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EXTRAIT DES STATUTS ORGANIQUES.

ART. XXI.

Les membres correspondants s'engagent à communiquer à l'Académie leurs ouvrages et le fruit de leurs recherches; si l'un d'eux laisse écouler trois années sans exécuter cette clause, il sera censé renoncer à son titre, et son nom pourra être rayé du tableau.

SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE

DU 23 MAI 1844.

Présidence de M. BONNEVILLE.

La séance est ouverte à 1 heure, dans la galerie historique du palais archi-épiscopal.

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MM. BOURDON, Sous-Préfet de l'arrondissement M. LECOINTRE, Président du tribunal de commerce M. CARTERET, Adjoint, faisant fonctions de Maire, et M. le comte de CHÉVIGNÉ, Colonel de la garde nationale, occupent des siéges d'honneur à droite et à gauche du bureau.

Sont présents:

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MONSEIGNEUR L'ARCHEVÊQUE, MM. le vicomte DE BRIMONT, SAUBINET, ROBILLARD, BANDEVILLE, BOUCHÉ DE SORBON L. PARIS, L. FANART, NANQUETTE, BRUNETTE TH. CONTANT, H. LANDOUZY, DE BELLY, WAGNER, BARA, PHILLIPPE, QUERRY, GARCET " E. DÉRODÉ, GOBET, LECONTE, M. SUTAINE, TARBÉ DE ST-HARDOUIN, MAQUART, CARTERET, GEOFFROY DE VILLENEUVE, DUQUENELLE, MONNOT DES ANGLES, membres titulaires.

MM. LOUIS-LUCAS, SOILLY, GONEL, CLICQUOT, COURMEAUX, GUILLEMIN, PINON, BERGOUGNIOUX, AUBRIOT, associés résidants.

MM. DÉRODE-GÉRUZEZ, HERBÉ, MAILLE-LEBLANC, DE SAVIGNY, membres honoraires.

MM. E.ARNOULD, AUBERT, BARBEY, BOURDONNÉ, Charpentier, colleSSON, comte de LADEVÈZE, DE LOISSON, DE MAIZIÈRE, DE MILLY, DUCHÊNE, GROSJEAN, LEJEUNE, MENNESSON, MOPINOT, MULBACH, POVILLON-PIERRARD, ROUSSEAU, membres correspondants.

ORDRE DU JOUR.

Discours d'ouverture, par M. BONNEVILLE, président.

Compte-rendu des travaux de l'Académie, par M. LANDOUZY, secrétaire.

RAPPORT DE L'ANNÉE 1843 - 1844.

Sur les concours, par M. GOBET.

LECTURES

De MM. FANART, Nécessité d'introduire l'histoire de l'art dans les études musicales.

Le comte de LADEVÈZE, Invasion de la Champagne par Charles-Quint, en 1544.

GALIS, Lucas et son âne;-Pérette et sa boîte [fables] (1). WAGNER, Mes loisirs (vers).

Proclamation des médailles d'encouragement. Distribution de livrets de la caisse d'épargnes. Programme des concours ouverts pour l'année 1845.

(1) M. Robillard a bien voulu donner lecture des fables de M. Galis, qui, par suite d'indisposition, n'a pu assister à la séance.

DISCOURS

DE M. BONNEVILLE,

Président annuel.

Patriotisme et science!

MESSIEURS,

Il y a une année, à pareil jour, une affluence nombreuse se pressait dans cette enceinte, pour assister à la première de nos séances solennelles. Peut-être eûtil été téméraire alors d'oser nous féliciter de ce concours et de cet empressement du public; car, si la plupart venaient à nous par bienveillance, quelques-uns aussi cédaient à cet attrait malin de curiosité qui s'attache à toutes les choses nouvelles.

Mais aujourd'hui, Messieurs, que notre but, que nos travaux ont pu être appréciés par une épreuve de deux années; aujourd'hui, que les railleries impuissantes ont dû se taire devant l'imposant suffrage de l'opinion, il ne nous est plus permis de nous méprendre au vrai sentiment qui anime cette réunion de toutes les notabilités de la cité. Ce sentiment, que je ne crains plus

d'interpréter, et dont nous pouvons enfin nous enorgueillir, c'est la sympathie généreuse, c'est l'éclatant appui que les esprits éclairés, que les cœurs honnêtes ne refusent jamais à toute institution sérieuse et utile. Déjà, Messieurs, le savant prélat, sous le patronage duquel s'est instituée l'Académie, vous a entretenus des heureux effets de l'esprit d'association. Je viens, en quelque sorte, continuer cette thèse; et, me plaçant sous l'écho protecteur de son éminente parole, j'essaierai de vous présenter quelques considérations sur l'importance du rôle désormais réservé à l'Académie de Reims.

Il est, pour les sociétés comme pour les individus, une vie matérielle et végétative, une vie intellectuelle et morale. L'industrie, le commerce, l'agriculture assurent aux populations la satisfaction des besoins physiques. Les belles-lettres, les arts, les sciences satisfont à cet irrésistible besoin de penser qui relève et ennoblit l'existence de l'homme.

C'est assez dire qu'il n'y a, pour les sociétés, de prospérité durable et complète que lorsque le mouvement des idées y suit d'un pas égal le mouvement de la richesse matérielle. Dès que l'un de ces deux mouvements se ralentit, l'équilibre est rompu; il y a malaise social; le peuple commence à incliner vers la misère ou vers l'ignorance.

Notre vieille cité rémoise a eu plusieurs fois à subir l'alternative de ces situations anormales. Avant de compter parmi les villes riches et industrielles, elle fut, à diverses époques, une ville savante et artistique. Reims avait des écoles célèbres, des cours publics de droit canon, de philosophie, de belles-lettres; elle composait des livres; elle élevait à la religion l'une des

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