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12. — VIII. Sophocle, Trachiniennes, vers 1063. Quant à l'histoire dont il s'agit ici, elle se trouve partout. Hercule ayant épousé Déjanire, fille d'un roi d'Étolie, il allait l'emmener. Mais sur leur route il se trouvait une rivière à passer. Hercule accepta l'offre que lui fit le centaure Nessus, de passer Déjanire; et quand le centaure fut avec elle à l'autre bord, il voulut la ravir. Hercule décocha sur lui une de ses flèches. Nessus, blessé à mort, donna sa robe à Déjanire, en l'assurant que tant que son époux porterait cette robe, jamais il n'aimerait d'autre femme qu'elle. Déjanire, à quelque temps de là, sut qu'Hercule était arrêté dans l'Eubée par une nouvelle passion: d'abord elle lui envoya la robe du centaure. Hercule ne l'eut pas plus tôt sur lui, qu'il devint furieux, et se jeta lui-même dans le feu qu'il venait de faire allumer pour un sacrifice. La crédule Déjanire ne put survivre à son mari, et se tua de désespoir.

-

— Dans la traduction des plaintes d'Hercule, nous avons suivi surtout le texte de Sophocle. Il paraît que ce morceau plaisait beaucoup aux anciens; car, outre ces vers justement admirés, et qui paraissent être de Cicéron plutôt que d'Attius, malgré l'opinion de quelques savants, nous avons encore la belle imitation d'Ovide, au neuvième Livre des Métamorphoses, vers 165, et les hyperboles de Sénèque, Hercules Oetaus, vers 1131. Parmi les modernes, je citerai la traduction des vers de Sophocle par Louis Racine, Réflexions sur la poésie, chapitre 6, article 2; l'imitation de Fénélon au quinzième Livre de Télémaque, et quelques ouvrages dramatiques sur le même sujet, l'Hercule mourant de Rotrou, en 1636; Alcide, ou le triomphe d'Hercule, tragédie-opéra de Campistron, qui parut en 1693, et qui fut accueillie par cette épigramme :

A force de forger on devient forgeron.

Il n'en est pas ainsi du pauvre Campistron;

Au lieu d'avancer, il recule :

Voyez Hercule.

Une tragédie de M. Renou, la Mort d'Hercule, sifflée au Théâtre Français, le 28 février 1757; en 1761, l'opéra de Marmontel, Hercule mourant ; le 24 mai 1787, l'Hercule au mont OEta, tragédie de Lefèvre, auteur de Cosroës, etc. J. V. L.

13. X. Platon, dans son Protagoras, raconte comment Prométhée déroba le feu de Vulcain et la sagesse de Minerve. Le Prométhée d'Eschyle, où se trouvait la tirade suivante, n'est pas celui qui nous

reste.

14. - XI. Philon était académicien : voilà pourquoi Cicéron dit, notre Philon.

15.

Ibid. Platon bannissait de sa république, non tous les poètes indistinctement, mais seulement ceux dont la théologie était impie, ou la morale corrompue. Vraisemblablement il aurait souffert Despréaux et Molière, à peu de chose près : il aurait même récompensé La Fontaine pour ses fables, mais il aurait congédié Quinault. 16. - XIV. Quelqu'un de vos vases d'airain de Corinthe. Pour savoir ce que c'était que cette sorte d'airain, et quel cas les anciens en faisaient, voyez Muret, Var. lect., Lib. III, cap. 5; Bisciola, Hor. subsecis., XV, 10. — Touchant ce dogme des stoïciens, Que la vertu est une, et qu'on ne peut être vertueux en un point, sans l'étre généralement en tout, voyez Juste Lipse, Manuduct., III, 4. 17. Ibid. Autre dogme des stoïciens. Voyez Juste Lipse, plutôt les Elementa philosophiæ stoicæ de Scioppius, qui est plus méthodique et plus instructif.

ibid. ; ou

18. — Ibid. Nous avons suivi la seconde édition de Davies, où on lit: Num humana contemnentem potes te dicere, aut Philoctetam illum ? A te enim malo discedere. Sed ille certe, etc. D'autres lisent, aut Prometheum, aut Philoctetam illum? Le texte est certainement altéré.

19.

20.

- Ibid. Il y a dans le texte, d'armes fabriquées par Vulcain.

– XV. Ce reproche n'est peut-être pas fort juste; mais ce n'était pas une raison pour supprimer, comme l'avait fait l'abbé d'Olivet, une partie de ce chapitre. J. V. L.

21. - XVI. Il y en a trois de spécifiés dans le texte, clamor, cursus,

22.

concursus. Mais pour en donner une idée suffisante, il faudraittranscrire ici plusieurs pages de Végèce. Je me contente de renvoyer au Traité de Juste Lipse de Militia romana, où l'on peut consulter principalement le dialogue 9 du Liv. IV, et le dialogue 12 du Liv. V. - Ibid. Dans les dernières guerres civiles, César avait nombre de vétérans dans son parti; et Pompée, beaucoup de nouvelle mi1ice. 23. — XVII. Avouons que ces passages décousus pouvaient avoir des grâces pour les contemporains de Cicéron, comme d'heureuses citations de Molière et de Corneille ne manqueraient pas de nous plaire aujourd'hui mais avouons en même temps, sous le bon plaisir des commentateurs, que ces mêmes passages, ainsi estropiés, ont aujourd'hui quelque obscurité pour nous; comme des citations de Molière et de Corneille en auront, sans doute, pour ceux qui viendront dans deux mille ans.

-

24. XIX. Voyez ci-dessus, chapitre 7, note 10.

25. — Ibid. Cicéron, en calculant ainsi, veut se moquer d'Épicure, qui

prétendait que tout fût composé d'atomes. Plus bas, strangurie, difficulté d'uriner.

26. — XIX. Il y a ici dans le texte une abondance de synonymes, qu'il est très difficile de rendre en français.

27. — XXI. Pacuvius, neveu d'Ennius, avait traduit en latin une tragédie de Sophocle, intitulée les Niptres, comme qui dirait les Bains. Mais ces poètes latins, en traduisant les Grecs, ne s'asservissaient point à les suivre pas à pas : ils se contentaient d'en prendre l'idée ; ils la tournaient, ils la rectifiaient à leur gré, comme on le voit ici, et comme nous l'apprenons d'Aulu-Gelle, II, 23, et IX, 9.

28. Ibid. Je crois que Cicéron nous représente ici ce qui se passait sur le théâtre lorsqu'on jouait cette tragédie. Ulysse, jusqu'à cet endroit, avait été soutenu par-dessous les bras mais à la vue de sa plaie, incipit labi, il se laisse tomber sur un petit lit, ou sur un siége mis là exprès, où il ne fait plus dans cette même scène que prononcer les deux vers qui suivent. C'est un jeu de théâtre, qu'il est aisé de se mettre devant les yeux.

29. — XXIII. Voyez Cicéron, de Legibus, II, 23, tome XXVII, page 172.

30.

Ibid. L'abbé d'Olivet n'avait pas été très fidèle dans tout ce chapitre; il dit ici que sa traduction, qui abrége l'auteur, lui paraît suffire. On l'a cru comme lui jusqu'à présent; car on a sans cesse réimprimé, avec tous ses défauts, cette traduction si souvent imparfaite et tronquée. Il était temps de donner enfin le véritable ouvrage de Cicéron. L'illustre académicien suivait le système de quelques traducteurs de son temps, qui craignaient de choquer leurs lecteurs par des détails étrangers à la civilisation moderne. Il serait, je crois, moins timide aujourd'hui. J. V. L._

31. — XXIV. M. Antonius, non pas le triumvir, mais son aïeul, célèbre orateur, dont Cicéron fait un grand éloge dans son Brutus, chap. 37.

32. XXV. Tragédie d'Eschyle, qui n'est aujourd'hui connue que par son titre.

33. Ibid. Pline, VII, 30, parle ainsi de cette visite: Pompeius, confecto Mithridatico bello, intraturus Posidonii sapientiæ professione clari domum, fores percuti de more a lictore vetuit; et fasces litterarum januæ submisit is, cui se Oriens Occidensque submiserat. « Pompée, après avoir terminé la guerre contre Mithridate, alla rendre visite à Posidonius, célèbre par ses leçons de philosophie. Près d'entrer, il défendit au licteur de frapper de sa baguette suivant l'usage; et celui qui avait vu l'Orient et l'Occident à ses pieds, baissa ses faisceaux devant la porte d'un savant. » Traduction de M. Gueroult.

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36.

-

ou presque nus; comme

Ibid. Il s'agit de la Cyropédie, ouvrage qu'on doit regarder, non comme une histoire véritable, mais plutôt comme une espèce de roman philosophique, dans lequel Xénophon a eu dessein de tracer le modèle d'un bon et sage gouvernement. Voyez Cicéron ad Quintum, I, 8.

37. — XXVII. Les Cimbres, peuple qui habitait cette partie du Danemarck, aujourd'hui nommée la presqu'île de Jutland. Les Celtibériens, Celtes, ou Gaulois, qui s'étaient établis le long de l'Iber, aujourd'hui l'Èbre, un des principaux fleuves d'Espagne. 38. Ibid. L'histoire d'Arion est racontée avec une naïveté pleine de grâce par Hérodote, I, 23, 24. Le sophiste Gorgias, dans Plutarque, Ἑπτὰ σοφῶν συμπόσιον, en fait un recit plus dramatique et plus moral, qu'on peut regarder comme un chef-d'œuvre de narration. Comparez aussi Aulu-Gelle, qui traduit Hérodote, XVI, 19; Servius, ad Virg. Eclog., VIII, 56; Pline, Hist. nat., IX, 8; Ovide, Fastes, II, 80; Lucien, Dialogue de Neptune et des Dauphins; saint Augustin, de Civit. Dei, 1, 14; Élien, Hist. des anim., II, 6; VI, 15, et l'hymne d'Arion à Neptune, XII, 45. Brunck y a fait des corrections, Analect., tome III, page 327; il aurait pu moins corriger. J. V. L.

39. - Ibid. Allusion à la première des Odes olympiques de Pindare, vers 140: « Fils de Tantale, je raconterai votre histoire, en démentant tous ceux qui m'ont précédé. Lorsque votre père, admis à la table des dieux, les eut invités au festin que sa reconnaissance leur avait préparé dans Sipyle, le dieu qui règne sur les mers, plein d'amour pour vous, appelle ses coursiers; il leur ordonne de vous transporter dans le ciel, pour partager l'immortel ministère de Ganymede à la table du maître des dieux. »

TROISIÈME

TUSCULANE;

TRADUCTION DU PRÉSIDENT BOUHIER,

REVUE PAR L'ÉDITEUR.

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