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nation naturelle, XVIII-XXXII; ensuite, sur les divinations purement artificielles et fondées sur l'observation, XXXIII-XXXVII. Il revient ensuite aux preuves générales, et développe les arguments des stoïciens, qu'il appuie de l'autorité des poètes, des philosophes, et du témoignage de plusieurs nations, XXXVIII-XLVIII. Enfin, du chapitre XLIX à la fin du Livre, il rapporte toute la divination, ou aux dieux, ou au destin, ou à la nature.

LIVRE SECOND.

L'AUTEUR, après une énumération fort précieuse aujourd'hui pour nous, de ses ouvrages de philosophie et de rhétorique, I, II, commence la réfutation du système des stoïciens, exposé et défendu par son frère. Il parle d'abord contre toute espèce de divination, tant artificielle que naturelle; il prouve que c'est un art impossible, et que s'il était possible, il serait plus nuisible qu'utile, III-X. Il se livre ensuite à une discussion particulière sur les différentes sortes de divination artificielle, et il combat successivement la divination des aruspices, qui comprend l'inspection des entrailles des victimes, l'observation des foudres et des prodiges, XI-XXXII; la divination par les auspices, ou celle des augures, XXXIII-XL; la divination par les sorts, XLI; enfin, la prétendue science des Chaldéens, XLII—XLVII. Arrivé à la divination naturelle, il en examine les deux parties, c'est-à-dire les vaticinations ou transports prophétiques, XLVIII-LVII, et les songes, LVIII-LXXI. Dans sa conclusion, chap. LXXII, il se résume en disant qu'il faut défendre et propager les saines idées religieuses, mais combattre partout la superstition.

XXVI.

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DE

DIVINATIONE

LIBER PRIMUS.

I. VETUS opinio est, jam usque ab heroicis ducta temporibus, eaque et populi romani et omnium gentium firmata consensu, versari quamdam inter homines divinationem, quam Græci μartixǹv appellant, id est, præsensionem et scientiam rerum futurarum. Magnifica quidem res, et salutaris, si modo est ulla; 'quaque proxime ad deorum vim natura mortalis possit accedere. Itaque ut alia nos melius multa, quam Græci, sic huic præstantissimæ rei nomen nostri a divis, Græci, ut Plato interpretatur, a furore duxerunt. Gentem quidem nullam video neque tam humanam atque doctam, neque tam immanem tamque barbaram, quæ non significari futura, et a quibusdam intelligi prædicique posse censeat, Principio Assyrii, ut ab ultimis auctoritatem repetam, propter planitiem magnitudinemque regionum, quas incolebant, quum cœlum ex omni parte patens atque apertum intuerentur, trajectiones motusque

1 Sic jam edidit P. Marsus, et habent multi mss. Al. quæque proxima.... natura mortali p. acc.

DE LA DIVINATION,

PAR M. T. CICERON.

LIVRE PREMIER.

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I. C'EST EST une ancienne opinion qui remonte jusqu'aux temps héroïques, et que le peuple romain partage avec toutes les nations, qu'il y a une divination parmi les hommes (les Grecs l'appellent pavTinn), c'est-à-dire un pressentiment et une connaissance de l'avenir : noble et utile prérogative, si elle était accordée aux mortels, et qui semblerait rapprocher la faiblesse humaine de la toute-puissance divine. Aussi, lorsque du mot de Divinité nous avons formé celui de divination, nous avons en cela, comme en bien d'autres choses, mieux rencontré que les Grecs, qui n'ont exprimé cette faculté merveilleuse que par un mot dérivé de celui de fureur, suivant l'interprétation de Platon. Il est certain du moins que je ne trouve dans le monde aucun peuple si poli et si éclairé, ni si grossier et si barbare, qui ne croie qu'il y a des signes de l'avenir, et des hommes capables de le prévoir et de l'annoncer. Et d'abord, pour commencer par les plus anciennes traditions, comme les Assyriens, habitant de vastes plaines, d'où ils découvraient le ciel de toutes parts, ont les premiers observé le cours et les révolutions des astres, ils ont été aussi

stellarum 'observaverunt; quibus notatis, quid cuique significaretur, memoriæ prodiderunt. Qua in natione Chaldæi, non ex artis, sed ex gentis vocabulo nominati, diuturna observatione siderum, scientiam putantur effecisse, ut prædici posset, quid cuique eventurum, et quo quisque fato natus esset. Eamdem artem etiam Egypt i longinquitate temporum innumerabilibus pæne sæculis consecuti putantur. Cilicum autem, et Pisidarum gens, et his finitima Pamphylia, quibus nationibus præfuimus ipsi, volatibus avium cantibusque, ut certissimis signis, declarari res futuras putant. Quam vero Græcia coloniam misit in Æoliam, Ioniam, Asiam, Siciliam, Italiam sine Pythio, aut Dodonæo, aut Hammonis oraculo? aut quod bellum susceptum ab ea sine consilio deorum est?

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II. Nec unum genus est divinationis publice privatimque celebratum. Nam, ut omittam ceteros populos, noster quam multa genera complexus est? Principio, hujus urbis parens, Romulus, non solum auspicato urbem condidisse, sed ipse etiam optimus augur fuisse traditur. Deinde auguribus et reliqui reges usi; et exactis regibus, nihil publice sine auspiciis nec domi, nec militiæ gerebatur. Quumque magna 3vis videretur esse et in impe

Multi mss. observitaverunt, ut infra, cap. 45. Vox nuspiam usurpata.

2 Recte sic Turnebus emendavit, quum vulgo male legeretur, Ætoliam. 3 Herelius (Magazin für Philologen, p. 129) conj. crederetur, quia statim recurrit videretur. Deinde Manut. conj. impetriendis.

les premiers qui, d'après ces observations, nous aient transmis les effets qu'ils ont cru devoir attribuer à chacun des corps célestes. Parmi ces peuples, les Chaldéens, ainsi appelés, non de leur profession, mais de la province qu'ils habitent, après avoir étudié long-temps le cours des astres, trouvèrent, dit-on, avant tous les autres l'art d'annoncer la destinée de l'homme d'après le moment de sa naissance. Les Égyptiens passent pour avoir acquis la même science par les observations d'une suite presque innombrable de siècles. La Cilicie, la Pisidie, la Pamphylie, où j'ai commandé comme proconsul 3, prétendent que le vol et le chant des oiseaux nous offrent des signes indubitables de l'avenir. Quelle colonie la Grèce a-t-elle jamais envoyée en Éolide, en Ionie, en Asie, en Sicile, en Italie, sans avoir consulté auparavant, ou l'oracle de Delphes, ou celui de Dodone, ou celui de Jupiter Ammon 4? et quelle guerre a-t-elle jamais entreprise sans le conseil des dieux?

II. Les états et les particuliers ne se sont même pas bornés à un seul genre de divination; et pour ne rien dire des autres peuples, combien le nôtre n'en a-t-il point mis en usage? Romulus, le père de Rome, ne fonda cette ville qu'après avoir pris les auspices, et il était lui-même un excellent augure. Les autres rois perpétuèrent cette institution; et quand les rois eurent été chassés, on ne fit rien à Rome par autorité publique, ni en paix ni en guerre, sans l'intervention des auspices. On pensa, de plus, que l'art des aruspices 5 pourrait être d'une grande utilité, tant pour faire réussir les choses sur lesquelles on aurait à consulter les dieux, que pour interpréter les prodiges et pour en détourner l'effet; on eut donc recours à toute la science de l'Étrurie,

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