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art en particulier, et caractérise presque toujours, d'un seul trait, les auteurs les plus célèbres. Il y a beaucoup d'érudition dans ce livre; mais on y désirerait plus d'ordre et de méthode, et que les matières purement littéraires y fussent moins confondues avec les matières scientifiques.

L'Histoire littéraire de la France, par dom Rivet, 12 vol. in-4°, cst généralement estimée.

Celle des Troubadours, par l'abbé Millot, est très-exacte, ayant été rédigée d'après les matériaux fournis par Lacarne de Sainte-Palaye, qui avait fait d'immenses et de profondes recherches sur nos anciens fabliaux.

Dans l'Histoire de l'Académie française, par Pelisson, continuée par l'abbé d'Olivet, on voit comment ce corps littéraire s'est établi; quels étaient ses statuts, les lieux, les jours et la forme de ses assemblées; ce qui s'y est passé de remarquable; ce qu'il a fait depuis son institution, et quels sont ceux de ses membres qui se sont le plus distingués.

On trouve à la tête du recueil des mémoires que l'Académie des belles-lettres a publiés, un précis historique de son établissement, par Boze.

L'Histoire de l'Académie des Sciences. a été faite par Fontenelle. Citer le nom de

l'historien, c'est faire suffisamment l'éloge de l'ouvrage.

ARTICLE V.

De la Biographie.

D. Qu'est-ce que la Biographie?

R. C'est une branche de l'histoire litté raire, qui a pour objet d'écrire la vie d'un ou de plusieurs personnages, et qui se confond, par cette raison, avec ce qu'on appelle Mémoires littéraires.

D. Quels auteurs s'y sont distingués?

R. L'ouvrage le plus curieux peut-être, en ce genre, est celui du P. Niceron, barnabite, ayant pour titre : Mémoires pour - servir à l'histoire des hommes illustres de la république des lettres,44 vol. in-12, dont les trois derniers sont posthumes et renferment quelques articles sortis d'une autre plume. C'est une source, où nos nombreux faiseurs de dictionnaires n'ont pas laissé de puiser d'excellens matériaux.

On lit avec plaisir les Trois siècles de notre littérature, par Sabathier, 3 vol. in-12. L'ouvrage est bien écrit, mais il y règne un peu trop de satire et de partialité.

On remarque moins ce défaut dans les Mémoires pour servir à l'Histoire de notre Littérature, par M. Palissot de

Montenoi, 2 vol in-8°. Ce critiqne fait toujours preuve d'un goût très - délicat, lorsqu'il n'eutre point de malignité dans ses jugemens.

Le Nécrologe des Hommes célèbres, auquel le même auteur a concouru avec MM. Bret, Castillhon, etc... est aussi un ouvrage piquant, et qu'on peut consulter avec fruit.

L'abbé Iraith, a trouvé aussi le secret d'attacher les lecteurs, par son Histoire des Querelles littéraires depuis Homère jusqu'à nos jours, 4 vol. in-12. C'est qu'il s'est borné à celles que leur singularité a sauvées de cet oubli profond, auquel les écrits polémiques sont d'ordinaire condamnés. Il a eu aussi un but très-louable, en exposant ces querelles ; c'est d'apprendre aux gens de lettres à user mieux des dons qu'ils ont reçus de la nature, et à ne point se rendre le jouet d'un public malin, toujours prêt à humilier l'homme de talent, parce qu'il lui porte secrètement envie.

On lira encore, avec intérêt, quelques articles biographiques dans les Mémoires de Littérature, par Sabugre, en 4 vol. C'est dommage que l'auteur, mort trèsjeune, n'ait pas pu donner plus d'étendue à son ouvrage. Il a été continué par le P. Desmollets, et cette suite forme treize autres volumes.

ARTICLE VI.

Des Ouvrages didactiques.

D. Qu'appelle-t-on Ouvrages didactiques?

R. Ce sont ceux où l'écrivain expose les principes et les règles d'un art. On conçoit qu'ici le génie n'a rien à créer pour le fond. Les règles de l'éloquence, de la poésie et des autres arts, ont été prises dans la nature du cœur humain; elles ont toujours été et seront toujours aussi invariables que la raison même.

D. Quel doit être le style de cette sorte d'ouvrages?

R. Un écrivain didactique ne saurait trop s'appliquer à rendre nettement ses idées, et à mettre de la simplicité, de la clarté et de la précision dans son style, sans négliger toutefois les ornemens convenables au genre, et propres à faire disparaître la sécheresse de l'instruction?

D. Quels auteurs s'y sont signalés?

R. Les ouvrages didactiques que les Grecs nous ont laissés, sont la rhétorique d'Aristote, traduite par Cassandre, et sa Poétique qui contient les règles les plus exactes pour juger du poëme épique et du théâtre.

Le Traité du Sublime de Longin,

dont Boileau nous a donné la traduction, est admirable par la sagesse et la justesse des réflexions, les agrémens et l'élégance du style.

On trouve dans Lucien, un petit traité sur la manière d'écrire l'Histoire, qui est un chef-d'œuvre. Il fait partie des dialogues de l'auteur, traduits par Perrot d'Ablancourt, tome 1. page 272, édition d'Amsterdam, 1683.

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Parmi les Latins, il faut placer au premier rang, le Traité de l'orateur, par Cicéron, et les Institutions oratoires, par Quintilien.

En France on compte une foule d'ouvrages de ce genre, dont les principaux sont le Traité des Études, de Rollin; les Réflexions sur la Poésie et la Peinture, de l'abbé Dubos; la Manière de bien penser dans les ouvrages d'esprit, par le père Bouhours; le Cours des Belles-Lettres, par l'abbé Le Batteux; l'Art de sentir et de juger en matière de goût, par Seran de Latour; les Principes pour la lecture des poëtes, et pour celle des orateurs, deux ouvrages séparés, par l'abbé Mallet; le Traité du Beau, par le père André, la Poëtique, par Marmontel; le Traité de l'Art d'écrire correctement la langue française, par Condillac, etc...

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