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Parumne campis atque Neptuno super
Fusum est Latini sanguinis,

Non, ut superbas invidæ Carthaginis
Romanus arces ureret,

Intactus aut Britannus ut descenderet

Sacra catenatus via,

Sed ut secundum vota Parthorum sua
Urbs hæc periret dextera?
Neque hic lupis mos nec fuit leonibus
Umquam nisi in dispar feris.
Furorne cæcus, an rapit vis acrior?
An culpa? Responsum date! -
Tacent, et albus ora pallor inficit
Mentesque perculsæ stupent.
Sic est: acerba fata Romanos agunt
Scelusque fraternæ necis,

Ut inmerentis fluxit in terram Remi
Sacer nepotibus cruor.

Hor., Epod. VII.

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les champs de bataille et sur les mers y a-t-il eu trop peu de sang latin répandu? Et cela, pour que le soldat romain portât la torche aux murs superbes de Carthage ennemie, pour que le Breton, non soumis, descendit chargé de chaînes la voie Sacrée? Non, mais pour que, selon le vœu des Parthes, cette villes'exterminât de sa propre main. Ni les loups cependant, niles lions dansleur férocité ne se sont jamais déchirés entre eux. Qu'est-ce qui vous pousse? fureur aveugle, force fatale, crime à expier ? Répondez.... Ils se taisent, et leurs fronts pâlissent, et leurs âmes comme frappées restent interdites. C'est donc vrai : les Romains sont poursuivis par un destin funeste, par le châtiment d'un fratricide, depuis que de Rémus, innocente victime du crime que doivent racheter ses neveux, la terre a bu le sang.

CCL

(Tom. II, p. 234).

Assez le père des dieux et des hommes a fait tomber sur la terre et la neige et la grêle funeste; assez, de sa main étincelante sur le haut des collines foudroyant les temples, il a épouvanté Rome, épouvanté le monde...

Elle saura que nos concitoyens ont contre eux-mêmes aiguisé le fer qui bien mieux eût frappé les Perses redoutables, elle saura nos combats, cette jeune génération que les crimes de ses pères ont appauvrie.

Quel dieu le peuple appellera-t-il au secours de l'empire menacé de ruine? Par quelle prière les vierges saintes pourront-elles fléchir Vesta dont l'oreille se ferme à leurs

(1) Var.,: acuisse ferrum; rapuisse ferrum; cecidisse ferro; jacuisse ferro.

Cui dabit partes scelus expiandi
Juppiter? Tandem venias, precamur,
Nube candentes humeros amictus,
Augur Apollo;

Sive tu mavis, Erycina ridens,
Quam Jocus circum volat et Cupido;
Sive neglectum genus et nepotes
Respicis, auctor

Heu nimis longo satiate ludo,
Quem juvat clamor galeæque leves,
Acer et Mauri peditis1 cruentum
Voltus in hostem ;

Sive mutata juvenem figura
Ales in terris imitaris, almæ
Filius Maiæ, patiens vocari
Cæsaris ultor:

Serus in cælum redeas diuque
Lætus intersis populo Quirini,
Neve te nostris vitiis iniquum

Ocior aura

Tollat. Hic magnos potius triumphos,
Hic ames dici pater atque princeps,
Neu sinas Medos equitare inultos

Te duce, Cæsar.

Hor., Carm., I, 2, v. 1-5 et 21-52.

CCLI

Au vaisseau de la République.

O navis, referent in mare te novi
Fluctus! O quid agis! Fortiter occupa

Portum! Nonne vides ut

Nudum remigio latus

(1) Les Maures n'étaient réputés qu'en qualité de cavaliers; mais les vi-cissitudes d'un combat pouvaient les démonter ou les mettre dans l'obligation de combattre à pied (Cf. Tit.-Li., VII, 8) et c'est ainsi qu'on peut expliquer ici l'épithète de peditis. Plusieurs éditeurs cependant ont préféré

chants? A qui Jupiter donnera-t-il la mission de nous purifier de nos crimes ?

Viens enfin, nous t'en supplions, tes blanches épaules voilées d'un nuage, dieu des prophéties, Apollon; ou toi,si tu l'aimes mieux, riante Vénus Erycine, autour de qui voltigent les Jeux et les Amours; ou toi, père des Romains, si tu daignes reporter tes regards sur ta race oubliée, las de jeux cruels qui ont duré trop longtemps, terrible Mars,que réjouissent le cri des batailles, l'éclat des casques, l'aspect farouche du cavalier maure qui, démonté, menace des yeux son ennemi sanglant; toi enfin, fils de la vénérable Maïa, si, descendu sur la terre, tu y as quitté ta forme céleste et tes ailes pour les traits d'un jeune héros, te laissant appeler le vengeur de César.

Ah! ne retourne pas de sitôt aux cieux; et longtemps encore consens à rester au sein du peuple de Quirinus; que la vue irritante de nos fautes ne te fasse pas fuir trop rapidement là-haut; plais-toi ici à nos grands triomphes, plais-toi aux noms de prince et de père que nous te donnons, et ne souffre pas que les coursiers des Mèdes foulent aux pieds impunément la terre où tu commandes, ô César.

CCLI
(Tom. II, p. 101.)

O navire, les flots vont-ils encore t'entraîner vers la haute mer! Oh! arrête! Ancre-toi solidement dans le port. Ne le vois-tu pas ? Tes flancs sont dépouillés de leurs rames, ton mât a reçu les blessures de l'impétueux vent d'Afrique,

changer Mauri en Marsi, la bravoure de l'infanterie Marse étant très connue; mais il n'est guère permis de modifier un texte sur lequel tous les manuscrits sont d'accord.

(2) Cf. Virg., Géorg., I, v. 500 sq.

Et malus celeri saucius Africo

Antennæque gemant ac sine funibus
Vix durare carinæ

Possint imperiosius

Equor? Non tibi sunt integra lintea,
Non Di, quos iterum pressa voces malo.
Quamvis Pontica pinus,

Silvæ filia nobilis,'

Jactes et genus et nomen inutile;
Nil pictis timidus navita puppibus
Fidit. Tu, nisi ventis

Debes ludibrium, cave.

Nuper sollicitum quæ mihi tædium,
Nunc desiderium curaque non levis,
Interfusa nitentes

Vites æquora Cycladas.

Hor., Carm., I, 14.

CCLII

A Virgile.

Sur la mort de Quintilius.

Quis desiderio sit pudor aut modus
Tam cari capitis? Præcipe lugubres
Cantus, Melpomene, cui liquidam2 pater
Vocem cum cithara dedit.

3

Ergo Quintilium perpetuus sopor
Urget! cui Pudor et Justitiæ soror,
Incorrupta Fides, nudaque Veritas

Quando ullum inveniet parem?

(1) Les forêts du Pont étaient réputées pour l'excellence de leur bois de construction. Cf. Catul., Carm., IV, Ad phasellum. 1ere partie, tom., II, p. 552 et Appendice LVIII.

"

(2) Dans le sens de suaviter fluentem, puram et claram». Cf. Ovid., Am., I, 13, 8: Et liquidum tenui gutture cantat avis. »

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