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tre-vingt-treize chefs des moulins, trente-sept receveurs, trois mille cent soixante-deux frères inscrits, et six mille deux cents soldats à solde régulière, formant la garnison du château de Malborg.

Les chevaliers possédaient cinquante cinq villes bien fortifiées, quarantehuit châteaux, dix-huit mille trois cent soixante-huit villages, six cent quarante paroisses et deux mille domaines. Leurs revenus annuels ordinaires se montaient à huit cent mille ducats, qui, pour l'époque, formaient une somme énorme.

En temps de guerre, les forces des chevaliers s'élevaient rapidement à un chiffre considérable, par suite des levées qu'ils faisaient de tous côtés. C'est ainsi qu'à la bataille de Grunwald, citée ci-dessus, ils comptaient sous leurs bannières cent cinquante mille combattants.

Malgré les défaites sanglantes de Grunwald et de Koronowo, l'ordre Teutonique se maintint dans un état prospère jusqu'au traité de Thorn (1466), qui, d'après ce que l'on a vu dans l'histoire (page 87), renferma sa puissance et ses richesses dans des limites plus étroites.

ENTRÉES TRIOMPHALES.

Ainsi que l'antique métropole du monde, Rome, recevait en grande pompe et magnificence ses phalanges victorieuses, la république de Pologne réservait à ses généraux, après d'éclatantes journées, une réception brillante.

Telles furent les entrées triomphales du duc Constantin d'Ostrog à Wilna et à Krakovie, après la victoire remportée par ce héros sur les Moskovites près d'Orsza (1514), et de Jean Tarnowski à Krakovie, après la glorieuse journée d'Obertyn (1531).

Mais de toutes les entrées triomphales, la plus importante et la plus solennelle fut sans contredit celle que le connétable Zolkiewski fit à Warsovie, le 29 octobre 1611. Le vainqueur de Kluzyn, après avoir pris et brûlé Moskou, amenait à sa suite les tzars

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Szuysky prisonniers. Le temps que le cortége mit à défiler dura quatre heures. Les colonels et capitaines des troupes victorieuses ouvraient la marche, tous en grande tenue et couverts d'or; les nobles polonais et lithuaniens les suivaient, avec une députation du sénat, remplissant environ soixante carrosses. Venait ensuite la voiture ouverte et fort élevée du connétable, entourée d'une escorte de l'ordre équestre et traînée par six chevaux blancs turcs. Elle précédait le carrosse du roi, dans lequel étaient assis, au fond, le tzar captif Wassili Szuysky, et ses deux frères Dymitry et Ivan sur le devant; un capitaine des gardes royales se tenait comme gardien sur une place au milieu et moins élevée. Le tzar portait un costume blanc, brodé d'or, et un bonnet de fourrure précieuse.

La foule se pressait en tous lieux pour admirer ce spectacle majestueux et imposant. Le tzar saluait d'un air triste, mais affable, le peuple. Quand on fut arrivé dans la cour du château royal par la rue principale, dite Faubourg de Krakovie, Sigismond III ayant pris place sur le trône, au milieu du sénat, le connétable donna la main au tzar et entra avec lui, suivi de ses deux frères, dans la salle du sénat. A cette vue, un cri de joie et de bonheur retentit dans tout le château. Lorsque ce premier élan d'orgueil national fut passé, le connétable s'approcha du trône, présenta le tzar et ses frères au roi, auquel il adressa un discours dans lequel, en attribuant un succès si brillant à la Providence divine et faisant remarquer quelle gloire en rejaillirait sur le règne de Sigismond, il demandait à ce dernier d'être modéré dans le triomphe et d'avoir de la pitié et des égards pour les captifs. Zolkiewski omettait complétement de parler de lui. Ce discours terminé, le tzar, inclinant humblement la tête devant le roi, toucha la terre de sa main droite et la baisa; son frère Dymitry Szuysky, grand général moskowite, frappa une fois la terre de son front; et le cadet, Ivan Szuysky, la frappa également trois fois et pleura. Puis, le con

nétable répéta sa prière, et les captifs renouvelèrent leurs saluts.

Sigismond III, mû par la générosité, écarta en ce moment de son souvenir tous les anciens griefs et crimes à la charge du tzar, et résolut d'agir avec indulgence vis-à-vis d'un ennemi vaincu; en conséquence, il lui fit grâce de la vie.

Reconduits avec égard hors de l'enceinte du château royal, les trois princes furent enfermés un peu plus tard au château de Gostyn, où ils moururent quelques années après. Les corps du tzar et de Dymitry furent amenés alors à Warsovie et ensevelis dans une chapelle du cloître des Dominicains, bâti à côté de l'église de Sainte-Croix (*). Wladislas IV les renvoya à Moskou, au tzar Michel Fiédorovitch, à la suite d'un traité.

AMBASSADES.

Les rapports du gouvernement de l'ancienne Pologne avec les autres cours n'étaient pas suivis. Loin donc de ressembler à ces relations extérieures qui entrent dans l'organisation des cabinets modernes, les ambassades polonaises n'avaient lieu que dans des circonstances extraordinaires et se rapportaient à une démarche tout à fait spéciale.

et

Pendant longtemps, les rapports les, plus fréquents furent avec Rome, chaque fois qu'ils se renouvelaient, les Polonais déployaient ce penchant au faste et à la magnificence qui formait une des bases principales de leur caractère. L'entrée brillante que fit, en 1633, dans la métropole du monde chrétien l'ambassadeur de la république, Ossolinski, est surtout citée comme une des plus splendides et des

(*) Cette église, qui rappelait à la Russie son humiliation, fut démolie sous le régime russe (1815-1830), et à sa place s'éleva la belle maison de la société philomatique de Warsovie. Fermée après 1831, comme tous les autres instituts scientifiques nationaux, elle est occupée aujourd hui par la direction de la loterie. Ce terrain, comme on le voit, a passé par d'étranges destinées.

plus célèbres que les fastes des cours aient jamais enregistrées.

Les ambassades de Zbarazki à Constantinople, en 1622, et de Zawadzki en Angleterre, en 1636, produisirent également beaucoup d'effet sous le rapport de la pompe et du luxe.

La France fut aussi, à plusieurs reprises, témoin de pareilles solennités. Celles qui marquèrent le plus furent d'abord l'ambassade qui vint offrir la couronne polonaise à Henri de Valois, et ensuite l'entrée des envoyés chargés par Wladislas IV d'épouser en son nom la princesse Louise-Marie de Gonzague et de l'emmener en Pologne.

Nous entrerons dans quelques détails à l'égard de ces deux dernières missions diplomatiques, comme étant celles qui peuvent intéresser davantage nos lecteurs.

Ce fut le 19 août 1573 que les ambassadeurs polonais chargés d'offrir un trône au frère de Charles IX atteignirent Paris. Ils étaient au nombre de

douze, et on comptait dans leur suite plus de deux cent cinquante jeunes gentilshommes des premières familles. Les magistrats de la cité allèrent audevant d'eux jusque hors des portes: pour les complimenter; et parini les princes et seigneurs que le roi envoya, de son côté, à leur rencontre, on remarquait François de Bourbon, fils aîné du duc de Montpensier, les ducs de Guise, de Mayenne et d'Aumale, et les marquis du Maine et d'Elbeuf. Paul de Foix, membre du conseil privé, porta la parole en leur nom et complimenta les ambassadeurs.

Leur entrée se fit par la porte SaintMartin, et ils remplissaient avec leur suite cinquante carrosses, les uns à quatre chevaux, les autres à six. Grande était l'affluence sur leur passage; le pavé, les fenêtres, les toits qui regardaient avec admiration ces même, regorgeaient de spectateurs, hommes d'une taille avantageuse, à la contenance noble et fière. Leurs longues barbes reluisantes, leurs bonnets garnis de fourrures précieuses, leurs cimeterres ornés de pierreries, leurs bottes garnies de fer, leurs arcs, leurs

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carquois, la somptuosité des équipages, les riches harnais des chevaux, tout concourait à former un coup d'œil étrange et éblouissant.

Dès les premiers entretiens avec les ambassadeurs, on fut frappé de leur facilité à s'énoncer, pour la plupart, en latin, en français, en allemand et en italien; quelques-uns même parlaient avec tant de facilité la langue française, qu'on les eût plutôt pris pour des habitants des bords de la Seine ou de la Loire, que pour des hommes nés dans les contrées qu'arrosent la Wistule et le Dniéper. La noblesse de Charles IX eut à rougir de son ignorance, car il ne se trouva à la cour que deux de ses membres, le ba on de Millau et le marquis de Castellanau-Mauvissière, qui fussent capables de leur repondre en latin, et encore y avaient-ils été mandés exprès pour soutenir l'honneur du corps. Les autres nobles, quand les nouveaux venus les interrogeaient, ne leur répondaient que par signes ou en balbutiant.

Deux jours après leur entrée, le vendredi, les ambassadeurs eurent audience de Charles IX. Après le baisemain, l'évêque de Posnanie prononça au nom de tous un di cours, auquel le roi répondit qu'il se souviendrait toute sa vie du présent magnifique que les Polonais avaient fait, à sa recommandation, à un frère qu'il aimait tendrement, ajoutant qu'il ne perdrait aucune occasion de leur en témoigner sa reconnaissance, afin de faire connaître non seulement à la Pologne, mais à tout l'univers et à tous les siècles, que jamais prince n'a eu plus d'amitié pour aucune nation qu'il en aura toujours pour les Polonais.

Au sortir de cette audience, les ambassadeurs rendirent également visite à la reine mère, Catherine de Mé-. dicis, et à la reine Élisabeth. Ils remirent au lendemain à aller chez leur nouveau souverain, voulant le voir un jour à part pour lui faire plus d'honneur, comme ils le devaient. Le samedi 22, dans l'après-dîner, ils montèrent donc tous à cheval, et vêtus de

longues robes tissues d'or. Ce costume, joint à la gravité convenable à des ambassadeurs, rappelait la majesté des membres de l'ancien sénat romain. Le cortège de chaque envoyé marchait devant lui, et se composat de jeunes gentilshommes, tons en robes de soie, et précédés d'officiers porteurs de masses de fer de deux coudées de haut.

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Les seigneurs de la cour de France les conduisirent en cet équipage vers Henri de Valois, qui les reçut dans la grande salle du Louvre. Après la lecture des lettres de créance, l'évêque de Posnanie, Konarski, harangua Henri, et finit en ces termes : « Que le roi ne << devait qu'à son mérite la couronne « qu'ils venaient lui offrir; et qu'ils ne << doutaient pas qu'il n'ajoutât à ses premieres vertus toutes celles que << l'honneur et le devoir allaient bien<< tôt ui rendre nécessaires. Quant au << décret d'élection, ils ne pouvaient << s'en dessaisir, que le roi son frère et « lui n'eussent confirmé, par leurs ser«<ments, tous les articles dont les am«bassadeurs de France étaient conve<< nus avec le sénat et la république. Henri répondit en latin, avec force remercîments du choix fait en sa personne, et donna sa main à baiser aux ambassadeurs, qui prirent ensuite congé de lui.

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De longs débats s'élevèrent bientôt sur les promesses faites et signées avant l'élection par les diplomates français; debats qui commencèrent à dégoûter Henri de sa couronne étrangere, en voyant avec quelle énergie les ambassadeurs défendaient les conventions arrêtées, à tel point que l'un d'eux, Zborowski, interpelle par Henri relativement à l'article qui assurait la liberté de conscience, s'écria : « Je dis, sire, que si votre ambassadeur <«< ne s'était engagé à vous faire agréer «< cet article, vous n'auriez pas été élu << roi de Pologne; je dis même plus : si << vous ne l'acceptez pas comme tous « les autres, vous ne le serez jamais! » Déjà des murmures éclataient parmi les courtisans français; mais, d'un geste, Henri s'empressa de les apaiser,

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et il sut cacher, sous un gracieux sourire, le dépit qui agitait son âme.

Les divers points débattus et arrêtés, un grand banquet fut donné par lui; et on fixa pour le lendemain, 10 septembre, le jour de la prestation du serment. Cette cérémonie se fit en grande pompe à Notre-Dame. La messe dite, les deux rois de France et de Pologne s'approchèrent du maître-autel, se mirent à genoux, et, la main sur l'Evangile, prêtèrent serment: Henri de Valois, comme souverain de Pologne, et Charles IX, comme garant des promesses faites en son nom par ses envoyés Montluc, de Noailles et Saint-Gelais.

Trois jours après eut lieu, dans la grande salle du Palais de Justice, la lecture publique du décret d'élection. Toute la cour et les grands corps de l'État y assistèrent; on évalue à dix milie le nombre des spectateurs présents. Les ambassadeurs n'arrivèrent qu'une demi-heure après Charles IX, et ils tirèrent avec beaucoup de gravité le décret d'élection du coffre en argent doré où il était renfermé; une gaîne de velours vert contenait ellemême le coffre, et un drap d'or frisé recouvrait le tout. Le castellan lut lentement chacun des articles, tandis que les castellans Tomicki et Gorka tenaient les deux bouts du décret, scellé de vingt-six sceaux. Konarski et Radziwill parlèrent ensuite; et, les réponses des chanceliers prononcées, on chanta un Te Deum en musique; puis les cloches furent mises en mouvement, et l'artillerie retentit de toutes parts.

Le lendemain, par les ordres de Charles IX, le nouveau souverain fit une entrée solennelie dans Paris. Armé de toutes pièces et précédé du duc de Guise, qui portait le sceptre, Henri de Valois, à cheval, marcha Sous un dais depuis la porte Saint-Antoine, où on lui présenta les clefs de la ville, jusqu'au palais. Le roi de Navarre et le duc d'Alençon se tenaient à ses côtés; et on remarquait dans le cortége les autres princes du sang, les ambassadeurs de la république avec

toute leur suite, le parlement en robes rouges, les premiers officiers de la couronne, et les ministres étrangers. Tout le long de sa route, ce brillant cortege fut accueilli par les acclamations d'un peuple immense, qui criait : Vive le roi de Pologne! De distance en distance, les magistrats de la ville avaient fait élever des arcs de triomphe, ornés de statues, de tableaux ét d'inscriptions, les unes à la gloire du nom polonais, les autres relatives à l'union des deux frères et à l'amour de leurs sujets.

Le soir de cette journée remarquable, la reine de France donna un grand Souper aux ambassadeurs polonais, dans son palais des Tuileries, sur le rempart auprès du Louvre. Quand les tables furent desservies et enlevées, il surgit tout à coup un rocher fort élevé, qui tourna de lui-même autour de la salle. Sur son sommet, on voyait seize filles de la maison de la reine, déguisées en nymphes, et représentant les seize provinces de France. Après qu'elles eurent fait admirer la fraî cheur et le charme de leur voix, elles récitèrent des vers composés par Ronsard et Dorat, en l'honneur de la France et du roi de Pologne; puis elles descendirent du rocher afin d'offrir des presents à ce prince. Des danses dessinées pour la circonstance, et exécutées par elles, leur fournirent encore, avant de se retirer, l'occasion de déployer leurs grâces et leur légèreté.

Le jour suivant, Jean Zborowski partit, pour rendre compte au sénat de ce qui avait été fait, et lui annoncer la prochaine arrivée dans le pays du souverain.

Dans un discours adressé à Zamoyski, et publié, le célèbre jurisconsulte français Baudouin parle de cette ambassade comme de la plus éclatante qui ait jamais été faite par aucune nation.

Ele fut pourtant encore surpassée en pompe et en magnificence par celle envoyée à Marie-Louise de Gonzague, et qui vint en France en 1645. Tous les écrivains du temps sont unanimes

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à cet égard; et quelques-uns même, tels que Théophraste Renaudot, ne trouvent pas d'expressions suffisantes pour pouvoir rendre compte de leurs sensations à l'aspect d'un spectacle aussi pompeux.

Wladislas IV, veuf en premières noces de Cécile d'Autriche, tomba éperdument amoureux de Marie-Louise de Gonzague, princesse de Mantoue, à la vue d'un simple portrait d'elle; et, presque aussitôt, il dépêcha des envoyés à Paris pour demander sa main. Cette ouverture ayant été accueillie, une seconde ambassade, beaucoup plus nombreuse que la première, se forma, à la tête de laquelle étaient l'évêque de Warmie, Wenceslas Leszczynski, et le palatin de Posnanie, Christophe Opalinski.

La cour, qui habitait depuis quelque temps Fontainebleau, s'empressa de revenir, dès qu'elle apprit que les ambassadeurs étaient arrivés aux portes de la capitale. En attendant le jour de leur entrée solennelle, qui fut fixé au dimanche 29 octobre 1645, ils se tinrent à Reuilly, dans une maison de plaisance appartenant à M. de Rambouillet.

Au jour dit, M. de Berlize, introducteur des ambassadeurs, s'en fut prendre à leur hôtel le duc d'Elbeuf et son fils, le comte d'Harcourt, choisis par le roi et la reine régente pour accompagner les envoyés polonais. Quantité de noblesse se joignit à eux; mais des différends touchant l'étiquette, et qu'il fallut régler, vinrent nuire à l'effet de la fête, car ils furent cause que le jour était sur son déclin quand les ambassadeurs firent leur apparition par la porte Saint-Antoine.

Quoi qu'il en soit, dès l'abord, ils excitèrent une flatteuse surprise; et les Parisiens, qui, suivant madame de Motteville, étaient accourus à leur rencontre avec le dessein de se moquer d'eux, durent bientôt changer de rôle et admirer au lieu de critiquer.

En tête du cortege marchait Girault, adjoint de l'introducteur, chargé de veiller au maintien du bon ordre et à l'exécution des mesures arrêtées par

son supérieur. Derrière lui s'avançait Chlapowski, capitaine des hayduks ou gardes du palatin de Posnanie, vêtu d'un dolmán ou justaucorps de satin jaune, et d'un long manteau écarlate, doublé de zibeline. Son bonnet était en drap d'or, fourré de même, et sur le sommet flottaient des plumes de grue, blanches et toutes droites, attachées au moyen d'une agrafe en pierreries. Il avait à la main une espèce de massue appelée busdigan, offrant par le haut six angles d'argent doré. A sa gauche pendaient un cimeterre avec son fourreau d'argent, tout couvert de turquoises; et à sa droite une longue épée à semblable enveloppe. Le superbe coursier qu'il montait était selle et houssé de broderie d'or à fleurs; les deux étriers fort larges et d'argent massif; la bride, le poitrail et la crou pière en chaînons d'argent du plus beau travail.

Trente hommes à pied, composant sa compagnie, le suivaient, tous vêtus d'un zupan ou sorte de jupon de drap rouge, avec un manteau par-dessus, de même étoffe et couleur, relevé sur l'épaule et retenu de chaque côté par huit grosses boucles d'argent. Leur bonnet était orné d'une lame d'argent en forme de plume. Une carabine reposait sur leur épaule droite et une hache d'armes sur leur épaule gauche. Ils avaient tous la tête rasée à la polonaise, c'est-à-dire, à la réserve d'un bouquet de cheveux au sommet et de deux longues moustaches sur la lèvre. Quatre gardes habillés de même les précédaient, portant chacun une enseigne mi-partie rouge et jaune; six autres étaient en queue de la compagnie et jouaient du fifre.

Le capitaine des gardes de l'évêque de Warmie, Pieczowski, paraissait ensuite. Son costume ne différait de celui de Chlapowski que par la couleur, qui était rouge cramoisi.

La même remarque s'appliquait à sa compagnie, composée de vingt-cinq hommes, armés et vêtus comme les précédents, à l'exception que leur habillement était vert et qu'il y avait seize boucles en forme de fleurs de lis

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