends...
Page 270 - Maxime et de toi j'ai pris les seuls avis, Et ce sont, malgré lui, les tiens que j'ai suivis; Bien plus, ce même jour je te donne Emilie...
Page 269 - Tu vois le jour, Cinna ; mais ceux dont tu le tiens Furent les ennemis de mon père et les miens. Au milieu de leur camp tu reçus la naissance ; Et lorsqu'après leur mort tu vins en ma puissance, Leur haine, enracinée au milieu de ton sein, T'avait mis contre moi les armes à la main.

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