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Il babita le plus souvent sa retraite de Tibur ou du pays des Sabins, et l'on montre sa maison de campagne près du bosquet sacré de Tiburnus. Il m'est tombé entre les mains des Élégies qui i portoient son nom, ainsi qu'une lettre en prose dans laquelle il se recommande à Mécène; mais je crois ces pièces supposées, car les Élégies n'ont rien que de commun, et la lettre a de plus un défaut qui étoit le moindre des siens, celui d'être obscure. Il étoit né le 6 des ides (le 8) de décembre, sous le consulat de L. Cotta et de L. Torquatus; il mourut le 5 des calendes de décembre (le 27 novembre) sous celui de C. Martius Censorinus et de C. Asinius Gallus, à cinquanteneuf ans accomplis. Il nomma publiquement Auguste son héritier, la violence de son mal ne lui permettant pas de signer son testament. Il fut enterré à l'extrémité des Esquilies, auprès du tombeau de Mécène.

HORATII VITA,

EX CODICE (1)

ཟླ་4

ORACIUS QUINTUS FLACCUS (2) præcone patre natus libertine condicionis oriundus Venusinus fuit. quæ civitas est Apuliæ, non autem opibus vilis aut studio (3), qui puer ductus Romam a patre ut ibi literas disceret, Præterea et literarum studio provectus Athenas se contulit (4). ad sapienciores. Gumque ibi multo tempore jam fuisset, audiens discessionem (sic) ortam inter (5) Augustum Cæ sarem et Brutum et Cassium, juvenis contulit se ad Brutum et Cassium in Thessaliam (6) q. tribunus militum effectus est. Bruto autem et Cassio ab (5) Augusto superatis, Oracius Romam reversus est (6) q. tribunus militum fuerat. Mæcenatis vero et (7) Pollionis interventu in gra-I tiam Augusti receptus est. (8) Dein a Mæcenate rogatus est transferre et ostendere varietates metrorum latinis nondum cognitas, nec in latinum adhuc ab aliquo translatas quæ apud Græcos inventa fuerant (9) ab Archilocho partim ab Alcæo et Sapho. (10) Unde sumens materiam, varietati metrorum aptam non unam sed multiplicem scilicet (*) laudes amoris et ceteras ludicras res (*) decem et octo varietates metrorum in quatuor libris carminum ostendit et (*) rursus quædam alia metra in libro (11) super Odis. Quod autem hæc materia varietati metrorum apta (*) sit ipsemet ostendit in libro poetriæ dicens: Musa dedit etc. Est autem ejus intencio generaliter in hoc opere imitari Alcæum et Sapho in varietatibus metrorum ab eis

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VIE D'HORACE

TIRÉE DU MS. V.

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HORACE, fils d'un affranchi qui exerçoit une charge d'huissier, étoit de Vénouse, ville d'Apulie. Sa fortune et son éducation le mirent au-dessus d'une telle origine. Il fut conduit à Rome dès l'enfance, par son père, pour y étudier les lettres; et lorsqu'il y eut fait des progrès, il se rendità Athènes pour y chercher des maîtres plus habiles. Après y avoir passé quelque temps, il apprit la rupture qui venoit d'avoir lieu entre César Auguste et Brutus et Cassius; à la fleur de l'âge il alla joindre ces derniers en Thessalie, et fut fait tribun d'une légion. Brutus et Cassius ayant été vaincus par Auguste, Horace revint à Rome et rentra en grâce auprès d'Auguste, par l'intervention de Mécène et de Pollion. Mécène le pria ensuite de transporter dans la langue latine les différentes variétés de mètres inventées chez les Grecs, en partie par Archiloque, en partie par Alcée et Sappho, et que personne n'avoit encore fait connoître aux Romains. Choisissant donc des sujets propres à développer ces variétés, tels que les louanges de l'amour et autres badinages, il employa dix-huit sortes de mètres dans quatre livres d'Odes, et quelques autres encore dans le livre qui suit les Odes. Il fait voir lui-même que ces sujets sont propres à déployer ces variétés, lorsqu'il dit dans l'Art poétique Musa dedit, etc. Son intention générale dans cet ouvrage est d'imiter Alcée et Sappho dans les mètres qu'ils ont inventés. Il faut savoir que cet ouvrage d'Horace étoit unique, en ce ,en qu'il fit connoître le premier cette variété de mètres aux Romains, au lieu que d d'autres avant lui avoient écrit des Satires et des Épîtres. Ces quatre livres sont intitulés Carminum Libri,

repertis. (*) Sciendum quod hoc opus Oracii singulare fuit, quod hujus varietatis primus translator fuit apud Eatinos. Sermones vero et epistolas et alii ante eum scripserunt. Intitulantur autem isti quatuor libri (*) carminum, id est laudum, non quod ubique laudes contineantur, sed ab honestiore parte vocabulum traxerunt. Dicitur et ATS hoc opus lyricum (12).... id est varietate. Vocantur et singulæ distinctiones (*) Ode, id est laude, non quod in singulis laus habeatur, sed a digniore parte nomen sumpserunt. Scripsit autem libros quatuor carminum et Epodon (13)..... unum, sæculare Carmen, de Arte poetica librum unum, Sermonum libros duos, Epistolarum quoque duos. Commentati sunt in illum Porphirion, Modestus, el (14) Elenius, et Acron. Melius tamen omnibus, ut traditur, Acron commentatus est.

c'est-à-dire Livres de Louanges, non qu'ils contiennent toujours des louanges, mais la partie la plus noble a donné son nom au tout ; et il en est ainsi des Odes qui composent ces livres, car Ode signifie louange comme Carmen. On nomme aussi cet ouvrage lyrique d'un mot grec qui signifie variété. Horace a donc écrit quatre livres d'Odes (Carminum), un d'Épodes, le Poëme séculaire, et de plus un livre de l'Art poétique, deux de Satires et deux d'Épîtres. Ses ouvrages ont été commentés par Porphyrion, Modestus, Helenius et Acron (Helenius Acron). Les Commentaires d'Acron' sont, dit-on, les meilleurs de tous. Audwg onhol

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