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tibus prospiciatur; et si specialiter legati tantum faciat testator mentionem, hoc et legatum et fideicommissum intelligatur, et si fidei heredis vel legatarii aliquid committatur, hoc et legatum esse videatur. Nos enim non verbis, sed ipsis rebus leges imponimus.

SECTION TROISIÈME.

DES DONATIONS A CAUSE DE MORT ET DES MORTIS CAUSA

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MAYNZ, § 532. ARNDTS, § 589-590. BRINZ, § 102. KELLER, Institutionen, § 339. Pandekten, § 69. PUCHTA, § 552. Tewes, § 124. VanGEROW, § 561-563. VERING, p. 804-816. WINDSCHEID, § 369, 675676.

1. On appelle donation à cause de mort une donation qui est faite par acte entre-vifs, mais dont l'efficacité définitive est, par cet acte même, subordonnée à la condition que le donateur mourra avant le donataire.

Voici le cas primitif : Une personne qui est et se sait en péril mortel donne avec l'intention que, si elle en réchappe, la donation sera non avenue.

Ceci a été étendu au cas où une personne donne en se réservant le droit de révoquer sa vie durant, ainsi 'qu'à tous les cas, en général, où il est entendu que la donation sera résolue par la survie du donateur.

La donation à cause de mort est donc toujours une donation conditionnelle. La condition est la mort du

donateur, soit absolument, soit dans un événement ou péril prévu, præsens seu imminens periculum; ce peut être aussi la mort d'un tiers.

La volonté des parties peut être que la donation ait lieu sur-le-champ, mais qu'il y ait restitution en cas de survie; la propriété de la chose donnée est alors transférée au donataire par la tradition, mais la survie du donateur la retransférera à celui-ci de plein droit. La volonté peut être aussi, et c'est le cas proprement dit de la donation à cause de mort, que la donation ne sera effectuée qu'à l'accomplissement de la condition; la mort du donateur fait alors passer de plein droit la propriété au donataire auquel la chose a été livrée; si la mort ne survient pas, le donateur peut revendiquer, ou intenter la condictio causa data causa non secuta.

2. La donation à cause de mort est soumise aux règles générales des donations. Elle a lieu par dation réelle, par promesse et stipulation, par libération; il faut toujours le concours des volontés du donataire et du donateur; le principe præsens præsenti dat doit toujours être observé. Elle est indépendante de l'hérédité et ne produit jamais de succession universelle. La testamenti factio activa n'est pas requise.

D'autre part, la donation à cause de mort est traitée sous maint rapport selon l'analogie du legs. Elle est toujours révocable. Les prescriptions de la loi Julia et Papia, de la loi Falcidia y sont appliquées; de même, les dispositions touchant la caution mucienne, le droit d'accroissement, l'indignité. Enfin, par une constitution dont la portée est controversée, Justinien a permis

de la faire dans une forme analogue à celle du codicille, et les rédacteurs des Institutes ont pu dire que la donation à cause de mort est presque entièrement assimilée au legs'.

Tit. D. De mortis causa donationibus et capionibus XXXIX, 6. C. De donationibus mortis causa VIII, 57. Novelle LXXXVII.

Paul III, 7. De mortis causa donationibus. 1. Mortis causa donat, qui ad bellum proficiscitur, et qui navigat, ea scilicet conditione, ut, si reversus fuerit, sibi restituatur; si perierit, penes eum remaneat, cui donavit. 2. Donatio mortis causa cessante valetudine et secuta sanitate (et) pœnitentia etiam revocatur: morte enim tantummodo convalescit.

II, 23: 1. Mortis causa donatio est, quæ impendentis metu mortis fit, ut ex causa valetudinis, peregrinationis, navigationis vel belli.

Pr. J. De donationibus II, 7 : ... Donationum autem duo genera sunt mortis causa et non mortis causa. § 1. Mortis causa donatio est, quæ propter mortis fit suspicionem, cum quis ita donat, ut, si quid humanius ei contigisset, haberet is qui accepit : sin autem supervixisset qui donavit, reciperet, vel si eum donationis poenituisset, aut prior decesserit is cui donatum sit. Hæ mortis causa donationes ad exemplum legatorum redacta sunt per omnia. Nam cum prudentibus ambiguum fuerat, utrum donationis an legati

↑ La donation à cause de mort, pour laquelle l'ordonnance de 1731 prescrivait la forme du testament ou du codicille, est exclue aujourd'hui, en droit français, par l'article 893 du Code Napoléon. ARNTZ, I, 16851688. Pour les législations suisses, voyez Revue de droit international et de législation comparée IX, 343-344. Le droit prussien traite la donation à cause de mort comme acte entre-vifs, mais permet au donateur de se réserver le droit de révoquer à volonté. FOERSTER, § 122. Le Code autrichien, au contraire, la traite comme legs. UNGER, § 77.

instar eam obtinere oporteret, et utriusque causæ quædam habebat insignia et alii ad aliud genus eam retrahebant a nobis constitutum est, ut per omnia fere legatis connumeretur et sic procedat, quemadmodum eam nostra formavit constitutio. Et in summa mortis causa donatio est, cum magis se quis velit habere quam cui donatur, magisque eum cui donat, quam heredem suum: sic et apud Homerum Telemachus donat Piræo. (Marcien, L. 1 pr. De mortis causa donationibus.)

Paul, L. 35 § 2 De mortis causa donationibus: Sed mortis causa donatio longe differt ab illa vera et absoluta donatione, quæ ita proficiscitur, ut nullo casu revocetur. Etenim ibi, qui donat, illum potius, quam se habere mavult. At is, qui mortis causa donat, se cogitat, atque amore vitæ recepisse potius, quam dedisse mavult. Et hoc est, quare vulgo dicatur: se potius habere vult, quam eum, cui donat, illum deinde potius, quam heredem suum.

Ulpien, L. 2, même titre : Julianus libro septimo decimo Digestorum tres esse species mortis causa donationum ait; unam, quam quis nullo præsentis periculo metu conterritus, sed sola cogitatione mortalitatis donat; aliam esse speciem mortis causa donationis ait, cum quis imminente periculo commotus ita donat, ut statim fiat accipientis; tertium genus esse donationis ait, si quis periculo motus non sic det, ut statim faciat accipientis, sed tunc demum, cum mors fuerit insecuta.

Paul, L. 3, même titre : Mortis causa donare licet, non tantum infirmæ valetudinis causa, sed periculo etiam propinquæ mortis vel ab hoste vel a prædonibus vel ab hominis potentis crudelitate aut odio aut navigationis ineundæ.

Le même, L. 6, même titre : Hæc enim omnia instans periculum demonstrant.

Ulpien, L. 32, même titre : Non videtur perfecta donatio mortis causa facta, antequam mors insequatur.

Marcien, L. 26, même titre : Si qui invicem sibi mortis causa donaverunt pariter decesserunt, neutrius heres repetet, quia neuter alteri supervixisset.

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